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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 35
Nom de l'œuvre : Les légendes du Mordz Nom du chapitre : Chapitre 01 : Derrière les lignes ennemies
Écrit par Requiem Chapitre publié le : 22/12/2010 à 22:26
Œuvre lue 60275 fois Dernière édition le : 22/12/2010 à 22:26
La nuit était tombée depuis longtemps sur le royaume du Mordz. La lune, pleine et ronde, étendait à présent ses pâles rayons sur les rues désertifiées de la capitale, plongeant la citée dans une semi-pénombre. De longues ombres s’étendaient tels des monstres immobiles et immuables. Pourtant, deux d’entre elles, les plus petites de toutes, se mouvaient lentement, puis se fondaient dans une ombre plus vaste avant de reparaître sous la clarté de la lune un peu plus loin.
Ces deux ombres se dirigeaient vers le palais. Celui de son Altesse Sérénissime Césarium Might, le tyran qui régnait sur le Mordz depuis onze longues années.
Ces deux ombres n’étaient pas n’importe quelles ombres. Non. Elles étaient investies d’une mission. Une mission sacrée : renverser le roi despotique.
L’une des ombres, celle qui était la plus grande et la plus imposante, leva le poing. L’autre s’arrêta instantanément, silencieuse, ombre parmi les ombres. Elles restèrent immobiles pendant de longues minutes, à peine pouvait-on entendre le bruit de leur respiration.
Enfin, au bout de ce qui sembla une éternité, elles se remirent en marche et arrivèrent bientôt sous les hauts murs qui entouraient le palais et ses jardins. La grande ombre siffla trois fois.
Venant de la terrasse au-dessus du mur d’enceinte, une troisième ombre émergea des ténèbres. Cette ombre, la plus petite des trois, déroula silencieusement une corde dont l’extrémité vint pendouiller juste au-dessus des deux autres. Elles grimpèrent en vitesse le long de celle-ci et rejoignirent en quelques instants leur acolyte.
- Vous avez la bombe ? demanda la petite ombre qui était habillée à la mode trashalienne.
- Ouais, on va tout faire péter.
La grande ombre resta silencieuse un moment, le visage crispé, levé vers le ciel, comme un loup reniflant une odeur dans l’air. Ses compagnons semblèrent soudain soucieux.
- Il y a quelque chose qui cloche ?
La grande ombre hésita un instant puis secoua la tête.
- Non… Non. C’est sûrement mon imagination. Ne perdons pas de temps. Tout doit être en place avant le lever du soleil.
La petite ombre sortit des vêtements du sac qu’il portait en bandoulière. C’était des habits typiquement trashalien. Ils s’empressèrent de les enfiler puis pénétrèrent par une porte latérale dans l’immense palais.
Les trois ombres marchaient silencieusement dans les longs et tortueux couloirs du château quand elles entendirent des bruits de pas. Elles se cachèrent dans un recoin quand une patrouille de gardes passa à proximité. Elles avaient évité de justesse de se faire découvrir. Mais cette patrouille était bon signe. Cela voulait dire que la relève venait juste d’être prise. Elles avaient plusieurs heures devant eux avant que d’autres gardes ne passent par là. Les ombres reprirent leur route dans le dédale qui s’ouvrait à leurs pieds.
Enfin, les compères arrivèrent devant une porte de métal protégée par deux soldats armés jusqu’aux dents. Pour passer, elles n’avaient pas trente-six solutions. Elles devaient se débarrasser de ces deux gêneurs. La grande ombre s’avança alors dans le couloir, révélant son visage à la lumière des torches accrochées au mur.
Surpris, les gardes dégainèrent leurs épées.
- Qui va là ? demandèrent-ils inquiets.
- J’y suis un ambassadeur trashalien. J’y vous demande de m’y laisser passer.
- Désolé mon gars, répondit un des gardes. Tu n’as aucun droit d’être ici, cette zone est soumise à un contrôle très strict.
- Très bien. Je vais m’expliquer plus clairement. Je suis celui qui vient apporter un vent nouveau sur le Mordz… Laissez-moi passer où il vous en cuira.
