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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 16 | |
|---|---|
| Nom de l'œuvre : Les légendes du Mordz | Nom du chapitre : Chapitre 14 : Messages |
| Écrit par Requiem | Chapitre publié le : 27/11/2010 à 16:06 |
| Œuvre lue 60256 fois | Dernière édition le : 27/11/2010 à 16:06 |
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| - Plus fort. Plus fort. Plus fort ! T’es une femmelette ou quoi ? - Mais je suis une fille ! s’écria-t-elle. - Je m’en fous. Frappe plus fort. Tu veux devenir une guerrière, ou pas ? Je ne sais pas pour quelle raison mais ça n’a pas l’air de te motiver beaucoup - Si ! Je veux défendre la justice ! - Mais c’est complètement con comme raison ! - T’es qu’un méchant… - Non. Je m’occupe de mes fesses c’est tout. Tu ferais peut-être mieux de faire pareil avec les tiennes si tu ne me montres pas autre chose que de la nullité à l’épée. Illyria ouvrit les yeux. Elle mit un moment à se rendre compte qu’elle n’était pas une petite fille en plein entraînement avec son mentor mais une Juge bannie qui devait rattraper deux fugitifs pour se racheter. Elle se leva prudemment. Le feu éclairait faiblement les parois de la grotte, projetant des ombres fantaisistes et effrayantes. Frimy dormait pendant que Mayraline montait la garde. Celle-ci se tourna vers la princesse. - L’âme tourmentée par le passé n’y dort pas. - Non. Je pensais à Janus. Je me demande ce qu’il est devenu. Il a disparu le jour où je me suis engagée comme Juge dans l’organisation des Trois. - Un jardinier arrose une pousse. Lorsque la fleur éclot le jardinier y part en arroser une autre. Mayraline avait sûrement raison. Janus ne reviendrait pas. Après toutes ces années, qui savait ce qu’il avait pu devenir ? Il était peut-être mort. Greed regarda Pif et soupira. Il ne voulait pas comprendre. - Je ne partirai pas d’ici. Janus m’a dit que je devais être là si je voulais que le futur soit sauvé. - Mais si Janus était un des Trois, c’est qu’il est notre ennemi ! Greed eut envie de lui foutre un pain dans les dents mais malheureusement, les semaines de privation avaient rendu son corps faible et il était épuisé. - Je fais plus confiance à Janus qu’à une tarlouze comme toi. Il m’a chargé de remettre un message à l’Elu qui viendrait ici. - Un message ? - Oui. Il voulait vous donner les moyens de détruire les Trois. - Mais si on retourne à notre époque grâce à la Pierre, les Trois n’existeront jamais puisqu’il n’y aura pas de cataclysme ! Greed se mit à rigoler. - Que tu crois. La personne centrale qui est véritablement le nouveau chef de ce monde existait déjà avant le cataclysme. Janus l’a développé lui-même lorsqu’il travaillait pour Might. Pif Œil n’était pas sûr de suivre tout. - Développé ? Comment ça ? - Oui, c’est une sorte d’ordinateur qu’il a créé sur la base d’une personne vivante. Il y a un cerveau et un cœur qui bat mais tout le reste n’est qu’une machine contrôlant tout. C’est le Suprême Ordinateur : le Matteo. Même s’il était bien vivant à la base ce n’est plus rien qu’un tas de ferraille qui tente de contrôler nos vies en nous imposant sa propre vision du monde unifié et en harmonie. C’est un objectif louable certes, mais gouverner sans sentiment ni pitié n’est pas la solution. Pour stopper le Matteo, il te faudra tuer le Janus du passé une fois que tu seras de retour à ton époque. - Mais qui est Janus ? Et la troisième personne qui forme les Trois ? - Je ne sais pas. Il faudra que tu le découvres par toi-même. Pif Œil commençait à avoir le tournis. De petite crotte sans importance il venait de passer au statut de potentiel sauveur du monde, il y avait de quoi avoir le vertige ! Jamais il ne s’était senti si important ni si angoissé. Il était perdu dans ses réflexions quand un bruit d’explosion retentit derrière lui, le tirant de sa léthargie méditative. Il se retourna vivement et découvrit