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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 7
Nom de l'œuvre : Il s'appelait Nigel, Tome 3 Nom du chapitre : Chapitre 7 - Peur
Écrit par Orube Chapitre publié le : 13/5/2009 à 20:55
Œuvre lue 10102 fois Dernière édition le : 1/1/1970 à 01:00
Chapitre 7 - Peur

Je n´eus même pas le temps de penser à ce que je faisais.

En fait, je ne me serais jamais crue capable d´agir comme je l´ai fait à ce moment précis.

Je croisai les yeux d´Erin pendant que je marchais. Elle ne comprenait pas. Un homme qui se battait avec un animal de vingt centimètres alors qu´il était censé être un criminel recherché, ça pouvait laisser perplexe.

Elle ne devina pas ce que j´avais en tête. Si seulement elle l´avait fait...

Alors que je me trouvais à deux mètres de lui, Amycus Corrow sembla enfin m´accorder un peu d´attention.

Je lui enfonçai ma baguette sous le menton, avant de souffler :

« Lâche-le tout de suite. »

Il obéit sans cesser de loucher sur ma baguette. Un maigre sourire étira ses lèvres.

« Tu n´es pas capable de me tuer, voulut-il fanfaronner.

-Tu veux parier ? »

Assurément, ce n´était pas une voix que je connaissais. Pourtant, personne autour de moi n´avait parlé, n´est-ce pas ?

Son sourire m´agaçait. J´étais en position de force, j´avais toutes les raisons du monde de vouloir le tuer et il continuait de me narguer.

Je retirai ma baguette, et sans qu´il n´ait pu se rendre compte de ce que je comptais faire, je le frappai du genou, à l´endroit exact où s´était trouvée ma baguette un instant auparavant. J´entendis un bruit répugnant, mais cela n´arrêta pas la rage qui m´enivrait.

Combien de temps avais-je passé à le frapper ? Je l´ignorais. Sans doute beaucoup trop, car avant que je ne retrouve même une once de calme, je sentis des bras m´arracher à cet homme. Il me fallut bien du temps, après, pour comprendre que même si j´exécrais cet être de toute mon âme, je n´avais pas le droit de lever la main sur lui.

« Arrête, Myra, fit doucement une voix à mon oreille. Ça ne te mènera nulle part. »

De quoi se mêlait-il ? Il n´avait aucune idée, aucune idée...

Les bras se resserrèrent en étau autour de mes épaules. Je continuais de lancer des coups de pieds dans le vide, des larmes de dépit me montaient aux yeux.

« S´il te plaît, Myra... »

Je vis que la peau de Nigel était couverte de bleus. Cela fit redoubler ma rancune, mes sanglots également. Mes jambes, elles, ne me portaient plus. Mais Nigel me serrait si fort que je ne tombai pas.

Je m´entendis crier, des mots qui ne se suivaient pas et qui n´avaient aucun sens. Une même expression revenait souvent :

« Pas juste, ce n´est pas juste ! »

Derrière, Nigel continuait simplement de murmurer :

« C´est bon, ça va aller, ça va aller... »

Mais impossible de me calmer. Le bourdonnement de mes oreilles était devenu assourdissant. Je sentis les larmes m´étouffer, je respirai comme si j´avais été sous l´eau et que je ne puisse remonter à la surface que très peu souvent. Enfin, mon corps tout entier lâcha prise. Je fermai les yeux. Nigel, lentement, m´entraîna à l´écart du mangemort. Il s´adossa contre un mur et se laissa glisser sur le sol , me forçant à m´asseoir. Peu à peu, je retrouvai mes esprits.

Ce n´était pas juste. Ce type m´avait privée d´une vie normale pendant trois ans, sa sœur m´avait torturée... Et lui plus encore. J´avais passé trois ans dans l´absence, à cause de lui. Et je ne pouvais pas me venger.

« Impero ! »

Ce cri inattendu me fit sursauter. J´entendis ensuite Sean s´exclamer :

« Mais qu´est-ce que tu fabriques ?!

-Si Nigel ne veut pas parler, dit sèchement Erin, lui, il le fera.