- Hein ? T’es un petit rigolo toi ! Trashalien ou pas, tu vas nous suivre bien gentiment à la caserne. Le Capitaine de la Garde Prétorienne décidera de ton sort.
- Désolé mais je n’ai aucune intention de suivre aucun de vous, répliqua la grande ombre sans bouger.
- Ca suffit maintenant, insolent ! Tu vas tâter de mon épée.
Les deux gardes, épées levées, se dirigèrent vers l’intrus apparemment désarmé. Celui-ci soupira avant de laisser tomber ses bras le long de son corps.
- Vous ne me laissez guère de choix, dit-il d’un air ennuyé.
Il n’eut pas d’éclair flamboyant ni de bruit retentissant. Simplement le léger sifflement de l’air glissant sur le métal. La grande ombre ne fit qu’un pas, un seul. Une seconde plus tard elle se trouvait dos aux deux soldats qui s’effondrèrent lentement dans une gerbe de sang qui éclaboussa les murs et le sol.
L’intrus, couvert du sang de ses victimes, étaient à présent le seul debout. Dans sa main, se tenait une garde d’épée mais bizarrement il n’y avait pas de lame au bout de celle-ci. Pourtant, du sang ruisselait là où il aurait dû s’en trouver une. Le liquide rouge flottait comme par enchantement au-dessus du sol.
Il n’y avait qu’une seule chose capable d’un tel prodige. C’était la légendaire épée invisible. Celle que l’on nommait Hina.

Le Winner redressa la tête. Du sang avait quelque peu éclaboussé son visage et il s’empressa de l’essuyer du revers de sa manche. Dans sa main, Hina vibrait encore. L’effusion de sang l’avait excitée. Il secoua la tête en la rangeant dans l’étui attaché dans son dos. Il n’avait pas besoin de la nettoyer, Hina absorberait le sang qui la maculait et elle serait bientôt aussi propre que le jour où on l’avait forgée.
Ses deux amis qui étaient restés dans l’ombre jusqu’au dénouement du combat éclair ne tardèrent pas à le rejoindre.
- Tu les as quasiment coupés en deux de haut en bas ! s’exclama Zenight en contournant du mieux qu’il pouvait l’énorme flaque de sang qui s’était formée dans le couloir déjà sordide.
- J’ai encore un peu de mal à contrôler ma force…
Ce n’était pas tout à fait exact. En réalité, le Winner arrivait très bien à maîtriser sa force. En revanche, c’était celle d’Hina qu’il ne parvenait pas à contrôler. Car Hina était certes une épée redoutable, mais elle était maudite.
Hina avait un pouvoir obscur encré en elle qui consumait petit à petit son porteur. Elle se nourrissait de son âme jusqu’à n’en laisser plus aucune trace. Le porteur lui devenait alors inutile et elle en choisissait un autre, une âme pure de préférence, pour en faire l’esclave de sa volonté. De l’ancien porteur, il ne restait rien qu’une coque vide dont le seul objectif était de récupérer l’épée et la puissance qui était jadis sienne.
Le Winner n’avait donc pas choisi ce fardeau. Il lui avait été imposé et chaque jour il devait résister à l’attraction toujours plus envoutante de l’épée et ne l’utiliser qu’en cas d’extrême urgence.
Pourtant, Hina lui était pour le moment aussi utile qu’il l’était pour elle. En effet, elle lui conférait la force de vaincre ses ennemis, et seul Bibou, l’extralucide savait à quel point il en avait besoin !
Le détenteur d’Hina s’ébroua. Ce n’était pas le moment de traînasser. Leur mission ne devait pas échouer. Renverser le roi du Mordz ne serait pas chose aisée, faillir à la première phase du plan n’était pas une option.
Avant de refermer la lourde porte derrière lui, le Winner jeta un dernier coup d’œil dans les ténèbres du profond couloir. Se pouvait-il que ? Non. C’était seulement son imagination. Il tira la porte qui se verrouilla dans un sinistre grincement.
Lorsqu’il se retourna, il se trouvait dans une luxueuse pièce ronde richement éclairée. Rien à voir avec l’espèce d’allée glauque qui la précédait. Le sol était recouvert d’un tapis rouge brodé d’or, les meubles luisaient sous la lueur des bougies qui reposaient sur l’immense lustre de cristal qui pendait du plafond.
