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Lecture du chapitre 6 | |
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Nom de l'œuvre : Il s'appelait Nigel, Tome 3 | Nom du chapitre : Chapitre 6 - Brume |
Écrit par Orube | Chapitre publié le : 11/5/2009 à 11:41 |
Œuvre lue 10100 fois | Dernière édition le : 1/1/1970 à 01:00 |
Chapitre 6 - Brume Lorsque j´ouvris les yeux, il faisait jour. Je voyais la lumière pâle du matin passer à travers les carreaux de la fenêtre. Nigel était déjà parti. La porte de la salle â€"qui était en fait l´endroit où l´on entreposait les chaises et les bureaux en tropâ€" était grande ouverte. Quand Esther était-elle revenue ? Quelle heure était-il ? Je me levai et j´allai regarder à travers la fenêtre. Le temps était brumeux. Je descendis les escaliers quatre à quatre pour me rendre en cours de défense contre les forces du mal. J´entrai en classe sans frapper, trop pressée pour y penser. Le professeur s´interrompit brusquement alors qu´il était en train de dicter. Il me regarda froidement et me demanda : « Pourquoi êtes-vous en retard ? -Désolée... Je ne me suis pas réveillée. -Et où sont vos affaires ? » Je rougis violemment. Dans ma précipitation, j´avais oublié de retourner au dortoir pour prendre mon sac. « Je vois, fit simplement le professeur. Et ne sauriez-vous pas par hasard où se trouve Nigel Malefoy en ce moment ? Vos camarades ont sous-entendu que vous étiez certainement ensemble lorsque je leur ai posé la question. » Emeline se recroquevilla sur sa chaise. Je la fusillai des yeux, avant de répondre : « Je n´en ai aucune idée, monsieur. -Bon. Asseyez-vous. » Je manquai de soupirer de soulagement, quand il ajouta : « Vous aurez deux heures de retenue. » Dans la grande salle, à l´heure du déjeuner, je cherchai du regard Esther, Erin, ou n´importe quelle personne qui aurait été en mesure de me dire où elles étaient passées. Je les trouvai à la table des Serpentards, en train de discuter avec Sacha, comme si de rien n´était. Elles ne me virent pas arriver. Si j´avais sorti ma baguette, les professeurs l´auraient tout de suite remarqué, je dus donc m´en passer. Je leur donnai à chacune une grande claque à l´arrière du crâne, puis je les poussai pour m´asseoir entre elles. « Ça, c´était pour la nuit infecte que j´ai passée, et aussi pour les deux heures de colle que je dois faire à cause de vous deux. Ne refaites plus jamais un truc pareil, sinon quand je me vengerai, ce sera bien pire que deux malheureux coups. C´est clair ? » Elles firent oui, tout en continuant de se frotter la tête. Pendant que je remplissais mon assiette, je leur demandai : « Vous ne savez pas où est parti Nigel, par hasard ? -Non, pourquoi ? -Il n´était pas en cours ce matin. -Il n´arrête pas d´aller et venir, en ce moment, remarqua Esther. Je n´arrive jamais à le trouver quand il faut que je le voie. -Sauf hier soir ? répliquai-je sarcastiquement. -D´accord, un point pour toi. » Nous continuâmes de déjeuner en parlant d´autre chose. Je retrouvai Nigel le soir, dans la salle commune Il était en train de lire la gazette du sorcier, assis en tailleur dans un fauteuil. « Tu fais vingt ans de plus que ton âge, comme ça », lançai-je. Surpris, il leva les yeux vers moi. « Où étais-tu passé ? continuai-je en m´asseyant à côté de lui. -Parti me promener à Pré-au-Lard. -Ça te prend souvent ? -Oui. » Je le fixai. « Tu surveilles quelque chose ? » Aucune réponse. Finalement, ces silences à répétition n´étaient pas anodins, ni incompréhensibles. Nigel ne prononçait jamais un seul mot qui ait quelque chose à voir, de près ou de loin, avec les mangemorts. Certaines fois, il se taisait aussi pour d´autres choses. Avec l´épisode du détraqueur, cependant, j´en étais arrivée à me demander si tout n´était pas lié. « Il va y avoir un match de quidditch la semaine prochaine, me dit-il. Serdaigle contre Poufsouffle. Est-ce qu´Esther jouera ? -Oui, j´imagine, puisqu´elle fait partie de