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Lecture du chapitre 9 | |
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Nom de l'œuvre : Les légendes du Mordz | Nom du chapitre : Chapitre 07 : La prophétie |
Écrit par Requiem | Chapitre publié le : 27/11/2010 à 15:44 |
Œuvre lue 60365 fois | Dernière édition le : 27/11/2010 à 15:44 |
La Juge s’avança dans la salle de réunion. On y sentait une drôle d’odeur. Comme… de la chair en état de décomposition. Celle qui se trouvait sous le casque, Illyria, regrettait de ne pas pouvoir enlever son attirail pour se boucher le nez. Mais, la Juge qu’elle était continuait à avancer jusqu’au centre de la pièce, la tête droite et le menton relevé. Enfin, elle arriva au niveau de la table et vit ce qui empuantissait autant l’atmosphère : un corps. C’était celui d’un mâle à peine plus jeune qu’elle qui avait été transpercé de part en part comme une vulgaire brochette et dont le sang noirâtre recouvrait le sol autour de lui. Elle retint à grand peine un haut les cœurs et se plaça enfin à quelques pas du corps, osant à peine le regarder. - C’est un spectacle appétissant, n’est-ce pas ? La voix familière la fit sursauter. Évidemment. Il n’y avait que lui pour être l’auteur d’un tel carnage… - Juge Numéro IV. Que faites-vous ici alors que les Trois viennent de me convoquer en une séance à huis clos ? - Moi ? demanda-t-il en ricanant sous son casque. Je suis ici également pour la même raison que vous. Je pense que je vais être désigné comme le bourreau de votre punition. - Ma punition ? Sous son masque de fer Illyria leva les sourcils. C’était donc ça. Une punition pour ne pas avoir strictement suivi les ordres. Il lui arrivait de déroger à certaines de ses obligations mais là encore elle n’avait jamais été punie. Son erreur était-elle si grave que les Maîtres jugeaient bon de lui coller un blâme ? Il y avait décidemment quelque chose qui clochait ces derniers temps. - Et quelle sera-t-elle ? reprit Illyria après un instant de silence. - Ça, je n’en sais rien, mais à mon avis, elle risque d’être exemplaire ! - Nous verrons. Elle vit que IV allait répliquer quand les torches s’éteignirent brusquement plongeant la salle de réunion dans le noir, hormis un fin rayon de lumière qui perçait l’obscurité juste au-dessus de la tête de la Juge. Illyria avala sa salive. Son procès allait commencer. - Princesse Illyria du Mordz, nièce de l’ancien tyran Might, Juge Numéro Un de la confrérie des Juges, Gardienne de l’ordre, de la paix et de la justice, et porteuse de l’Épée Foudroyante, Nous les Trois Très Hauts, vous accusons d’insubordination et de refus d’obéir à un ordre direct. Qu’avez-vous à dire pour votre défense ? Illyria patienta jusqu’à ce que l’écho de la voix ce soit dissipé. On entendait seulement en bruit de fond, le ronronnement d’un respirateur. Elle avala à nouveau sa salive et commença son plaidoyer. - Maîtres, rien ne peut excuser mon acte mais si tel est votre désir, je le réparerai sur-le-champ. - Nous y comptons bien. La voix était plus glaciale que d’habitude. Était-ce une certaine peur qu’elle percevait chez les Trois ? Non impossible, les Trois étaient des Dieux, ils ne craignaient rien. - Maîtres, j’ai fait cela car je ne comprends pas. Je sais que ma tâche n’est pas de comprendre votre grand dessein mais il m’est arrivé de douter. (Elle jeta un furtif coup d’œil en direction du cadavre.) Douter que tuer de jeunes gens n’ayant rien fait de mal fasse parti de la justice que j’ai promis de protéger. Bien sûr il y avait des exécutions. Tous les jours on jetait des dizaines de mordziens dans le Gouffre. Mais eux étaient des Résistants, des perturbateurs de l’ordre social nouveau qui s’était élevé après le Cataclysme. C’était différent. C’était juste. Elle était tellement perdue dans sa réflexion qu’elle tressaillit à nouveau lorsque la voix des Trois s’éleva dans les ténèbres. - Mon enfant, reconstruire et d’une difficulté infinitésimale comparé à détruire. Il n’a fallut qu’une minute pour rayer notre civilisation de la surface du globe. Il nous faudra des années pour en reconstruire une nouvelle. Peu importe les moyens du moment