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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 18 | |
|---|---|
| Nom de l'œuvre : Les légendes du Mordz | Nom du chapitre : Chapitre 16 : La tête en bas |
| Écrit par Requiem | Chapitre publié le : 27/11/2010 à 16:16 |
| Œuvre lue 60261 fois | Dernière édition le : 27/11/2010 à 16:16 |
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| Il y avait un grand champ de blé, courbé par le vent qui soufflait. En son centre deux personnes armées d’épées se battaient en duel. L’un était un homme, l’autre une femme. L’homme attaqua et fit sauter l’épée de la main de la fille qui tomba à terre. L’épée formée d’éclairs se dissipa avant d’avoir touché le sol, se résorbant sur elle-même. - Tsss. T’es encore nulle après tout ce temps. Je pensais que ce séjour dans les montagnes t’aurait endurcie. - Maître Janus… Elle se releva en sueur, ses cheveux étaient collés sur son front et tombaient dans ses yeux. Elle crispa sa main et une nouvelle épée y apparut. Essoufflée, elle se mit en position de combat. - Je préfère ça. Mayraline a tenu trois heures. Il te reste quarante-cinq minutes pour battre son record. N’abandonne jamais avant d’être morte. - O… Oui. Comme vous ? - Non. Si tu veux vivre longtemps, il suffit d’éviter les emmerdes. Et encore j’ai réussi à me casser la gueule une bonne trentaine de fois avec cette philosophie. Et le combat reprit. Les épées s’entrechoquèrent entre elles et une musique de ferraille apportée par la bise emplie toute la vallée comme le son funeste d’un combat de titans. Les lames arrêtèrent de se toucher longtemps après que la nuit se fut couchée. Janus et la jeune fille s’assirent sous un arbre, derrière le champ de blé. - Alors ? Je me suis améliorée ? - Hein ? - Je suis devenue meilleure ? Janus éclata de rire, ses dents en acier se reflétant dans la lumière de la lune. - Sur une échelle de 1 à 10, je dirai que tu en es à – 3. - Sympa… Janus se redressa et activa sa main bionique bourrée de pique. - Bon, princesse, il faut que je m’occupe de ça. - De quoi ? Oo - Vos cheveux. Ils sont beaucoup trop longs. La princesse Illyria ouvrit les yeux. Elle venait de se réveiller de ce qui semblait être un long, très long sommeil. Elle se sentait nauséeuse, mal à l’aise dans ses baskets. C’était comme si elle avait la tête à l’envers. Cependant, après quelques secondes elle se rendit compte qu’elle avait effectivement la tête à l’envers et qu’elle était suspendue au-dessus de ce qui semblait être un énorme chaudron remplit d’un liquide noirâtre bouillonnant. - Oh, my god ? Qu’est-ce qu’il se passe ? - Ah. Vous êtes réveillée princesse ? fit une voix à côté d’elle. La jeune femme tourna la tête et vit celle d’Elvish suspendue à la même hauteur qu’elle. Il suait à grosses gouttes. - Mais qu’est-ce qu’on fait là ? - Et bien c’est une longue histoire que Boing se fera un plaisir de vous raconter… Illyria tourna la tête de l’autre côté et vit Véon et une autre personne qu’elle ne connaissait pas mais qu’elle se souvenait avoir vu dans la grotte. C’était sûrement Boing. Penser à la grotte lui remit en mémoire ce qu’il s’était passé avant qu’elle perde connaissance. Elle se souvenait de cet énorme rocher qui tombait sur elle et d’une immense douleur. - Je ne suis pas morte ? Où sont Frimy et Mayraline ? Boing soupira, ce qui lui donna un air comique avec sa tête à l’envers. Il avait les yeux rouges comme s’il avait beaucoup pleuré. - Elvish vous a sauvé la vie dame Juge. Malheureusement vos amies n’ont pas eu cette chance. Illyria sentit ses boyaux se contracter. Frimy et Mayraline ? Mortes ? Elle ne parvenait pas à s’en rendre compte. Pas avec la tête à l’envers en tout cas. - Vous pouvez m’expliquer ce qu’il se passe à la fin ? - Après qu’on soit sortis de la grotte et que… que Shy soit mort, on a été capturé par des Cornus. Comme j’avais quelques notions de leur langue j’ai commencé à discuter avec eux mais j’ai confondu quelques mots, du coup j’ai un petit peu insulté leur mère… - T’es vraiment un abruti Boing. dit Véon à côté de lui. - Est-ce que c’est ma faute si « Bouga » veut dire « Bonjour » et « Bouga » se traduit aussi par « Niktamère… » >< Capturés par des Cornus ? C’était étonnant. Depuis le Cataclysme il n’y avait presque plus de Cornus dans le désert des Mortes Terres de Colossin. Et en plus les relations avec eux s’étaient nettement améliorées depuis que le règne de son oncle Might avait pris fin. Ca n’était pas logique. - Mais pourquoi ils nous on attaché alors ? - Heu… Ils disent que dans la grotte on a réveillé leur dieu, le Maître Incontesté Colossin. On a essayé de refiler quelques Mordz à leur chef, Thwomp, mais comme cet imbécile de Boing l’a insulté on est devenu leur offrande officielle pour le