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Lecture du chapitre 3 | |
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Nom de l'œuvre : Il s'appelait Nigel, Tome 3 | Nom du chapitre : Chapitre 3 - L'hermine |
Écrit par Orube | Chapitre publié le : 23/4/2009 à 14:33 |
Œuvre lue 10110 fois | Dernière édition le : 1/1/1970 à 01:00 |
Chapitre 3 - L'hermine Je devais encore me réveiller très souvent avec la peur d´avoir rêvé. Le retour de Nigel fut une horreur, administrativement parlant. Il avait toujours des tas de renseignements à donner, à je ne sais combien de personnes différentes. Au départ, il ne pouvait même pas aller en cours. Il n´avait pas passé ses BUSES, donc les professeurs ne connaissaient pas son niveau et ne l´acceptaient pas en classe. Un examinateur se déplaça exclusivement pour lui du ministère et lui fit passer des épreuves. Il avait manqué à peu près la moitié du programme nécessaire pour passer cet examen, mais cela ne l´empêcha pas d´obtenir un optimal en défenses contre les forces du mal et en métamorphose. Pour les autres matières, il s´en était plus ou moins bien tiré ; il n´y avait qu´en Etude des moldus qu´il n´avait pas réussi. J´eus beau lui demander comment il avait fait pour avoir ses BUSES avec des notes parfois supérieures aux miennes alors qu´il avait été absent pendant deux ans et demi, il ne daigna pas me répondre. Il fut interrogé des dizaines de fois. Par le directeur, par des membres du ministère, ou plus largement par les professeurs et les élèves, par Sean, Erin et Esther, par moi. Il ne disait jamais rien. Ce silence me paraissait incompréhensible. Pourquoi ne pas dire tout ce qui s´était passé ? Il n´avait pas peur de ce que pourraient faire ces mangemorts durant tout le temps où ils seraient encore en liberté ? Que se passerait-il s´ils venaient à le retrouver ? D´ailleurs, il n´était pas si difficile à trouver. A cause de son retour, la sécurité avait été renforcée tout autour du château. Evidemment, je ne m´étais pas attendue à ce qu´il soit resté exactement comme avant. Seulement, je ne savais pas comment briser le bloc de glace dans lequel il s´était enfermé. Un après-midi de Janvier, nous sortîmes à Pré-au-Lard. Nous étions sept en tout : Erin, Sean, Esther, Nigel, Marina, Eliot et moi. Lorsqu´il les rencontra, Nigel dévisagea les deux élèves de troisième année, puis s´exclama : « Je vous reconnais, tous les deux ! Vous étiez là le soir de Noël, quand nous sommes allés voir Erin à l´orphelinat ! Vous veniez juste d´arriver ! » Ils hochèrent la tête en souriant. J´expliquai à Nigel qu´ils étaient entrés à Poudlard au début de notre quatrième année à Sean, Erin et moi. Comme nous étions les seules personnes qu´ils connaissaient à Poudlard, ils étaient naturellement venus vers nous, et finalement nous passions assez souvent du temps ensemble, et tant pis pour la différence d´âge. « C´est dingue comme le monde est petit », marmonna Nigel. Plus tard, alors que nous étions assis à une table des trois balais, il pensa à poser une question importante à Erin, que moi-même, j´avais évité. Peut-être par tact, peut-être parce que je n´avais pas vraiment envie de savoir... Je ne savais pas trop. « Myra m´avait raconté quelque chose, il y a déjà un bout de temps de ça... commença-t-il. La première fois que vous avez discuté, vous avez parlé de l´endroit d´où vous veniez toutes les deux, ou quelque chose comme ça, pas vrai ? Tu lui as dit que ta famille vivait en Norvège. Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? » Erin parut un instant désarçonnée par la question. Elle esquissa un demi-sourire et répondit : « Je n´aime pas vraiment raconter ma vie à la première personne venue. Si tu veux savoir, en fait, ce n´est pas tout à fait faux. Ma famille vivait vraiment en Norvège. Ce n´est qu´à la mort de mes parents que je suis partie vivre à Londres avec ma sœur. En fin de compte, j´ai terminé dans un orphelinat après la disparition de ma sœur dans un incendie. C´est tout. Satisfait ? » Elle adressa un regard narquois à Nigel. Je ne suis donc pas la seule à avoir remarqué qu´il est encore plus méfiant qu´auparavant. J´avais eus peur de poser la question, mais cette explication me soulageait d´un grand poids. Esther se leva. « Je vais rentrer, dit-elle, il me reste encore un devoir entier à rédiger pour le cours de potions. » Elle se pencha vers Sean et l´embrassa sur la joue. Nigel détourna aussitôt les yeux. Erin donna un coup de coude à Esther. Cette dernière rougit et s´éloigna le plus vite possible. Nigel, écarlate comme elle, se pinça l´arrête du nez. « Il y a d´autres choses, comme ça, que je devrais savoir ? interrogea-t-il. -Normalement, on a fait le tour, le rassurai-je. -Je passe aussi pas mal de temps avec Sacha, tu sais, cette fille à Serpentard, fit Erin. C´est le seul truc bizarre dont tu ne sois pas encore au courant, je crois. -J´espère bien... » soupira-t-il. Sean ne savait plus où se mettre. Il voulut se lever, mais je lui fis discrètement signe de ne pas partir. Pas la peine d´aller courir se cacher, autant percer l´abcès tout de suite plutôt que de s´éviter pendant une semaine. Nigel n´allait pas lui sauter à la gorge simplement parce qu´il sortait avec sa petite sœur. D´ailleurs, elle avait largement l´âge de ne pas rendre de compte à son frère quant aux gens qu´elle fréquentait. Les deux garçons évitaient mutuellement de se regarder. « Ça fait combien de temps ? grommela Nigel. -Presque un an », marmonna Sean. Ils s´arrêtèrent là . Nigel avait le regard dans le vague, impossible pour de moi de comprendre précisément à quoi il pensait. Sean, de son côté, fixait un pan de mur à qui personne d´autre n´avait jamais dû porter d´intérêt jusqu´ici. Erin, finalement, oppressée par le silence, finit par proposer de rentrer. Tout le monde accepta sans broncher. Longtemps après m´être endormie, je fis un drôle de rêve. Un rêve dans lequel les objets se mettaient à bouger tous seuls. Ce n´était pas vraiment effrayant, surtout qu´avec la magie ce n´est pas très difficile de faire bouger quelque chose à distance, mais ce n´était pas agréable, parce que même les draps de mon lit remuaient. Juste un tout petit peu, mais la sensation était assez dérangeante pour me réveiller et me faire comprendre qu´il ne s´agissait en fait pas d´un rêve. J´émergeai difficilement de ma torpeur. Ma vue avait beau n´être pas très nette, je distinguais alors quelque chose devant mes yeux qui n´aurait pas dû être là . A côté de mon oreiller. Une boule de poil blanche. « Aaah ! » Les filles se réveillèrent en sursaut. Emeline se débarrassa de ses draps pour venir voir ce qui n´allait pas. Les autres, elles, s´étaient redressées dans leurs lits et avaient allumé toutes les lumières pour voir ce qu´il se passait. « Y´a une espèce de bestiole dans mon lit... » bafouillai-je, honteuse d´avoir hurlé ainsi. Ce n´était qu´une hermine. Comment s´était-elle faufilée jusque dans le dortoir, personne ne le saurait jamais. C´était bien le dernier des soucis de mes camarades qui se recouchèrent aussi sec. Je voulus remettre le petit animal dehors, mais durant les quelques secondes où j´avais eu le regard tourné vers les autres, il avait disparu. Je me rendormis donc après avoir rapidement regardé sous mon lit et dans mes draps, histoire de plus avoir de réveil aussi mouvementé. L´hermine revint plusieurs fois me rendre visite. Les premières fois, ce n´était jamais une surprise agréable de voir cette intruse en ouvrant les yeux, mais j´en étais arrivée à m´y habituer. Souvent, elle se posait sur le rebord de la fenêtre et me fixait pendant des heures. Quand je n´arrivais pas à dormir, je la regardais aussi. C´était comme un dialogue sans parole, qui