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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 1
Nom de l'œuvre : Je hais les mardis matins [one-shot] Nom du chapitre : Je hais les mardis matins...
Écrit par Eden Chapitre publié le : 9/1/2011 à 16:24
Œuvre lue 1123 fois Dernière édition le : 9/1/2011 à 16:24
Le réveil sonnait et indiquait exactement cinq heures du matin. Après son concert de quelques secondes, une main l'éteignit rapidement. Tout était silencieux dans la maison, on entendait juste quelques courageux oiseaux qui venaient chanter devant la fenêtre. Une femme s'extirpa lentement du lit, avec un bâillement à s'en décrocher la mâchoire. Elle avait visiblement la trentaine, bien que certains hypocrites n'auraient pas hésité à lui accorder la vingtaine. Ses longs cheveux blonds ondulaient harmonieusement jusqu'à ses épaules, et coulaient dans son dos comme une rivière d'or. Elle avait un visage fin, qui abritait de jolis yeux bleus turquoise, un nez légèrement pointu et une fine bouche qui ne demandait qu'à être recouverte de rouge à lèvres pour dissimuler quelques gerçures. Cette femme, d'un pas nonchalant, se dirigea vers la cuisine en allumant quelques lumières au hasard.

C'est sans doute la chose la plus pénible qu'il soit dès le matin. La lumière qui nous aveugle, comme si elle tenait à bien nous faire comprendre que la journée venait à peine de commencer et qu'on pouvait dire adieu à notre lit. D'un geste lent, cette jolie blonde matinale attrapa un bol ainsi qu'une brique de lait. Elle versa quelques centilitres dans le récipient, et le porta aussitôt à sa bouche. Juste quelques gorgées. C'était les petits-déjeuners express qu'elle était obligée de prendre si elle voulait réussir à attraper le premier bus du service. Cinq heures et vingt et une minutes, il lui restait encore quelques minutes pour s'habiller, se maquiller, descendre dans la rue et courir après ce satané bus en talons aiguilles. Tel était le quotidien de cette femme. Tel était le quotidien de Brooke.

Elle rangea, cette fois-ci d'un geste rapide et habile, son bol dans le lave-vaisselle et pressa le pas jusqu'à la salle de bains. Il fallait maintenant s'habiller et se maquiller en un temps record. Si ce genre de jeux olympiques existait, Brooke en serait sûrement la championne incontestée. Elle sortit de la salle de bains à cinq heures et vingt-sept minutes.

Le bruit des talons qui percutent le sol, comme un rythme de musique effréné. Brooke courait éperdument après son bus. Et comme à l'accoutumé, elle avait réussi à l'attraper. Le chauffeur commençait à être habitué, et ça l'amusait toujours d'observer par son rétroviseur cette jeune femme blonde qui courait en talons aiguilles à six heures du matin. Il pensait que certaines personnes étaient vraiment prêtes à tout pour arriver à l'heure au boulot.

Le trajet en bus était toujours ennuyeux, et Brooke affectionnait particulièrement les places à côté des vitres. Elle regardait la route qui défilait d'un air triste, ces voitures qui klaxonnaient déjà de bon matin, ces gens pressés qui se bousculaient sans même s'en rendre compte. Brooke avait exactement vingt-sept minutes de trajet, pour se rendre de son domicile jusqu'à son lieu de travail. Et durant ces vingt-sept minutes, elle avait le temps de voir défiler dans ce bus toutes les personnes qu'on est susceptible de croiser à New-York. On commençait par le gangster, qui montait dans le bus sans payer d'une démarche chaloupée. C'était d'ailleurs étrange d'en croiser à une heure aussi matinale. Venait ensuite les junkies, qui avaient sûrement passer inconsciemment la nuit dehors, équipés de petites seringues qui aidaient sûrement à résister à ce froid hivernal. C'était au tour de l'homme d'affaires, celui qui a le téléphone greffé à l'oreille, et même à six heures du matin. Cela amusait beaucoup Brooke d'observer tous ces gens qui entraient et sortaient du bus, ça rendait son voyage un petit peu moins ennuyeux.

Une petite voix retentit dans le bus, et arracha Brooke à sa rêverie. C'était son arrêt. A peine les portes du bus furent ouvertes que le bourdonnement incessant de Manhattan venait agresser Brooke. Elle se contenta de grimacer, comme à son habitude, puis il traversa rapidement la route avant que ces voitures folles ne démarrent en trombe. Elle marchait d'un pas rapide et précis, en prenant soin d'éviter tous les passants trop lents, ou les touristes qui prennent déjà des photos de si bon matin. Elle arriva finalement à destination.