l´équipe... » répondis-je, étonnée par la question. Une expression mêlée de surprisse et d´inquiétude s´afficha sur son visage. J´aurai juré qu´il avait pâli. D´un geste légèrement emprunt de fatalité, je lui arrachai son journal. « Qu´est-ce qu´il y a encore ? -Rien. -Arrête. Ça crève les yeux. -Je te dis que je n´ai rien ! s´énerva-t-il. -Il est quand, ce match ? -Samedi prochain. -Bon, et bien on ira tous encourager Esther. Je ne sais pas ce qui t´inquiète, mais quoi que ce soit, tu seras sur place pour vérifier par toi-même que tout se passe bien. » Et avant qu´il n´ait pu répliquer, je lui écrase son journal sur le nez et je m´en vais me coucher. Ce fut ce samedi, pluvieux et brumeux, que tout vira au cauchemar. Le match ne s´annonçait déjà pas très bien. Le temps n´aidait pas les joueurs à se montrer optimistes, surtout de notre côté. A la rigueur, trop de soleil aurait mieux convenu, de ce que j´avais entendu. En tout cas, les paris étaient ouverts et Poufsouffle menait de loin. Seule Esther demeurait aussi enjouée que d´habitude. Elle menait son équipe d´une main de fer, à grands renforts d´encouragements et de cris dès que quelqu´un semblait faiblir. Le capitaine semblait dépassé par la situation, et bien qu´elle lui vole un peu son rà le, il la laissait faire. Il n´avait aucun souci à se faire quant à l´avenir de son équipe une fois qu´il ne serait plus à Poudlard. Sean ne semblait pas ravi qu´Esther doive jouer cet après-midi. « Tu n´es pas le seul, lui fis-je remarquer. -Vraiment ? -J´ai l´impression que Nigel va faire une syncope, dis-je. -Ah bon... -Est-ce que ça va mieux, avec lui, au fait ? interrogeai-je. -Ben... Disons qu´on fait comme si de rien n´était, mais quand Esther est là , souvent, il y a un grand blanc. -Je vois le genre », ris-je. Il esquissa un sourire et finit son déjeuner sans grand enthousiasme. Erin le regardait sans rien dire. Elle jeta un coup d´œil par-dessus son épaule pour observer Esther qui mangeait avec ses coéquipiers. Elle avait toujours le sourire aux lèvres, malgré le stress que devait entraîner la proximité du match à jouer. Après le déjeuner, nous partîmes tous vers le terrain de quidditch. Sur le chemin, je cherchai Nigel du regard : aucune trace de lui. Ce ne fut que lorsque nous nous installâmes dans les gradins que je sentis une légère pression sur mon épaule. Je tournai la tête : une hermine blanche avait planté ses griffes dans mon pull pour ne pas tomber. « Nigel n´est pas encore arrivé ? » remarqua Erin. J´eus du mal à dissimuler mon rire. « Pour qui est Sean, en fait ? questionnai-je. -Pour Poufsouffle, j´imagine, puisqu´il est dans leurs gradins. -On ne sait jamais, avec Esther. -Peut-être qu´il n´a pas envie de se faire casser la figure par les autres de sa maison, admit-elle. L´avantage de ce genre de situation, c´est qu´il ne sera pas trop déçu par l´issue du match, quelle qu´elle soit. » Je sentis les griffes de Nigel s´enfoncer dans mon épaule. « Tu me fais mal ! » soufflai-je. Trop bas pour qu´il ne relâche sa prise, mais assez fort pour qu´Erin le remarque. « A qui tu parles ? A cette espèce de bestiole ? comprit-elle. D´où est-ce qu´elle vient, d´ailleurs ? Et qu´est-ce que c´est ? -Une hermine. T´occupe. » J´attrapai Nigel par la peau du cou pour le faire changer d´épaule. La droite était déjà assez égratignée comme ça. Par bonheur, il comprit le message et cessa de me lacérer la peau. Le début du match fut donné. Je vis la souafle s´élever dans le ciel. Elle n´eut pas le temps d´amorcer sa chute : une des poursuiveuses de Poufsouffle l´avait attrapée et filait déjà à toute vitesse vers les buts. Esther, au dessus des autres, hurlait des encouragements à s´en casser la voix tout en cherchant des yeux le vif d´or. Elle n´avait pas encore bougé quand Poufsouffle marqua le premier but. La pluie devait être un problème très difficile à gérer, pour les joueurs. Nous-mêmes, dans les gradins, étions trempés jusqu´aux os, malgré les nombreux élèves