aurait étonné quiconque nous aurait observé à ce moment-là . Sans vraiment nous connaître, nous étions devenues amies. Deux amies qui passaient leurs nuits à se contempler en silence. « Myra ! Tu pourrais m´aider pour le devoir qu´on a à rendre sur les détraqueurs ? réclama Erin. -Non. -Hein ? Pourquoi ?! » Les yeux de Nigel s´allumèrent. « Myra, tu viens ? » Erin ne me laissa pas le suivre sans implorer ma pitié, mais je ne cédai pas. Il m´emmena dans une salle vide. Je la reconnus aussitôt : c´était ici qu´en troisième année, il m´avait appris le charme du bouclier. Il ne me dit rien, leva sa baguette et prononça une formule : « Spero patronum ! » Un cygne argenté apparut et s´envola à travers la pièce, avant de disparaître par une fenêtre. « Tu veux essayer ? » me demanda Nigel. Je hochai la tête. Ce n´était pas vraiment une question, sinon, il m´aurait proposé alors que nous étions encore dans la salle commune. Il fallait se concentrer et penser à un souvenir très heureux. Ce n´était pas évident. A mon premier essai, pas même un seul fil d´argent n´apparut au bout de ma baguette. « Ne t´inquiète pas, c´est normal, me rassura Nigel. Il faut que tu continues. » Alors je réessayai. La quatrième fois, je vis une légère fumée d´argent se former, puis après une bonne demi-heure de travail, la fumée était devenue beaucoup plus dense. Par contre, impossible d´arriver à produire un patronus corporel. Mais peut-être que j´allais trop vite. Il me faudrait sans doute plus d´entraînement avant de pouvoir y arriver. « Quand est-ce que tu as appris à faire ça ? » questionnai-je. Seul le silence me répondit. Je recommençai à m´entraîner sans insister. Il ne me fallut pas moins d´une semaine et demie avant d´obtenir un résultat comparable à celui qu´avait Nigel. « Spero patronum ! » Enfin, je vis ce que j´attendais depuis des jours. Mon patronus était plutôt petit et n´arrêtait pas de bouger, alors au début j´eus du mal à reconnaître ce que c´était. Un petit animal argenté, au corps allongé... Finalement, la réponse m´apparut comme une évidence, bien que je n´aie pas pu l´immobiliser : c´était une hermine. Je me tournai vers Nigel, triomphante. J´aurais juré qu´un éclair de surprise avait traversé ses yeux. « A quel souvenir tu pensais ? fit-il. -Ça ne te regarde pas », rétorquai-je, un peu trop sur la défensive. Il ne répondit pas. Je regrettai aussitôt d´avoir été aussi abrupte. Depuis que Nigel était revenu à Poudlard, nous ne discutions pas beaucoup. Ça ne choquait personne autour de nous, mais je sentais bien que ce n´était plus pareil qu´avant, et ça me gênait. « Aux jours de pluie, avec mon père et ma mère. Il y avait un nid d´augurey dans notre jardin. Nous guettions le moment où il s´envolerait. » Il ne me regardait pas. Je remis ma cape noire et je sortis. Je dînai seule avec Sean. C´était inhabituel en soi, et mon visage sombre ne devait rien arranger. « Ça va, Myra ? -Pas terrible. -Ça se voit. -Je ne vais rester longtemps, alors. -Qu´est-ce qui se passe ? -Rien. -Ah bon. » Il se tut. Je relevai les yeux et je regardai son visage. « Toi non plus. -Ah ? A ce point ? -Va la voir. Pourquoi est-ce que tu ne manges pas avec elle ? -Elle mange avec Nigel. -Ah. » Il y eut encore un blanc, puis Sean comprit. « Si tu n´es pas bien, ça a quelque chose à voir avec Nigel. -Mmh. -Même vous deux, vous avez du mal à discuter ? -C´est vrai. Il ne dit rien. C´est quasiment aussi frustrant que quand il n´était pas là . -Peut-être qu´il n´a tout simplement pas envie d´en parler. Ça n´a pas dû être facile pour lui non plus. -C´est sûr. » C´était le genre de conversation que j´avais tous les jours quand il n´était pas là . Creuse. Je ne les supportais plus. « Ça ne s´effacera jamais. » Je me levai et je montai me coucher sans avoir touché à mon assiette. |
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