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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 47
Nom de l'œuvre : Les légendes du Mordz Nom du chapitre : Chapitre 13 : Los Apostolès
Écrit par Requiem Chapitre publié le : 13/8/2011 à 12:07
Œuvre lue 60280 fois Dernière édition le : 13/8/2011 à 12:07
Le laboratoire du Dr Klarth se trouvait enfoui profondément sous la surface du château. Le seul moyen d’y accéder consistait en un interminable escalier en colimaçon qui s’enfonçait dans les entrailles de la terre. La chaleur avait tôt fait d’y être étouffante et on avait dû installer un système de ventilation et d’aération complexe qui avait coûté la moitié du budget annuel de recherche et développement. Son Altesse Sérénissime devait avoir une grande foi dans les travaux du scientifique fou.
Le Dr Klarth était issu d’une famille de basse extraction mais son incroyable intelligence l’avait élevé dans les plus hautes sphères lorsque Zhu, le chef des renseignements avait croisé la route de ce prodige de la science. Depuis près d’un an, c’était Klarth qui dirigeait toutes les recherches ultras confidentielles pour sa majesté. Depuis l’échec du projet Bio Arme de Gloom, le bras droit de Might était sur la pente descendante et les prétendants se bousculaient au portillon pour être le nouveau favori.
Matteo n’avait cure de tout cela. Tout ce qui lui importait c’était de faire son travail qui consistait à faire respecter la loi. S’il avait pu s’élever aussi haut et aussi rapidement c’était surtout grâce à l’insistance de Zhu pour qui il travaillait lorsque le nouveau capitaine de l’Armée était encore aux renseignements.
C’était là-bas qu’il avait appris tout ce qu’il savait. Le monde était un endroit cruel et dangereux et c’était pour cela qu’il fallait des gens dans l’ombre pour prendre les décisions que personne ne voulaient prendre. Servir et Protéger la Justice. Tel était son credo.
Le capitaine arriva enfin en bas de l’escalier avec soulagement. Dans ses mains, il transportait les trois précieuses cassettes que l’un des experts avait trouvées dans les décombres du quartier général de la Travelo Girl Society.
L’analyse n’avait rien donné. La technologie utilisée pour l’enregistrement de ces cassettes était proprement inconnue. En dernier recours, Matteo comptait sur le Dr Klarth pour décrypter ces étranges objets qui – il en était persuadé – renfermaient de précieux secrets sur les terroristes de la Lune Etoilée.
La porte du laboratoire du Dr Klarth était grande ouverte. Une lumière bleutée inondait la pièce donnant une étrange teinte aux divers croquis qui recouvraient la quasi-totalité des murs.
Plusieurs machines et autres gadgets à l’utilité parfois peu évidente s’entassaient pêle-mêle aux quatre coins de la pièce. Quatre grosses armoires débordantes de dossiers contenant des milliers de feuillets tenaient tant bien que mal au fond de la salle. Les étagères semblaient être sur le point de s’écrouler.
Il n’y avait pas de chaise dans la salle mais une immense table de travail en métal scintillant trônait en son milieu. On aurait pu y allonger un corps adulte sans que ses orteils ne dépassent, ni la pointe de ses cheveux.
Il y avait d’ailleurs bel et bien un corps sur la table sur lequel le Dr Klarth était justement penché. Il avait mis sur ses yeux ses étranges lunettes télescopiques et maniait avec prudence un scalpel dans la main droite, une scie roulante dans la gauche.
- Que me vaut l’honneur de cette visite, Capitaine Matteo ? demanda le Dr Klarth sur un ton égal et sans même lever la tête.
- Docteur Klarth, c’est toujours un plaisir.
C’était un mensonge. Matteo avait une sainte horreur de cet endroit glauque à mille lieues sous les terres. Il préférait les grandes étendues de verdure où il pouvait courir et s’entraîner, pas les espaces exigües où on pouvait à peine marcher sans risquer d’écraser ou de renverser quelque chose. Mais il se garda bien de le dire, Matteo mettait toujours un point d’honneur à être poli en toute circonstance.
