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Lecture du chapitre 2 | |
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Nom de l'œuvre : Amor (Recueil de one-shot) | Nom du chapitre : How I first met you |
Écrit par Orube | Chapitre publié le : 22/9/2009 à 23:19 |
Œuvre lue 14029 fois | Dernière édition le : 1/1/1970 à 01:00 |
How I first met you Le camion de déménagement n´est pas franchement le moyen de transport le plus confortable que j´ai connu jusqu´à maintenant, surtout quand c´est mon père qui conduit. J´ai beau me concentrer sur le paysage qui m´entoure, j´ai affreusement envie de vomir. Déjà que je n´étais pas ravie de partir de Johto pour m´installer à Bourg-en-vol, un village perdu de la région d´Hoenn, en plus, je me rends compte que pour accéder à une ville digne de ce nom, il faudra parcourir une bonne vingtaine de kilomètres... En voiture. C´est-à -dire avec mon père. Le voyage s´achève devant un petit chalet, très mignon mais qui me paraît aussi très petit, vu de l´extérieur. « Alors, qu´est-ce que tu en dis, Sapphire ? » me demande mon père, visiblement très content. « Que j´aurais préféré que tu loupes l´examen qui t´a permis de devenir champion d´arène », je songe, amère. Malgré tout, lorsque je descends, je m´efforce d´afficher mon plus beau sourire. Si je veux obtenir ce que je veux, ce ne serait pas m´aider que de faire la tête, à peine arrivée. Mon père me fait visiter la maison. C´est plutôt mignon, mais j´ai du mal à me dire qu´à présent, c´est ici que je vais vivre. Pour l´instant, j´ai encore l´impression que je ne suis qu´en vacances, que tout sera fini dans peu de temps. Mais ce n´est pas le cas. Alors que maman commence à préparer le dîner dans la cuisine, je commence à aborder le sujet qui m´intéresse avec mon père, à mots couverts. « Tu sais papa... Je me disais, l´autre jour, comme j´ai déjà douze ans... » Il lève la tête du plan d´assemblage d´un meuble, l´air à peine intéressé par ce que je lui raconte. « Maintenant, j´ai l´âge d´avoir mon propre pokémon. -Ah ! Ce n´est que ça ! s´exclame-t-il, l´air soulagé. Pendant un moment, j´ai cru que tu allais me demander si tu pouvais partir de la maison. Comme tu avais des amis qui se sont amusés à faire le tour de Johto pour collecter les badges d´arène, j´ai eu peur qu´ils n´aient déteint sur toi... » Je me mords la langue. Même pas le temps de lui poser la question, il m´a déjà dit non. Déçue, je monte dans ma chambre et je commence à ouvrir mes cartons pour ranger ce qu´ils contiennent. Certaines fois, je ne comprends pas mon père. Il est champion d´arène, les combats pokémon le passionnent, et il a commencé à s´entraîner très jeune, mais aujourd´hui, il n´envisage même pas que moi aussi, je parte en voyage. Pourtant, c´est ce qu´il a fait. Et encore, il n´avait que dix ans, à cette époque. Il était encore plus jeune que moi. J´ai déjà essayé de plaider ma cause auprès de ma mère, mais elle refuse obstinément que je m´en aille. C´est logique, quelque part, qu´elle s´inquiète pour moi, mais... Je veux vraiment devenir dresseuse. Il faut que je trouve un moyen. Quand je retourne dans la cuisine, je m´aperçois que ma mère a préparé beaucoup plus de plats que d´habitude. Devant mon expression étonnée, elle explique : « Nos voisins sont d´excellents amis de ton père. Ils viennent manger ici ce soir. Ce ne sera sûrement pas très pratique, mais au moins, le repas sera réussi ! » clame-t-elle. Superbe. Il ne manquait plus que ça. Je vais partager ma première soirée dans ce coin perdu avec de parfaits inconnus. « Leur fils a à peu près le même âge que toi, ajoute ma mère sur un ton malicieux. Si tu veux, dès que j´aurais terminé, je viendrai t´aider à te faire jolie, d´accord ? » Agacée, je sors sans répondre. J´aimerai