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Lecture du chapitre 5 | |
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Nom de l'œuvre : Il s'appelait Nigel, Tome 3 | Nom du chapitre : Chapitre 5 - Collaporta |
Écrit par Orube | Chapitre publié le : 28/4/2009 à 09:51 |
Œuvre lue 10095 fois | Dernière édition le : 1/1/1970 à 01:00 |
Chapitre 5 - Collaporta Les jours qui suivirent, je fis de mon mieux pour éviter Nigel. Sean, Erin et Esther le remarquèrent, mais ils ne dirent rien. En tout cas, pas quand Nigel était là . Un après-midi, Erin me prit à part dans les toilettes. Elle me regarda droit dans les yeux, sans ciller, avant de demander : « C´est quoi, le problème ? -Il n´y en a pas », rétorquai-je, d´un ton que j´espérais détaché. Elle ne lâcha pas mes yeux. Je la fixai en essayant de ne pas rougir. Quelques secondes après, elle baissa les yeux et soupira. « Je ne sais pas pourquoi tu es comme ça, mais si ça ne va pas, ce n´est pas la peine d´aller te cacher. C´est clair ? -Très clair, répondis-je platement. -Sérieusement, s´énerva Erin, pourquoi tu ne plains jamais quand ça ne va pas ? -Je pourrais te retourner la question. » Elle resta bouche bée par cette répartie. « Moi, j´ai toutes les raisons du monde pour aller bien », finit-elle par répliquer. J´avais déjà ouvert la porte qui donnait sur le couloir. J´allai en cours seule. En salle d´histoire de la magie, je m´installai tout au fond et je me mis aussitôt la tête dans les bras. Même si d´habitude je faisais un effort pour suivre le cours, cette fois-ci j´avais vraiment besoin de sommeil. Le professeur Binns ne fut d´ailleurs pas troublé outre mesure qu´un élève de plus n´écoute pas un mot de ce qu´il disait. Et pourtant, nous n´étions pas beaucoup à avoir obtenu aux BUSES des résultats suffisants pour pouvoir continuer à suivre ce cours. Je me mis à rêver du moment où je terminerai mes études à Poudlard. Quel genre de métier ferai-je, à ce moment-là ? Déjà , le travail de bureau ne m´attirait pas. Je me voyais mal aller demander un travail au ministère, et puis de toute façon je ne voulais pas retrouver au milieu de ces incapables qui prétendent s´occuper de notre administration. Les seuls que je respecte, là -bas, sont les aurors, mais je n´avais pas l´ambition d´en devenir une. Peut-être médicomage ? Si seulement j´avais le niveau. Ou alors, un métier de moldu. La magie était souvent bien utile dans ces cas-là . Et puis, je n´avais pas abandonné l´idée de devenir quelqu´un comme la mère de Nigel, qui soignait discrètement les patients du docteur dont elle était la secrétaire quand ce dernier n´en était pas capable. Le grincement des chaises sur le sol me tira de mes songes. Le cours était déjà fini, je n´avais pas dormi. Finalement, il était peut-être plus difficile que ça d´enrayer de bonnes habitudes. Je rejoignis Esther et Sean dans le hall à la fin de l´après-midi. Ce dernier n´avait pas l´air d´être à prendre avec des pincettes. Je lui demandai de quel cours il sortait. « Métamorphose. » J´avais été pendant deux ans en cours de métamorphose avec les Poufsouffles, donc je savais de quoi il retournait. « Tu as déjà essayé de discuter avec ton père pour lui expliquer que... enfin, qu´il devrait un peu te lâcher, quoi ? » fis-je. Il hocha la tête, l´air sombre. « Je te traite comme tous mes élèves, et il n´y a pas de raison que ça change, cita-t-il. -Oh. » Quelle mauvaise foi, pensai-je. « Dans ce cas, console-toi en te disant qu´au moins, tu auras un super bon niveau en sortant de Poudlard. -Je n´aime pas spécialement la