- J’ai ici quelque chose qui pourrait vous intéresser, continua le capitaine de l’Armée du Soleil. Nous avons tenté de l’analyser aux renseignements mais cette chose ne semble pas disposer à nous livrer ses secrets.
Le Dr Klarth leva enfin la tête comme si l’idée de percer les mystères d’un objet étrange était la seule manière de l’intéresser. Les lunettes qu’il portait lui donnaient un air encore plus bizarre que d’habitude.
Il regarda les objets que Matteo tenait dans ses mains durant quelques secondes tout en continuant à manipuler son scalpel sur le corps flasque qui était relié à toute une batterie de câbles suspendus au plafond et qui le reliait à diverses machines qui ronronnaient dans un désagréable bruit de fond. Plusieurs parties du corps étaient manquantes. De larges plaies béantes, parfois à moitié recousues, parcourraient de part en part l’homme qui était allongé sur la table. La tête était tournée en direction du capitaine. Ses deux orbites vides l’observaient en silence.
- Il me semble que ce sont des pellicules de données vidéo, déclara le Dr Klarth en dévisageant Matteo.
Le capitaine sortit de sa contemplation morbide. Il était impressionné. En seulement quelques secondes le scientifique avait déjà trouvé la fonction des objets. Les experts des renseignements n’en étaient même pas sûrs.
- Pourtant, elle me semble d’un modèle inconnu, continua le docteur. Je pense pouvoir adapter un lecteur pour les lire mais cela m’étonnerait que cela soit si simple.
- Comment cela ? s’étonna Matteo.
Le Dr Klarth poussa un profond soupir. Matteo eut l’impression qu’il le prenait pour un demeuré.
- C’est pourtant évident. Il y a de petites incrustations sur le boîtier. Cela signifie que les cassettes sont encodées sous un algorithme dont la clé est inconnue. Pour pouvoir lire les fichiers contenus dans les bandes vidéo, il va falloir cracker le code. Je pourrais le faire mais il faudrait que j’aie en ma possession un système d’exploitation Unix sous Debian version 69.0 pour y arriver.
Matteo écoutait les fastidieuses explications du docteur quand soudain le corps qui se trouvait sur la table de travail hurla. C’était un cri horrible. Matteo n’en avait que rarement entendu de tels. Seulement quand c’était lui qui menait les séances d’interrogatoires. Mais mince ce truc était encore vivant !
- Hum ! Je crois que j’ai touché un nerf.
C’était dit sur un ton détaché. Provoquer la douleur sur un de ses semblables ne semblait pas déranger le moins du monde le docteur. C’était plutôt parce qu’il avait fait une petite erreur de manipulation qu’il était contrarié.
Matteo n’avait pas de problème à faire souffrir ses pairs mais uniquement pour défendre ce en quoi il croyait. Jamais pour son plaisir personnel et encore moins de façon gratuite. Il ne laissa cependant rien transparaître de son trouble.
- Bien. Et où puis-je vous procurer un Unix machin 69 ? demanda-t-il pour recentrer la conversation sur le sujet.
- Vous ne pouvez pas.
- Allons ! Il doit bien y avoir une de ces choses quelque part. Avec le budget qui est alloué à votre service, vous devriez être capable de disposer de tout le matériel nécessaire.
Le Dr Klarth posa son scalpel tâché de sang et sa scie circulaire sur le côté de la table de métal.
- Je vous dis que c’est impossible.
- Et pourquoi donc ?
Le scientifique se mit soudainement à se racler la gorge. On aurait dit qu’il tentait de cracher sans y parvenir. Matteo mit un moment avant de comprendre que ce bon docteur était en train de se marrer.
- C’est parce que je ne l’ai pas encore inventé.

Bouh entra chez lui après une journée éreintante. Il se prépara une tasse de thé brûlant et s’assit sur la seule chaise que comptait son minuscule salon.
Sur sa table, étaient entreposés des centaines de documents contenus dans des classeurs de différentes couleurs. Peu étaient au courant. Personne d’autre ne devait savoir.
