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Lecture du chapitre 41 | |
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Nom de l'œuvre : Les légendes du Mordz | Nom du chapitre : Chapitre 07 : L'étrangère venue de loin |
Écrit par Requiem | Chapitre publié le : 22/12/2010 à 22:30 |
Œuvre lue 60283 fois | Dernière édition le : 22/12/2010 à 22:30 |
Elle était enfin arrivée. Passant par les grandes montagnes au nord-ouest, elle avait traversé le désert des Mortes Terres, parcouru les plaines de la désolation, barbouillé dans la rivière des morts et franchi la forêt aux murmures pour arriver jusqu’ici. On lui avait raconté monts et merveilles sur la Capitale du Mordz. Elle entendait encore le vieillard lui vanter la démesure des tours luxuriantes qui se dressaient au-dessus des maisons, la majesté des statues des Anciens Dieux, la beauté des fontaines d’or des jardins royaux. Pourtant, lorsqu’elle arriva elle trouva la cité sale et terne. Les maisons étaient grises et mal entretenues, parfois la jeune femme voyait des yeux luire à travers les fenêtres à demi close des villas en ruine. S’élevant très haut dans le ciel, les tours jumelles du palais ne luisaient presque plus. Le vieillard qui lui avait raconté tout ça n’avait clairement pas mis les pieds dans la cité depuis plus de dix ans. Pourtant ce n’était pas pour admirer les splendeurs passées de la Capitale que la jeune femme s’était mise en route. Originaire d’un pays bien plus lointain que la Bipie, elle avait sillonné le monde à la recherche de quelque chose qu’elle avait perdu voilà bien des années plus tôt. Elle flâna dans les ruelles sordides pendant plusieurs heures, cherchant dans ce labyrinthe la taverne qu’on lui avait indiqué. Après avoir fait trois fois le tour complet de la cité, elle finit par tomber dessus. Une fois encore elle fut surprise par l’état de délabrement dans lequel s’enfonçaient les antiques constructions de la Capitale. Le Shelbar affichait un pauvre panneau à la peinture verte passée. Le « b » était manquant, ce qui expliquait pourquoi elle avait dû faire trois fois le tour avant de tomber dessus. Elle poussa la porte à battant – à la manière des saloons dans les westerns – et entra à l’intérieur. Comme tout le reste dans cette fichue ville, le bar était tout aussi crade que sombre. Un nuage de fumée s’élevait au-dessous du plafond car tout le monde à l’intérieur ou presque fumait de gros cigares – probablement illégaux. La jeune femme alla directement vers le comptoir et s’assit sur l’un des tabourets défoncé. - Salut, je voudrais un jus de Pourrifeu. Le barman qui était en train de laver un vieux verre avec un chiffon crasseux leva un œil vitreux vers elle. - Ça fait quatre mordz. Quatre mordz ! Ce bar était une arnaque. Elle avait planifié de prendre une chambre ici mais elle n’était pas sûr d’avoir assez d’argent pour tenir bien longtemps. Le barman plaça un verre devant elle et versa un liquide dont la couleur n’était absolument pas celle du jus de Pourrifeu. Elle fit la grimace et paya son verre. Le barman recommença à essuyer son verre avec son chiffon et ne fit plus du tout attention à elle. Elle sirota son verre tout en dévisageant les personnes présentes dans le bar. Assis à côté d’elle, un homme en uniforme de soldat de l’Armée du Soleil semblait cuver son vin. Il y avait également un groupe de trois personnes qui fumaient le cigare dans un coin de la salle. Ils portaient tous un blouson noir avec un symbole bizarre dessiné dessus mais la salle était trop enfumée et sombre pour qu’elle puisse voir lequel. Quelques poivrots comataient également çà et là aux différentes tables. Un gars portant un long manteau marron entra dans le bar et alla s’asseoir dans un coin. Pour une raison qui lui était inconnue, cet étrange bonhomme l’intrigua. Elle allait le rejoindre pour lui poser quelques questions – elle était là pour ça après tout – quand le soldat assis sur le tabouret voisin sortit de sa torpeur. - Hey, qu’est-ce qu’on a là ? Tu n’as pas peur de trainer dans ce bar de loosers sans ton copain, poulette ? Il puait l’alcool. La jeune femme plissa le nez. - Non, je suis assez grande pour me débrouiller toute seule. - Ouuh ! C’est qu’elle est teigneuse la petite, répliqua le garde en s’approchant d’elle. Il avait la face rouge et louchait un peu. - C’est quoi ton petit nom poulette ? - La politesse voudrait que vous me donniez le