métamorphose, alors je n´ai pas l´intention de choisir un métier où il y ait besoin d´être bon dans cette matière. Je ne vois pas l´intérêt. -Tu dis ça, raisonna Esther, parce que pour l´instant, la seule personne à t´avoir jamais enseigné la métamorphose, c´est ton père. » Sean ne répondit pas, mais ses yeux lançaient des éclairs. « Tu manges avec nous, ce soir ? » me demanda Esther. Je voyais sur son visage que la question était plutôt : « Pourquoi est-ce que tu n´étais pas avec nous hier ? », mais elle s´était abstenue de me la poser directement. « Je ne sais pas trop. En fait, je n´ai pas trop faim, alors... » Je vis bien qu´elle n´était pas dupe. Une drôle de lueur traversa son regard, et s´évanouit sitôt que je la remarquais. « Tant pis, fit-elle sans protester. Tu viens, Sean ? -Pas faim non plus. -Allez, arrête un peu de faire la tête et viens ! -Esther ! » Ils s´éloignèrent tous les deux en direction de la grande salle, malgré la résistance de Sean. Pour ma part, je descendis au sous-sol. Je n´étais pas vraiment de bonne humeur et ce n´était pas de me priver de repas pour couvrir un mensonge qui allait arranger les choses. Je me rendis donc dans la cuisine. Les elfes de maison étaient toujours aussi accueillants qu´auparavant. Je les dérangeais alors qu´ils étaient en train de mettre la touche finale à leur œuvre, mais ils trouvèrent quand même le moyen de m´apporter une assiette débordante de pommes de terre et de saucisses, ainsi qu´une tasse de thé, même s´il était déjà près de six heures. J´avais même la chance de manger avant tout le monde. « Le jeune Malefoy n´est pas avec vous, aujourd´hui ? » me demanda un elfe. Je faillis avaler de travers. « Vous vous souvenez de la dernière fois que nous sommes venus ? m´exclamai-je. Mais nous étions en première année ! -Bien sûr. Nous n´avons pas souvent de visiteurs, vous savez ? Et puis, sans vouloir vous offenser, les elfes de maison ont bien meilleure mémoire que les sorciers. » Je souris. Ce n´était sans doute pas faux. Je passai la soirée à discuter avec les elfes. Ils étaient plutôt bavards et s´intéressaient à tout. J´imaginais que c´était parce qu´ils ne pouvaient pas souvent sortir du château, à part pendant les vacances d´été. Je remontais l´escalier qui menait à la salle commune, quand je croisai Esther qui descendait à toute vitesse. « Tu m´accompagnes à la bibliothèque ? » fit-elle. Elle ne me laissa pas le temps de refuser, m´attrapa par le bras et m´entraîna avec elle. Je sentis vite qu´il y avait un coup fourré dans son histoire. Pourquoi ? Parce qu´elle ne prit pas une fois une direction, un couloir qui aurait pu nous mener à la bibliothèque. C´est pour cela que lorsqu´elle me demanda de lui prêter ma baguette, je refusai tout net. « Qu´est-ce que tu comptes en faire ?! m´écriai-je. -Mais rien, je suis juste curieuse de voir en quoi elle est faite. -Mais oui, bien sûr. Et pourquoi maintenant ? -Parce que je fais des recherches sur la correspondance entre les matériaux dont sont faites les baguettes et le caractère de leur possesseur. -Ah ah. Donc, si je me contente de te dire en quoi ma baguette est faite, ça te suffira ? -S´il te plaît, fais-moi voir ! » Après une confrontation qui dura quelques secondes, elle réussit à me l´arracher. Je sentis alors qu´on me poussait par derrière, et je terminai dans une pièce exiguë, à quatre pattes après avoir perdu l´équilibre. La porte se referma derrière moi. « Collaporta ! » S´ensuivit un étrange bruit de succion. « Bravo Esther ! » la félicita une voix. Celle d´Erin. « Je les déteste », soupira