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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 38
Nom de l'œuvre : Les légendes du Mordz Nom du chapitre : Chapitre 04 : La Lune Etoilée
Écrit par Requiem Chapitre publié le : 22/12/2010 à 22:28
Œuvre lue 60355 fois Dernière édition le : 22/12/2010 à 22:28
Le téléphone de Nikos sonna très tôt ce matin-là. Le mordzien leva lentement la tête de son oreiller tout en entrouvrant des yeux hagards. Encore à moitié endormi, il tâtonna sur la table de chevet, à la recherche du combiné de son téléphone. Au bout de quelques instants, il finit par mettre la main dessus et colla l’appareil à son oreille.
- Allô ? fit-il d’une voix ensommeillée. Ici Nikos, rédacteur en chef de la Gazette du Mordzien.
La voix qui lui répondit à l’autre bout du fil était celle de Gloom, le bras droit de Might. Aussitôt, le demi-coma dans lequel il était encore plongé s’évapora pour laisser place à une inquiétude grandissante. Jamais on ne l’appelait à cette heure-ci, à moins que quelque chose de très grave ne se soit produit.
- Je vous écoute, dit-il d’une voix largement plus alerte que précédemment. Oui… Très bien… Modifier la Une sur la venue de la délégation Trashalienne ? Mais… Oui… Oui, je comprends… QUOI ???
Nikos écarquilla les yeux, incrédule. Cette nouvelle tomberait comme une véritable secousse sismique sur le royaume entier. Il fallait absolument qu’elle soit relatée dans l’édition du matin en exclusivité mondiale. On s’arracherait la Gazette comme jamais.
- Laissez-moi le temps de réveiller mon équipe et nous nous mettons au boulot, monsieur… Oui. A tout à l’heure.
Le rédacteur en chef raccrocha le téléphone et se frotta les yeux. Non, il n’était définitivement pas en train de rêver. Il rabattit les couvertures de son lit, chaussa ses pantoufles, mit ses lunettes et commença à composer les numéros de ses employés. Ils avaient du pain sur la planche, tenir les délais d’impression ne serait pas chose aisée.

Une heure plus tard, tous les kiosques de journaux étaient déjà en rupture de stock. Les mordziens de la Capitale, sans exception, n’avaient plus qu’un seul sujet à la bouche. Tous ne parlaient que de l’Incident – comme l’appelait la Gazette du Mordzien – qui s’était produit quelques heures plus tôt dans le palais de son Altesse Sérénissime Césarium Might.
Partout on ne débattait plus que sur l’enlèvement d’Illyria, Princesse du Royaume du Mordz, par l’organisation terroriste de la Lune Etoilée.

Act I : The Resistance


La Lune Etoilée avait vu le jour environ un an plus tôt lorsque la mystérieuse Big Mama avait lancé un appel aux mordziens sur les ondes radios qu’elle avait réussi à pirater. Le message était clair : destituer Might de son trône et de ses biens dont il abusait depuis trop longtemps déjà.
Les autorités avaient aussitôt répliqué violemment. Cherchant dans les foyers ceux qui écoutaient les émissions de Big Mama et les arrêter pour relayage de message diffamatoire à l’encontre du gouvernement. Bien sûr cela n’avait fait qu’encourager le mouvement de résistance et la Lune Etoilée n’avait cessé de voir ses membres grossir à mesure que la population des geôles du palais de son Altesse Sérénissime grossissait également.
Tous avaient un père, une mère, un frère, une cousine, un ami, une femme, ou tout autre type de parenté, déjà emprisonné dans les sombres cachots. Il y avait certes des collaborateurs qui n’hésitaient pas à dénoncer leurs voisins pour sauver leur propre peau et – bien sûr – recevoir une gracieuse récompense de la part de Might en personne, mais un bon quart de la population écoutait désormais avec attention les émissions pirates que diffusait Big Mama.
La plupart des organisations de l’Underground était également plus ou moins affiliée à la Lune Etoilée. On y trouvait notamment les anciens du Pézède, la Travelo Girls Society ou encore les Bikers. Quelques petits Etats limitrophes du Mordz aidaient aussi la résistance en cachette comme la Warzie. La Bipie restait quant à elle complètement neutre et la République Trashalienne avait préféré entamer des négociations avec le souverain du Mordz, ce qui expliquait la présence de la délégation dans le palais de Might ce soir-là.
