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Lecture du chapitre 10 | |
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Nom de l'œuvre : Les légendes du Mordz | Nom du chapitre : Chapitre 08 : Fuite |
Écrit par Requiem | Chapitre publié le : 27/11/2010 à 15:48 |
Œuvre lue 60285 fois | Dernière édition le : 27/11/2010 à 15:48 |
Le Juge numéro IV sortit son épée de son fourreau et la plaça dans la lumière d’une torche. Pas le moindre petit reflet. Hina était propre et nette. Il l’avait toujours parfaitement bien entretenue et il lui répugnait de la salir. Pourtant il éprouvait toujours une joie immense à plonger sa lame dans le corps des autres, preuve que malgré les apparences, il avait un cœur. Un cœur noir certes, mais un cœur quand même. La porte derrière lui s’ouvrit et il rengaina. Son serviteur entra dans la pièce et s’inclina humblement avant de se redresser et d’entamer son rapport : - Monseigneur, les gardes ont passé le château au peigne fin et n’ont trouvé nulle trace des renégats. Ils ne sont probablement plus dans la place. - Impossible. Les issues sont toutes verrouillées. Seul un Juge pourrait sortir. Il réfléchit un instant. Les Trois avaient envoyé Illyria au Gouffre pour y jeter les derniers prisonniers capturés. A part elle il n’y avait qu’un contingent de soldats et ses deux servantes. Une minute ! La princesse n’avait jamais eu plus d’une servante. Qu’est-ce que cela pouvait-il bien signifier ? Il haussa les épaules, il se faisait certainement des idées. Mais il ne perdait rien à vérifier juste au cas où. - Viens, Baffan. Prends mon armure, nous allons nous promener. - Franchement j’ai l’air ridicule comme ça ! - Véon, s’il te plait, c’était le seul moyen de nous faire sortir du château ensemble ! En plus je trouve que tu jouais super bien la comédie quand tu t’es mis à chialer pour que la princesse te prenne à son service parce que tu avais besoin d’argent pour ton pauvre petit papa gravement malade. Véon serra les dents en s’empêchant à grand peine de ne pas traiter son ami de tous les noms. Certes c’était le seul plan qu’ils avaient sous la main pour se sortir de cette situation mais était-ce vraiment nécessaire qu’il enfile ces sous-vêtements si… Si choquant ! - Il fallait qu’on est l’air naturel ! répliqua Elvish comme s’il avait lu dans son esprit. On n’avait pas le choix et de toute façon ce sera bientôt fini. D’ici une heure on aura retrouvé des habits convenables. - N’empêche que… - Chut ! le coupa-t-il. Voilà la princesse qui revient. En effet, Véon vit la Juge numéro I se diriger vers la roulotte de tête après avoir été vérifiée les deux autres, remplies de prisonniers qui s’opposaient au régime. A croire qu’ils en attrapaient des dizaines tous les jours, se dit le jeune mordzien. - Nous allons bientôt arriver, fit Illyria en ralentissant une fois à leur hauteur. Vous avez déjà vu le gouffre de près ? - Une fois, répondit Elvish. J’espérais ne plus jamais avoir à le revoir. - Quelle trouillarde ! Ce n’est qu’un trou. Elvish fronça les sourcils l’air mécontent. Véon espérait qu’il n’allait pas se trahir maintenant. Ce serait trop bête de se faire avoir si proche du but. Il lança un regard d’avertissement à Elvish. - Un trou où vous jetez des dizaines de personne chaque jour, répliqua néanmoins Elvish. Ce fut au tour de la Juge de froncer les sourcils. Véon remarqua ce subtil changement de position malgré le lourd casque qui recouvrait entièrement le visage de la jeune fille. - Nous exécutons seulement la volonté des Trois. Nous punissons ceux qui troublent l’ordre. Ca s’appelle la Justice. - Moi j’appelle ça des meurtres. Elvish n’en démordait pas. Cet imbécile allait tout faire foirer ! Bientôt leurs têtes allaient se retrouver fichées sur des lances devant les portes du château ! - Ah bon ? (Cette fois la voix d’Illyria était pleine de colère.) Regarde derrière toi. Tu vois ce chariot ? Dedans se trouve treize personnes qui ont posé et fait exploser une bombe en plein centre de Capitale Nord. Il y a eu sept morts et plusieurs dizaines de blessés. Si tu appelles ce que nous faisons des meurtres, comment appelles-tu le terrorisme ? Notre société n’est peut-être pas parfaite, je sais qu’il y a de grosses inégalités entre les gens du château ou de Capitale Nord comparé au reste de la région, mais notre nation renaît à peine de ses cendres après un Cataclysme qui nous a tout pris. Il faut encore que certains souffrent avant que nous arrivions à modeler un monde parfait à l’aide des Trois ! Véon vit son ami ouvrir puis refermer la bouche. Évidemment, il n’avait pas envisagé la situation sous cet angle. Hell Angel ne leur avait jamais parlé de ces actions terroristes pour déstabiliser le pouvoir des Trois. C’était bizarre d’ailleurs. Pourquoi les résistants s’acharnaient-ils alors que selon Illyria les Trois visaient à un futur meilleur ? Cela avait-il un rapport avec la prophétie qui disait qu’une fois encore ils bouleverseraient le monde ? Leur but était-il d’aider les Trois ou de les combattre ? Mais dans le premier cas, pourquoi les Trois cherchaient-ils à les éliminer coûte que coûte ? Il y avait toujours plus de questions et Véon commençait à en être fatigué. Sur ces entrefaites, le convoi