-Mais Erin, tu pourrais être arrêtée, pour un truc pareil... plaida-t-il.

-Je me fiche du moyen, je veux connaître la vérité, c´est tout », coupa-t-elle.

Elle jaugea Corrow du regard. Après avoir pris une profonde inspiration, elle se lança :

« Que s´est-il passé le soir de Noël, il y a cinq ans ?

-Alecto était chargée de faire le nécessaire pour rendre la disparition de Nigel Malefoy moins alarmante aux yeux des gens, énonça Corrow, comme s´il était en train de lire une recette de cuisine. On en a discuté et on s´est dit que si un de ses amis mourrait, il serait facile après de faire croire à une fugue, puis à un accident qui expliquerait pourquoi il ne revenait pas. On les a observés pendant qu´ils étaient à Pré-au-Lard, ces deux-là... »

Je vis Corrow nous désigner, Nigel et moi, d´un signe de tête, et je dus réprimer un frisson.

« Ça n´a pas été très difficile de soumettre un gamin à l´Imperium, même de loin. Alecto lui a ordonné de se débarrasser de sa copine, de manière discrète et qui ne l´impliquerait pas directement. On s´attendait au pire, à ce stade, mais c´est là que Nigel nous a montré à quel point il était intelligent. L´esprit aussi retord que Lucius, même si ça le dégoûte ! »

Il rit, d´un rire froid et sec qui ne ressemblait que très peu à un rire. Les bras de Nigel se crispèrent autour de mes épaules.

« Il a lui-même utilisé l´Imperium sur une autre fille de Poudlard, et lui a ordonné de tuer son amie. Tout s´est passé pendant qu´il était chez lui, en train de fêter Noël avec sa famille, si bien qu´on ne pouvait pas le soupçonner d´être impliqué dans cette histoire. Mais comme il n´était pas assez expérimenté pour utiliser un sortilège Impardonnable, tout a raté. Erin McVince a été envoyée à Beauxbâtons et l´affaire a été étouffée. Ça ne servait plus à grand-chose, du coup. Mais on a continué quand même. Il nous fallait ce gosse. Il était rusé et être capable de lancer l´Imperium sur quelqu´un à onze ans et demi, même de façon maladroite, c´est rare. Surtout que la gamine en question avait du sang de vélane dans les veines. Il avait du potentiel. Aujourd´hui, je me rends compte que si le Seigneur des Ténèbres l´avait eu sous ses ordres au lieu de son père, il serait sûrement encore au pouvoir aujourd´hui. »

Erin s´était arrêtée à un détail :

« Qu´est-ce que c´est, une vélane ?

-On t´expliquera une autre fois, s´énerva Sean. Dis-lui de continuer. »

Elle adressa un regard mauvais à Corrow, il reprit aussitôt comme s´il ne s´était pas arrêté.

« On a attendu. De toute façon, trop jeune, Malefoy était inutile. Il fallait qu´il en apprenne un peu plus sur la magie, sans pour autant être capable de résister le jour où on l´emmènerait. Finalement, il y a trois ans, on a jugé que c´est le bon moment. On a lancé une attaque contre Poudlard, en faisant le plus de remue-ménage possible pour que tout le monde autour soit a courant. Comme ça, les deux gamins avaient tout le loisir de se cacher où ils voulaient, et coup de chance, on les a attendus au bon endroit. Pas besoin de faire chanter le directeur pour qu´il nous livre Malefoy. Le gosse ne s´est même pas défendu. Il a juste suffit d´utiliser Doloris sur sa copine une fois ou deux pour le convaincre. »

Erin et Sean firent volte-face, décontenancés. Je ne leur avais jamais raconté cela, c´était vrai. Parce que rien que le fait d´y penser me rendait malade. Et puis, ils n´avaient pas vraiment besoin de le savoir.

Je hochai légèrement la tête. A contrecœur, ils se détournèrent pour écouter de nouveau le flot de paroles qui semblait ne pas vouloir tarir.