Deux immenses tours, majestueuses, et d'une ressemblance parfaite. Elles culminaient si haut qu'elles donnaient l'impression d'aller chatouiller les nuages. Un nombre incalculable d'hommes et de femmes entraient et ressortaient de ces immeubles, comme dans une fourmilière géante. Brooke, comme à son habitude, contempla ces deux tours jumelles, avant de plonger dans cette foule de gens.

- Bonjour Brooke ! entonna une petite voix qui semblait provenir de ce bureau en bois massif.
- Bonjour Héléna ! répondit aussi aimablement Brooke.

C'était tous les jours comme ça, une bonne humeur toute la journée, qu'il soit six heures du matin ou huit heures du soir. Le sourire aux lèvres, Brooke se dirigea vers les ascenseurs. Elle avait une réunion très importante au 127ème étage, et elle ne devait la rater sous aucun prétexte.

"Ding !"

Brooke était tellement hypnotisé par cette "musique d'ascenseur" qu'elle en oublie presque d'y descendre. Elle regarda sa montre. Sept heures pétantes. Elle était tout juste à l'heure, et elle aurait bien voulue que quelqu'un surgisse de nul part pour la féliciter de cet exploit. Après s'être félicitée toute seule, elle se dirigea d'un pas furtif vers une porte où était gravée "SALLE DE REUNIONS". Il était difficile de se tromper d'endroit. Elle toqua doucement, à trois reprises, avant qu'une voix masculine lui ordonne d'entrer.

- Brooke ! Ah, si tu savais à quel point je suis heureux de te voir ! Désolé de te faire venir si tôt au boulot, mais tu comprends...

Elle hochait la tête mécaniquement. L'économie, le travail, les tensions que certains ont dans notre groupe, les promotions... Il y avait tellement de choses à aborder dans cette réunion que Brooke préféra penser à son lit, et rien de plus. Un oreiller, un matelas et une couverture. Elle n'avait besoin de rien de plus pour être heureuse. Cet homme, qui s'avère être son supérieur hiérarchique, Mr. Powell, l'avait appelé la veille pour lui annoncer que cette réunion, normalement programmée le 18 septembre, avait finalement été avancée à aujourd'hui, le 11 septembre. Le simple fait de penser qu'elle aurait pu dormir jusqu'à 11 heures du matin si il n'y avait pas eu cette réunion rendait Brooke malade. Elle fixait Mr. Powell, ou plutôt son crâne dégarni où quelques cheveux résistaient encore. Il était un vieil homme trapu et vêtu d'un tailleur qui le boudinait encore plus. A chaque pas, ses chaussures parfaitement cirées émettaient un petit couinement qui ne semblait pas le déranger le moins du monde. Il se retourna brusquement vers Brooke d'un mouvement de talons, et désigna tout le monde d'un geste ample, un large sourire se dessinant sur son visage ridé.

Après avoir saluée tous ses collègues réunis autour de la table, elle s'asseya et attendit que son "boss" prenne la parole. Il s'était éclaircit la voix pendant près de dix secondes, comme s'il s'apprêtait à faire un opéra. Il prit finalement la parole, et tout y passa : le boulot, l'argent, les promotions, les tensions que certains ont au sein du groupe. Sans oublié les perpétuels remerciements qu'il adressait à tout le monde, d'être là aujourd'hui et de sacrifier des heures de repos. Brooke se serait sûrement endormie sur la table si son portable n'avait pas vibré à ce moment-là.

"Pas trop fatiguée mon cœur ? Je viens de déposer la petite à l'école, bon courage. Je t'aime"

Son visage rayonnait tellement de bonheur que ses collègues auraient largement pu être éblouis. Brooke appréciait particulièrement ces messages que lui envoyait son mari, de si bon matin. Et en plus il déposait la petite à l'école, elle ne pouvait pas demander mieux en matière de mari responsable et surtout en matière de papa adorable.

L'horloge, qui semblait avoir un égrenage du temps bien trop lent, indiqua finalement huit heures du matin. Les chaises s'éloignèrent de la table simultanément, dans un grincement qui fit grimacé Mr. Powell.

- Bien, pause café. On reprendra notre réunion dans quelques minutes."