qui avaient emporté leur parapluie. Je ne m´imaginais pas devoir me cramponner à un manche à balai par ce temps. Au troisième but encaissé, Esther, remontée à bloc, s´éleva plus haut, sans doute pour avoir plus de chance d´apercevoir le vif. Enfin, c´est ce que je pensai de prime abord. Dans la pratique, ce n´était pas tellement une bonne technique à cause du brouillard. Bientôt, je ne la vis plus, comme si elle s´était envolée au dessus des nuages. De là où elle était, elle n´avait sans doute aucune chance de distinguer le vif d´or, à moins qu´il ne soit passé tout près d´elle, ce qui n´était pas tellement probable. Après quelques secondes, peut-être une minute ou deux au maximum, elle redescendit en piqué. Je sentis Nigel se crisper. C´est vrai qu´on avait presque l´impression qu´elle tombait, mais non, elle maîtrisait vraiment son balai. Elle s´arrêta à trois mètres au dessus du sol, et elle cria. Je ne l´avais jamais vue ainsi. Même le jour de la disparition de Nigel, elle n´avait pas eu une expression similaire. Et avec le bruit que faisaient tous les élèves rassemblés dans les gradins, il était presque impossible de saisir ce qu´elle disait. Les autres ne remarquèrent pas tout de suite qu´il y avait quelque chose d´anormal. Ils continuaient de crier des encouragements à l´équipe qu´ils soutenaient, et la plupart des Serdaigles étaient ravis car ils pensaient qu´Esther avait trouvé le vif. Ce furent eux qui se turent les premiers, après avoir réalisé qu´elle s´était immobilisée sans aucune raison apparente. « ...cÅ“ur !...cÅ“ur ! » Qu´est-ce qui n´allait pas avec le cÅ“ur ? Et puis de quel cÅ“ur parlait-elle, d´abord ? Les élèves commençaient à s´échanger des regards interrogateurs. Personne ne semblait comprendre mieux que moi ce dont il retournait. « ...traqueurs ! Des détraqueurs ! » Le silence se fit aussitôt. Tout le monde se regardait d´un drôle d´air, se demandant sans doute comment il fallait réagir. Des détraqueurs ? Quelle bonne blague ! Il n´y en avait plus en Grande Bretagne depuis des lustres ! Pourtant, Esther Malefoy n´était pas du genre à mentir, non ? Durant les cinq années qu´elle avait passé à Poudlard, elle n´avais jamais vraiment causé de problème à personne, si ce n´est à l´aîné de sa famille, mais personne ne lui en tenait rigueur, au contraire. Je ne sais pas trop quelle mouche me piqua à ce moment-là . Je n´aurais jamais osé en temps normal, mais là , c´était une situation d´urgence. Il ne fallait pas que tout le monde reste ici, tous rassemblés, à la merci des détraqueurs. Vu à quel point le brouillard était dense, il y en avait sans doute énormément. Je sortis ma baguette, je la mis contre ma gorge et je prononçai distinctement : « Sonorus ! » Le brouhaha devenait de plus en plus important autour de moi. Il me fallut toute l´audace du monde pour m´écrier, comme si j´avais eu une quelconque autorité sur les gens qui m´entouraient alors : « SILENCE ! » Le temps se suspendit. Vrai, j´avais réussi à rendre le terrain de quidditch totalement silencieux en une fraction de seconde. Avec un peu de chance, cet exploit resterait gravé dans les annales de Poudlard. Pendant que je savourais mon exploit, tous les élèves avaient tourné les yeux vers moi et me contemplaient en attendant je ne sais trop quoi. Finalement, je retrouvai ce que j´avais à leur dire. Les griffes de Nigel qui s´enfonçaient de nouveau dans mon épaule m´y obligèrent. « Ils sont sûrement tout autour du château, déclarai-je lentement. Une chose est certaine, ils sont nombreux. Vraiment nombreux, insistai-je. Je ne sais pas pourquoi ils sont là , mais à mon avis, ils ne nous veulent sans doute pas de bien. -D´où est-ce que tu sors ça, toi ? s´écria la voix agressive d´un élève de Serpentard. Ça fait longtemps que les détraqueurs n´existent plus ! » La clameur fut reprise, montant, se transformant peu à peu en colère. Je commençais à avoir peur. Que se passerait-il s´ils se mettaient à croire que je leur