« On a emmené le gamin avec nous, dans la cachette où on était à ce moment-là. Je ne sais plus où c´était, rétorqua Corrow à la question que lui avait mentalement posée Erin. Macnair s´amusait à effacer cette information notre mémoire à tous dès qu´on changeait d´endroit pour que personne ne puisse vendre la mèche. Il n´y avait que lui qui était au courant de tout le chemin qu´on avait parcouru jusque là. Donc, ensuite, on a commencé à entraîner le gamin. Et personne n´a regretté son arrivée. Il était vraiment doué. Même s´il refusait de jeter des sortilèges Impardonnables, pour tout ce qui était des maléfices, de s´introduire quelque part, il était l´un des meilleurs. Le jour où on a rassemblé les détraqueurs pour leur proposer un marché, c´était lui qui nous protégeait avec son patronus. Enfin, ce n´est peut-être pas le meilleur exemple, étant donné qu´Alecto y est restée...

-Elle est morte ? demanda Erin.

-Un détraqueur a réussi à l´embrasser. Je lui ai jeté l´Avada Kedavra. Je la préférais morte que sans âme. »

Je faillis laisser échapper un rire jaune. Même quelqu´un comme lui pouvait éprouver de l´affection pour sa sœur ? Cela me semblait inconcevable.

« On a réussi à passer cet accord avec les détraqueurs. Pour nous, c´était le meilleur moyen de prendre le pouvoir. Nous voulons faire régner les idées du Seigneur des Ténèbres et ce ne sont sûrement pas ces cinglés du ministère qui pourront nous en empêcher. On a décidé d´attaquer Poudlard en premier. C´était le meilleur moyen de terroriser la population. Plus les gens auront peur, plus vite ils obéiront, du moment qu´on leur fait croire que s´ils sont dociles tout se passera bien pour eux. C´est là que Macnair a décrété qu´il voulait se débarrasser de Malefoy.

-Pourquoi ? interrogea Sean.

-Attaquer Poudlard avec un élève dans nos jambes, selon lui, c´était le plus court chemin pour arriver au sabotage. En le forçant à rester à Poudlard sans rien dire, on s´assurait qu´il n´interfèrerait pas dans notre plan. Si ça n´avait tenu qu´à moi, j´aurais préféré qu´on tue Malefoy, ç´aurait été beaucoup plus sûr.

-En le forçant à ne rien dire ? » soulignai-je.

Erin et Sean me toisèrent intensément, comprenant tout d´un coup la portée des paroles de Corrow. Je pense qu´ils avaient à peu près saisi de quoi il retournait, avant même que Corrow ne se relance dans ses explications.

« De toute façon, il était obligé de respecter le contrat. Soit il acceptait, soit on le tuait. Donc, comme il n´est pas idiot, il a dit oui. Macnair et lui ont fait le Serment Inviolable. »

Je vis que Sean se mordait les lèvres. Moi, ma tête s´était mise à tourner à m´en donner mal au cœur. De surprise, Erin laissa sa baguette glisser le long de ses doigts, puis tomber sur le sol. Sa concentration s´était évanouie, l´espace d´un instant. C´était un instant de trop.

Corrow n´avait pas un esprit faible. Du moins, c´était comme ça que je le voyais. Il était capable de résister à l´Imperium, pourvu que son adversaire n´ait pas un esprit encore plus déterminé que le sien. Pendant un centième de seconde, Erin avait été tout sauf déterminée, et cela avait suffit pour que Corrow retrouve le contràle de lui-même. Sa main jaillit vers la poche de son pantalon et en ressortit en brandissant sa baguette. Erin était désarmée, Nigel et moi n´étions pas en mesure d´intervenir assez vite.

Sean réagit au quart de tour.

« Stupéfix ! »

Corrow sembla demeurer en l´air, immobile, pendant un temps ridiculement long, puis il s´écroula la tête la première contre le sol de pierre. Il y eut un craquement sourd. Ce soir, il n´aurait pas que les dents à se faire refaire.

« Génial, déclara froidement Erin. Comment on fait pour en savoir plus, maintenant ?

-Tu peux le réveiller. Tu connais la formule.

-Ce n´est pas une bonne idée.

-Je sais. C´est aussi le seul moyen, fit remarquer Sean.