Quelques souffles de soulagement se firent entendre. Au vu de certaines mines complètement endormies, un café bien serré s'imposait. Brooke emboîta d'ailleurs le pas de ses collègues, car elle estimait qu'un café ne serait sûrement pas de refus. Son collègue, et ami, James, l'interpella. Il était grand et plutôt bien foutu, et Brooke se disait parfois que si elle n'avait pas de mari...

- Hé, Brooke ! Tu viens boire un petit café avec nous ? C'est ma tournée, donc je te conseille d'en profiter !

Elle acquiesça d'un hochement de tête très prononcé, "c'est ma tournée" étant les mots ayant sûrement eu le plus effet sur elle. Elle rejoignit tous ses collèges qui, malgré cette réunion qui empiétait sur leurs heures de repos, arrivaient à garder une certaine bonne humeur.

- Vivement que cette réunion se termine pour qu'on retourne au pieu, hein ?" lança un petit homme trapu, en trempant ses lèvres dans le café brûlant.
- Tu m'étonnes, Franck. J'ai encore courue avec mes talons, ce matin !" scanda Brooke en désignant ses jolies chaussures rouges.

Tous rigolèrent de bon cœur, en examinant les pauvres pieds de Brooke. Elle était la seule femme du groupe, mais elle s'entendait plutôt bien avec tous ces hommes. Malgré les quelques blagues lourdes sur les femmes, elle était très attachée à son groupe de travail. Et venir à une réunion un matin où l'on travaille pas, après tout, avec eux, Brooke estimait que ce n'était pas si terrible que ça.

Un homme frappait dans ses mains, à l'autre bout du couloir. C'était Mr. Powell, qui interpellait tout le groupe. La réunion était sur le point de reprendre, et à en juger les souffles dépités de certains, la pause n'avait pas été assez longue.

- Allez, vous pouvez vous réinstaller. Bien, de quoi parlions-nous déjà ? questionna Mr. Powell, alors que Brooke venait à peine de s'asseoir, son café brûlant encore à la main.

Le débat reprit de plus belle, et tout ce qui avait déjà été évoqué l'heure précédente fut remis sur le tapis, avec parfois des haussements de voix, des remarques ironiques, des rires... des cris.

Il était exactement 08h46 lorsqu'une explosion se fit entendre. Elle imposa un silence d'un court instant, suivi de cris d'horreur et de doigts pointés. Tout le monde s'agglutinaient aux fenêtres en désignant la Tour Nord, celle juste en face du bâtiment de Brooke.

-Regardez cette explosion, c'est horrible, qu'est-ce qui s'est passé ?!
-Tout est en flammes, mon Dieu !
-J'ai cru voir un avion qui a percuté le bâtiment, mais je ne suis pas sûr !

Bientôt, toute cette agitation fut mêlée aux bruits des sirènes. On apercevait en bas un cortège impressionnant de camions rouges, des pompiers qui zigzaguaient dans les rues jusqu'à s'arrêter au pied de cette tour enflammée. Une épaisse fumée noire se dégageait dans les airs.

-Bien, bien, que tout le monde se calme ! tonna une voix grave.

C'était Mr. Powell qui appelait au calme et à la réflexion. Aux dernières nouvelles, c'était un avion qui venait de percuter la Tour Nord du World Trade Center. Lorsque Mr. Powell confirma ceci, ce fut le brouhaha le plus total.

-Mais comment c'est possible ? Un avion ? C'est absurde !
-Je veux sortir d'ici, il pourrait y avoir d'autres avions !
-Oui, il a raison, sortons d'ici !

Tout le monde se précipitait vers l'ascenseur, les escaliers, les sorties de secours... comme si on remuait un bâton de bois dans une fourmilière. Ca grouillait de partout, les gens se bousculaient et criaient sans arrêt.

Il était 09h02. Le téléphone de Brooke sonna, et elle s'empressa de répondre.

-Mon amour, tout va bien ? Je suis devant la télé là, c'est absolument affreux ! Dis-moi que tout va bien !
-Oui, je vais bien... sanglotait Brooke.
-Je veux que tu rentres immédiatement ! scandait son mari à travers le téléphone.
-Oui, nous allons être évacu...

Il était 09h03. Brooke regardait par la fenêtre ce petit point noir dans le ciel qui se rapprochait tout doucement. Tout le monde était occupé à sortir, à se bousculer, à crier. Son mari hurlait à travers le téléphone. Mais Brooke n'entendait plus rien. Elle fixait désormais ce petit point noir, qui se précisait de plus en plus.

