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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 48
Nom de l'œuvre : Les légendes du Mordz Nom du chapitre : Chapitre 14 : Césarium strikes back
Écrit par Requiem Chapitre publié le : 13/8/2011 à 12:09
Œuvre lue 60267 fois Dernière édition le : 13/8/2011 à 12:09
Elvish regardait, impuissant, l’horrible spectacle qui s’offrait à ses yeux. Le quartier général des Bikers flambaient comme les feux de l’enfer. La fumée était si épaisse et s’élevait si haut qu’elle en obscurcissait le ciel.
- C’est pas possible, murmura-t-il.
Un pas devant lui, le Winner semblait s’être transformé en statue. Il n’avait plus dit un mot depuis qu’ils avaient quitté leur cachette en catimini. Dire qu’Elvish avait espéré que la situation se calmerait enfin. Il était bien loin du compte.
Il était également inquiet pour ses compagnons Biker. Son boss, Iznok, saurait s’en tirer, il en était certain mais les autres n’avaient pas tous son talent pour la survie. Iznok était l’un des rares mordziens à avoir participé à la Guerre Scellée, guerre qui avait déchiré tout le continent il y avait onze ans de cela, et à en être revenu vivant.
- Qu’est-ce qu’on fait ? murmura le jeune Hell à son côté.
Le mordzien était toujours un peu pâle mais il semblait tenir le coup malgré tout. La mort de son frère, puis le saccage de leur foyer, il y avait de quoi être choqué.
Elvish secoua la tête, désespéré.
- On dirait que Might nous a déjà passé la corde au cou. Il ne rigole pas cette fois. Je ne vois pas ce qu’on peut faire d’autre que se cacher. Il marqua une pause. Tout ça a commencé à cause de l’enlèvement de cette foutue princesse Illyria.
Le Winner lui jeta un regard noir.
- J’obéissais aux ordres de ta soi-disant grand-mère, je te rappelle.
Elvish cligna plusieurs fois paupières sous la remarque acerbe du Winner. Il n’avait pas voulu rejeté la faute sur son ami, il énonçait juste un fait. Il se mordilla la lèvre inférieure en signe de regret.
Mais le Winner semblait enfin sorti de son silence et était bien décidé à balancer tout ce qu’il avait sur le cœur :
- D’ailleurs c’est quoi ces histoires à dormir debout comme quoi elle viendrait du futur ?
Cette fois Elvish ouvrit des yeux grands comme des soucoupes. QUOI ? Le Winner déraillait complètement. Sa grand-mère ne pouvait pas…
Mais elle n’avait jamais été sa grand-mère. Il le savait depuis le début. Cependant, il avait ressenti ce lien qui les unissait. Et sans savoir pourquoi, il l’avait acceptée comme telle.
Pourtant il ne lui avait jamais traversé l’esprit qu’elle puisse venir du futur. Du futur de qui d’ailleurs ?
Le Winner se rendit compte qu’il venait de dire quelque chose qu’il ne fallait peut-être pas. Son ton agressif laissa place à un air contrit.
- Je suis désolé… Ce n’est peut-être pas le meilleur moment pour en parler mais… Juste avant de… mourir, elle m’a révélée certaines informations que j’ai du mal à intégrer.
- Oh là là ! s’exclama Watsounette. Big Mama était une visiteuse du futur ! Comme c’est excitant. Mais elle ressemblait beaucoup à Elvish surtout quand il porte une jolie robe. Alors si elle vient du futur est-ce qu’en fait elle était…
- Ne finit pas cette phrase ! aboya Elvish en devenant rouge comme une tomate. C’est pas possible. Pas possible.
Il lança un regard suppliant au Winner, espérant de tout cœur que celui-ci allait dissiper cette horrible pensée qui lui venait à l’esprit.
- Ne me dit pas qu’elle et moi on était la même…
Le Winner fit un geste négatif de la tête. Elvish se sentit libéré d’un énorme poids qui lui écrasait la cage thoracique. Il respira à plein poumon.
Malheureusement pour lui, Watsounette était bien décidée à élucider le mystère.
- Mais cette ressemblance, elle ne peut pas être fortuite. Je n’en croirais pas un mot. Pas un mot ! Alors si ce n’est toi, c’est donc quelqu’un de ta famille. Tu as un frère qui aime se vêtir en femme ? (Tu me le présenteras.) Ou une sœur ?
