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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 37
Nom de l'œuvre : Les légendes du Mordz Nom du chapitre : Chapitre 03 : Plus dure sera la chute
Écrit par Requiem Chapitre publié le : 22/12/2010 à 22:27
Œuvre lue 60369 fois Dernière édition le : 22/12/2010 à 22:27
La nuit était sur le point de s’achever. Les sentinelles somnolaient, attendant avec torpeur que la relève vienne prendre son quart. La nuit avait été calme et elles étaient pressées de rentrer pour se réchauffer dans la salle des gardes pour manger un morceau avant d’aller enfin se coucher.
Et puis soudain, se fut comme si le ciel leur tombait sur la tête. Il y eut d’abord un vacarme énorme suivi d’un bruit comme un coup de tonnerre. A peine eurent-elles levé les yeux vers l’enceinte du château que des bris de vitre s’abattirent sur eux, les écorchant en plusieurs endroits. L’un des gardes reçu même un morceau dans l’œil. Il hurla de douleur mais son cri fut couvert par un hurlement beaucoup plus puissant, celui de quelqu’un sur le point de mourir. Une seconde plus tard, la forme sombre d’un corps s’écrasait devant eux en un sinistre craquement d’os broyés.

Dix minutes avant l’Incident…
Le Winner se jeta à plat ventre dans un couloir transversal, esquivant d’un cheveu l’énorme table de bois qui s’écrasa contre le mur juste derrière lui. Des échardes vinrent se planter dans son dos. Il retint un gémissement et se releva d’un bond. Il se remit à courir aussi vite qu’il le put.
Il n’avait définitivement pas prévu qu’un tel bordel puisse arriver. Ce gars, Ganon, était d’une puissance bien supérieure à tout ce qu’il avait affronté jusque-là. Hina vibrait dans sa main, le pressant de retourner au combat. Il l’aurait fait volontiers s’il avait eu la moindre chance contre Ganon.
Il fallait être honnête. Ganon était un combattant autrement plus expérimenté que lui. Rien à voir avec les gardes lambda qu’il avait dû affronter jusqu’ici. Hina était certes puissante mais elle ne le rendait pas pour autant invincible et il savait lorsqu’un combat était perdu d’avance.
Avant d’entrer en possession de l’épée, il n’était pas un guerrier. Juste un simple mordzien vivant sa vie paisiblement, jusqu’au jour où il avait été forcé de participer au Battle Patates Royale. A cette époque il était encore deux personnes différentes. Mais pour qu’il survive, l’un de ses meilleurs amis avait sacrifié sa vie pour lui donner son essence vitale. Ainsi était né le Winner. Il n’avait plus de nom. Plus de passé. Ce qu’il était avant n’était plus que le vague souvenir d’un rêve agité.
- Où penses-tu aller comme ça, trouillard ? hurlait Ganon dans son dos. Et tu te crois digne de porter MON épée ? Reviens ici sale lâche, m’affronter comme un homme !
Le Winner ne se retourna même pas. Il savait que le monstre derrière lui était beaucoup trop proche pour qu’il se permette de s’arrêter ne serait-ce qu’une seconde.
Au lieu de cela, il redoubla d’effort. Il n’avait jamais couru aussi vite de sa vie. Le combat contre Ganon dans l’atrium s’était un peu trop éternisé et il n’avait pas eu de nouvelles de Zenight ou Pif. Où étaient passés ces deux-là ? A eux trois ils auraient eu une chance de maîtriser Ganon mais aucun d’eux n’avait pointé le bout de son nez depuis.
Cela voulait dire que soit ils avaient accompli la mission et attendaient au point de rendez-vous, soit ils avaient eu un pépin sur le chemin. Bizarrement, le Winner penchait pour la deuxième solution. Sa rencontre avec Ganon n’avait rien de fortuite. Dès qu’il avait pénétré dans l’enceinte du palais, il avait senti que quelque chose clochait. Etait-ce l’âme de l’ancien porteur qui résonnait encore dans l’épée ?
Il arriva soudain à un nouvel embranchement. N’ayant pas le temps d’hésiter, il prit à droite. Sa course folle à travers le dédale du palais l’avait complètement dérouté. Il ignorait totalement où il était. Il n’y avait même pas de fenêtre pour se repérer.
Soudain, son pied heurta quelque chose de solide. Entraîné par sa course, il fit un vol plané sur trois mètres et mordit violemment la poussière.
Sonné, il mit quelques secondes à se relever. Epuisé par sa course, il regarda derrière lui. Il n’y avait aucun signe de Ganon dans les environs. Où était-il passé ? Il resserra sa prise sur la garde d’Hina, les muscles tendus, aux aguets. Son ennemi était assez pour lui tendre une embuscade mais dans un couloir de moins de trois mètre de largeur, comment se cacher ?