C'était un avion qui se dirigeait incontestablement sur la Tour Sud. Sa Tour. Son bâtiment. Sur eux. Sur elle.

Elle se rapprocha de la fenêtre. Elle entendait déjà le vrombissement de cet oiseau de fer, qui semblait pourtant assez loin. Le vacarme s'atténua bientôt, et tout le monde regarda par la fenêtre. Tout comme Brooke.

Le silence. Puis des cris d'horreur, des pleurs, des téléphones qui sonnaient, des gens qui sautaient par la fenêtre.

L'avion était juste là, en face de la Tour. Brooke regarda en bas. Elle pouvait apercevoir l'école de sa fille. Elle se rassura en se disant que son mari l'avait bien déposé ce matin. Puis elle ferma les yeux.

-Je hais les mardis matins, chuchota-t-elle.

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Les élèves s'étaient déjà rués aux fenêtres pour tenter d'apercevoir quelque chose quand la deuxième explosion se fit entendre. La maîtresse tentait tant bien que mal de retenir les cris d'horreurs et les pleurs des élèves, en scandant que ce n'était rien du tout et qu'il fallait attendre patiemment l'arrivée des secours.

Rebecca avait le visage collé contre la fenêtre glaciale, une larme qui coulait le long de sa joue.

- Madame... ma maman elle travaille dans les grandes maisons là, disait-elle en sanglotant.
- Allons, allons, je suis persuadée qu'elle va bien. Viens t'asseoir avec tes camarades, je vais appeler vos parents pour qu'ils viennent vous chercher rétorqua la maîtresse, un soupçon d'inquiétude dans la voix.

Son mari, lui aussi, travaillait dans ces "grandes maisons". Alors qu'elle se dirigeait vers le téléphone, un élève l'interpella.

-Madame Dawson, mon papa aussi il travaille dans les tours. Pourquoi elles ont explosées madame ? demandait-il en pleurant.

Elle ne savait pas quoi répondre. Elle aurait bien voulue pleurer elle aussi, comme tous ces élèves terrifiés. Elle se contenta de décrocher le téléphone, et de composer des numéros pour prévenir tous les parents.

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Peter venait de recevoir un coup de téléphone de l'école de sa fille. Sa femme venait juste de lui raccrocher au nez, juste après la seconde explosion qui résonnait encore dans ses oreilles.

Peter, c'était le mari de Brooke et le père de Rebecca.

Il monta dans sa voiture et démarra aussitôt, alors qu'elle toussotait une épaisse fumée noirâtre... tout comme celle qui s'échappait des deux tours. Elles ressemblaient à deux gros cigares. Peter s'arracha à cette vision d'horreur, et il donna un coup de volant brusque pour bifurquer dans une rue.

Sur les trottoirs, beaucoup de gens qui avaient leur doigt pointé vers ces tours fumantes. Beaucoup criaient, certains pleuraient, tout ça mêlé dans un concert de sirène de pompiers. De nombreux camions défilaient sous les yeux de Peter, et même éloignés, cette alarme stridente résonnait toujours dans sa tête.

Il s'arrêta devant l'école et descendit aussitôt de sa voiture, sans prendre la peine de fermer la portière. Lorsqu'il entra dans l'établissement, beaucoup de parents étaient déjà présents, leurs enfants dans les bras, pleurant toutes les larmes de leur corps.

Il attrapa Rebecca, et la serra très fort contre lui.

- Papa, j'ai peur... où est maman ? demanda-t-elle, les joues mouillées.
- Ne t'inquiètes pas, je l'ai eu au téléphone tout à l'heure, elle va bien, répondit-il d'une voix mensongère.

Certains parents le fixait, et ils savaient que cet homme venait indéniablement de perdre sa femme. Qu'elle était dans ces tours, où ces avions se sont écrasés, et qu'elle était probablement... morte.

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Peter venait à peine d'installer Rebecca dans la voiture qu'un grondement se fit entendre. Comme un tremblement de terre qui frappait la ville. Puis une épaisse fumée, complètement opaque, qui se propageait dans les rues, recouvrant de cendres et de débris tout ce qui était sur son passage.

Tout était poussiéreux. Il n'y avait plus aucune visibilité, des gens criaient pour se retrouver, d'autres toussaient, et certains criaient d'horreur en implorant Dieu, qu'il cesse cette "apocalypse".