- Il n’y a plus personne de vivant dans ma famille. Big Mama était la seule qu’il me restait.
Cette déclaration fut suivie d’un long silence. La véritable identité de Big Mama ne semblait pas vouloir se faire jour.
Soudain les yeux trop maquillés de Watsounette s’illuminèrent.
- Je sais ! s’exclama-t-elle en sautillant sur place. Elvish n’a pas de famille dans le présent mais si Big Mama vient vraiment du futur, c’est qu’elle doit être…
- … ma fille ! termina Elvish dans un murmure.
Watsounette embrailla immédiatement sur un long débat sur qui était la potentielle mère de Big Mama mais Elvish ne l’écoutait plus. Son esprit était perdu dans le vide. Il se sentait flotter, son âme venant d’être arrachée à son corps. Il était comme un étranger en lui-même.
Il n’en était pas sûr mais le fait que Big Mama soit sa fille sonnait tellement juste à son oreille. Ce lien qui les unissait. C’était comme mettre un nom sur une multitude d’impressions contradictoires et indéfinissables jusqu’alors et qui, comme par magie, s’imbriquaient soudain parfaitement l’une dans l’autre comme les pièces d’un puzzle.
Au loin, très loin, Watsounette continuait ses jacassements :
- Peut-être que c’est Pika la mère !
- Non mais ça ne va pas la tête ! répliquait l’intéressée.
- Mais vous seriez tellement chouuuuu ensemble… Bien plus qu’avec ce Ganon.
Le mordzien venait enfin d’apprendre la vérité mais un goût amer lui restait dans la bouche. Sa fille. Sa fille qui n’était pas née venait de mourir quelques heures auparavant. Sa fille qui l’avait élevé alors que cela aurait-été à lui de la protéger et de la chérir. Mais il était trop tard. Il avait échoué.
Une larme roula le long de sa joue, traçant un sillon glacé de douleur.
- Elle est morte et c’était ma fille…
Dire ces mots à haute voix c’était mettre un accent de réalité dans cet embrouillamini qu’était devenue sa vie depuis quelques temps.
Watsounette se tut brusquement et dévisagea le Biker. Ses yeux étaient humides. Soit la travestie ne voulait pas pleurer devant les autres soit c’était pour ne pas faire couler son maquillage. Ou bien les deux.
- Ta fille ? J’ai toujours su qu’un truc clochait chez cette bonne femme, fit alors une voix provenant d’au-dessus de leur tête.
Immédiatement Rika, Hell, Elvish et le Winner se mirent en position de combat, levant les yeux vers le ciel.
Bon sang, ce bordel n’aurait donc jamais de fin ?
- Qui est là ? questionna Hell. Montrez-vous !
- Eh ! Les gars, vous ne pensez quand même pas être capable de m’zigouiller quand même !
Sortant de l’ombre d’un balcon, le profil d’un homme se dessina lentement. Une silhouette mince et décharnée qu’Elvish ne connaissait que trop bien.
- Iznok ! Tu es vivant ! s’exclama Hell en souriant pour la première fois depuis longtemps.
Le chef des Bikers plaqua un sourire dentifrice sur son visage émacié.
- Pour me barrer quand ça se gâte, y a pas plus rapide que moi. J’aurais pas survécu bien longtemps sinon.
Tout en disant cela, Iznok enjamba la balustrade du balcon et sauta si agilement à terre qu’il en aurait fait rougir de honte un chat.
Le boss d’Elvish dévisagea un à un les membres du groupe de ses yeux sombres. Quand ses yeux se posèrent sur Rika un léger rictus crispa ses lèvres.
- Ça fait du bien de te revoir parmi nous…
La servante parut surprise de cette remarque. Elle ne s’était d’ailleurs toujours pas départie de sa position de combat. Iznok soupira.
- Enfin, je suppose que si tu te trouves ici avec l’autre pouffe de Watsounette, c’est parce que le petit nid douillet de la TGS a subi le même sort que notre garçonnière. Et d’après ce que j’ai compris, Big Mama est morte ?
Il se tourna alors vers Elvish. Celui-ci ne put que baisser le regard, observant ses pieds comme s’il les voyait pour la première fois et hocha lentement la tête.
- C’est pas plus mal parce qu’elle foutait un sacré boxon dans notre continuum espace-temps celle-là !
- Tu étais au courant ? s’étonna le Winner.