-Alors on se passera de ces informations. »

L´hébétement passé, je sentis que quelque chose de crucial m´échappait. Quelque chose que je devais leur dire et que j´avais oublié.

Les détraqueurs.

« Nigel ! glapis-je. Il a dit que tu les avais protégés quand vous vous êtes rendus sur le territoire des détraqueurs, pas vrai ?

-Oui... »

Il me jeta un regard et ne saisit pas tout de suite. A mon expression, cependant, il ne tarda pas à comprendre qu´il y avait un problème.

« Il y en a beaucoup, commençai-je.

-On le savait déjà ! coupa-t-il.

-Nigel. Le ciel en est noir. Noir, tu comprends ? Il y en a tellement qu´on ne voit presque plus le ciel. Tu comprends ça ? »

Visiblement, il y mettait surtout beaucoup de mauvaise volonté.

« Comment est-ce que tu t´y prenais pour les tenir à l´écart à toi tout seul ?

-Il n´y en avait pas autant... dit-il, abasourdi.

-Je m´en fiche. Comment est-ce que tu t´y prenais ? » répétai-je.

Nigel se releva, tout en évitant mon regard. Une minute plus tôt, je n´en aurais pas été capable, mais là, j´étais regonflée à bloc. Je sautai sur mes jambes sans me détourner de lui.

« Je les dispersais, finit-il par lâcher. Ça ne servait à rien de les attaquer de front. Le seul moyen, c´était de se jeter parmi eux et d´attaquer de là. »

Je me sentis pâlir.

« Il n´a jamais dit que c´était une tâche facile », fit Nigel, narquois.

Je me fis violence. Qu´importe la peur. J´avais connu bien pire.

En revanche, convaincre les autres, dans la Grande salle, de nous accompagner allait être bien plus difficile.

« Si on s´y prend à plusieurs, ça peut les retenir le temps que les secours arrivent ? demandai-je.

-Sans doute... Mais je ne crois pas qu´on sera assez. Et puis ça m´étonnerait que les professeurs laissent les élèves y aller.

-Je me fiche de ça. Je pense qu´il vaut mieux risquer sa peau dehors pour avoir une chance de sauver tous les autres plutôt que d´attendre sagement à l´intérieur. Surtout si l´issue est pire que la mort.

-Et comment est-ce que tu comptes les atteindre ? »

Un mince sourire se dessina sur mes lèvres.

« Ne t´inquiète pas pour ça. »






Nous descendîmes tous les quatre dans la Grande salle. Derrière la porte, un accueil plutôt singulier nous fut réservé : toutes les personnes présentes avaient leurs baguettes brandies vers nous. Par réflexe, je fis un pas en arrière et je levai les mains.

« Arrêtez, ce ne sont que des élèves ! s´exclama une voix d´adulte.

-Vos noms ? réclama quelqu´un d´autre, plus méfiant.

-Myra Stowell, répondis-je.

-Sean Finch-Fletchey.

-Nigel Malefoy.

-Erin McVince.

-Quelqu´un peut vérifier ? »

Esther s´avança vers nous, se frayant un chemin à coup de coudes entre les gens agglutinés devant l´entrée.

« Laissez-les entrer, bandes d´idiots ! C´est mon frère, je suis capable de le reconnaître, non ? cracha-t-elle à un garçon qui la regardait d´un air mauvais. Nigel, où étais-tu ?

-Juste sous ton nez, révéla Erin. On t´expliquera ça plus tard. Pour l´instant, je pense que Myra a quelque chose à dire. »

J´acquiesçai.

« J´ai besoin que tout le monde m´écoute ! »

J´eus plus de mal à obtenir de l´attention que dans les gradins du terrain de quidditch. Tous les élèves étaient excités, dans le bon ou dans le mauvais sens, à l´idée que des détraqueurs se soient introduits à Poudlard, apparemment. Ils ne cessaient pas de bouger, de discuter à voix basse, comme un essaim d´insectes. En fin de compte, je comprenais un peu les professeurs quand ils nous reprochaient d´être bruyants.