Peter se dépêcha d'allumer le contact, puis il fit demi-tour dans une rue encore épargnée par ce nuage de fumée. Ils devaient absolument, lui et sa fille, se réfugier à leur domicile.

Sa fille demandait pourquoi il y avait toute cette fumée, pourquoi tout était devenu gris.

- C'est parce que les grandes maisons sont cassées ma chérie, mais ce n'est pas grave, tu ne dois pas t'inquiéter.

Ca le faisait souffrir de mentir comme ça à sa fille. Mais il ne voulait pas croire à cette vérité. Il s'enfermait dans un mensonge, il en venait même parfois à se dire que tout ceci était sûrement un rêve et qu'il allait se réveiller d'un moment à l'autre.

La voiture s'arrêta devant une maison en briques rouges, puis Peter et sa fille se réfugièrent aussitôt dedans.

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- Venez avec moi monsieur, je vais vous sortir d'ici !

Un jeune homme en uniforme de pompiers était accroupi à côté d'un homme blessé, et surtout terrorisé. Il tremblait et son visage était en sang.

- Vous avez reçu des débris de verres dans le visage, il faut que je vous sorte d'ici ! cria le pompier.
- Sauvez-moi, sauvez-nous, je vous en supplie, je veux revoir ma femme et mes enfant... implorait-il, la voix secouée de quelques sanglots.

Le pompier lui affirma d'un signe de tête que tout irait bien, et que tout le monde allait sortir d'ici sain et sauf. Alors qu'il attrapa l'homme par les épaules pour tenter de le remettre debout, son portable vibra. Portable qui était exclusivement réservé pour se prévenir entre pompiers, policiers et autres.

- Jordan, dépêche-toi d'évacuer, la tour va s'effondrer, dit-il à haute voix en lisant le message.

Il regarda par la fenêtre pour apercevoir toute cette fumée qui s'élevait dans les airs, avant qu'une secousse ne fasse trembler l'immeuble.

- Monsieur, qu'est-ce que c'était ? cria l'homme blessé.
- Je ne sais pas, il faut se dépêc...

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Peter et Rebecca avait allumé la télévision, quand un deuxième tremblement secoua la ville. Toutes les chaînes étaient sur place, et Peter regardait avec terreur la deuxième tour qui venait de s'effondrer, se transformant à son tour en un nuage de poussière grisâtre qui se répandait dans la ville.

- Papa, papa, c'est le travail de maman qui vient de se casser ! cria-t-elle.

Il l'avait compris. Il voulait répondre à sa fille, lui mentir en lui affirmant que ce n'était pas grave, que tout allait bien... mais il ne pouvait plus se réduire à raconter des mensonges. Il n'y arrivait plus. Il savait que tout était fini.

Les sirènes retentissaient encore à l'extérieur, et tous ces camions rouges s'engouffrait dans ces nuages qui étaient autrefois...

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[i]Flash spécial : pour ceux qui viennent de rejoindre, les deux tours du WTC ont été, ce matin, percutés par deux avions de ligne. Le bilan s'avère être très lourd, et le FBI suppose qu'il s'agit d'une menace terroriste...

On vient aussi d'apprendre qu'un avion s'est écrasé sur le Pentagone. On vous tient au cour...[/i]

La télévision s'éteignit. Peter avait un regard vide, la télécommande à la main, immobile. Tout était si confus dans sa tête.

- Papa, est-ce qu'on va mourir ? demanda Rebecca, d'une voix propre à tous ces enfants terrifiés.
- Non ma chérie, on ne va pas mourir. Je suis là, ne t'inquiètes pas...

Il prit sa fille dans ses bras, et il pleura. Silencieusement. Les larmes coulaient sur les cheveux blonds de sa fille. La seule chose qui lui restait.

- Et maman, est-ce qu'elle va mourir ? demanda-t-elle, la voix étouffée par l'épaule de son père.

Il ne répondit pas. Il se contenta d'essuyer ses larmes, de se détacher de sa fille, puis se dirigea vers la porte. La poussière avait envahie toute la rue, recouvrant les voitures et les arbres d'une manteau terne et grisâtre. Tout ça semblait tellement irréaliste. Il tourna la tête, et posa son regard à l'endroit où se trouvaient, il y a quelques heures, encore deux tours qui culminaient si haut. Une larme vint s'écraser sur le sol.

- Je hais les mardis matins, chuchota-t-il.
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