s’ils sont justifiés par la fin. (Il y eut une courte pause.) Innocents ces enfants tu disais ? Détrompe-toi car ce sont ceux qui détruisirent le monde voilà dix ans. La révélation fut comme une claque pour Illyria. Elle se mit à trembler. Impossible ! Comment de simples gamins auraient-ils pu être à l’origine du désastre qui avait ruiné sa vie et qui avait ôté la sienne à oncle Might ? Comme si les Trois lisaient dans ses pensées, ils répondirent : - Voilà longtemps de cela, le premier et dernier vrai roi du Mordz, Bibou l’Extralucide, sentant le chaos approcher de l’endroit où on s’y attendrait le moins rédigea une compilation de prophéties et d’oracles qui se sont toutes déjà réalisées. Toutes, sauf une. La dernière légende du Mordz qui prédisait que, armés d’un pouvoir qu’ils ne maîtriseraient pas, de jeunes mordziens sans cervelle détruiraient le monde que nous connaissions pour le plonger dans les ténèbres. C’était donc ça. C’était une vengeance ce à quoi se livraient les Trois. Un précepte qu’ils avaient formellement interdit mais qu’eux violaient sans vergogne. Elle allait leur expliquer le fond de sa pensée quand elle fut à nouveau interrompue par les Trois : - Mais ce n’est pas tout, mon enfant. Il est dit également qu’après avoir détruit le monde qui était le leur, ils réapparaîtraient dix ans plus tard et qu’à nouveau, ils bouleverseraient le monde… Ils viendront apporter les derniers jours du royaume. Véon referma les Nouvelles Légendes du Mordz en ayant la vague impression d’être dans un cauchemar dont il ne pouvait malheureusement pas se réveiller. Il avait parcouru tout le livre en diagonal dans l’espoir de trouver les deux mots clés de sa recherche mais n’était parvenu à son but qu’à la toute fin du livre dans le dernier chapitre qui ne faisait qu’une page mais qui était on ne peut plus explicite sur le fond. - C’est ça. C’est nous qui avons foutu la merde dans le monde et on nous donne une seconde chance de tout arranger. De tout bouleverser à nouveau dans le sens inverse du temps. C’est clair comme de l’eau de roche, nous sommes les sauveurs du monde ! Comme le titre du chapitre, nous sommes les Visitors ! Si cela lui était parfaitement compréhensible, il y avait toutefois quelque chose à la fin du chapitre qui le taraudait. Il relu mentalement le passage : « … et c’est ainsi que les six bouleverseront à nouveau le monde. » Six ? Ils n’étaient que cinq à avoir atterrit dans le futur. Seulement Banquier, Kapoera, Elvish, lui et Pif Œil qui était mort. Qui pouvait bien être le sixième ? Il était arrivé ici avec plein de questions. Il avait trouvé plusieurs réponses. Mais à chaque réponse, dix nouvelles questions se posaient. Soudain, son ventre se mit à gargouiller, et, comme sorti d’un songe, il réalisa qu’il avait passé près de vingt heures dans la bibliothèque à éplucher le livre de Bibou. Il n’avait même pas vu le temps passer. Il reposa le livre sur l’étagère et s’étira longuement les membres ankylosés par leur longue immobilité. Il était tant de faire le point. Il devait retrouver les autres et sortir d’ici au plus vite. Dans son texte Bibou expliquait où trouver le premier indice pour leur permettre de réparer leur erreur. Mais avant tout, il devait se dégotter quelque chose à manger. - Tu ne veux pas venir te baigner avec moi ? - Non merci, je me suis déjà lavée. Mais votre bain est assez chaud, princesse Illyria ? - Oui merci, Elvishette. C’est gentil à toi de me l’avoir préparée. Tu es sûre de ne pas vouloir en profiter ? Elvish soupira intérieurement. Il y avait bien des avantages à se faire passer pour ce que l’on n’est pas mais ça comportait aussi ces inconvénients comme la forte envie de plonger au côté d’Illyria dans son bain. Malheureusement, s’il faisait ça, il était mort. - Comment s’est passé votre réunion avec les, heu… Trois ? - Exténuante, tu ne peux pas savoir à quel point ! Tout ça parce que j’avais mis l’une des personnes recherchées dans les geôles au lieu de la tuer. Si tu l’avais vu le pauvre, recroquevillé contre le mur alors que j’avançais vers lui l’épée à la main, toi aussi tu aurais eu pitié. « Ouais non là c’est moi qui fait