arriva au Gouffre et Illyria ainsi que les gardes s’éloignèrent avec les prisonniers laissant le champ libre aux deux compères. - C’est bon, personne ne nous regarde. Si on arrive à ces maisons en ruine là -bas, on sera tiré d’affaire et on pourra rejoindre le QG d’Hell Angel. - Dans cette tenue ? Elvish soupira. - On n’a pas le choix, tu verras, on finit par s’y habituer. - Tu commences à me faire peur là … Hey, qu’est-ce que tu fais ? - Attend… Je veux juste prendre un de ses mouchoirs. - Quoi ??? Non et puis laisse tomber. Je m’en fous. Dépêchons nous de nous tirer de cette merde. En glissant du chariot, Véon trébucha contre le rebord et tomba tête la première dans le sable. - Ca va ? Demanda Elvish en l’aidant à se relever. - Ouais… Tirons-nous. Se faufilant dans l’ombre des chariots pour éviter de se faire repérer, Elvish et Véon s’éclipsèrent lentement vers les ruines de l’ancienne Capitale. Ils avaient fait la moitié du chemin, les muscles tendus, les oreilles en alerte, prêts à détaler à toute vitesse au moindre signe de poursuite quand ils le virent, le visage dissimulé dans l’ombre que projetait une colonne encore debout, dernier vestige d’un temple à la gloire de Might qui s’érigeait autrefois ici. Son casque était posé à côté de lui et il avait son épée à la main. Mais de lame, on ne voyait pas. Le Juge IV les attendait. Leur sang se rigidifia dans leurs veines car ils savaient qu’ils n’avaient plus le choix. Ils allaient devoir se battre pour gagner leur liberté ou mourir en essayant. Résolus, ils avancèrent vers leur adversaire. Lorsqu’ils ne furent plus qu’à quelques mètres le Juge numéro IV, la tête toujours dans l’ombre, leva sa main gantée de noir. Il les surplombait de quatre marches, ce qui lui donnait l’air encore plus imposant. Puis, de derrière la colonne, apparue une autre personne, qui paraissait plus humble et que Véon n’avait jamais vu. - Tiens mon épée Baffan, j’ai à parler avec les Élus de la prophétie. Sans casque, la voix paraissait différente, plus humaine. Elle éveilla en Véon quelques échos lointains. L’accent, il connaissait l’accent ! - Vous venez des Mortes Terres de Colossin, le désert de l’Ouest. Vous êtes un Cornu Rouge, n’est-ce pas ? Le Juge IV éclata d’un grand rire sonore qui résonna tout autour de lui comme un sinistre présage. Il avança d’une marche, révélant le bas de son visage à la lumière. - C’est cela, et pas n’importe lequel ! - Toi !! s’exclama Elvish à côté de Véon. Il avait les yeux exorbités et regardait fixement la silhouette du Juge. Véon sut alors que lui aussi le connaissait. Mais il ne parvenait toujours pas à trouver qui. Le seul Cornu Rouge qu’il connaissait n’était autre que l’ex bras droit de feu leur employeur et qui était devenu par la suite le bras droit du nouveau Winner durant la guerre contre Might… - Alors tu l’as tué ? Reprit Elvish en s’adressant au Cornu. Toi qui avais juré fidélité, tu l’as trahi pour rejoindre les rangs de Might ? - Non ! Pas les rangs de Might, mon ami. Les rangs des Trois, oui. J’aimais bien le Winner mais c’était un idéaliste. Après le Cataclysme nous avions perdu presque tous nos hommes. Cela n’a pas posé beaucoup de problème pour moi jusqu’au moment où les Trois ont commencé à réunir des fidèles pour bâtir un nouvel Ordre. Cela n’a pas plu au Winner qui a voulu reprendre le combat. Nous avions peu d’hommes, et l’envie de nous battre et de nous cacher toujours et encore nous avait quittés. Alors je l’ai tué avec sa propre arme dans son sommeil, il n’a pas souffert. Ce jour là j’ai épargné la vie de beaucoup de monde en empêchant une nouvelle guerre qui aurait été inutile et vaine. Le Juge descendit les dernières marches, montrant enfin son véritable visage. Véon en eut le souffle coupé en découvrant la face recouverte de cicatrices du Cornu. Elvish baissa la tête, des larmes coulaient sur ses joues. - C’était donc bien toi… Zenight. Lorsqu’Illyria revint aux carrioles après avoir exécuté la sentence, elle se rendit tout de suite compte que quelque chose n’allait pas. C’était trop calme. Elle observa les environs et aperçut quelque chose de brillant, tombé juste à côté de la charrette où ses servantes l’attendaient. Elle se baissa pour ramasser l’objet et s’aperçut qu’il s’agissait d’un collier. C’était celui que portait Véona l’amie d’Elvishette. Comment avait-il atterrit ici ? Elle observa plus attentivement les marques sur le sol. Quelqu’un était tombé juste là et des traces de pas se dirigeaient vers la vieille ville détruite. Elle fronça les sourcils. - Elles se sont enfuies… Mais… Pourquoi ? Soudain elle comprit. Elle venait de faire la pire erreur de sa carrière. Si elle ne les rattrapait pas dans l’heure, il y avait peu de chance qu’elle garde la tête sur les épaules plus d’une semaine. Les Trois étaient intransigeants lorsqu’il s’agissait d’échec, et elle avait déjà commis une bévue en n’exécutant pas celui qui disait s’appeler Kapoera ! Elle siffla, aussitôt les gardes se regroupèrent autour d’elle. - Les fugitifs se sont enfuis en se fondant parmi nous dans le convoi. Retrouvez-les ou les Trois exhiberont nos têtes dans toute la citée ! Il n’y avait plus une minute à perdre. |
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