bien savoir pourquoi je devrais me casser la tête pour un garçon que je ne connais même pas ! La nuit tombe, et je ne me décide toujours pas à me préparer. Je porte les vêtements que j´avais prévus pour aider au déménagement : ils sont pratiques, mais vraiment moches. J´ouvre ma valise, à la recherche de quelque chose de mieux, mais je n´ai pas envie d´enfiler une robe, ni quoi que ce soit de ce genre. Les paroles de mon père me reviennent en tête. « Pendant un moment, j´ai cru que tu allais me demander si tu pouvais partir de la maison. » Soudain, la sonnerie retentit : c´est le déclic. J´enfile mon ensemble préféré, je fourre des sous-vêtements à la va-vite dans un sac à dos, et je saute par la fenêtre. J´aurais peut-être mieux fait de réfléchir avant de m´élancer au-dehors, mais il est trop tard. Dans moins d´une minute, ma mère m´appellera pour que je vienne saluer les invités, et quand elle comprendra que je ne suis plus à la maison, elle se mettra à paniquer et je ne doute pas que tout le village sera à ma recherche dans les cinq minutes qui suivront. Conclusion : il faut que j´aille le plus loin possible en six minutes. Pas question de réfléchir à l´endroit où je vais pour le moment. Le plus important pour l´instant, c´est que je m´éloigne de chez moi. Et si possible, que je reste à l´écart du village et des routes les plus empruntées. Comme cet endroit est entouré par une forêt, je n´ai pas trop de mal à savoir où je dois me cacher. Le problème est plutôt de savoir combien de temps je devrai rester cachée. Alors qu´une pluie fine commence à tomber, je prends conscience que je vais devoir passer la nuit dehors. C´est la première fois que ça m´arrive, et je ne suis guère enchantée, mais après tout, c´est le lot quotidien des dresseurs, non ? Il faudra bien que je m´habitue. Je déambule entre les arbres, à la recherche d´un abri. Les gouttes se font de plus en plus grosses au dessus de ma tête, au fur et à mesure que le feuillage devient plus dense. L´eau recueillie par les arbres me tombe brutalement dessus et en un rien de temps, je suis trempée. En vérifiant l´état de mes affaires, je me rends compte que je n´ai pas bien choisi mon sac : il prend l´eau. Je n´ai pas non plus d´argent pour en acheter un autre plus tard. En fait, je n´ai même pas pris de quoi manger. Mais je ne peux plus faire demi-tour maintenant. « Sapphire ! » rugit une voix. Je sursaute, mais j´ai beau regarder tout autour de moi, personne à l´horizon. Si je ne le vois pas, il ne doit pas me voir non-plus. Sans doute doit-il espérer que je réponde à son appel. Tant que je le peux encore, je m´enfuie dans la direction opposée à celle d´où venait la voix. Par chance, j´arrive face à un arbre creux. Enfin ! Je vais pouvoir me cacher et être au sec par la même occasion. Dès que je suis à l´abri, j´ouvre mon sac et j´en sors mes affaires, dans l´espoir qu´elles sèchent un minimum. La nuit est noire, à présent, et je ne crains pas qu´on me voit, même si quelqu´un vient à passer juste à côté de l´arbre où j´ai trouvé refuge. « Sapphire ? » Cette fois-ci, ce n´est pas mon père. Je ne connais pas cette voix, mais elle me paraît plus douce. J´ai presque envie de répondre pour voir de qui il s´agit, mais je me retiens. Pas question de ruiner toutes mes chances de voyager juste pour un instant de curiosité ! Tout à coup, le ciel s´illumine. C´est un flash violent qui ne dure qu´une fraction de seconde, et qui illumine tout autour de moi. Une seconde plus tard, j´entends le tonnerre gronder. « Il y a quelqu´un ? » Mes deux mains sur ma bouche, je me réalise que j´ai crié. Pas longtemps, pas très fort, mais assez pour que l´inconnu m´entende. J´ai toujours eu peur de l´orage. Même si ma tête me hurle de rester silencieuse et