La Lune Etoilée était donc devenue une force sur laquelle il fallait compter dans la balance.

- Ne bouge pas espèce de tarlouze, ou je ne vais faire qu’empirer les choses, grogna Greed en redressant son nez des fesses de Zenight.
- Aïe ! J’y peux rien, ça fait trop mal !
- Tu y réfléchiras à deux fois quand tu auras envie de sauter par une fenêtre fermée. Maintenant arrête de gigoter, il reste encore quelques morceaux de verre que je n’arrive pas à enlever.
Greed se pencha à nouveau sur l’arrière-train de Zenight et, à l’aide d’une pince à épiler, continua à extraire les bris de verre qui y étaient plantés.
Non loin de là, le Winner soupira. Il s’en était fallu d’un cheveu que Zenight aille s’écraser tout en bas de la muraille. Le plan prévoyait que Greed vienne les récupérer à la première lueur du jour. Le Cornu avait eu de la chance qu’il n’ait pas eu une seconde de retard. En plongeant dans le vide, Zenight avait sans doute gagé que le Dark Sun amortirait sa chute.
Le Dark Sun était un immense zeppelin commandé par Greed, le second de la Lune Etoilée. Le vaisseau devait se rendre sous la façade nord pour y récupérer les trois infiltrés et leur otage. A l’aide de la nuit noire qui avait étendu son voile sur la Capitale, personne n’avait remarqué cet immense ballon gonflable descendre doucement au-dessus du palais.
Le Winner avait aussi eu de la chance. En tendant une embuscade à Ganon dans la chambre d’Illyria, il avait réussi à assommer son ennemi et l’avait balancé par la fenêtre avant de prendre la princesse sous son bras et de sauter à son tour – après s’être assuré de la présence du Dark Sun pour amortir sa chute, évidemment.
Illyria était désormais entre les mains des rebelles. C’était une bonne chose mais il restait encore tant à faire. Le Winner n’était pas sûr de pouvoir assumer la tâche qui lui incombait. Le souvenir du corps ensanglanté de Pif hantait son esprit depuis qu’il avait embarqué sur le zeppelin.
- Hey, la tarlouze ! aboya Greed en sa direction.
Le Winner fut tiré de sa rêverie.
- Ouais ?
- Qu’est-ce que tu as à faire cette tête ? Tu devrais sauter partout comme une pet0ite folle pour avoir mené à bien la mission. Personnellement je pensais pas que vous réussiriez, mais bon il semblerait que Big Mama ait eu raison après tout.
- On a perdu Pif…
- Qui ? La petite tarlouze de Trashalie ? Bah, on fait pas d’omelette sans casser des œufs.
Greed avait toujours était un cynique mais là il dépassait les bornes. Le Winner sentit une vague de colère monter en lui. Pif avait été un ami loyal et dévoué. Il s’était sacrifié pour la cause et Greed osait piétiner sa mémoire comme s’il ne valait pas un clou !
- Oh ! Eh ! Qu’est-ce que tu fous ?
Greed paraissait soucieux tout d’un coup. Le Winner baissa les yeux et vit que sa main était fermement agrippée à la garde d’Hina et que l’épée était déjà à moitié tirée de son fourreau. Il n’avait aucun souvenir d’avoir effectué ces gestes.
Le Winner cligna des yeux puis son regard croisa celui de Zenight. Le Cornu ne dit rien mais soutint le regard de son ami pendant une bonne minute avant de détourner les yeux.
- Bon, Greed, t’as bientôt fini que je puisse remonter mon froc ?
- Ouais… Mais fait gaffe à ton copain. J’aime pas la façon dont il me reluque, je suis pas une tarlouze moi.
Le Winner détourna les yeux. Les piques de Greed ne l’intéressaient plus. Il passa la porte et marcha à travers les diverses pièces qui constituaient l’énorme dirigeable. Il finit par s’arrêter dans une étroite coursive où l’on entendait un bourdonnement en fond sonore. La salle des machines ne devait pas se trouver bien loin.