vôtre. - Ah ! Ah ! C’est vrai. T’es tellement craquante que j’en oublie mes bonnes manières. On m’appelle Ninja, soldat de l’Armée du Soleil à Cinq Branches. C’est à moi qu’il faut s’adresser si jamais tu as un problème. Eh, eh ! - Merci mais je n’ai pas besoin d’aide. Le garde se lécha les babines en prenant une grande inspiration. Il la dégouttait. Elle voulait partir le plus loin possible de lui pour ne plus avoir à sentir l’horrible odeur qui se dégageait de lui. Elle se leva, prête à filer, quand Ninja lui attrapa le poignet. - Eh là ! Où tu crois aller comme ça ? On n’a pas fini tous les deux. T’es pas du coin on dirait. On ne fausse pas compagnie au grand Ninja comme ça. Voilà que le garde se mettait à parler de lui à la troisième personne. Elle avait horreur des personnes aussi imbues d’elle-même, ce qui la mit légèrement en rogne. Elle resta cependant aussi stoïque que possible pour ne pas s’attirer plus d’ennuis. Avec un attardé pareil, nul ne savait à quoi s’attendre. Le garde se rapprocha encore, jusqu’à frôler la jeune femme. Elle sentit son regard lubrique se poser sur elle. Ses yeux descendirent vers son décolleté. Il saliva. - Ça te dirait poulette de m’accompagner un moment, le temps qu’on discute en tête à tête ? - Je suis désolée mais je ne peux pas. J’ai rendez-vous avec quelqu’un à l’autre bout de la ville. Je devrais partir maintenant. - Ah oui ? Cette fois Ninja colla complètement son corps contre le sien. Frissonnante, elle sentit la main du soldat se glisser derrière sa nuque et venir se placer sur son épaule. De l’autre main, il l’attrapa par la taille. Dans le bar, personne ne bougea, pas même le barman qui était comme par hasard allé se placer à l’autre bout du comptoir. - Je croyais que tu te débrouillais toute seule dans la vie, lui susurra-t-il à l’oreille. Elle frémit. Chaque fois que ce sale type ouvrait sa bouche, la révulsion qu’elle éprouvait pour lui augmentait. Elle se triturait les méninges afin de trouver un moyen de se soustraire à son emprise sans provoquer trop de remous. Mais c’était impossible. Ses bras étaient comme un étau. Sa respiration s’accéléra. Elle la sentait de moins en moins cette histoire. Le garde continua pendant un moment à jouer avec ses boucles de cheveux, à farfouiller un peu de ses mains les reins de la jeune femme. Au bout d’un moment il lui demanda de se lever. - Où m’emmenez-vous ? dit-elle de plus en plus nerveuse. - T’inquiète pas ma poule. Dans un endroit que tu vas a-do-rer. Ils n’allèrent pas bien loin. Ninja la conduisit, toujours sous la contrainte, par la porte de derrière et ils se retrouvèrent dans une sombre allée. Elle était encore plus sale que tout ce que la jeune femme avait vu jusque-là . Les sacs d’ordure éventrés s’entassaient par dizaines, l’odeur était nauséabonde. - Viens par-là , dit le soldat en l’emmenant quelques mètres plus loin avant de la plaquer violemment contre le mur. On va jouer un peu tous les deux. Le soldat commença alors à défaire la boucle de sa ceinture. La jeune femme sût à ce moment-là qu’elle allait y passer si elle ne faisait rien. Elle ouvrit la bouche, prête à crier. Le coup partit au même moment que son cri et celui-ci fut comme étranglé. Elle sentit sa mâchoire craquer sous le choc. Ninja planta ses doigts sur sa gorge et serra. - Si tu me refais encore un truc de ce genre, même ta mère pourra pas te reconnaître quand j’en aurai finis avec toi, cracha-t-il d’un air menaçant. Elle était maintenant totalement paralysée, sans défense face à ce monstre. Des yeux, elle chercha un moyen de se sortir de ce guêpier. Pendant ce temps, Ninja finissait de défaire sa ceinture et de descendre la fermeture de son pantalon. - Ça va faire mal au début. Mais tu vas finir par t’y faire. Et avec un peu de chance, tu vas y prendre plaisir. La jeune femme avait de plus en plus de mal à respirer. Des tâches noires apparurent dans son champ de vision. Tout devint flou. Elle sentit quelque chose se coller contre sa cuisse. Ca y est, c’était le moment. Elle ferma les yeux, se mordant les lèvres. Il y eut comme un coup de tonnerre et Ninja fut expulsé comme un boulet de canon de l’autre côté de la rue. Il tomba sur un tas de sacs de détritus, quelques mètres plus loin. Son corps fumait et de larges brûlures recouvraient son visage. La jeune femme tomba à genoux, reprenant son souffle avec difficulté. Elle se sentait vidée. La Répulsion consommait