Bouh couvert de blessures qui arrivait à peine à tenir son arme sans trembler. - Pif, on a un gros problème. Maître Greed il faut partir vite ! Greed se leva de la paillasse sur laquelle il était installé. Son corps était encore plus maigre qu’il ne le paraissait assis. Il ne lui restait littéralement plus que la peau sur les os. - Voilà pourquoi je ne peux pas partir, Pif Œil. Pour vous permettre de vous enfuir je vais devoir sacrifier ma roxor de vie. J’ai pas envie de clamser dans mon coin comme une tarlouze. J’ai choisi la voie du guerrier alors à moi de mourir comme un guerrier. - D’accord. - Tu pourrais quand même un peu me supplier de venir avec vous au lieu de céder si facilement ! >< Pif Œil aida Bouh à se reculer, laissant le passage libre pour Greed qui sortit de sa cellule. Le jeune mordzien le suivit, quelques pas en arrière. Il y avait deux Juges dans le couloir qui les attendait. Hazel et Songi gisaient à leurs pieds en petits morceaux bien découpés. Pif Œil reconnut immédiatement le Juge qui l’avait blessé à l’œil la dernière fois. L’autre lui était inconnu. - Fuyez pendant que je m’occupe d’eux, leur lança Greed par-dessus son épaule. Pif Œil n’avait plus le choix. Il ne lui restait que le message de Janus, il sut que la dernière chose qu’il verrait de Greed serait son dos fier et droit. Zenight essuya Hina tout en observant son adversaire. Greed était un grand guerrier, très puissant. Ca lui faisait comme un pincement au cœur de devoir l’éliminer. Ils avaient été amis autrefois. Il se tourna vers le Juge VII. Aussi chiant que cela pouvait être, il était forcé de lui obéir, sinon il aurait affaire aux Trois et c’était bien la dernière chose qu’il souhaitait. - On fout quoi ? - Occupe-toi de lui, Pif Œil est prioritaire, je m’en occupe. Zenight hocha la tête. Pif Œil n’avait aucune valeur au combat. Il prendrait beaucoup plus de plaisir à s’occuper du cas Greed. Pendant que le Juge VII rebroussait chemin pour trouver un autre passage qui lui permettrait de contourner Greed. Zenight se mit en position de combat. - Tu vas mourir, Greed. - Je n’en doute pas, je suis trop affaibli pour espérer gagner mais je jure que je te ferai quand même souffrir avant de rendre l’âme. Tu vas payer pour avoir tué Re… - Ne prononce pas son nom ! hurla Zenight. Il ne supportait pas qu’on parlât ainsi du Winner. Il n’avait pas fait ça par cruauté. Il voulait juste éviter une nouvelle guerre. Il avait cru bien faire mais rien n’avait changé. Il y avait toujours plus de sang. Bizarrement, il avait commencé à aimer ça. Au lendemain du meurtre du Winner, il avait changé. Il n’y pouvait rien, il avait ça dans le sang. - C’est vrai, un assassin comme toi n’as pas entendre son nom, tu n’en vaux pas la peine. Dans un rugissement Zenight se jeta sur Greed. Le combat allait commencer. Pif Œil arriva près de l’entrée par où ils étaient arrivés. Il arrivait à peine à traîner Bouh qui tremblait et était pris de convulsion. S’il ne recevait pas des soins rapidement, il mourait dans l’heure. Il allait se glisser par l’ouverture lorsque des bruits de pas raclant le sol lui indiquèrent que quelqu’un approchait. Il utilisa son œil. La personne était seule et portait une armure. Il s’agissait d’un Juge ! Jamais il n’aurait le temps de tirer Bouh à l’abri, le Juge les verrait forcément. Les carottes étaient cuites, ils étaient condamnés. - Hey ! Dépêche-toi ! Passe-moi Bouh. Pif Œil sursauta en voyant la tête de Shadow Angel émerger de l’ouverture. Sans réfléchir il lui confia Bouh et ils disparurent dans le trou. Pif descendit à son tour au moment où le Juge arrivait dans le couloir. Caché dans l’ombre du trou menant aux égouts, Pif observa le Juge au VII gravé. Celui-ci tournait la tête dans tous les sens comme s’il était sûr que les trois infiltrés étaient tout près. Non. C’était lui que le Juge VII sentait. Pour une raison inconnue ils s’attiraient mutuellement. Même