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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 50 | |
|---|---|
| Nom de l'œuvre : POKEMON: L'étoile d'Arképhyr | Nom du chapitre : D'entre les morts |
| Écrit par Pokémanu | Chapitre publié le : 6/11/2011 à 23:37 |
| Œuvre lue 227182 fois | Dernière édition le : 6/11/2011 à 23:37 |
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| Au matin de cette même journée, Manu traînait dans sa chambre dans un pyjama trop grand pour lui. Désormais, il se trouvait dans la ruelle la plus isolée de Jasélia en compagnie de ses trois meilleurs amis. Il y avait tout d'abord Sophie, une jeune dresseuse de Pokémon qu'il avait rencontré alors qu'elle commençait son voyage initiatique et qui nourrissait des sentiments à son égard. Puis Mike, son frère, le talentueux dresseur de dragons dont il n'avait eu aucune nouvelle depuis trois ans avant de finalement le retrouver. Et enfin Sandra, une ancienne recrue de la Team Fusion qui avait eu le courage de quitter l'organisation et qui avait rejoint le groupe déjà très soudé. Après avoir traversé ensemble les épreuves les plus difficiles que la vie avait à offrir, le temps était venu de s'attaquer à des épreuves impossibles. En partant à la recherche d'un Pokémon déjà mort, dans l'espoir de retrouver la trace de la cheftaine d'une organisation officiellement dissoute, Manu était bien conscient qu'il poursuivait des chimères. Mais en y réfléchissant bien, il n'avait rien de mieux à faire. - Vous êtes vraiment sûres de vouloir y aller ? demanda Mike pour la troisième fois à l'adresse des deux jeunes femmes. Tu sais que le championnat de la ligue commence dans trois semaines, Sophie. - T'es vraiment lourd, tu le sais ça ? J'aurai forcément l'occasion de m'entraîner en allant avec vous. - Et en ce qui me concerne, ajouta Sandra, mon fils est très content de s'instruire chez son grand-père. Tu ne te débarrasseras pas de nous. Le dresseur de dragons soupira et lança un regard à Manu qui lui répondit par un haussement d'épaules. Il se résigna finalement et prit une Pokéball dans chaque main. - On ne va prendre que deux Pokémon, déclara-t-il finalement. Il ne faut pas attirer l'attention sur nous. Avec Manu, on volera sur Dracaufeu. Quant à vous, je pense... - Je pense que je n'ai pas besoin de ton aide pour voler, intervint Sophie en sortant sa propre Pokéball. Et c'est moi qui volerai avec Manu. Elle se tourna alors vers Sandra et ajouta sur un ton d'excuse : - Comme tu aimes les Pokémon Feu, j'ai pensé que tu préférerais aller avec lui... - Il n'y a aucun souci ! lança la jeune femme avec un léger clin d’œil. - Alors c'est réglé, conclut Sophie avec le sourire. Drattak, entre en scène ! Quelque minutes plus tard, un imposant Dracaufeu traversait le ciel de la région, suivi de près par un Drattak visiblement ravi de pouvoir en faire autant. - Alors, cria Sophie pour se faire entendre, vers où se dirige-t-on ? - Vers Noctélia ! lui répondit la voix lointaine de Mike. C'est là -bas que j'ai trouvé Grahyena. Je l'ai enterré dans le cimetière, à proximité de l'arène. La jeune fille tourna la tête et esquissa un sourire compatissant à l'adresse de Manu. Elle se sentait un peu gênée de l'avoir laissé derrière elle, d'autant plus qu'elle n'aimait pas les airs autant que son Pokémon. Mais son ami avait insisté pour qu'elle soit devant, car c'était selon lui le meilleur moyen de se rapprocher de Drattak. En revanche, elle était reconnaissante du fait qu'il ait l'habitude de voler. Elle repensa avec amusement à sa traversée de la mer entre Blastindor et Cryslanthos, sur le dos du Dracolosse de Mike. Le pauvre garçon devait encore avoir les traces de ses ongles sur ses épaules. Avec Manu derrière elle, cependant, elle sentait à peine la pression de ses mains sur sa taille. - Je suis désolée, finit-elle par dire, suffisamment bas pour ne pas être entendue de Sandra et Mike. - A quel propos ? demanda Manu en fronçant légèrement les sourcils. - A propos de tout, je crois. Je suis désolée pour la perte de ton Pokémon, pour tout ce qui t'est arrivé à cause de ma mère, et puis... Je suis désolée de t'avoir ignoré depuis mon retour à Bornélia. Je ne sais même pas pourquoi je l'ai fait. Le jeune homme tressaillit. Il savait que derrière l'énergie de Sophie se cachait une sensibilité prononcée, et il ne voulait pas se retrouver au cœur d'une conversation gênante. L'insouciance de leur baiser échangé entre Altar et Noctélia semblait être un vague souvenir sorti d'une autre époque, mais il était convaincu que Sophie y attachait toujours beaucoup d'importance. - Tu n'as pas à te sentir désolée, répondit-il. Ce que tu as vécu n'est guère plus enviable que ma situation. Je ne fais que payer le prix de mes