mentais juste pour leur faire peur ? Ou pire, s´ils pensaient que c´était pour mieux leur dissimuler une obscure vérité ? « Je les ai vus ! éclatai-je, en proie à la panique. En sortant du château, la nuit, j´en ai vu un dans la forêt ! -Ce n´est pas possible ! rétorqua quelqu´un d´autre. -Si, ça l´est. Je l´ai vu, et j´ai failli mourir ! Je n´ai pas rêvé ! -Les détraqueurs ne tuent pas, nargua une voix. -Dans ce cas, j´imagine que tu ne verras aucun problème à les laisser t´embrasser ? » Je n´obtins bizarrement pas de réponse à cette question. Tout autour de moi, j´entendais le mot tant redouté prendre de l´ampleur. « Menteuse, menteuse, tu n´es qu´une menteuse ! » Soudain, pour la seconde fois de la journée, une immense « SILENCE ! » s´abattit sur le stade. De là où j´étais, j´eus d´abord du mal à voir de qui il s´agissait. A son écharpe, elle était de Gryffondor, mais à part cela... Pourtant, au fur et à mesure qu´elle s´approcha de moi pour venir me parler, je lui trouvais des points communs avec quelqu´un à qui j´avais adressé la parole pour la première fois de ma vie trois ans plus tôt. Le jour où Nigel avait été enlevé. Elle se planta en face de moi, me fixa droit dans les yeux, et lança : « Dis-moi pourquoi tu penses qu´il y a réellement des détraqueurs ici. -Pour trois raisons », répondis-je sans me démonter. Je n´avais jamais été très douée pour le mensonge et je le savais. Pour autant, je n´étais pas sûre que cette fille soit capable de lire sur mon visage que je disais la vérité. « Premièrement, j´en ai vu au moins un, de mes propres yeux. » Cet argument n´avait pas l´air de faire mouche auprès des élèves. Quelle confiance pouvaient-ils accorder à une hystérique qui fréquentait les enfants Malefoy ? La fille de Gryffondor ne me lâcha pourtant pas des yeux, immobile et froide. Etrangement, elle m´inspirait confiance, malgré son air impénétrable. « Deuxièmement, depuis janvier, le brouillard ne s´est pas levé une seule fois. Qui ne l´a pas remarqué ? Vous croyez donc tant que ça aux coïncidences ? » Certains me lancèrent un regard mauvais. S´ils se sentaient agressés par ma question, c´était aussi parce qu´ils se sentaient concernés. Je ne les y avais pas forcés. « Dernièrement, je n´ai jamais parlé de ça à Esther. J´imagine que peu de gens ici vont me croire, évidemment. Mais si Esther est descendue complètement affolée pour prévenir tout le monde, c´est soit qu´elle a monté son coup toute seule, soit que nous disons toutes les deux la vérité. » J´eus tout à coup l´impression que la Gryffondor lisait en moi. Elle avait un regard déstabilisant, comme si elle était capable de répéter à la seconde tout ce que vous pensiez. Je m´aperçus un peu tard que ce n´était plus moi que les élèves regardaient, mais elle. Ils attendaient son verdict. Sa parole avait infiniment plus de valeur que la mienne. Bêtement, je me tournai vers elle et j´attendis. Pas la peine de se voiler la face : mon sort était entre ses mains. J´entendais mes oreilles bourdonner. Les « menteuse, menteuse, menteuse » retentissaient dans ma tête, et j´avais peur. Est-ce qu´une poignée de professeur suffirait à me défendre d´une horde d´élèves en colère ? Surtout qu´ils étaient à l´autre bout du terrain. « Je te crois », lâcha Lily Potter. Le bourdonnement dans mes oreilles redoubla de violence. Je n´osais même pas y croire. Comme le silence perdurait, je repris malgré mon hésitation ce que j´avais entrepris. « Qui parmi vous sait faire apparaître un patronus ? » Une poignée d´élèves levèrent la main. Je faillis rire en voyant que mon professeur de défense contre les forces du mal ainsi que Mr Londubat et Mr Finch-Fletchey levaient docilement la main, suivant l´exemple de leurs élèves. « Ces personnes-là , vous vous chargerez d´escorter tout le monde à l´intérieur du château. Il faut absolument appeler de l´aide auprès du ministère », ajoutai-je. Je vis le directeur hocher la tête. La scène avait quelque chose d´irréaliste. Petit