Depuis qu’il avait reçu ce mot lui indiquant que le BPR existait il n’avait eu de cesse de chercher les preuves. D’abord il n’avait rien trouvé mais rapidement certaines langues s’étaient déliées. Ce qu’il avait toujours pris pour des bruits de couloir, des rumeurs, des ouï-dire, tout semblait être vrai.
La raison pour laquelle il avait enchaîné ses découvertes était très simple. Il avait simplement changé de perspective.
Lorsqu’il était encore le capitaine de l’Armée du Soleil à Cinq Branches, sa seule source d’information avait été son chef, Gloom. Maintenant il comprenait que la vérité d’une seule personne n’était pas la vérité de tous.
Il avait été vaniteux et naïf de croire en un seul son de cloche. Il n’était plus qu’un serviteur à la cours royale. Il n’était donc plus rien pour les grands du royaume et par conséquent nul ne prêtait plus attention à sa présence. C’était fou le nombre de conversations que l’on pouvait surprendre lorsqu’on n’avait pas de titre de noblesse ou militaire.
Bien sûr, il n’avait pas réuni toutes ces informations aussi rapidement tout seul. Maintenant qu’il voyait les rouages invisibles qu’étaient les serviteurs du château, il avait un réseau de connexion bien plus étendu que tout ce qu’il avait jamais pu imaginer. Cela, il le devait à une personne en particulier.
- Alors, du nouveau ? demanda une voix guindée après un crissement de porte.
Bouh se tourna pour faire un signe négatif de la tête à son informateur. Il soupira de découragement.
- Je n’ai plus aucun doute sur l’existence du BPR à présent mais tout ce que je peux trouver ce sont des preuves indirectes. Quelqu’un de très compétent doit faire le ménage derrière Might. Pour avancer je dois trouver le nom de celui-ci. Il est la clé du mystère. Une idée sur qui cela peut être, Arty ?
Arty était l’intendant du palais que l’on appelait plus généralement le Concierge. Petit et de faible constitution il passait inaperçu la plupart du temps. D’abord il s’était montré méfiant et dédaigneux envers Bouh avant de rapidement remarquer le manège de l’ancien capitaine. Un jour, il s’était pointé dans sa demeure et lui avait offert son aide.
Lorsque Bouh lui avait demandé si le Concierge avait écrit le papier que le guerrier avait trouvé sur sa table et qui affirmait l’existence du BPR, Arty lui avait affirmé que non. Il devait donc s’agir de quelqu’un d’autre. En revanche, il lui avait avoué que sa petite sœur avait subitement disparu quelques années plus tôt sans laisser de trace. Les chances que la jeune fille ait été enrôlée de force dans le BPR étaient très fortes.
Quand Bouh qui croyait avoir été le plus discret possible lui avait demandé comment il avait appris à propos de ses recherches, le Concierge s’était contenté de sourire. Dans le palais de Might, les murs avaient des oreilles. Ces oreilles étaient les serviteurs du palais et le Concierge en était le prince.
Arty lissa d’une main sa fine moustache, en pleine réflexion.
- Non, je ne vois personne en particulier. La liste n’est pas très longue, c’est sûrement l’un des proches de Might mais impossible de déterminer lequel. Quel qu’il soit, il agit toujours en dehors du palais.
- Il s’agit peut-être de Zhu. Après tout c’est aussi le chef des renseignements.
Une moue désapprobatrice se peignit sur le visage soigné d’Arty. Avec sa coupe au bol dont les mèches lui tombaient juste au-dessus des yeux il avait tout du stéréotype du majordome coincé.
- Ça me parait un peu trop évident. L’explication la plus simple est souvent la meilleure mais… (Il hésita une seconde.) Il y a juste quelque chose qui ne colle pas avec lui.
Ce fut au tour de Bouh de faire la grimace. Zhu collait pourtant parfaitement au profil. Il avait un réseau d’information encore plus étendu que celui du Concierge et était souvent absent du palais, ce qui lui permettait de perpétrer ses magouilles à l’abri des regards.