Nigel. Je sursautai si fort que je faillis tomber une seconde fois. « Esther, ouvre cette maudite porte ! hurlai-je. -Pas avant que vous ne vous soyez réconciliés ! dit-elle. -Je te jure que je vais t´étrangler si tu n´ouvres pas ! » Elle rit. « Pas avant d´être sortie de là . -N´essaie pas de défoncer la porte, conseilla Erin, tout ce que tu risques, c´est de te casser une épaule. » Et elles partirent. J´entendis leur pas s´éloigner jusqu´au bout du couloir, malgré mes bruyantes protestations. De rage, je tapai du plus fort que je pus sur la porte, une seule fois. Je ne me sentis pas soulagée pour autant mais ma main me faisait très mal, maintenant. Je tournai les yeux vers Nigel. Il avait l´air calme, plutôt consterné qu´autre chose par l´attitude d´Erin et de sa sœur. Il me rendit mon regard et lâcha : « Tu te rends compte que j´ai vécu avec elle pendant onze ans ? -Ça a dû être dur », compatis-je, tandis que je m´asseyais à côté de lui. Je marquai un temps, avant de continuer : « A ton avis, combien de temps compte-t-elle nous garder enfermé là -dedans ? -Jusqu´à ce qu´elle ait obtenu ce qu´elle voulait. -Comment on fait pour se réconcilier quand on ne s´est pas disputés avant ? » Nous rîmes. « On n´a qu´à se disputer maintenant, proposai-je. -A propos de quoi est-ce que tu veux qu´on se dispute ? -Oh, laisse-moi faire, j´ai quelques idées. » Nigel comprit que je ne plaisantais plus. Son sourire s´évanouit, il attendit. Et moi, même s´il y avait tant de choses qui me tourmentaient, je ne savais pas comment les dire. « Tu as mordu Emeline », fis-je piteusement. Il pouffa. « Il y a un million de chose à me reprocher, et tout ce que tu trouves, c´est ça ? se moqua-t-il. -Ce n´est pas drôle, me défendis-je. J´ai eu drôlement peur, cette nuit-là . -Sûrement pas parce que j´ai mordu Emeline, en tout cas, fit-il remarquer. -J´ai cru que le détraqueur allait m´embrasser ! » Un silence glacial tomba sur nous. « ...Moi aussi. » Je tournai la tête vers le mur d´en face, pour demander : « Pourquoi est-ce que tu m´as emmenée dans la forêt interdite ? » Silence. Puisque de toute façon il ne dirait rien, autant lui confier tout ce à quoi j´avais réfléchi. « C´est quand même bizarre. On rencontre un détraqueur dans la forêt de Poudlard, alors qu´ils sont censés ne plus vivre en Grande Bretagne depuis plus de vingt ans. Et, encore plus bizarre, j´ai la chance de connaître un sort qui pourrait m´aider à me défendre puisque tu me l´as appris sur un coup de tête... l´après-midi même. Comme si ça ne suffisait pas, c´est toi, et pas quelqu´un d´autre, qui m´a emmenée là -bas. Plus ça va, et plus je commence à croire que tu voulais que je me fasse attaquer par ce détraqueur. » Evidemment, je n´obtins pas de réponse, mais parler de tout ça à voix haute me permit de comprendre l´étendue de ce que je venais de dire. « Comme par hasard... Dans la forêt... Juste à côté de Poudlard... répétai-je pour moi-même. Tu voulais qu´il m´attaque... Donc tu savais... Tu savais que... » Je portai lentement ma main à ma bouche. Je venais de comprendre quelque chose. Pour moi, les coïncidences n´existent pas. Si ce détraqueur était là , ça pouvait vouloir dire deux choses : soit quelqu´un lui avait ordonné d´une manière ou d´une autre d´être là , soit il y en avait plusieurs qui se baladaient un peu partout, rendant sa présence dans la forêt plus probable. Quel intérêt de faire venir un détraqueur à Poudlard, puisqu´il ne pouvait pas pénétrer le château et qu´un professeur de défense contre les forces du mal pouvait facilement maîtriser avec