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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 9 | |
|---|---|
| Nom de l'œuvre : World of TeM : Tome 3 : Grey Story | Nom du chapitre : Partir |
| Écrit par CaliKen | Chapitre publié le : 3/8/2009 à 18:43 |
| Œuvre lue 10990 fois | Dernière édition le : 1/1/1970 à 01:00 |
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| -Qu'est-ce qu'elle a, qu'est-ce qu'elle a, demandait Laetitia, les yeux embués de larmes. -Mademoiselle, veuillez nous laissez passer, fit le petit groupe autour chariot qui se dirigeait vers la salle opératoire. -Mais je... La double porte se referma devant elle. Max était assis sur un tabouret, la tête entre les mains. Laetitia ne le regarda même pas, il n'existait plus pour elle, elle voulait juste savoir ce qu'avait son Pokémon. Pinko était sorti de sa Pokéball et se retrouvait dans les bras de sa dresseuse et regardait comme elle, à travers la vitre de la porte. -Elle a une complication pulmonaire, dit précipitamment le vétérinaire. -On ne peut pas l'entuber ? -... Il faut d'abord essayer de voir ce qui fait qu'elle est en train de nous filer entre les mains. -Son rythme cardiaque chute. -Il faut lui poser un drain. -Mais on ne sait pas ce qu'elle a aux poumons. -On risque de la perdre si on ne fait rien. -Docteur on la perd ! -On oublie le drain, on la choque, VITE ! -Allez, on dégage. -Rien. -On dégage. -... -Mince... Je suis là , je vous vois. Je vois tous ces humains qui s'agitent autour de moi. J'entends des bips et des voix. Je ne regrette pas ce que j'ai fait. Ce que j'ai fait, je l'ai fait pour Max, celui en qui j'avais confiance. Il ne m'a pas trahit, je sais qu'il doit être le plus triste des hommes en ce moment, alors je ne peux lui en vouloir. Mon plus grand regret est de te laisser Pinko. Je t'aime, je t'aimais et je t'aimerais toujours. Tâche de pardonner à Maxime. Il n'était pas lui-même. C'est tellement loin ce que je vois. Leurs voix sont toutes réunies. Laetitia... Léa chérie... Je te vois, ne pleure pas. Je ne suis qu'une vie parmi tant d'autre. Dis-toi que je ne souffre pas. Je n'ai plus mal... d'ailleurs je n'ai plus rien. Ces gentils messieurs et dames avec leurs blouses blanches... C'est drôle des les voir me prendre avec leurs grosses mains, alors que moi je tiens juste dedans. J'aimerais tellement pouvoir rester un peu plus. Leur dire que je les aime. Mais les humains ne comprennent pas les Pokémons, enfin, pas aussi bien que nous les comprenons. Pourquoi je ne vois pas Maxime ? Pourquoi n'est-il plus présent. Je vois Léa, elle pleure. Tiens, ils arrêtent de s'agiter autour de moi. Le docteur qui a l'air d'être le chef regarde sa montre. Ca veut dire que c'est bon ? Ne cries pas Léa, non, ne tape pas contre la vitre, tu vas te faire mal au poing. Pinko... Pinko, tu ne dis rien... Tes yeux... Tes yeux sont tellement étranges... Pourquoi je ne te vois pas Max. Tu es assis, je le sais. Je sais tout maintenant. Pourquoi ? Je ne pourrais le dire. Mais je sais ce que Léa ressent, je la vois qui m'a écoutée, elle arrête de frapper à la vitre de ses poings. Elle a posé sa tête contre, et elle fait de la buée avec son souffle. Maintenant elle baisse la tête. Je crois qu'elle pleure. J'aimerais tellement pouvoir la consoler... Et Pinko ? Il pleure aussi, mais intérieurement. Mais pourquoi je ne vois pas Maxime... Pourquoi se cache-t-il. Je te pardonne. Je t'aime. Je suis contente de m'être battu pour toi. J'aurais aimé gagner. On me porte, on m'élève. Tiens, je me vois moi. Une infirmière me donne à Léa. J'ai du mal à voir la scène maintenant. J'ai l'impression de m'éloigner. Léa me prend dans ses bras. C'est bizarre, je ressens ses larmes. Pourtant je suis loin... C'est terminé, je ne ressens plus rien. Si, encore les larmes de Laetitia et... elle est à genoux, les gens en blancs sont partis. Je pars aussi. Au revoir Léa, au revoir mon chéri, au revoir Max... Max, pourquoi je ne te vois pas... -...Pinky... -On a fait tout notre possible. Je pense qu'elle avait une faiblesse au niveau des poumons, peut-être un problème de naissance... cette compétition n'a fait que réveiller