Navigation : Passlord > FanFics |
---|
[FanFics]
[Mes FanFics]
[Rechercher]
[FAQ]
[Connectés]
[FanFics générales] [FanFics Pokémon] |
Lecture du chapitre 4 | |
---|---|
Nom de l'œuvre : Calli | Nom du chapitre : Eternal solitude |
Écrit par Silver_Altaria | Chapitre publié le : 30/5/2009 à 20:57 |
Œuvre lue 5974 fois | Dernière édition le : 3/6/2009 à 18:25 |
« Et si je sortais seule, pour changer ? » Telle est la question que j´ai pondue, au prix d´une énorme préparation psychologique, à mon entourage. Jusque là , je me contentais de ces actes qui, au fil du temps, étaient devenus une habitude, puis un pur et simple ennui. Je me levais chaque matin à la même heure, je prenais toujours la même chose pour déjeuner, je sortais avec les mêmes personnes, aux mêmes endroits... Je vivais sans vivre. Donc, un matin, je me suis réveillée avec cette désagréable impression que quelque chose n´allait pas. Le lit dans lequel je dormais, le réveil que je faisais taire de ma main chaque matin, la fenêtre aux rideaux éternellement tirés et le papier-peint d´un autre âge me paraissaient étrangers, impossibles à posséder pour une personne comme moi. En regardant par la fenêtre, je me suis aperçue que les arbres dont j´aimais voir bouger les branches sous l´impulsion d´un souffle de vent m´étaient devenus immondes. Ce lieu dans lequel j´avais grandi ne m´inspirait plus rien d´une maison. « Et si je sortais seule, pour changer ? - Tu plaisantes ? me dit mon père. Avec le temps qu´il fait ? - En plus, renchérit ma mère, tous tes amis sortent déjà entre eux. Ce serait vraiment déraisonnable de te promener seule en ville. - En supposant que je ne tienne pas compte de ce que vous venez de dire, qu´est-ce qui m´empêche réellement de poser un pas dehors ? - ... - Bien, c´est ce qu´il me semblait. Alors je vais juste au cinéma, donc n´espérez pas que je vous téléphone toutes les demi-heures pour vous donner des nouvelles du petit chaton égaré que je suis. Pour l´argent, je me débrouille. Tchao ! » Et voilà ! Confinée j´étais, libre je suis. Nonobstant les nuages qui jouent à cache-cache derrière les arbres, le temps est en fait plutôt clément. Sitôt passé le virage qui fait la jonction entre ma rue et celle qui mène vers le centre-ville, je m´arrête, plongée dans une intense réflexion. En réalité, le coup du cinéma n´est qu´une excuse pour mettre le nez dehors et échapper à leur fichue émission du samedi après-midi. Je n´ai aucune idée de l´endroit où je vais aller, encore moins ce que je vais y faire. Et, le plus important, personne avec qui le partager. « Miaou... » Tiens, un chat égaré ? Je tourne la tête à droite, à gauche, je regarde aussi à mes pieds au cas où. Le miaulement vient d´un buisson non loin. Au fur et à mesure que je me rapproche, je perçois le frottement de sa langue râpeuse qui lèche sa peau ainsi que des bruits d´origine inconnue. A moins que ce soit un autre chat. « Wouf ! » Mauvais calcul : c´est un chien. A côté du félin qui tente désespérément de lécher sa plaie, un chien sautille en jappant et en remuant la queue. C´est simplement un abruti qui pense que ce chat est son ami. A un moment, il essaie de se mettre à lécher la plaie du chat, lui aussi, mais il se fait opposer un feulement de reproche. « Hep ! Petit petit ! » je lance au chien. Il se retourne, remarque ma présence et, en l´espace d´une seconde, le voilà passé de ses jappements hystériques à des bons démesurés pour me dire bonjour (pour l´instant, tout ce qu´il réussit à faire, c´est à me labourer les jambes de ses griffes). Le chat en profite pour prendre la poudre d´escampette en filant entre les feuilles. Traître. Restée seule avec le toutou, je le regarde se démener pour se gratter un point derrière sa patte arrière. Quand il en a fini, ne prêtant plus attention à ma pâle existence, il s´enfuit lui aussi, sans doute pour rentrer chez lui. Je réalise alors à quel point ma position est ridicule : acculée dans un buisson, j´ai accessoirement les mains et les vêtements pleins de terre. Le chat apathique s´est barré et le chien n´a pas daigné me tenir compagnie. Vous savez, les larmes viennent facilement quand on est seul. Très. Et ce n´est pas ce cutter enfoui dans une poche de ma veste qui va arranger les choses. |
[ Chapitres : 1 2 3 4 5 | Retour | Haut de page ] |