dîner de ce soir. Illyria se demanda si elle n’aurait pas mieux fait d’être morte dans la grotte. Se réveiller ici ne deviendrait pas un de ses meilleurs souvenirs. Un Cornu rouge s’approcha d’eux et commença à parler dans son jargon incompréhensible pour la princesse. - Bouga, bouga bouga, bouga, bouga ! - Qu’est-ce qu’il a dit ? Demanda Véon. Boing prit une grande respiration est se lança : - Je peux me tromper mais il a dit soit : « Oh grand Colossin, dieu des dieux, que ta colère soit apaisée par ce festin d’hérétiques et puisses-tu retourner dormir en paix dans la joie et la bonne humeur. » Soit : « Tournée générale de bonbons au sirop d’érable. »Je ne suis pas certain de savoir laquelle des traductions s’approche le plus de la réalité. La corde qui les retenait tête en bas commença alors à baisser, les rapprochant encore plus de ma marmite bouillante. - Je crois comprendre ce qu’il voulait dire finalement… Leurs têtes n’étaient plus qu’à quelques centimètres de l’énorme bol quand ils s’arrêtèrent. Elvish qui avait les cheveux plus longs que les autres commença à crier. Ses cheveux étaient devenus brûlant et lui cuisaient le crâne. - Pourquoi on s’arrête ? - On s’en fout tant qu’on s’arrête. - Remontez-nous alors ! Je craaaaaame ! Illyria ne voyait plus rien, les bords de la marmite l’empêcher de regarder ce que fabriquaient les Cornus mais elle parvenait à entendre des cris et des hurlements terrifiés ainsi que des bruits de ferraille comme une épée tranchant les chairs. Au bout de quelques instants les bruits se calmèrent. Un silence plat s’abattit sur les quatre Mordziens suspendus au-dessus de la marmite. - Il se passe quoi, Boing ? - Je n’en sais rien ! Il s’agit peut-être d’un rituel inconnu. En tout cas on est sauf pour l’instant. - J’ai maaaaaal ! >< Illyria regardait Elvish se tortiller toujours aussi violemment. Se tortiller ainsi ne faisait qu’augmenter la douleur en créant des remous. Enfin, après ce qu’il sembla être une éternité, la corde remonta et ils s’éloignèrent du chaudron. - Ils ont changé d’avis peut-être ? - Vu comment Boing a insulté leur mère, ça m’étonnerait. - J’ai pas fait exprès ! Deux guerriers Cornus vinrent les détacher et les conduisirent dans le tipi de celui qui semblait être le chef. A sa tête, on voyait que celui-ci s’était battu il n’y avait pas si longtemps. Il avait une grosse coupure sur le front, un hématome sous la joue, un œil poché et il lui manquait ses deux dents de devant. Illyria, Véon, Elvish et Boing s’installèrent en cercle autour de lui, curieux de comprendre ce qui leur valait cette grâce inespérée. - Bouga, bouga, bouga, bouga. - Heu… Boing ? - Haem… Il a dit soit : « Je fais encore pipi au lit. » Soit : « Je suis Thwomp, chef du clan des Cornus. » - Bouga, bouga, bouga ! boubou gaga ! - Maintenant c’est soit : « Une étrangère m’a provoqué en duel pour vous sauver la vie et elle a gagné. » Soit : « Dehors les fleurs sont bleus et les abeilles sont jaunes. » Illyria tiqua. A part des réfugiés qui pouvait bien se balader dans ce désert ? Et à plus forte raison, qui risquerait sa vie pour les sauver ? Ca n’avait pas de sens. - Demande-lui où est l’étrangère. Boing allait traduire quand une voix derrière elle la fit bondir de joie. - J’y suis comme le moineau. J’y vole pour sauver mes petits. - Mayraline ! Tu n’es pas morte ! Comment ça se fait ? Tous la regardèrent avec des yeux ébahis car tous avaient bien vu le rocher l’écraser dans la grotte. Pourtant, la Juge ne semblait porter aucune blessure. - J’y connais quelqu’un qui m’a sauvé dans la grotte. Quand j’y m’y suis réveillée j’y ai couru pour vous rattraper et j’y ai trouvé vous attaché par les pieds. J’y ai gagné un duel et vous y êtes libres en échange que j’y reste ici. - Quelqu’un t’as sauvé ? Qui ? - J’en y sais pas. - C’est peut-être le type bizarre qu’on a rencontré dans la grotte, intervient Véon. La princesse se tourna vers lui : - Qui ça ? - Un vieux avec des tatouages partout et la face défigurée. Tout poilu en plus. Il nous a dit qu’il avait un message de la part de Manu ou Jinus ou un truc du genre. Illyria et Mayraline échangèrent un regard. Un affreux doute envahit la princesse. - Il avait un œil bionique et une main en fer, non ? Véon réfléchit un moment puis hocha la tête. Illyria se mordit la langue. Ce n’était pas possible. Ca ne pouvait pas être lui. Elle devait en être sûre. - Et quel était le message ? - Il a dit que lorsqu’on reviendrait dans le passé il faudrait qu’on le tue. - Tuer qui ? - Ce Janus là … - T’es sûre que ça va tu es toute pâle ? s’inquiéta Elvish en se levant. Il n’y avait pas de doute. L’homme que Véon et Elvish avait rencontré et qui avait sauvé Mayraline. C’était Janus lui-même. |
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