Pourtant il était enclin à croire Arty s’il jugeait que Zhu n’était pas leur principal suspect. L’ancien soldat finit par tirer une plume et une feuille de papier. Il y coucha une liste de noms de grands seigneurs qui orbitaient autour de Might. Une liste de six noms.
- Il n’y a pas celui de Gloom, fit remarquer Arty en se penchant par-dessus l’épaule de Bouh.
- Impossible, objecta-t-il. Si le seigneur Gloom avait été mêlé à tout ça j’aurais quand même eu vent de cette affaire.
- C’est toi qui vois. Je ne voulais écarter aucun suspect vu que même Zhu apparaît dans ta liste. (Arty jeta un œil à la pendule.) Bon, je dois y aller. Si je reste ici trop longtemps quelqu’un va finir par s’apercevoir de quelque chose. Il n’y a pas que les serviteurs qui ont des oreilles en ces lieux.
Arty se retira donc après un dernier signe de tête, laissant Bouh les yeux rivés sur sa liste, réfléchissant à quel nom il pourrait ajouter.
A peine le Concierge eut-il refermé la porte que le doute s’empara du guerrier. Gloom. Non, cela ne pouvait pas être vrai…
Il relut la liste pour la énième fois, la main tenant la plume juste au-dessus de la feuille. Puis, cédant enfin, il écrivit en lettre capitale un septième nom. C’était les sept apôtres de son Altesse Sérénissime :
Le sorcier PATOUZARRINI. Le conseiller ZHU. Mestre DIGIPOK. Le Dr KLARTH. Dame LILIPOP. Le Dark BIRD.
Le Général GLOOM.
- Maître, pardonnez-moi.

La nuit était tombée depuis de longues heures sur le Mordz et le palais de son Altesse Sérénissime. Pourtant, adossée à l’un des piliers des jardins royaux, une petite ombre fumait tranquillement. Elle semblait attendre quelque chose ou plutôt quelqu’un.
Les minutes passèrent et l’ombre termina sa cigarette avant d’en rallumer une autre immédiatement.
Enfin, émergeant d’entre deux piliers, mais restant un peu en retrait, la silhouette encapuchonnée d’un homme se découpa dans l’obscurité.
- J’espère que tu as été discret et que tu as fait du bon travail, mon cher Arty.
Arty prit une dernière bouffée de cigarette avant de l’éjecter d’une pichenette. Il passa ensuite sa main dans ses cheveux, les rejetant en arrière et révélant un tatouage sur son front. Celui d’un trident à cinq branches, signe des services de renseignements.
- Sí, maestro. Il a tout gobé sur l’histoire de ma hermana disparue. Cependant, il a encore des doutes sur l’implication de son mentor en el BPR.
Son accent et sa voix n’avaient plus rien à voir avec ceux qu’il avait utilisé quelques heures plus tôt avec Bouh. D’ailleurs même son attitude avait radicalement changé. Décontracté, le dos légèrement voûté, Arty le Concierge s’était effacé pour laisser place à un tout nouveau personnage. Tout comme le maestro, il avait grandi dans les ombres. C’était un homme de la nuit. Un homme aux multiples visages.
- Très bien. Occupe-toi plutôt de trouver celui ou celle qui lui a envoyé le mot sur le BPR en premier lieu. Je n’aime pas l’idée qu’une tierce personne puisse se servir de lui. Et surtout ne le presse pas trop au sujet de Gloom. Tôt ou tard, il réalisera ce que son maître a fait. Mais il doit absolument penser avoir tiré cette conclusion de lui-même. Le service des renseignements ne doit être mêlé à cette histoire sous aucun prétexte.
Arty hocha la tête. L’opinion publique devait connaître la vérité. Gloom serait alors destitué et le peuple ne tarderait pas à se soulever massivement contre son souverain. Même cet imbécile de Winner allait les aider dans leur plan. Alors le maestro pourrait enfin conquérir la place qui lui revenait de droit : celle de roi du Mordz.
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