Le mordzien s’adossa contre le mur et regarda ses mains. Elles tremblaient.
- Bordel ! Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? demanda-t-il en se couvrant le visage.
- Ça commence, fit une voix sortie de nulle part.
Le Winner sursauta. Il était pourtant certain que personne ne l’ait suivi. Il regarda à droite et à gauche mais le couloir était complètement désert. Le grondement incessant des machines était le seul bruit audible. Le mordzien fronça les sourcils. Il avait pourtant bien entendu quelqu’un parler !
Il finit par hausser les épaules. Il n’y avait personne, c’était peut-être dû à son imagination. Après tout il était exténué, il n’avait pas dormi depuis plus de 24 heures. Ça devait être pour ça qu’il agissait bizarrement.
Et soudain la fatigue tomba sur lui comme un coup de massue. Son corps se fit lourd et ses paupières tombèrent sur ses yeux. Son dos glissa lentement le long du mur et il se retrouva assit. Avant qu’il ait eu le temps de réaliser, il était déjà endormi. Même le bruit de la machinerie n’arriva pas à le déranger.
Il se réveilla en sursaut lorsque le haut-parleur placé au bout de la coursive se mit à crachoter et qu’une voix annonça : « Nous entamons notre descente vers le QG de la Lune Etoilée. Je répète, nous entamons notre descente vers le QG de la Lune Etoilée. Veuillez regagner vos postes et arrimer votre harnais de sécurité à la barre de survie la plus proche. »
Le Winner ignorait combien de temps il avait dormi là, assis sur le sol inconfortable avec cet affreux tintamarre de machinerie en fond sonore. Il devait vraiment être exténué !
Il se leva et refit le chemin en sens inverse. Il ne tarda pas à se retrouver dans la cabine du capitaine. Greed et Zenight étaient absents. Sûrement étaient-ils sur le pont principal afin de superviser la descente vers le QG. Le Winner hésita. Il se sentait encore mal d’avoir réagi si violemment aux commentaires de Greed. Il aurait bien voulu s’excuser mais le capitaine du vaisseau devait être bien trop occupé en ce moment pour écouter ses doléances.
Dans l’incapacité de soulager sa conscience, le Winner entra dans la cabine qu’on lui avait allouée. Niveau confort, cela n’avait rien à voir avec celle du capitaine. Il ne disposait en tout et pour tout que d’une couchette exigüe et d’une table de chevet munie d’un tiroir qu’il devait en plus partagé avec la personne qui occupait sur le lit du dessus.
L’occupant de ladite couchette se trouvait justement là et avait les yeux braqués sur le Winner. Celui-ci commença à se sentir mal à l’aise. L’homme avait la face émaciée et le regard sombre. Il portait un bandana rouge qui retenait en arrière ses cheveux d’un rouge foncé. Enfin, un tatouage en forme d’ailes croisées ornait sa joue droite. Le signe distinctif des Bikers.
Les Bikers étaient l’un des groupes de l’Underground les plus influents. Ils n’avaient pas intégré à part entière le clan de la Lune Etoilée mais ils détestaient au moins autant le souverain du Mordz que la résistance. Ils n’hésitaient en général pas à donner un coup de main de temps à autre. Cela expliquait sans doute la présence de l’un de ses membres à bord du Dark Sun.
- T’es ce gars n’est-ce pas ? déclara soudain le Biker.
- Quoi ?
- Ouais, je te reconnais. Le gars qui a survécu au Battle Patates Royale… Un sacré bain de sang à ce qu’il paraît.
Le Winner frissonna. Il ne voulait pas y repenser mais les yeux sombres de son interlocuteur restaient braqués sur lui, comme deux rubis.
- Exact. Je suis le Winner. Et toi t’es qui ?
Le sourire de l’inconnu s’étira sur son visage mince. On aurait dit qu’il avait à peine assez de peau pour effectuer ce mouvement. Il se redressa sur sa couchette, laissa pendre ses pieds dans le vide.
- Moi c’est Iznok. Content de poser enfin les yeux sur toi.
- Iznok ? Le Iznok ? Le chef des Bikers ?
Iznok se gratta la joue à l’emplacement de son tatouage, l’air désabusé.
