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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 39
Nom de l'œuvre : Les légendes du Mordz Nom du chapitre : Chapitre 05 : Conseil de guerre
Écrit par Requiem Chapitre publié le : 22/12/2010 à 22:28
Œuvre lue 60259 fois Dernière édition le : 22/12/2010 à 22:28
Le souverain du Mordz se trouvait dans une colère noire. Absolument rien ne pouvait plus le raisonner à présent.
- Vous êtes une bande d’incapables ! hurla-t-il à l’adresse de son Général et du capitaine de l’Armée du Soleil. Je devrais vous faire pendre sur-le-champ ! C’est une honte ! Une HONTE !!!
Bouh déglutit péniblement. Il savait parfaitement où cette conversation – ou plutôt ce monologue – allait le mener. Tout était de sa faute et uniquement de sa faute. Il avait pris sur lui de croire Ganon capable d’arrêter la petite escouade de rebelles qui s’étaient infiltrés dans le palais. Après le fiasco qui en avait résulté, il ne faisait nul doute que tout allait inévitablement finir par lui retomber sur le coin de la figure.
- Je suis profondément désolé, maître.
C’était Gloom qui avait parlé. Bouh était trop nerveux pour articuler le moindre son. Il attendait, stoïque, son châtiment.
- Je me contrefous de vos excuses ! Ma nièce a été enlevée, vous comprenez ? Ma seule et unique nièce ! Et c’est la faute de cet imbécile si une telle chose s’est produite ! continua de beugler Might en désignant Bouh du doigt.
- Maître, le capitaine Bouh faisait confiance à la Bio Arme X que Klarth a construite pour intercepter les infiltrés. C’est définitivement un défaut de conception qui a empêché le capitaine Bouh de mener sa tâche à bien.
Gloom n’avait jamais pu piffer Klarth, c’était de notoriété publique. Gloom était lui-même un brillant scientifique mais lorsqu’il avait échoué dans la fabrication de la Bio Arme X, le souverain du Mordz s’était tourné vers l’autre éminent génie à sa disposition : Klarth.
La rancœur du bras droit de Might s’était accentuée lorsque Klarth avait effectivement réussi à mettre au point la Bio Arme X en robotisant les parties manquantes du sujet au lieu d’y ajouter des greffons de tissus graisseux que l’hôte avait toujours rejeté.
Il était donc normal que le Général essaye de faire retomber la faute sur l’étrange docteur plutôt que sur son petit protégé.
Pendant une dizaine de secondes, Might resta silencieux. Bouh se mit à espérer que Gloom l’avait finalement convaincu de la culpabilité du Dr Klarth.
- Je m’en fous, finit par déclarer le souverain. A partir de maintenant, le capitaine de l’Armée du Soleil à Cinq Branches est démis de ses fonctions, de ses biens et de ses privilèges. Il se présentera dès demain à la conciergerie pour y prendre sa nouvelle assignation. J’ai dit. Et maintenant, sortez de ma vue, cafards !
Les deux sujets se courbèrent roidement devant leur souverain et quittèrent la pièce à reculons. Bouh faisait de son mieux pour garder un visage inexpressif.
Une fois dehors, Gloom lui lança un regard en chien de faïence.
- Il fallait s’y attendre, déclara Bouh en affichant un faux air décontracté. Je suis content de toujours avoir ma tête sur les épaules au moins.
- Je ne suis pas sûr que tu saches exactement ce qu’il vient de se passer. Tu n’es pas simplement démis de tes fonctions, mais également de ton statut de militaire. Tu ne fais plus parti du corps armé, tu es un civil à présent. Je ne pourrais rien faire en cas de problème.
Bouh ne le savait que trop bien. Cependant, il ne voulait pas afficher son abattement devant son mentor. On pouvait toujours lui enlever son titre de militaire, il n’en restait pas moins un guerrier. C’était ça le plus important. Et tant que tel, il devait rester digne, même dans l’adversité.
- Ça ira, tenta-t-il de rassurer son mentor, ce n’est qu’une situation provisoire. Au fait… J’aimerais vous poser une question.
En faisant cela, Bouh tentait non seulement de détourner l’attention mais également de dissiper un doute qui l’avait assaillit un peu plus tôt. Une parole que Zenight avait dite et qui le dérangeait.
- Fait donc, l’enjoignit le Général.
- Je sais que je ne dois pas prêter attentions aux rumeurs qui courent autour de notre bien aimé souverain mais il y en a une qui persiste à ressurgir continuellement. C’est au sujet du… BPR, le Battle Patates Royale. Est-ce que cette chose existe vraiment ?
Gloom resta silencieux. Il se contenta de détourner le regard.
- Tiens donc, mais qui voilà ? Ne serait-ce pas nos deux experts en stratégies ? fit soudain une voix derrière eux.