immobile, je transpire, je tremble, mes doigts remuent nerveusement et je me mords les lèvres pour ne pas claquer des dents. Combien de chances y avait-il pour qu´il y ait un orage précisément le soir où j´ai décidé de partir de la maison ? Sans doute pas énormément, quand bien même nous sommes en été. « Sapphire ? » reprend la voix, dans un murmure. Tandis que je l´écoute, je me souviens qu´il ne faut pas être sous un arbre pendant un orage. Dans mon cas, je n´ai pas beaucoup d´options : soit je reste où je suis, à la merci de l´orage, soit je sors, et je sais que mes parents me puniront à vie et que je serai amenée à faire une croix sur mon rêve de voyage. Un autre éclair blafard se dessine dans le ciel et me fait tressaillir. Une silhouette se dessine alors devant moi. Dans ma surprise, je recule brutalement. Le bruit que je fais suffit pour que l´inconnu me repère. « Tu es là ! » s´écrie-t-il, triomphant. Je vois son ombre s'agenouiller pour se mettre à ma hauteur. « Tes parents te cherchent depuis un bon bout de temps, pense-t-il m'apprendre. -Ils vont pouvoir chercher encore un peu », je réplique du tac au tac. Il n'a pas l'air d'être beaucoup plus grand que moi... Je pourrais le bousculer et partir en courant. Mais je ne sais pas si ça suffirait pour le semer. « Pourquoi est-ce que tu es partie comme ça ? -Non mais de quoi tu te mêles ? » je m'insurge. Il fait claquer sa langue, se redresse et commence à appeler : « Papa ! Par ici ! Je... -La ferme ! je m'écrie en jaillissant de l'arbre pour plaquer ma main sur sa bouche. C'est bon. T'as gagné. » Il reste un moment immobile, et j´imagine qu´il sourit. Ensuite, il vient me rejoindre, à l´abri, au creux de l´arbre. « Attend... » marmonne-t-il. Il tient quelque chose entre ses doigts qu´il lance au sol. Une lumière rouge nous inonde et s´éteint presque aussitôt, vite remplacée par la lueur d´un Muciole. « Voilà , comme ça, on a un peu de lumière. » Je lève les yeux pour voir son visage. Comme je le pensais, il sourit, mais pas de la façon victorieuse de quelqu´un qui a obtenu ce qu´il voulait. Plutôt comme s´il était heureux, tout simplement. Ses yeux, dont la couleur oscille entre le marron et le rouge, sourient aussi. J´abandonne ma méfiance et je lui raconte. Que je rêve de devenir dresseuse. Comment j´ai tenté d´en parler avec mes parents. Comment ils l´ont pris. Comment je me sens mal d´avoir dû déménager loin de toutes les personnes que je connais. Comment j´ai décidé, sur un coup de tête, de partir. Comment je suis arrivée ici. « Et c´est là que je t´ai entendu. J´ai essayé de ne pas faire de bruit, mais avec l´orage, ce n´est pas évident. » Je pose ma tête sur mes genoux, fatiguée. Lui me contemple pendant quelques secondes, avant de dire : « T´as peur de l´orage ? » Je me relève, un peu étonnée. « Comment tu le sais ? -A chaque fois qu´il y a un éclair, tu te tais et tu te crispes. » Je ne réponds pas. Pendant que je lui expliquai mon histoire, je grappillais un peu plus de temps dehors, mais je sais qu´il ne va pas tarder à me raccompagner chez moi. « Qu´est-ce que tu comptes faire, maintenant ? lance-t-il. -Dormir, j´élude. -Tu comptes vraiment partir en voyage, ou tu vas retourner chez toi ? insiste-t-il. -Je ne savais pas que j´avais le choix, je grince. -Je ne vais pas te traîner là -bas. Je ne suis pas ton père. » Je ne réponds pas, et je médite ses paroles. Est-ce que je veux vraiment voyager, ou est-ce que j´ai été trop vite ? C´est parce que Johto me manque, que je veux partir, ou alors je veux vraiment faire le tour d´Hoenn et devenir une vraie dresseuse ? Je ne sais pas. Je suis trop fatiguée pour y penser. Au matin, je suis surprise de me retrouver au même endroit que la veille : dans l´arbre creux. Je ne me souviens pas de