pitié. » Songea Elvish qui après s’être tiré de la chambre de la princesse avait en vain cherché une issue. Manque de bol, toutes les portes étaient verrouillées et les fenêtres du rez-de-chaussée et du premier étage avaient été condamnées à l’aide de grosses planches en bois. Dans l’incapacité de se sortir de ce bourbier il avait résolument gagné la chambre de la princesse et, comme toute bonne petite servante, lui avait fait couler un bon bain chaud avec de la mousse. Mais, malgré ça et le string qu’il était obligé de porter et qui ne cessait de lui remonter les filles savent où, il n’avait rien à envier de la délicate position de Kapoera. - Et donc vous avez décidé si vous allez le tuer ou pas ? - Je te trouve bien curieuse. Pourquoi ça t’intéresse tant que ça mes histoires ? - Bah, c’est surtout pour… les commérages et les ragots. Les autres filles vont être jalouses si je connais vos secrets. Elvish vit Illyria soupirer doucement et ses épaules s’affaissèrent dans son bain comme si on avait soudainement rajouté le poids de son armure à celles-ci. - Pour l’instant c’est le statut quo. On laisse ce dissident en cage mais la peine de mort a déjà été adoptée. Je suppose que les Trois vont d’abord le questionner. Il ne doit pas lui rester plus de deux mois à vivre. Elvish avala sa salive. Il avait tellement de questions à poser sur les autres ! Mais il avait peur qu’en se montrant trop insistant il ne finisse par se trahir et se retrouver dans la même situation que Kapoera mais avec une robe en plus. Mieux valait continuer à jouer la comédie même si mentir à la jeune princesse lui était chaque heure un peu plus insupportable. Il espérait aussi que ses autres amis allaient bien et qu’ils finiraient par se retrouver et s’enfuir ensemble. - Elvishette, peux-tu aller à la cuisine me chercher un plateau, s’il te plait ? L’entretien a été long et je n’ai rien mangé depuis ce matin ? Obéissant à l’ordre de la princesse, Elvishette s’inclina respectueusement en sortant de la pièce et se dirigea vers la grande salle commune à l’arrière de laquelle se trouvaient les cuisines. La grande salle était quasiment déserte. Seuls quatre ou cinq vieux gardes dînaient copieusement de soupe de poisson et de quignons de pain. Tous les autres étaient sans doute encore à la recherche des fugitifs. Arrivée aux cuisines, Elvishette entreprit d’attraper un plateau et d’y déposer fruits, légumes et viandes de toutes sortes pour être sûre que la princesse apprécie les différents mets proposés. Soudain un bruit léger derrière lui attira son attention. Il se retourna mais ne vit personne. Anxieux, il se rapprocha à pas de loup de la source d’où il croyait avoir entendu le bruit. C’était un petit placard. Il s’arrêta et attendit. Il ne se passa rien pendant plusieurs secondes, puis, alors qu’il allait retourner à la chambre d’Illyria, un nouveau bruit provenant du même placard se produisit. De plus en plus intrigué, le jeune mordzien s’approcha encore un peu plus et posa la main sur la poignée de la porte, inspira un grand coup et l’ouvrit à toute volée. D’abord il ne vit rien, puis comme son regard s’habituait à l’obscurité, il distingua vaguement une forme. Il plissa les yeux et recula de deux pas surpris en reconnaissant celui qui se cachait au fond du meuble. - Véon ? Véon c’est toi ? La tête de son ami émergea alors du noir, les yeux grands ouverts d’étonnement. - Mais qui… Elvish ? Elvish, c’est toi ? Les deux amis se regardèrent un moment puis Véon se mit à rire. - Bah quoi ? - Bhawawawaw ? Mais c’est quoi ces fringues de pouffe que tu portes ? Elvish se mit à rougir. Dans le feu de l’action il avait complètement oublié sa tenue vestimentaire. Bah, il n’aurait qu’à péter la figure à Véon une fois sorti de là pour que celui-ci se taise. - C’est pas le moment de rire. On est recherché je te signale. Petit à petit Véon reprit son sérieux. - Tu as raison. D’autant plus que j’ai d’importantes révélations à te faire à propos d’une prophétie qui nous concerne ! Elvish ne le savait pas encore mais ce n’était que son premier pas vers le destin qui l’attendait. |
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