- Bah ouais. Elle et moi on se connaît depuis bien un petit paquet d’années. Elle était venue pour réparer les conneries que son père avait faites lorsqu’il avait lui-même remonté le temps mais je crois bien que c’est pire encore que ce que ça aurait dû être. Je sais pas pourquoi mais y a quelque chose qui a mal tourné à un moment donné. Quoique maintenant que je sais que le père c’est Elvish, ça m’étonne pas. Je me demande si j’ai choisi le bon camp finalement.
Elvish ne comprenait plus. Il n’avait jamais remonté le temps. Quelle bêtise avait-il bien pu commettre ? Mille questions lui brûlaient les lèvres et il ne savait pas par où commencer.
- Bon, toute façon on verra ça plus tard. Y a pas mal de monde à nos fesses et faut qu’on se casse d’ici au plus vite avant qu’ils ne nous rattrapent.
- Pour aller où ? demanda le Winner. On est grillé où qu’on aille dans la Capitale. Où même dans n’importe quelle région du Mordz.
Un nouveau sourire démoniaque étira les lèvres du leader des Bikers.
- Je connais un endroit où on sera bien tranquille pendant un petit bout de temps. Du moins, jusqu’à ce qu’on fasse de toi, Iznok désigna le Winner, un véritable dandy de l’épée.

Zenight se réveilla en sursaut. L’alarme s’était déclenchée alors qu’il venait enfin de s’endormir après une longue journée dans la toundra désolée qui constituait les Pics du Nord.
Aussitôt il sauta sur ses pieds et enfila les vêtements qu’il avait négligemment jetés sur une chaise. Par-dessus le son strident de l’alarme il entendait les bruits de pas des rebelles de la Lune Etoilée qui couraient rejoindre leur poste.
Il entrouvrit la porte et passa la tête dans l’encoignure. Il avait un mauvais pressentiment. Sticky n’avait pas programmé de séance d’entraînement aujourd’hui.
Soudain la tonalité de l’alarme fut réduite de moitié et une voix emplit les couloirs de la base rebelle :
« Ici, votre commandant, Sticky. Notre base est attaquée par les forces de l’Armée du Soleil. Je répète, notre base est attaquée. Tous à vos positions de combat. Ceci n’est pas un exercice. »
L’Armée du Soleil ? Comment les avait-elle trouvés ? La base de la Lune Etoilée se trouvait cachée dans l’un des coins les plus reculés du Mordz, dans les montagnes frontalières de la République Trashalienne.
Ces questions devraient trouver des réponses plus tard. Pour le moment, il devait se rendre au centre de commandement. L’avenir du Mordz était en jeu.
Il attrapa son arme de prédilection : un marteau clouté en titane et courut au centre de commandement où se trouvait déjà Sticky.
- Où est Greed ? demanda le cornu à son ami tatoué.
- Lui et le Dark Sun ont été envoyés en mission de reconnaissance hier. Pas de nouvelle depuis.
- Tu crois qu’il est tombé dans une embuscade ?
Sticky qui avait les yeux plongés sur la carte des Pics du Nord les releva brusquement.
- Qu’est-ce que j’en sais moi ? C’est pas le moment de poser des questions stupides nom de diou ! Il y a des soldats du Soleil sur toute la façade sud-est qui nous coupent toutes voies d’accès terrestre.
- Heureusement nous avons l’avantage du terrain. Nous pouvons tenir la position jusqu’au retour du Dark Sun. Au pire on pourra emprunter les tunnels de la façade nord pour nous échapper.
Mais Sticky secouait déjà frénétiquement la tête, l’air de plus en plus énervé.
- Oui mais il y a eu de fortes chutes de neige qui ont recouvert les sommets.
- Je sais, j’étais dehors ce matin. Et qu’est-ce que ça change ?
- Ça change que…
Le mordzien fut interrompu par une énorme explosion qui ébranla la base. De la poussière tomba du plafond craquelé et plusieurs consoles de contrôle où s’activait les membres du commandement crépitèrent.
Sticky jura dans sa barbe et se tourna vers un écran de contrôle qui n’avait pas encore sauté.
- Bien ce que je pensais. Ils ont tiré sur les sommets. La neige accumulée s’est transformée en une multitude d’avalanches qui ont déferlé sur toutes les façades de la base. Ils ont bloqué toutes nos issues.
Un long frisson parcourut le dos de Zenight. Le combat était inévitable et semblait perdu d’avance. Cependant le guerrier connaissait ses priorités. Il avait été entraîné pour ça. Il accomplirait son devoir quel qu’en soit le prix.