à petit, tous se levèrent, puis se dirigèrent sans broncher vers les portes du stade. Déjà , les accusations s´effaçaient un peu de mon esprit, sans disparaître totalement. Personne ne m´aurait jamais cru si la fille du célèbre Harry Potter n´avait pas plaidé en ma faveur. Sous prétexte que mon meilleur ami s´appelait Nigel Malefoy, tous seraient restés ici, à la merci des détraqueurs. Tout le monde se réunit dans la grande salle. On voyait partout des hiboux s´envoler à tire d´ailes, apportant les nouvelles urgentes aux proches. Parmi eux, certains nous ramèneraient peut-être des renforts. Ce ne serait sans doute pas de trop, car je doutais que l´on parvienne à s´en tirer avec seulement une quinzaine de patronus. Esther arriva vers moi en courant. Je voyais de la peur sur son visage. Elle me demanda : « Est-ce que tu sais ou est Nigel ? » Il m´en coûta beaucoup de lui répondre que non. Elle repartit à toutes jambes. « A ton avis, elle va faire le tour du château comme ça ? » fis-je tout bas à Nigel. La culpabilité commençait à peser sur mon ventre. Pourquoi ne rien dire à Esther ? C´était une personne de confiance. Nigel n´était pas aussi préoccupé que moi. Il sauta à terre et s´élança vers la porte de la grande salle. Interloquée, je le suivis. Sean et Erin ne tardèrent pas à me rattraper. « Où est-ce que tu vas comme ça ? s´écria cette dernière. -Je vais aider Esther à chercher son frère », inventai-je. Cela ne les empêcha pas de me suivre. Je notai une certaine similitude avec ce qui s´était passé trois ans plus tôt. Nigel et moi étions tous les deux sortis en catimini de la grande salle, pendant un grand rassemblement. Aujourd´hui, nous partions encore dans la même direction. Nigel s´arrêta dès que la sorcière borgne fut en vue. Comme il ne bougeait plus, je désignai ma baguette d´un vague signe de tête et je marmonnai : « Tu veux que... » Il fit non de la tête. Erin ne remarqua pas ce détail, mais elle m´avait entendue. « Tu lui parles souvent, à ton hermine ? » Je ne relevai pas. Après cinq bonnes minutes d´attente, Sean se figea. Je vis tout son visage changer en une fraction de seconde. « Ecoutez... » Nous nous exécutâmes. Le bruit était léger. Sans doute parce qu´il provenait de la Grande salle, et que nous étions trois étages plus haut, pas tout à fait au dessus de la salle. Pourtant, c´était certain, Sean n´avait rien imaginé. Moi aussi, je les entendais. Des cris. « Ne bougez pas d´ici ! » ordonnai-je. D´un bond, je m´élançai à travers le couloir. Sean et Erin m´obéirent, trop inquiets sans doute pour envisager autre chose, j´imagine. Mes yeux allaient frénétiquement de gauche à droite, cherchant vainement une fenêtre. Je n´avais jusqu´alors jamais noté que les couloirs par ici en étaient dépourvus. Finalement, je trouvai un bon compromis : une porte. Elle donnait sur une salle de classe. J´entrai et je me jetai contre une vitre pour regarder le parc. Le ciel était bordé de deux façons. En bas, il y avait le sol, qui disparaissait en une ligne indéfinissable à cause du brouillard. En haut, il y avait un étrange nuage noir, énorme, que tout d´abord mon cerveau se refusa à identifier. Une nuée de détraqueurs. Je filai à toutes jambes retrouver Sean, Erin et Nigel pour leur annoncer la mauvaise nouvelle. Le bourdonnement dans mes oreilles avait repris. Les murs me renvoyaient le bruit de mes pas sur le sol, mais le silence environnant était trompeur. Lorsque les autres furent de nouveau dans mon champ de vision, je compris que j´avais eu tort de m´en aller en les laissant ici. Ils n´étaient plus seuls. A eux s´était joint Amycus Corrow, sans doute arrivé grâce au passage secret qui donnait dans la cabane hurlante. Voilà pourquoi Nigel était venu surveiller cet endroit. Erin et Sean regardaient le mangemort d´un air effaré. Lui ne s´occupait pas de leur présence. Il était trop occupé à tenter d´étrangler une hermine blanche. |
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