Bouh se tourna pour se trouver nez à nez avec le conseiller de Might, Zhu. Zhu était une haute figure de la cours du roi. Si Gloom était le bras droit de Might, alors on pouvait dire que Zhu était son bras gauche, celui qui agissait dans l’ombre. Un espion en quelque sorte.
- Conseiller Zhu, répondit Gloom. C’est une joie de vous voir de retour parmi nous.
- Oui, la chaleur du palais me manquait. Malheureusement, je crains de ne pas pouvoir rester bien longtemps en ses murs vu les récents évènements. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, sa majesté m’attend.
Zhu s’éclipsa silencieusement par la porte qui menait à la salle du trône. Gloom resta un moment les yeux fixés à l’endroit où il avait disparu. Bouh quant à lui brûlait de se retirer dans sa demeure. La journée avait été éprouvante et il n’avait ni dormi ni mangé depuis un nombre incalculable d’heures. Il avait besoin de repos.
Enfin, Gloom sembla reprendre conscience.
- Bref ! Je dois me préparer. J’ai un rendez-vous avec Nikos, le rédacteur en chef de la Gazette du Mordzien. Il va falloir que l’on discute du ton que devra prendre son journal sur l’Evènement d’hier.
Gloom et Bouh se quittèrent donc sur ces entrefaites. L’ex capitaine de l’Armée du Soleil n’oublia pas de remarquer que Gloom avait soigneusement omis de répondre à sa question sur le Battle Patates Royale.
Il haussa les épaules. Après tout ce n’était juste qu’une folle rumeur. Lui donner plus d’importance qu’elle n’en avait réellement ne servirait qu’à alimenter la cause des terroristes.
Le lendemain, Bouh se rendit à la conciergerie comme son Altesse Sérénissime Césarium Might lui avait commandé.
La place était sombre et petite, silencieuse. Une atmosphère lourde pesait dans les environs sans que Bouh puisse expliquer pourquoi. Le lieu n’avait absolument rien à voir avec la salle de repos des gardes qui était certes sale mais toujours animée par les rires des soldats et éclairée à profusion par les torches accrochées aux murs.
L’ancien capitaine frappa à la porte principale qui se trouvait à l’extrémité de la cours qui était entourée par les deux ailes de la conciergerie. Il attendit jusqu’à ce que le bruit de loquets que l’on tire se fasse entendre de l’autre côté de la porte. Enfin, la porte s’entrouvrit pour laisser place à l’œil suspicieux du concierge.
- Qui va là ? demanda-t-il.
- Je suis Bouh, on m’a demandé de venir prendre ma nouvelle assignation.
- Ah, oui. Le type qui a permis l’enlèvement de la princesse du royaume…
Rien qu’au ton du concierge, Bouh sentit qu’il ne s’était pas fait un ami. D’ailleurs le nombre de ses amis avait drastiquement diminué en moins de vingt-quatre heures. La plupart des guerriers qui avait précédemment été sous ses ordres lui avait tourné le dos également. Il était un paria, un traitre, un mouton noir dans le blanc troupeau.
Le concierge, non sans avoir jeté un dernier regard critique à Bouh, ouvrit complètement la porte. Il était petit et chétif mais soigné. Il portait une affreuse coupe au bol qui lui faisait comme un casque sur la tête. Il planta ses poings sur ses hanches et fit la moue.
- Fort bien. Je me nomme Arty. Je suis l’intendant principal du palais de sa majesté. On va voir quel travail je vais bien pouvoir vous assigner pour votre première journée.
Une demi-heure plus tard, Bouh était à genoux, récurant les latrines armé d’une brosse à dent.

Tous les Grands du royaume étaient réunis dans la salle du trône. Parmi eux se trouvait le Général Gloom, le Conseiller Zhu et le Dr Klarth. Might était sur son trône d’or et ne semblait toujours pas avoir digéré l’enlèvement de sa nièce.
- Il faut aussi que nous décidions quel capitaine nous devons nommer à la tête de l’Armée du Soleil maintenant que Bouh a été écarté, disait Zhu tout en déroulant le parchemin qu’il avait dans les mains. Si je puis me permettre, j’aimerais recommander une jeune personne prometteuse… le lieutenant Matteo.
- Peu me chaux ! répliqua Might, sortant de la torpeur dans laquelle il était plongé. Qu’en est-il des dispositions pour retrouver Illyria ?
Le chef de la section d’espionnage posa son parchemin et s’éclaircit la gorge.
- J’ai envoyé mon meilleur homme – enfin ma meilleure femme – pour enquêter sur le terrain. Silver Altari ne m’a jamais déçu. Elle saura trouver la trace des ravisseurs.
- Parfait. Je veux également que l’on prépare l’Armée. Ces terroristes nuisent au royaume depuis bien trop longtemps déjà. Je veux les pulvériser une bonne fois pour toute. A la fin de l’assaut il ne devra plus en rester une seule miette !
- Nous y travaillons, monseigneur, assura Zhu en s’inclinant.