- Je vais la chercher, dit-il à l’intention de son ami. Je prendrai le Vent Frais et essaierai de passer le barrage aérien.
Sticky hocha lentement la tête.
- Je savais que cette histoire allait nous attirer des ennuis. Mais maintenant c’est la meilleure chance que nous ayons pour négocier avec Might. Il ne doit la récupérer sous aucun prétexte.
Zenight hésita un instant, sur le seuil de la porte.
- Tu… Tu ne viens pas avec moi ?
Le visage tatoué de Sticky était paisible lorsqu’il affirma :
- Un capitaine doit rester sur le pont de son navire. Je vais tenter de sauver autant de monde que je peux. De plus le Vent Frais est un monoplace. Tu seras assez serré avec elle sur les genoux.
Les deux hommes restèrent encore immobile une dizaine de secondes, les yeux dans les yeux. Aucune parole n’avait besoin d’être prononcée. Ils avaient tous les deux un travail et ils le mèneraient tous les deux jusqu’à la fin, et même après.
Zenight sortit sans se retourner pour se rendre dans le quartier ouest de la base. A peine avait-il passé les portes de métal qu’une autre explosion ébranla les murs, faisant pleuvoir une boue glacée sur sa tête. Derrière lui, il entendit Sticky jurer à nouveau.
Il se mit à courir le long de couloirs qui lui paraissaient soudainement interminables. Si le quartier général était condamné, il devait tout faire pour empêcher une certaine personne de tomber entre les mains de l’Armée du Soleil et de Might, leur maître. Il l’avait promis avec Big Mama dans la dernière communication qu’ils avaient reçue d’elle. Cela faisait un moment qu’elle ne les avait pas contactés. Il espérait qu’elle allait bien.
Zenight arriva enfin devant une porte fermée sur le côté de laquelle se trouvait un pavé numérique. Il frappa frénétiquement le code à six chiffres et la porte commença à coulisser en grinçant quand une troisième explosion plus violente que les précédentes fit vibrer le sol.
Les lumières qui illuminaient le couloir s’éteignirent subitement plongeant la base dans le noir. Le générateur d’énergie devait avoir été touché ! Les veilleuses des batteries de secours ne tardèrent pas à se mettre en marche mais on y voyait toujours pas plus loin que son nez.
Zenight tenta de passer dans la pièce d’à côté mais il s’aperçut, à son grand dam, que les deux battants de la porte étaient coincés à dix centimètres de distance l’un de l’autre. Impossible de traverser. La batterie de secours n’avait pas assez de jus pour alimenter la porte automatique.
Il coinça donc une épaule dans l’interstice et commença à pousser de toutes ses forces. Le métal froid s’enfonça profondément dans sa chair. Il y eut un grincement puis un long couinement plaintif. Poussant un cri de douleur et de rage Zenight, banda ses muscles dans un dernier effort surhumain.
La porte céda. Les deux battants heurtèrent violemment les coins du mur. L’écho se répercuta longtemps dans le couloir sombre de la base.
A bout de souffle, le guerrier ramassa son marteau et entra enfin dans la pièce.
C’était une pièce circulaire où l’on avait installé un lit, une table et trois chaises. Quelques jouets traînaient par terre et une ou deux affiches ornaient les murs. Une pile de livres d’aventures était répandue sur le sol dans un joyeux fatras. On aurait dit une chambre d’enfant.
C’était d’ailleurs le cas.
Zenight plissa les yeux et aperçut une forme un peu plus sombre qui se détachait légèrement, accroupie derrière le lit. Elle semblait terrorisée.
- Allons princesse, je ne me suis pas retrouvé avec le cul plein de bris de verre pour que votre oncle vous reprenne aussi vite. Prête pour une petite balade ?
Il tapa une nouvelle série de chiffre sur la console se situant de l’autre côté de la porte. Par chance, celle-ci fonctionnait encore. Le sol et le plafond se fendirent simultanément en deux et une giclée de neige tomba du haut tandis qu’une plateforme sur lequel reposait un petit engin à hélice s’élevait d’en bas.
Zenight attrapa la jeune fille en larmes et la coinça sous son bras avant de se diriger vers l’appareil volant. En l’absence du Dark Sun, le Vent Frais était leur dernière chance de salut. Ils s’enfuiraient par la voie des airs vers le ciel.
Un ciel noir zébré d’éclairs.
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