- Où est-ce qu’il est passé ? murmura-t-il pour lui-même tandis que des gouttes de sueur lui descendaient dans les yeux.
- Est-ce… Est-ce qu’il y a quelqu’un ? demanda alors une voix derrière lui.
Le Winner se retourna en sursaut, l’épée brandie, prêt à découper tout ce qui pouvait passer un peu trop près de sa lame. Mais ce qu’il vit lui fit monter le cœur au bord des lèvres.
Pif était étendu contre le mur, juste à côté d’un gros trou noirci, baignant dans son propre sang. Le nombre de ses blessures étaient incalculable et pullulaient sur tout son corps. Mais le plus horrible de tout, c’était la blessure en forme de croix qui lui barrait les yeux – ceux-ci n’offrant plus que deux orbites vides et noirs.
- Bon sang ! Mais qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? demanda le Winner en se précipitant vers son ami.
Pif émit un léger gémissement.
- Trop… tard pour moi. La… princesse est… dans la pièce… A toi jouer. La mission repose uniquement… sur tes épaules.
Puis la tête de Pif s’inclina sur le côté et un filet de sang s’échappa de ses lèvres et lui coula sur le menton.
Les yeux du Winner s’embuèrent de larmes. Son ami avait sacrifié sa vie pour mener à bien la mission que lui avait confiée Big Mama. Malgré sa tristesse, le Winner devait ravaler ce qu’il éprouvait pour son ami. Celui-ci ne devait pas être mort en vain. La mission n’était pas encore finie. Il lui restait encore une chose à accomplir.
Il se redressa lentement, non sans jeter un dernier coup d’œil derrière lui, au cas où Ganon se pointerait à nouveau, et pénétra dans la chambre de la princesse.
Elle était là, dans son lit à baldaquin, les couvertures relevées jusqu’à hauteur de ses yeux. Un œil rouge et un vert, ça ne pouvait être qu’elle : la nièce de Might. Illyria, Princesse du Royaume du Mordz. Dans la main du Winner, Hina hurlait sa faim.

Cinq minutes avant l’Incident, dans le couloir menant à la chambre de la princesse…
Ganon était fou de rage. Il avait été à deux doigts ; seulement deux doigts, de coincer le Winner. Pourquoi avait-il fallu que cet abruti de Klarth appuie à ce moment crucial sur ce putain de bouton d’urgence ?
De légers picotements lui parcouraient encore le corps mais rien qui ne puisse vraiment le gêner. Le Dr Klarth marchait d’un pas rapide à son côté, tout en expliquant par un interminable discours qu’il ne devait pas s’éclipser du laboratoire sans en avoir d’abord référé à lui-même. Tout ça pour soit disant préserver la sécurité de Ganon.
- Mais je ne suis pas un abruti d’enfant ! gueula Ganon tout en continuant à avancer en direction de la chambre de la princesse. Je peux me débrouiller tout seul sans avoir un pince-cul pour me superviser.
- Je ne peux décemment pas laisser un prototype d’une valeur de plusieurs milliards de mordz se promener sans surveillance dans le palais. Tu dois prendre conscience que ton corps appartient à la science et que tu dois y faire attention. C’est pour ça que je tiens à ce que je sache toujours où tu te trouves au cas où il arriverait un problème d’ordre technique.
Tout en débitant son discours, le Dr Klarth s’emblait s’ennuyer éperdument.
- Déjà je n’étais pas tout seul. Bouh était avec moi. Et si tout va bien il devrait avoir maîtrisé les intrus à l’heure qu’il est.
Ganon doutait que Bouh puisse réellement se mesurer aux intrus. Pour lui, le capitaine de l’Armée du Soleil n’était qu’un bon à rien qui ne méritait pas plus que le poste de troufion en charge de nettoyer les latrines du palais. Ganon se fichait éperdument de ce qu’il pouvait arriver à la princesse.
- Je ne fais pas ça pour m’amuser, continua le Dr Klarth sans prêter attention aux réponses amères de Ganon, – je déteste m’amuser. Il va encore falloir que je vérifie tes circuits pour être sûr que rien n’a grillé à cause du système d’urgence. Ça va prendre au moins… (A l’entrée de la chambre le Dr Klarth s’interrompit brutalement.) Qu’est-ce donc que cela ?
Ganon le vit à son tour. C’était le corps d’un des potes du Winner. Au moins Bouh en avait eu un. C’était déjà plus que ce Ganon l’en croyait capable.
- Par toutes les jeunes filles vierges que j’aimerais dépuceler ! s’écria le Dr Klarth en ouvrant des yeux comme des soucoupes, ce qui fit méchamment tiquer Ganon. Oh oui !! Quelle merveille ! Il semble parfait !!!
Pour la première fois en trois mois, Klarth semblait ressentir autre chose que de l’ennui. Ganon ignorait pourquoi la vue d’un corps l’émoustillait à ce point – quoique ses senseurs externes lui indiquèrent qu’il n’était pas tout à fait mort. De toute façon, il s’en fichait carrément. Il passa la porte de la chambre de la princesse sans faire plus attention à son créateur.