- Mazette ! s’écria son plus jeune compagnon. On ne se refuse rien dit donc !
- Bah, on est dans ses appartements, tu t’attendais à quelque chose de crade ?
- Non… Mais quand même ! Je comprends où vont mes impôts maintenant !
- Tu ne payes pas d’impôt, Pif… répliqua Zenight en éclatant de rire.
Pif fit la grimace.
- Façon de parler.
- Trêve de bavardage ! les interrompit soudain le Winner. On n’est pas là pour glandouiller. On doit trouver la chambre avant que la relève ne se pointe et découvre ce que j’ai fait aux deux autres.
- A vos ordres, patron, marmonna Zenight en se dirigeant vers la porte la plus proche imité par Pif.
Le Winner regarda un instant son bras droit s’affairer, un sourire mélancolique vint se peindre sur son visage. Zenight avait un caractère un peu spécial mais il était un bon ami. C’était lui qui l’avait aidé à s’en sortir après le Battle Patates Royale...
Le Battle Patate Royale, ou BPR, était un jeu sadique auquel s’adonnait Might. Le principe consistait à rassembler seize mordziens sur une île déserte et à leur donner chacun une arme. Les « joueurs » avaient alors trois jours pour s’entretuer jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un, déclaré le Winner du BPR. En revanche, s’il restait plus d’un survivant à la fin du temps imparti, alors tous mourraient.
Il y avait participé contre sa volonté l’année précédente et c’était comme cela qu’il avait pris le titre de Winner. C’était un souvenir douloureux car il y avait vu certains de ses amis mourir sous ses yeux. D’autres étaient tout simplement devenus fous et tentaient à tout prix de sauver leur peau. S’il avait survécu ce n’était que par un nombre incalculable de hasards et d’improbabilités.
Il avait fait face au porteur d’Hina. Il aurait dû mourir à cet instant mais l’épée en avait décidé autrement. Elle l’avait choisi, lui, un être insignifiant à peine capable de se battre. Ganon, l’ancien porteur, d’Hina avait péri et le Winner était devenu le nouveau porteur.
Voilà pourquoi il était toujours là. Il n’était pas sûr que cela soit une bénédiction car il devait à présent se rappeler de ce carnage pour le restant de ses jours, comme le souvenir pesant d’un rêve agité.
Might avait foutu en l’air sa vie. Mais ce n’était pas seulement pour se venger qu’il voulait mettre un terme au règne sans pitié du souverain du Mordz. Might était un tyran qui opprimait son peuple, jouait à des jeux mortels avec ses sujets, torturait les pauvres âmes faisant preuve d’un peu de créativité. La croisade du Winner était juste. Might devait être stoppé – Hina aiderait le Winner dans sa tâche. Par la volonté des choses, le pouvoir devait arrêter le pouvoir.
Un courant d’air froid vint caresser le dos du Winner, le faisant frissonner. Il tourna lentement la tête. Le hall derrière lui était vide mais la lourde porte de métal était entrouverte. Il fronça les sourcils. Il était pourtant sûr de l’avoir verrouillée. Quelque chose n’allait pas, il le sentait. Cette sensation, ça ne pouvait être que l’effet de son imagination…
Le Winner lança un regard circulaire tout autour de lui. Zenight et Pif avaient disparu dans l’un des nombreux couloirs de l’immense pièce, probablement à la recherche de la chambre à coucher. Il était donc seul. Alors pourquoi donc se sentait-il observé ? Pourquoi ce mauvais pressentiment qui l’avait envahi lorsqu’il avait pénétré dans le palais persistait à le tourmenter ? Comme un écho lointain d’un passé qu’il voulait oublier.
Il laissa traîner son regard sur les escaliers en colimaçon qui menaient aux étages supérieurs des appartements. Levant lentement les yeux vers le sommet, c’est là qu’il le vit. Hina se mit à vibrer dans son dos tandis que son sang se glaçait. Ses yeux s’exorbitèrent et sa mâchoire faillit se détacher.