en fermant les yeux Pif Œil pouvait sentir sa présence. Qu’est ce que cela pouvait-il bien dire ? La douleur dans sa tête commença à augmenter alors que le Juge s’éloignait. Celui-ci sembla accuser l’onde de choc car il porta la main à sa tête. D’une main tremblante il enleva son casque et se massa les tempes. La douleur dans sa tête diminua mais Pif Œil sentit comme un pieu qui s’enfonçait dans son corps. Le Juge, il venait de le reconnaître. Pendant que des larmes coulaient sur ses joues, il s’éloigna de la bouche d’égout. Un seul mot raisonnait dans sa tête comme la pulsation d’un cœur. « Kapoera. Kapoera. Kapoera. » Véon, Elvish, Boing et Shy Guy arrivèrent dans une sorte de poche. Ils avaient passé des jours sous terre à ramper ou à marcher dans des boyaux et tunnels plus ou moins petits et ils arrivaient enfin dans un espace assez ouvert pour totalement tenir debout. Ils s’étirèrent, contents que cette étape de leur voyage fut enfin terminée. Elvish planta une torche pour éclairer la grotte. Il sentait que leur voyage touchait à sa fin. Il était tout excité et il prit donc le premier tour de garde pendant que les autres se reposaient. Il le regretta rapidement car après avoir passé des jours confinés dans de petits tunnels, la grandeur et la profondeur de l’endroit lui donnaient l’impression qu’on l’observait dans le noir. Au moindre bruit, il sursautait, croyant entendre des pas mais comme plus rien ne se produisait pendant plusieurs minutes il en déduisait que cela devait être un caillou ou des chauve-souris se bagarrant sur une stalactite. De cette atmosphère oppressante, il en ressentit une immense gêne. Quelque chose l’attirait. C’était indéfinissable mais malgré toutes ses craintes il avait envie de se lever et de marcher vers cette source. Véon bougeait et s’agitait dans son sommeil comme si lui aussi la ressentait mais sans pouvoir se réveiller. Finalement, n’y tentant plus il se leva et alluma une autre torche. Il avança à pas prudent. Un nouveau bruit sur sa gauche le fit sursauter et il balaya le périmètre de sa torche. Seule la surface escarpée des parois de la grotte étaient visibles. Il se tourna pour continuer son chemin et hurla. Il venait de voir quelque chose qui ressemblait à un humain se déplacer furtivement. Etait-ce le monstre cornu dont parlait la prophétie ? Réveillés par son cri, les autres accoururent à ses côtés. - T’y as vu fantôme ? Moi j’y crois que c’est hanté, on y ferait mieux d’y partir, leur souffla Shy Guy. - N… Non. On est trop proche du but pour reculer. Vous ne le sentez pas ? - Quoi ? - Le pouvoir. Il nous attire, compléta Véon. Elvish le regarda étonné. Ils ressentaient exactement la même chose. La Pierre se trouvait peut-être à portée de leur main. Ils devaient vérifier. - Allons-y. - Par-là vous ne rencontrerez que la mort. fit une voix sortie de nulle part. Tout le monde hurla, Boing se fit pipi dessus et Véon courut en cercle les bras levé au-dessus de sa tête. - Heu, ouais mais je plaisantais. Elvish leva sa torche d’une main tremblante. La flamme éclaira alors le visage de ce qu’on pourrait appelé un homme des cavernes. Il portait une barbe touffue et ses cheveux étaient en bataille, sa peau était si pâle qu’il n’avait sûrement pas vu la lumière du soleil depuis plusieurs jours. Des rides creusaient son front et des tatouages décoraient sa main et sa joue gauche. De grosses cicatrices avaient défiguré toute la partie droite de son visage. Le seul objet technologique qu’il avait sur lui était une espèce de gros œil mécanique de première génération enfoncé dans son orbite droit. - Qui êtes-vous ? demanda Véon L’individu sourit, révélant des dents étonnamment blanches pour ce qui semblait être un sauvage. - J’attendais votre visite. Mon nom n’a que peu d’importance. Je suis ici pour vous délivrer un message de la part de Janus. |
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