Il fut accueilli par un coup si violent et rapide qu’il n’eut pas le temps de l’éviter. Et il sombra dans le noir.

Deux minutes avant l’Incident, autre endroit, autre bataille…
Zenight et Bouh bataillaient toujours avec acharnement. Ils étaient complètement épuisés et c’était à présent une guerre des nerfs qui désignerait le vainqueur. Le combat les avait menés dans différentes salles où – par chance pour Zenight – il n’y avait pas âme qui vive.
Bouh devait désormais regretter de ne pas avoir prévu de renforts en cas de pépin. C’était un guerrier fier de sa puissance et il avait certainement pensé pouvoir contenir une éventuelle attaque à lui tout seul. Mais le pauvre avait mal calculé son coup. Zenight n’était pas né de la dernière pluie.
Il avait grandi dans le désert des Mortes Terres de Colossin, un environnement hostile où la lutte pour la survie était le quotidien de chacun. Si on n’était pas assez fort, on mourrait. Point barre.
Mais environ quatre ans auparavant, quelque chose avait dérapé. Le clan du Cactus Rouge était peut être un peuple cruel et sans pitié, mais la loyauté était une chose sacrée chez eux. Ne pas tenir ses engagements revenait à un suicide social. C’était ce qui était arrivé à Zenight au cours d’un tragique évènement où il avait rompu sa parole. Déshonoré, il avait été banni de la tribu sans espoir de retour.
Parti pour un long exil à travers les terres du Mordz, le jeune mordzien avait débarqué dans la Capitale dans l’espoir de pouvoir y refaire sa vie. Il y avait rencontré des personnes qui l’avaient aidé à sortir de la misère dans laquelle il vivait et il s’était lié d’amitié avec elles.
Il vécut alors dans l’underground du Mordz, jamais tout à fait dans la légalité, toujours sur la brèche. La bataille était peut-être un peu différente mais l’enjeu restait le même : la survie.
C’est cette lutte incessante qu’il avait mené pour survivre qui le faisait à présent tenir face au terrible capitaine de l’Armée du Soleil. Et il tiendrait tant qu’un souffle de vie animerait sa poitrine.
- Abandonne. C’est sans espoir, déclara Bouh pendant qu’ils ferraillaient dans les escaliers d’une tour où leur combat les avait menés. Le soleil ne tardera plus à se lever et la relève sera bientôt là. Quand ils verront le bordel que vous avez foutu pour arriver jusqu’ici, ce ne sera plus qu’une question de temps avant qu’ils ne nous trouvent. Ce sera alors ta fin.
- Cause toujours. J’ai une mission à accomplir et je la mènerai à bien même si je dois mourir pour ça !
- Tsssh ! Vous en prendre à une enfant ! Vous vous dîtes révolutionnaires mais vous n’êtes en réalité qu’un ramassis de fripouilles sans foi ni loi.
- Tu ne sais rien de nos intentions. Comment peux-tu nous juger ?
Sur ces paroles, les deux adversaires arrivèrent au sommet des escaliers. Zenight reculait petit à petit sous les coups répétés de Bouh. La pièce était circulaire et offrait une vue panoramique sur la Capitale grâce à une large vitre qui s’étendait tout autour de la pièce. Le sommet de la tour se situait à plusieurs centaines de mètres au-dessus du sol. Il n’y avait aucune issue.
- Tu n’as plus nulle part où aller. Rends-toi sans faire d’histoire avant qu’il ne t’arrive quelque chose de grave.
Zenight jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Il se situait à une hauteur vertigineuse. De là où il se trouvait, il pouvait voir les montagnes au loin. Quelque part, là-bas, se trouvait son foyer. Il savait qu’il n’aurait jamais l’occasion d’y retourner un jour et cela lui fit comme un pincement au cœur.
Il reporta son attention sur les montagnes. Bientôt les premiers rayons de soleil pointeraient à l’horizon. Un jour nouveau allait se lever sur le Mordz. Zenight réussit à sourire.
- Tu as tords, Bouh. Quoi que je fasse, j’aurai toujours quelque part où aller. Tant que j’aurai des amis sur qui compter, je ne serai jamais seul.
- Qu’est-ce que tu racontes ? As-tu perdu l’esprit ?
Au loin, le soleil pointa enfin le bout de son rayon, illuminant lentement d’une lueur incandescente la vallée.
- Crois-tu qu’un Cactus peut voler ? demanda Zenight.
Bouh fronça les sourcils une seconde avant d’ouvrir la bouche en un « O » parfait quand il comprit enfin. Il lança sa main tendue en avant. Mais il était trop tard. Zenight avait déjà sauté en arrière, traversant la vitre dans un fracas de verre brisé.
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