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Lecture du chapitre 3 | |
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Nom de l'œuvre : Calli | Nom du chapitre : Luna bella |
Écrit par Silver_Altaria | Chapitre publié le : 4/5/2009 à 19:07 |
Œuvre lue 5958 fois | Dernière édition le : 1/1/1970 à 01:00 |
Fuir, juste fuir. J´en ai assez, j´ai besoin d´air. Je dois respirer l´air du dehors, souillé mais salvateur, et laisser tomber l´espace confiné dans lequel j´ai grandi. Cette fois, le passé ne me suivra pas ! Ce soir, toute la frustration que j´ai accumulée a éclaté. En plein milieu du repas, une énième réplique intolérante a tout fait valser du festin festif à la mascarade. Autour de la table, mari, enfants et amis n´ont pas compris. Ils ne se sont jamais adaptés à ce que je pensais : ça a toujours été le contraire, c´était moi qui devais me faire aux actions de leur petite personne. Ils m´ont regardée ramasser mon sac et mes clés en silence. Manifestement, rien de ce qui se passait n´atteignait la porte, inexorablement lointaine, de leur minuscule cerveau. J´avale les kilomètres à bord d´une voiture d´occasion volée je ne sais où. Peu m´importe sa provenance tant qu´elle m´emmène là où on ne me retrouvera pas. Les images défilent à la même vitesse que le vent par la fenêtre ouverte. Je distingue des vitrines, des affiches, des enseignes quelconques. Elles ne méritent pas mon attention, pas plus que les passants qui me regardent rouler comme si je venais de Mars. En fait, je roule juste un peu trop vite, suffisamment pour me faire remarquer par la police. Et ça ne loupe pas. Certaines personnes soucieuses d´honorer leur statut de citoyen (et surtout qui croient que la police leur devra un service après) ont eu l´immense obligeance de signaler mon cas. Me voilà alors à zigzaguer pour éviter d´autres resquilleurs dans leur genre. J´entends au loin les sirènes qui me poursuivent dans ma course infernale pour leur échapper. Je n´ai pas trente-six solutions : la voiture volée échoue dans une ruelle d´où je m´extirpe, un sac de sport à la main (les vêtements de rechange, c´est toujours utile). Le temps que la police réalise que l´objet du délit a été abandonné, je suis déjà loin. Ma marche hasardeuse me conduit dans un endroit que je ne soupçonnais pas. Plus étroite encore que la ruelle, si cela est possible, cette artère pauvre de la ville dépasse tout ce que j´ai pu voir en la matière. On ne pourrait décemment y loger personne et, pourtant, des dizaines de laissés-pour-compte parsèment les trottoirs. Si je fais pâle figure avec mes vêtements de rechange, je suis issue des quartiers chics à côté d´eux. C´est à peine s´ils captent ma présence au premier abord. Timidement, j´essaie de baragouiner quelque chose qui ne paraisse pas snob. L´un d´eux, un vieil homme aux allures de militaire à la retraite, finit par me faire signe. Lui aussi a tout plaqué du jour au lendemain. Las de ces allers-retours incessants à cause desquels il ne pouvait voir sa famille, il a décidé voilà des années de retourner aux sources. A peine majeur, il mendiait près d´une supérette ; au bout de la route, le voilà revenu aux bases de son existence. Cependant, il ne pense pas devoir revenir en arrière : pour lui, il a pris la bonne décision. Il a la conscience tranquille. Après m´avoir jaugée de longues minutes, il estime que ce n´est pas mon cas. Il scrute mes gestes, ma façon de parler, et les deux ne lui conviennent pas : à ses yeux, je ne suis pas faite pour la rue. Il n´hésite pas à me descendre en flammes. Peut-être que j´en avais besoin. D´un commun accord, on s´en tient au fait que je ne ferai que revenir le voir de temps en temps. Je m´éloigne au petit jour, un sourire en coin, en lui souhaitant bonne chance pour les jours prochains, jusqu´à mon retour. Parmi tout ce qu´il m´a dit hier, j´ai surtout retenu un conseil, que je m´empresse d´appliquer une fois à la maison. Malgré les protestations de tout ce petit monde, ils se conformeront désormais à ce que j´aurai décidé pour eux : à la moindre injure ou parole blessante pour qui que ce soit, ils en prendront pour leur grade. Qu´ils outrepassent une seule fois les règles, comme leur comportement les y a poussés très souvent auparavant, et ils sortiront définitivement de ma vie. Je n´ai aucun besoin de ce type de parasites, sans quoi ce monde qui m´a vu naître ne se verra plus à même de me supporter. Mais moi, je vis, sinon je ne pourrai plus me prétendre digne d´exister au sein de cet univers où tout s´écroule. |
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