l´aide de ses collègues ? Autre chose : je n´y avais pas du tout prêté attention jusqu´à maintenant, mais pourquoi le temps était-il toujours brumeux depuis la mi-janvier ? J´avais beau chercher, je ne me souvenais d´aucune journée claire. Parfois de la pluie, et toujours du brouillard. Et un détraqueur seul ne peut pas refroidir une grande surface. Il y en avait beaucoup. « Nigel, tu étais au courant ! m´étouffai-je. Tu savais qu´il y avait de nouveau des détraqueurs pas loin ! Mais bon sang, pourquoi est-ce que tu n´as rien dit ?! » Il ne répondit pas, mais un sourire étira ses lèvres. Un sourire teinté de triomphe. « Il faut prévenir tout le monde... soufflai-je. Il faut absolument qu´on aille voir le directeur. -Il ne te croira pas, coupa Nigel. -Et pourquoi ? -Parce qu´à cette heure-là de la nuit, tu étais au fond de ton lit et tu dormais. Tout ce que tu as fait, c´est un rêve. -Qu´est-ce que tu me chantes ? m´insurgeai-je. -Je me contente de te donner leur façon de voir les choses. » Ma volonté retomba comme un soufflé. Nigel avait raison. Les autres peineraient à me croire. Surtout les plus âgés, ceux qui ont vu la guerre contre Voldemort. Ceux-là ne seront sans doute pas enchantés à l´idée de voir certains de ses sbires les plus répugnants refaire surface. « Nigel, j´ai beau essayer, je ne comprends pas pourquoi tu gardes le silence comme ça. Tu te rends compte à quel point c´est frustrant ? -Oui. -Dans ce cas, pourquoi est-ce que tu ne réponds pas au lieu de jouer aux devinettes ? » lui reprochai-je. Rien. « Tu vas finir pas me rendre dingue. -Désolé. » Je me levai et me dirigeai vers la porte. « Tu as ta baguette ? interrogeai-je. -Non. Esther n´est pas si bête que ça. -Bon. » Tant pis. Il allait falloir recourir à la manière forte tout de suite. Je pris un peu d´élan, me tournai afin que mon épaule droite soit face à la porte. Nigel me considéra un instant, puis il écarquilla les yeux. « Myra, franchement, je ne crois pas que tu devrais... » Trop tard, je m´étais élancée. Et je reviens brutalement à mon point de départ, avec pour seul changement notoire une douleur aiguë à l´épaule. « Elles t´avaient pourtant prévenue de ne pas faire ça, fit remarquer Nigel. -Rien à faire. Je réessaie. Tu peux rester assis à me regarder, ou alors te lever et me filer un coup de main. -Je n´ai pas l´intention de me détruire l´épaule pour une porte qui ne bougera pas de toute façon. Tu ne connais pas le principe de collaporta ? La porte est fermée à la glue. -Et alors ? -Alors c´est un peu plus résistant d´un simple verrou. » Je soupirai. Je n´avais pas envie de baisser les bras, mais que faire, sans baguette ? « Tu devrais dormir. -Quoi ? -Ne rêve pas. Je connais ma sœur, elle ne viendra pas nous ouvrir avant au moins demain matin. A moins qu´Erin n´ait pitié de nous... » Hautement improbable. Je tentai de m´allonger et de trouver une position confortable. Le sol de pierre était dur et froid. Ce n´était pas gagné. Je fermai les yeux en ignorant de mon mieux les plaintes de mon dos. « Nigel... Le fait que tu sois un animagus... Ça non-plus, tu ne pouvais pas m´en parler ? » Pas de réponse. « Tu te tais toujours quand on évoque la période que tu as passée avec les mangemorts », remarquai-je. Vu qu´il ne me répondait pas, j´en conclus qu´il était tout aussi intéressant de continuer cette conversation seule dans ma tête, et bien moins fatiguant. Je ne tardai pas à sombrer dans une torpeur proche du sommeil, mais dérangée par le froid et le manque de confort. |
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