- Impossible… Tu es mort.
- Vrai. Mais tel un phénix, je renais de mes cendres pour récupérer ce qui me revint de droit.
Certes il paraissait plus âgé et – léger détail esthétique – la moitié de son organisme avait été remplacé par des plaques de métal et des articulations bioniques rendant son identification plus difficile mais il n’y avait pas de doute possible à la vue du regard, ce regard… Il n’y avait qu’une seule personne capable d’un tel regard. Malgré les évènements qui s’étaient déroulés depuis la dernière fois qu’il l’avait vu, son ennemi conservait cet aura sombre autour de lui. Aura qui était d’autant plus amplifié par tous les changements infligés à son corps.
- Mon dieu, Ganon. Mais qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?
Dans le dos du Winner, Hina hurlait de faim.

Zenight ouvrit une énième porte et se retrouva face à un placard regorgeant de robes, jupons, corsets et autres tenues toujours plus froufroutantes. C’était le troisième ! Pif avait raison. Voilà où allait les impôts dont Might écrasait les mordziens. Lui et ses proches vivaient dans le luxe tandis que des milliers de ses sujets étaient maintenus dans un état de précarité avancée. Et la politique menée par Might n’aidait en rien à y remédier.
Voilà pourquoi Zenight avait choisi de se joindre avec le Winner au mouvement révolutionnaire initié par Big Mama. Ils avaient les mêmes objectifs, les mêmes vues sur un monde nouveau et prospère. Un monde sans guerre ni conflit.
Pif, qui le suivait de près, était leur toute dernière recrue dans l’armée révolutionnaire dont l’objectif était de renverser le roi du Mordz. Pif était un mordzien qui avait migré en République Trashalienne peu de temps auparavant pour rentrer au service de la Chambre des Députés. Il ne se trouvait ici que parce qu’une délégation trashalienne se trouvait actuellement dans le palais. Le Winner avait sauté sur cette occasion inespérée pour infiltrer les lieux.
- Elle se trouve où cette foutue chambre à la fin ? Tout ce qu’il y a ici ce sont des vêtements !
Zenight agrippa avec humeur une robe suspendue à un cintre et tira dessus jusqu’à ce le tissu se déchire.
- Du calme, l’adjura Pif. On a besoin de rester zen ou la mission sera foutue.
- J’en ai marre de tourner en rond. Il n’y a rien ici, on ferait mieux de retourner voir où en est le Winner, peut-être qu’il a eu plus de chance que nous.
Zenight s’apprêtait à rebrousser chemin quand Pif l’appela.
- Hey, attends ! Il reste encore une porte au fond. Je vais voir ce qu’il y a l’intérieur.
Le jeune mordzien se dirigea vers ladite porte et tourna la poignée sans ménagement. Zenight allait lui dire de faire attention, qu’on devait toujours suivre un protocole particulier lorsqu’on faisait ce genre de chose, comme par exemple ne jamais rester en plein milieu du passage mais se placer sur le côté, au cas où il y aurait un gugusse planqué derrière prêt à vous trouer la peau. Malheureusement il n’en eut jamais l’occasion. A peine Pif eut-il entrouvert la porte que celle-ci vola littéralement en éclat, propulsant le mordzien en arrière tel un boulet de canon.
- Bordel de… Qu’est-ce que c’était ce que ça ? s’exclama Zenight en tirant son épée.
Pif était tombé non loin de lui, inconscient. Son corps était couvert d’une couche de poussière et ce qui semblait être du sang. Zenight déglutit péniblement. Qui était le malade qui avait bien pu piéger la porte ?
Soudain, émergeant du nuage de débris que l’explosion avait formé, une forme se découpa dans l’encadrement de la porte.
- Bordel mais t’es qui ? lui lança Zenight.
- Bouh !
- Mais t’es con ou quoi ? Je peux te voir ! Ce n’est pas en faisant bouh que tu vas me foutre la trouille !
- Non abruti ! Bouh, c’est mon nom. Je suis Bouh, capitaine de la Garde Prétorienne d’Extermination. Et au nom de son Altesse Sérénissime Césarium Might, votre incursion s’arrête là.
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