« Ecoutez-moi ! dis-je en haussant d´un ton. De ceux qui savent utiliser les patronus, qui pense pouvoir se débrouiller sur un balai ?

-Hé, toi ! Tu penses vraiment qu´on va sortir ? Tu as vu combien il y avait de détraqueurs, dehors ? »

Je me mordis les lèvres.

« Je...

-Tu comptes venir, au moins ? Je suis sûr que tu n´as jamais appris à faire apparaître un patronus. Il faudrait que les autres se sacrifient pour toi, c´est ça ? »

C´en était trop.

« SPERO PATRONUM ! »

L´hermine d´argent apparut, faisant tomber l´autre de surprise en le traversant.

« Autre chose ? » maugréai-je.

Il secoua nerveusement la tête.

« Bon. Je ne veux forcer personne à venir, repris-je. Je sais ce qu´on risque. Mais ça ne servira à rien de rester ici à attendre que les détraqueurs nous cueillent. Alors, moi, j´y vais. Ceux qui le veulent sont libres de me suivre. »

Personne ne broncha. Impossible de deviner qui était prêt à se battre et qui ne l´était pas.

Je me tournai vers Nigel. Il hocha légèrement la tête et prit la parole.

« Ceux qui ont peur de se jeter en plein milieu de ce groupe de détraqueurs, vous pouvez rester ici. Pour les atteindre, il faudra les frapper de l´intérieur. Et le meilleur moyen pour ça, c´est de les attaquer d´un balai. Donc, il ne faudra pas hésiter. »

Il marqua une pause, le temps de survoler la salle du regard.

« Qui en est ? »

Il y eut un grand silence. Personne ne bougea. Cela dura si longtemps que je crus que c´était parce que personne ne voulait prendre le risque de venir.

Contrairement à tout ce que j´avais imaginé, Esther fut la première à lever la main.

« Moi, je viens avec vous. »

Nigel hocha la tête. Un mouvement très bref. Je sentis que ça ne lui plaisait pas. Seulement, vu les circonstances, il était hors de question qu´il refuse cela à sa sœur. Les autres élèves l´auraient mal pris.

J´étais étonnée qu´Esther sache faire apparaître un patronus. Je savais qu´on lui avait appris à se défendre, cependant. Il n´était pas si bête de ne pas croire que les hommes soient la seule menace potentielle.

Un autre élève, un garçon de troisième année, se proposa.

« C´est hors de question ! s´insurgea Flitwick. Tu es bien trop jeune ! Je n´ai rien dit pour Mlle Malefoy, mais là, ça dépasse les bornes ! »

Et du même coup, il décida de se joindre à nous. Finch-Fletchey et Hyonner firent de même, et aussi Londubat, que j´imaginais pourtant à grand peine à cheval sur un balai.

Il y eut aussi plusieurs élèves de septième année, trois de cinquième année et quatre de quatrième. Une toute petite fille se proposa. Flitwick s´était remis à protester jusqu´à ce qu´elle fasse apparaître sous son nez un immense orque argenté. Pour cet exploit, elle fut la seule élève de moins de quinze ans à recevoir l´autorisation de venir. Elle était en première année.

Je pus tout voir : des élèves qui savaient faire apparaître un patronus mais qui ne voulaient pas venir, d´autre qui insistaient pour participer alors qu´ils savaient à peine voler sur un balai, une poignée enfin qui ne savaient précisément que voler. Certains marmonnaient je ne sais trop quoi en rapport avec Nigel. Sans doute ne lui faisaient-ils pas confiance. Le contraire m´aurait étonnée.

Finalement, notre groupe fut formé. Il était très hétérogène, entre les différents âges, les différentes maisons, les différentes capacités â€"j´avais surtout peur pour ceux qui ne savaient pas bien volerâ€" mais dans l´ensemble, il était plutôt acceptable. Nous étions vingt-et-un, ce qui était certes insuffisant mais toujours mieux que rien.

Alors que nous nous apprêtions à sortir, j´entendis une voix s´exclamer :

« Et qu´est-ce qu´on fait de lui ? »

Flitwick se retourna et ordonna :

« Ne le quittez pas des yeux. Les aurors s´occuperont de lui dès qu´ils arriveront.