beaucoup de son énergie. Elle ne l’utilisait donc qu’en cas d’extrême urgence. Pour se débarrasser des grandes gueules aux mains baladeuses par exemple. Des étoiles dansaient toujours devant ses yeux, elle avait mal au cœur et la tête lui tournait. Elle finit par vomir le jus de Pourrifeu qu’elle venait juste d’absorber. Ses membres tremblaient encore et elle resta donc à quatre pattes, la pointe de ses cheveux couverte de vomi dans cette allée sombre et sale, un corps carbonisé non loin de là . Soudain, la porte par laquelle elle et Ninja étaient sortis s’ouvrit à la volée. - Hey, Ninja ! Le barman m’a dit que t’avais trouvé une poulette. On parta… ?! L’homme qui venait de sortir ressemblait comme deux gouttes d’eau à Ninja, à ceci près qu’il avait l’air plus sobre que ce dernier. La jeune femme faillit crier d’horreur. Ce n’était pas possible ! C’était un véritable cauchemar cet endroit. - Saperlipopette ! Qu’est-ce qui s’est passé ici ? demanda le sosie en voyant la jeune femme. Comme elle ne répondait pas, il fit quelques pas en avant. Son regard se porta alors sur le corps fumant non loin de là . Ses yeux s’écarquillèrent d’horreur. - Qu’est-ce que tu as fait à mon frère ??? Voilà qui expliquait la forte ressemblance. Il se précipita alors vers Ninja et s’agenouilla à côté de lui. - Frangin ? Oh, frangin ! Réveille-toi ! Les yeux de Ninja papillonnèrent. - Crénom de nom ! C’est cette fille qui t’as fait ça ? Malgré ses blessures, Ninja parvint à articuler quelques mots : - Cette… garce. C’est une… sorcière… Fais gaffe… Blade. Et Ninja sombra alors dans l’inconscience. Le dénommé Blade resta un moment à tenir la tête de son frère puis son regard se déporta lentement vers la jeune femme. Son cœur accéléra dans sa poitrine. Elle était trop épuisée pour utiliser une autre Répulsion. Pire encore, elle pouvait à peine bouger. Inutile de penser à prendre la fuite. Cette fois elle était véritablement prise au piège. Blade s’avança vers elle. D’une main, il sortit le katana qu’il avait dans son fourreau. - Devine pourquoi on m’appelle Blade ? lui lança-t-il. - Parce que tu regardes trop de films sur les vampires black ? - Tu es une petite rigolote toi. On va voir si tu as toujours envie de faire des blagues une fois que je t’aurai coupée la langue. Et après ça, je vais te faire regretter ce que tu as fait à mon frère. - S’en prendre à une jeune fille, je n’aurais pas cru que l’Armée du Soleil puisse s’abaisser à ce niveau. Blade se tourna pour voir qui venait de parler. La jeune femme leva aussi les yeux. C’était le type du bar. Celui qui portait un long manteau marron. Il se tenait là , au milieu de la ruelle, personne ne l’avait entendu arriver. - Par la barbe de Bibou, t’es qui toi encore ? s’exclama Blade. - - Je suis la lumière qui s’élève à l’horizon. Je suis la lueur qui vient apporter une fin à la nuit. - - … Il n’y avait en effet pas grande chose à ajouter à cette déclaration. La jeune femme qui avait senti un fol espoir l’envahir en voyant l’inconnu surgir s’évanouit en un instant. Qu’est-ce que c’était encore que ce clown ? La Capitale n’était donc remplie que par des allumés ? - C’est pas ton jour mon gars. Je suis pas de bonne humeur là . Casse-toi ou tu vas ramasser. - Je n’ai pas l’intention de bouger d’ici. Pas tant que la demoiselle ne sera pas hors de portée de tes sales pattes. Je déteste les gens qui s’en prennent à plus faire que soit. Et une femme qui plus est. Pathétique. La tirade de l’inconnu finit de mettre Blade en rogne. La main à l’épée, il se jeta sur l’hurluberlu en criant de rage. L’inconnu glissa une main sous son manteau. Puis, d’un geste ample, il la retira. La jeune femme crut voir une ombre sombre mais elle disparut aussitôt. La lame de Blade fut arrêtée en pleine course. Un bruit de ferraille retentit comme deux épées qui s’entrechoquent. Pourtant, dans la main de l’inconnu seule la garde d’une épée était visible. Mais d’épée il n’y avait point. - Damnation ! Nous sommes envahis par les sorciers ou quoi ? Ton tour est impressionnant. Mais on ne m’appelle pas Blade pour rien. A l’épée, je n’ai jamais connu la défaite. - - Jusqu’à maintenant. Le combat s’engagea. Les deux épéistes bougeaient à une vitesse impressionnante. L’inconnu ne se débrouillait pas trop mal. Pourtant, au bout de quelques minutes, il fut évident pour la jeune femme que Blade prenait lentement l’avantage. Il était un peu