- Ouaip. Mais assez parlé de moi. Je ne suis pas venu sur votre rafiot volant pour raconter ma vie.
Le Winner fronça les sourcils.
- Alors que fais-tu ici ? Big Mama voudrait te voir ?
Le Biker regarda pendant une seconde le Winner avec des yeux ronds puis éclata d’un rire tonitruant.
- Bwahahah ! Vouloir me voir ? Votre mamie me donne pas d’ordre – ni à aucun de mes hommes d’ailleurs. Non, en réalité c’est toi que je venu voir.
- Moi ?
- Aies pas l’air si surpris. Tu sais que t’es plutôt une star dans notre monde. Y a beaucoup de rumeurs qui traînent sur toi et sur ton épée magique. Je voulais juste savoir si l’homme était à la hauteur de la réputation. Mais j’avoue que je suis perplexe.
- Comment ça ?
- Ouais… Je m’attendais à voir un guerrier ou un truc comme ça. Mais tout ce que je vois dans tes yeux, c’est que t’es un simple gamin.
- Un gamin ? s’indigna le Winner. J’ai déjà mené plusieurs batailles !
- Ah ouais ?
Le sourire d’Iznok s’élargit. Le chef des Bikers avait maintenant une vraie tronche de taré. Le Winner se sentit tout à coup en danger. Hina se mit à vibrer. Il recula d’un pas et buta contre la table de chevet. Soudain, un éclair lumineux l’aveugla pendant une seconde. Lorsqu’il reprit ses esprits, une fine lame était plantée dans le mur, à quelques millimètres à peine de son visage.
Iznok se trouvait à présent face à lui, le surplombant de toute sa hauteur. Il ne s’était toujours pas départi de son sourire diabolique. L’épée du Winner frémit de plus belle.
- Bien ce que je pensais, murmura le Biker dans sa barbe avant de retirer l’épée du mur et de la rengainer à sa ceinture.
Il se dirigea ensuite d’un pas nonchalant vers la porte. Sur le palier, il se retourna à demi.
- Si jamais l’envie te prend de devenir un VRAI guerrier, passe me voir à la Capitale et rends toi au Shelbar. Je te contacterai là-bas.
Sur ces derniers mots, Iznok quitta la pièce.
Le cœur du Winner mit un certain temps à retrouver un rythme normal. Il n’avait strictement rien pu faire face à l’attaque impromptue d’Iznok. Hina avait bien tenté de l’avertir mais ses réflexes laissaient à désirer. Il ne faisait plus de doute au Winner : il n’avait clairement pas le niveau pour ça.
Jusqu’ici il n’avait survécu que par des coups de chance ou en affrontant des ennemis plutôt faibles. Face à Ganon, pourtant désarmé, il n’avait rien pu faire jusqu’à ce que celui-ci baisse sa garde pendant un instant. Encore un coup de chance.
Alors le Winner se mit à réfléchir à la proposition du chef des Bikers. Mais il se doutait bien que cela devait bien cacher quelque chose…

Il reprit connaissance en hurlant. Pendant un instant il se revit chuter du haut de cette haute tour, le sol se rapprochant à une vitesse vertigineuse. Puis il se rendit compte qu’il ne tombait plus et qu’il n’était plus à l’extérieur mais dans une pièce blanche à l’éclairage artificiel.
Les néons blancs accrochés au plafond lui brûlèrent les yeux qu’il s’empressa de refermer. Il mit plusieurs minutes avant de pouvoir s’habituer à l’intense blancheur de la pièce.
- Bien. Tu es finalement réveillé. Il a fallu rebooter ton système mais finalement il n’y a pas eu trop de casse. Tu peux remercier ton corps en titane pour ça. Aucun être humain normal n’aurait pu survivre à une chute de vingt-cinq étages.
Le Dr Klarth se pencha sur lui. Son visage n’exprimait que l’impression de s’ennuyer.
Il détestait ce visage. Il voulait le broyer de ses propres mains et voir les yeux inexpressifs de leur propriétaire s’exorbiter d’horreur. Mais pas tout de suite. Pas encore. Il fallait qu’il se montre patient.
Ganon obtiendrait ce qu’il désirait.
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