-De qui parlez-vous ? lançai-je, tout étonnée.

-De Macnair, me renseigna à voix basse Nigel. Il a dû entrer dans la salle pendant que nous étions avec Amycus. »

Un peu idiot de venir s´aventurer seul dans un endroit remplit de personnes qui vous sont hostiles. Quoique c´était un peu ce que nous nous apprêtions à faire.

Cela me fit repenser à un détail important :

« Sean, Erin ! »

Ils se tournèrent vers moi.

« Allez vous occuper de l´autre, en haut. On ne sait jamais. Si d´autres mangemorts se montrent, ils pourraient le réveiller. »

Ils obtempérèrent.

Par chance, il y avait plus de joueurs de quidditch que de volontaires pour défendre l´école. Nous pûmes donc tous avoir des balais récents, ou en tout cas plus que ceux de l´école. C´était bien le minimum vital... au sens propre du terme.

Je vis plusieurs personnes s´enlacer. Les visages de ceux qui s´étaient portés volontaires étaient devenus graves, comme s´ils venaient juste de se rendre compte de ce qu´ils risquaient. A gauche, à droite, on voyait des couples, des frères et sœurs, des amis qui semblaient ne jamais vouloir se lâcher. Je les comprenais.

Nigel serra ses doigts autour des miens.

« Tu as peur ? » questionnai-je.

Il prit le temps de réfléchir.

« Un peu, dit-il finalement. Et toi ?

-Pas vraiment. Ça ne sera jamais que comme la première fois qu´on est entré dans la cabane Hurlante. Tu te souviens ?

-Oui, sourit-il. Je crois que je n´ai jamais autant eu peur d´un grincement que ce jour là.

-Moi, c´était les rideaux que je trouvais bizarres. Et le lit en miettes sur le sol n´était pas très rassurant non-plus. On avait l´impression que quelqu´un s´était battu là-bas.

-Oui, c´est vrai. Mais le pire, c´était le saule cogneur qui nous attendait à la sortie.

-Oh, non. Ça c´était drôle ! Surprenant, mais drôle.

-Je n´ai pas trop apprécié la plaisanterie, moi », grimaça-t-il.

Pas étonnant, après avoir fait un vol plané de plusieurs mètres.

« Nigel... commençai-je.

-Quoi ?

-Quand tout ça sera fini, qu´est-ce que tu comptes faire ?

-Qu´est-ce que tu veux dire ?

-En ce moment, tu étais tout le temps inquiet, et tu n´arrêtais pas de surveiller les alentours, au cas où des mangemorts ou des détraqueurs s´approcheraient de Poudlard... Qu´est-ce que tu feras une fois que tout sera redevenu normal ? Tu y as pensé ?

-Sincèrement, pas encore, répondit-il. On verra bien en temps voulu. »






Bientôt, il fut temps de sortir. Nous étions tous prêts. Nos balais à la main, nous nous répétions encore une fois à quels endroits devait attaquer chacun. Nigel donnait des conseils à tout le monde, de façon à ce que nous soyons plus efficaces. J´avais l´impression que par leurs questions, les autres élèves cherchaient à repousser le moment où ils devraient se lancer. Mais cela ne pouvait pas durer indéfiniment. Après une bonne demi-heure de mise au point, Flitwick décida que c´était assez. Pas la peine de risquer d´être pris de vitesse par les détraqueurs.

« Ouvrez les portes ! » s´écria-t-il de sa petite voix aiguë qui me faisait toujours sourire en temps normal.

Un grondement suivit. A tout ce qu´on dut àter de la porte pour pouvoir nous laisser passer, je me rendis compte que malgré tout, Poudlard était quand même bien protégé.

« Tout le monde est prêt ? lançai-je d´une voix forte. Pas de regrets ? »

J´entendis une foule de petits « non », peu enjoués mais présents tout de même.

« Dans ce cas, on y va. »

Et en frappant le sol du pied comme nous l´avait appris Mme Bibine il y a de cela cinq ans et demi, je m´élançai au dehors.
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