plus rapide. Un peu plus habile. Beaucoup plus expérimenté. Si l’étrange personne avait tenu jusque-là , c’était uniquement grâce à l’avantage indéniable que lui fournissait son épée invisible. Ce ne serait pas suffisant. La pression était à son comble. La jeune femme aurait mieux fait de tenter de fuir pendant que les deux adversaires étaient trop pris dans leur combat pour faire attention à elle. Mais d’une certaine manière, elle n’arrivait plus à détacher ses yeux de l’endroit où aurait dû se trouver cette épée. Elle ne savait pas pour quelle raison mais elle se sentait attirée par elle et par le type qui la maniait. Cette présence lui rappelait… Mais c’était impossible. L’inconnu reculait à présent sous les assauts répétés de Blade. Il ne tiendrait plus longtemps. La jeune femme essaya enfin de se relever pour fuir. Mais ses muscles refusaient catégoriquement de lui répondre. Enfin, ce qui devait arriver, arriva. L’inconnu au manteau trébucha et tomba lourdement en arrière. Blade plaça sa lame sous son menton. - Alors grande gueule, on fait moins le malin maintenant. Il enfonça légèrement la lame, entaillant son adversaire à terre. Une goutte de sang roula le long de l’épée. - Tch ! Y a pas de doute c’est bien lui. - Ouais. Il nous avait dit qu’il valait pas grande chose, mais quand même, je m’attendais à mieux. Deux nouvelles voix venaient de s’élever. Blade avait l’air de ne plus savoir où donner de la tête. Ca ne devait pas être le jour de chance des deux frères. Les nouveaux arrivants étaient au nombre de trois. La jeune femme les reconnut à leur manteau. C’était les trois types qu’elle avait croisé tout à l’heure. Ils étaient eux aussi à l’intérieur du Shelbar fumant de gros cigares. La jeune femme put enfin voir l’emblème qui ornait leurs blousons. Deux ailes entrecroisées. Même elle qui venait de si loin en avait entendu parler. Ceux qui géraient les affaires de l’Underground du Mordz : les terribles Bikers. - Qu’est-ce que vous voulez les cyclistes ? leur lança Blade. L’un des Bikers s’avança. Il avait le teint grisâtre et les cheveux coupés courts mais semblait à peine être entré dans l’adolescence. - On voudrait juste récupérer ce gars-là . Tu vois, notre boss a besoin de ce bouseux… en vie. - Et tu crois que je vais m’incliner bien gentiment alors qu’il m’agressé sans raison ? Tu es bien naïf, Hell. - Tu ferais bien de recompter, mon gars. On est trois et tu es tout seul. Tu veux tenter ta chance et voir si tu peux en sortir victorieux ? En plus le beau jumeau a pas l’air très en forme. Si j’étais toi je l’emmènerais à l’hosto rapido presto avant qu’il me clamse entre les doigts. Blade planta ses yeux dans ceux de Hell pendant un instant, semblant peser le pour et le contre. La jeune femme, elle, réussit enfin à se relever. Mais ses jambes la supportaient à peine. Tout ce qu’elle pouvait faire c’était regarder la scène qui se déroulait juste devant elle, espérant que ce cauchemar prenne bientôt fin. Enfin, Blade dégagea son épée de sous le menton de l’inconnu. Il recula lentement en direction de l’endroit où était allongé son frère. Lorsqu’il passa devant la jeune fille il lui lança: - On se retrouvera, sois en certaine. La prochaine fois il n’y aura pas toute une tripotée de chevaliers servants pour venir te sauver. Il releva ensuite Ninja et passa une main sous son épaule avant de partir de l’autre côté de la ruelle, les pieds de son frère traînait sur le sol. L’inconnu se redressa. - Pfiou ! C’est pas passé loin. - A qui le dis-tu, Winner, répliqua Hell en lui tendant la main. Tu as vraiment de la chance que Shadow t’ait reconnu. Pas mal le déguisement. - Ouais. Merci les gars, je vous dois une fière chandelle. Celui qu’Hell avait appelé Winner se tourna alors vers la jeune femme. - Ça va ? Tu n’es pas blessée ? - Non. Je vais bien. Juste épuisée. - Impressionnant le truc que tu as fait avec l’autre salopard. - Merci. Ça s’appelle la Répulsion. - Oh ! (Il hésita une seconde.) Au fait je m’appelle le Winner et toi ? La jeune femme hésita à son tour. Elle se sentait bizarrement attirée par cet inconnu au drôle de nom. Ce n’était pas de l’amour certes non. Mais c’était un sentiment qu’elle n’arrivait pas à définir. Et une impression de déjà -vu. Dans les yeux du Winner elle revoyait ceux de l’homme qu’elle était venue chercher. - Je m’appelle Pika. Pika Robase. |
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