m´être assoupie. Je suis seule. Le garçon a dû rentrer chez lui depuis longtemps. Je me demande ce qu´il a bien pu dire pour que mon père ne soit pas déjà là , à me hurler son sermon. En me redressant, je mets la main sur un morceau de papier. En y jetant un Å“il, je m´aperçois qu´il est accompagné d´une pokéball. Je lis le mot, qui vient sans aucun doute du garçon d´hier. « Je te la confie, tu auras besoin d´elle pour te protéger des pokémons sauvages. Bonne chance. » Je lance la pokéball, pensant voir apparaître le même Muciole qu´hier, mais en fait, c´est un Tarsal qui en sort. « Il savait déjà ce que j´allais faire, alors ? » je demande à voix haute, bien que Tarsal ne puisse me répondre. Je récupère mes affaire, les fourre dans mon sac aussi rapidement que quand je suis partie de la maison et en regardant Tarsal, je lui lance : « Et toi, au moins, tu veux bien venir avec moi ? » En guise de réponse, elle â€"au vu du mot que le garçon m´a laissé, je pense que c´est une femelleâ€" s´approche de moi. Je la fais rentrer dans sa pokéball, et j´esquisse un sourire. Mon voyage commence ici. La journée est longue et épuisante. Assez souvent, il faut que Tarsal me défende des Zigzatons et des Chenipotes qui habitent le bois, et comme je n´ai jamais mené de combat pokémon auparavant, c´est assez laborieux. Lorsque le soleil se couche, je n´ai même pas atteint Rosyère, qui pourtant était à peine à trente minutes de route en voiture, hier encore... « Non, il ne faut pas que je me mette à pense comme ça ! je m´exclame brusquement, faisant peur à Tarsal. -A qui tu parles ? » s´étonne quelqu´un, derrière moi. Stupéfaite, je me retourne. Il me semble bien avoir reconnu cette voix, mais... De là où je suis, je ne peux pas savoir si c´est bien lui. Je ne distingue vraiment que ses vêtements, noirs et rouges, et son drôle de bonnet blanc. Pourtant, quand il s´approche, je reconnais la couleur unique de son regard, et son sourire paisible. « Qu´est-ce que tu fiches ici ? je m´entends demander, envers et contre toute politesse. -Pas grand-chose, pour l´instant, admet-il. En fait, je te regardais combattre, et franchement, tu ne te débrouilles pas très bien... -Non mais de quoi tu te mêles ? » Je marque une pause, et il éclate de rire. « Qu´et-ce qu´il y a de drôle ? -Tu as dit exactement la même chose hier, me fait-il remarquer. -Parce que tu es toujours aussi fouineur qu´hier, je coupe. Qu´est-ce que tu veux ? -Je voulais te proposer de voyager tous les deux. Mais si tu me trouves désagréable, ce n´est pas la... -D´accord. » Il s´arrête, me fixe, effaré. « T´es d´accord ? -Oui, je confirme. Pourquoi je dirais non ? Après tout, je ne te connais pas. -Justement, ça, ce serait plutôt une raison pour dire non, mais... -Tu tiens tant que ça à ne pas venir ? je râle. Pourquoi est-ce que tu me poses la question, si c´est pour me contredire juste après ? Je ne te connais pas. Je ne sais pas si tu es quelqu´un de désagréable, voleur, menteur, profiteur... Bref, pour l´instant, je n´ai aucune raison valable pour te dire non. Et puis, c´est en partie grâce à toi si mon père ne m´a pas encore traînée jusque chez moi par la peau du cou. Tu ne lui as rien dit, n´est-ce pas ? » Il fait non de la tête. Je me tourne et je continue à avancer. Quand je vois qu´il ne me suit pas, je lâche : « Tu viens, ou pas ? -Oui. » Nous marchons pendant un petit moment, et je me rend compte que je ne connais même pas son nom. « Comment tu t´appelles ? je fais, brisant un long silence durant lequel son sourire a disparu. -Ruby. » Encore une demi-heure de silence, et au loin, apparaissent de nombreux petits points dorés, trop proches du sol pour être des étoiles. Nous avons atteint Rosyère. |
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