Gloom resta silencieux. La situation n’était pas aussi simple. S’ils avaient réellement pu éradiquer les rebelles, ils l’auraient fait depuis bien longtemps. C’était pour cela qu’ils arrêtaient quiconque était surpris à écouter les émissions subversives de Big Mama. Les rebelles occupaient un large réseau à présent et tout l’Underground du Mordz était de leur côté. Remonter jusqu’à la source ne serait pas une chose aisée.
Ils ne s’y prenaient pas de la bonne manière.
- Qu’en est-il de la Bio Arme X ? questionna Zhu à l’adresse du Dr Klarth.
Le Dr Klarth leva les yeux. Il avait l’air de s’ennuyer mortellement.
- Tous les paramètres ont été restaurés. Il ne devrait pas y avoir de séquelles suite à la défenestration du sujet. Son comportement reste toutefois problématique malgré le système d’urgence. Je ne puis que recommander une fois de plus l’oblitération de la personnalité du sujet. Il sera beaucoup plus malléable et fiable.
- Non, les interrompit le souverain du Mordz. La personnalité de Ganon doit rester intacte. Il sera beaucoup plus efficace face à cet enquiquineur qui ose s’appeler Winner de cette façon. Cependant je vous autorise à utiliser cette méthode sur la Bio Arme Y.
Tout à coup, les yeux du docteur se mirent à briller. Il sautilla sur place, l’air surexcité.
- Oh merci mon seigneur ! Vous ne le regretterez pas ! Je le jure sur la seule femme qui ait jamais daigné écarter les jambes pour moi : ma mère !
Un silence consterné envahit la salle du trône.

Bouh rentra chez lui couvert de saleté et fourbu après sa première journée de travail. Il pensait qu’être soldat était éprouvant. Il savait à présent que rester le dos courbé à frotter le sol dallé à l’aide d’une brosse n’avait rien d’une partie de plaisir. C’était d’autant plus humiliant qu’il avait reçu la visite des jumeaux Blade et Ninja.
Les deux frères étaient sous ses ordres quand il était encore capitaine de l’Armée. Ils n’avaient pas cessé de se moquer de lui, renversant des ordures juste à l’endroit où il venait de nettoyer et l’appelant de tous les noms dégradant que leur imagination limitée pouvait trouver.
Arty, l’intendant, n’avait pas été tendre lui non plus. Il semblait prendre un malin plaisir à donner à Bouh toutes les tâches les plus ingrates qu’aucun serviteur ne voulait faire. Mais le guerrier n’avait pas le choix, il devait faire dos rond en attendant que la tempête se calme. Blade et Ninja ne perdaient rien pour attendre.
Il introduisit sa clé dans la serrure de sa porte et tourna. La serrure résista. Bouh fronça les sourcils, la porte était déjà ouverte. Pourtant il était sûr d’avoir bien fermé derrière lui.
Sa main glissa automatiquement vers son baudrier… vide. C’est vrai. Il n’avait plus d’épée. Il se sentait nu et vulnérable.
Doucement, il tourna la poignée et poussa la porte du bout du pied, priant pour que celle-ci ne se mette pas à grincer.
Il se faufila ensuite à l’intérieur en lançant des regards féroces partout. Les sens en alerte, il attendit de voir quelque chose bouger, d’entendre une vase se briser.
Rien ne se produisit.
Encore suspicieux, il détailla chaque recoin de la petite pièce où il devait vivre désormais, cherchant à savoir si quelqu’un avait fouillé dans ses affaires. Pourtant rien ne semblait avoir été déplacé. Il avança de quelques pas et la porte se referma derrière lui. Avait-il vraiment oublié de fermer en partant ? Après tout il avait bien des soucis ce jour-là.
Il se détendit légèrement. Ses nerfs étaient mis à rude épreuve depuis quelques temps, c’était un coup à choper un arrêt cardiaque. Il alla chercher un verre d’eau et le but d’une traite.
Le liquide rafraichissant finit de le détendre complètement. Il posa le verre sur la table qui se trouvait au milieu de la pièce. C’est à ce moment-là qu’il la vit.
Une enveloppe était posée sur la table, contre un vase contenant une unique fleur fanée. Un frisson parcourut l’échine de Bouh. Quelqu’un avait donc bien pénétré sa maison.
D’une main tremblante il agrippa l’enveloppe. Elle était vierge de toute inscription. Même le scellé qui la maintenait fermée lui était inconnu.
Il brisa le scellé et regarda à l’intérieur. L’enveloppe ne contenait qu’une feuille de papier. Sur la feuille de papier, seuls trois mots étaient inscrits en encre rouge.
Bouh avait toujours eu des doutes pourtant ces trois mois venait de briser ses réserves. Il ne savait pas pourquoi mais il sentait que ceux-ci détenaient la vérité. La vérité quant à des rumeurs qu’il préférait ne pas connaître. Trois mots pour tout changer :
« Le BPR existe. »
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