un mal qui dormait... -Pinky... -Je ... Enfin, bon... tout est ma faute, je... je n'ai pas ordonné de tests médicaux approfondis avant le championnat... Je... suis désolé. Mais... je peux vous dire qu'elle n'a pas souffert. Le vétérinaire se mordit les lèvres. Même si c'était le cas pour cette fois, quel était le nombre de cas où il avait affirmé aux propriétaires du Pokémon décédé que celui-ci n'avait pas souffert alors que c'était le contraire ? Nombre de fois où il s'était prit des réflexions pleine de cette amertume, de cette cruelle ironie qui fait mal autant au locuteur qu'au destinataire... Mais là , Laetitia, les yeux rouges de larmes leva la tête et ... sourit : -Je vous remercie de vous être occupé de Pinky jusqu'à ses derniers instants. Ce n'est la faute de personne. -Je suis désolé. -Ne le soyez pas, vous sauverez tellement de vie plus tard... Elle le quitta en marchant lentement tout en tenant le petit corps sans vie du Nidoran. Complètement anéanti, Pinko était retourné dans sa Pokéball. Laetitia passa devant Max, toujours assis et la tête dans ses mains, sans rien lui dire. Elle rentra chez elle et enterra Pinky dans son petit jardin qu'elle garnit de quelques fleurs. "Dring, dring"... Max ouvrit la porte. Il ne dit rien à Laetitia. Elle prit toutes ses affaires, sans mot dire les empila sur ses bras et, sans mot dire, se dirigea vers la porte. Cependant elle s'arrêta et demanda : -Lorsque tu m'as giflée et traitée de conne, était-ce le vrai Max ? -... -Non parce que tu sais chez les êtres qui ont plusieurs masques, on est jamais surpris de voir que finalement le visage que tu croyais vrai n'était en fait qu'un énième masque. -... -D'ailleurs, Max, masque... Ca rime, cruelle ironie non ? -Tais-toi...dit-il froidement. -Oui, je vais me taire, je vais faire plus que ça, continua Laetitia le menton tremblant sous le poids de l'émotion et les yeux mouillés. Je vais faire plus que me taire. Je ne vais plus jamais parler. Plus jamais, plus jamais ouvrir cette bouche qui m'a fait dire tant de gentillesse à ceux qui ne méritaient pas ce genre de propos. -Léa écoute je... -Ne m'appelle pas Léa, je... je m'appelle Laetitia... Et puis quoi ? Tu t'excuses ? Qui s'excuse ? Le méchant ? Attends j'enlève un masque. Le froid ? J'en enlève un autre... Elle pleurait maintenant. -L...le gentil ? Ah non, tu vois grosse surprise, y a encore quelqu'un derrière.... Et celui-là ... Elle prit la porte : -Celui-là ce n'est même pas Max... Alors se produisit un schéma inverse à tout ce qui avait commencé. Max la regarda, une dernière fois, puis son regard parti au loin, là où il était avant, avant elle. -J'ai tout gâché... -Non... Tu n'as rien gâché, parce qu'il n'y avait rien de vrai. L'avantage des masques comme toi c'est que rien de ce qu'ils disent n'est vrai. Alors tu n'as rien gâché, puisque tu n'as rien fait. -... -Je ne te dis pas au revoir, je ne dis pas au revoir aux gens qui n'existent pas. On aurait pu croire qu'un claquement sinistre de porte aurait accompagné cette dernière phrase, mais ce fut à l'habitude de Laetitia, une porte qui se referma doucement, avec précaution et qui, presque ironiquement, fit un petit " clik " avant de se fermer complètement. Max resta debout devant sa porte. Il ne pensait plus, ne voulait plus rien. Elle lui avait reprit Pinko, d'ailleurs la commission d'enquête lui avait retiré tous ses Pokémons pendant 3 mois. Il les récupérerait lorsque les enquêteurs verraient qu'ils étaient bien soignés. ----------- Max serra les poings. Il se leva de ce banc... trois années avaient passées. Ces souvenirs ne veulent donc pas me lâcher ? Pourquoi je ne peux pas être un salaud comme tout le monde ? Pourquoi je ne peux pas hausser les épaules et me dire que je m'en fous ? Pourquoi, pourquoi ?. Il rentra chez lui, se coucha. Flot d'émotion... Flot de souvenirs. Pourquoi devait ce revenir ainsi, chaque jour ? Cette vie était un calvaire, et un être normal ne pourrait pas résister à un tel traitement moral et devrait pleurer à chaudes larmes maintenant. Mais Maxime Grey ne pleure plus depuis trois ans. |
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