erreurs. Le visage de Sophie s'assombrit. C'était la première fois que Manu daignait parler de la libération de ses Pokémon. Et visiblement, il regrettait ce choix, ce qui était compréhensible. Ses autres Pokémon étaient peut-être aussi en danger. La moitié du trajet se déroula dans le silence le plus total, et le froid dû à la vitesse des deux Pokémon commençait à se faire sentir. Sentant Sophie frissonner devant lui, Manu s'obligea à resserrer son étreinte pour la réchauffer. En fin de compte, la jeune fille frissonna davantage. Sandra, quant à elle, enlaçait Mike avec une force telle qu'il n'avait que peu de chances de s'en sortir indemne. - Dis, Manu... - Oui ? - Tout à l'heure, ton silence n'avait rien à voir avec ta détresse, n'est-ce-pas ? Le dresseur ne répondit pas, surpris que son amie lui pose une telle question. Mais le plus surprenant était la justesse de son raisonnement. Jusqu'à quel point pouvait-elle le comprendre ? - Je ne veux pas enfoncer le clou, poursuivit-elle avec hésitation. J'ai repensé à Mike qui a perdu Ptéra il n'y a pas si longtemps. Il ne disait plus un mot, lui non plus, et tu l'avais bousculé pour le ramener à la réalité. Tu lui avais dit d'assumer son erreur. Alors ce serait bizarre que tu ne tiennes pas compte de tes propres conseils. - Que veux-tu dire ? demanda finalement Manu. - Je pense que tu n'avais pas la tête ailleurs. En fait, tu m'as paru plus concentré que dépité. Et tu as forcément quelque chose en tête... Bien que je ne t'oblige pas à me dire ce que c'est. Sur ces derniers mots, Manu ne put s'empêcher de rire, sachant pertinemment que Sophie mourait d'envie de savoir ce qu'il avait en tête. Et parce qu'elle l'avait si bien cerné, il accepta de partager avec elle ses pensées. - Disons que je ne suis pas convaincu de la mort de Grahyena. Mais s'il a vraiment été tué, ce n'est certainement pas sur ordre de ta mère. Sophie réfléchit un instant, intriguée par l'assurance de son ami. - Tu veux dire qu'elle n'aurait rien à voir là -dedans ? - Je dirais plus tôt qu'elle n'a pas envoyé le bout de papier que tu as lu. La précédente lettre de Marianne était pliée avec soin alors que là , on a eu droit à un vulgaire bout de papier froissé. L'écriture était convaincante, mais légèrement inclinée. Celle de ta mère est linéaire, bien droite. - Admettons... Mais qui a écrit ce mot dans ce cas ? Et si Grahyena n'est pas mort, qu'est-ce que Mike a enterré ? - J'en sais rien Sophie, j'en sais rien. - Noctélia en vue ! cria alors Mike en indiquant des lumières au loin. Veuillez attacher vos ceintures, on va atterrir ! - Si tu attachais ta langue à la place, tu rendrais service à tout le monde, le taquina Sandra. Lorsqu'ils mirent enfin pied à terre, les deux jeunes femmes en profitèrent pour s'étirer longuement, leurs membres engourdis par la durée du vol. Mike rappela en hâte son Dracaufeu et demanda à Sophie de l'imiter. Ils marchèrent ensuite pendant vingt bonnes minutes avant d'arriver à l'entrée de la capitale de la région. Comme à son habitude, Noctélia dégageait une atmosphère d'intense activité nocturne sous un déluge de lumière colorées. - On n'aurait pas pu se poser plus près, non ? se plaignit Sophie. Je ne sens presque plus mes jambes. - Presque, c'est quand même suffisant, railla Mike en ajustant le col de sa veste. - Autant préserver un minimum de discrétion, expliqua Sandra. Si on doit chercher un mort, autant ne pas s'encombrer les vivants, je suppose. - Ce n'est pas très poétique, remarqua Manu, mais elle a raison. Allons au cimetière, nous serons vite fixés. La perspective de déterrer le corps d'un Pokémon ne les enchantait pas vraiment, mais ils se mirent tout de même en marche vers la tombe improvisée de Grahyena. Le cimetière était situé à proximité de l'arène. Sophie se remémorait parfaitement son combat contre Solenne, durant lequel elle avait dû affronter le Grahyena de Manu qui s'était montré particulièrement coriace. Mais Solenne avait succombé à son tour et l'arène, à l'inverse des autres bâtiments de la ville, était plongée dans l'obscurité la plus totale. - Je ne veux pas faire ma chieuse, murmura Sophie, mais... - Ça fout clairement les jetons, conclut Sandra. On est bien d'accord. - Et vous n'avez pas encore vu les Pokémon du coin, commenta Mike. Ils sont très sournois et peuvent surgir en un instant ! - Abruti, dirent en chœur les deux jeunes femmes. - Si c'est ça votre discrétion, je n'ose même pas imaginer ce que c'est quand vous faites volontairement du bruit, ajouta Manu dans un long soupir. Baissez-vous ! Les quatre amis s’accroupirent d'un même geste tandis qu'un énorme oiseau les survola dans un rugissement rauque. - Mais qu'est-ce que c'était, ça ? demanda Sandra, la respiration saccadée. - On aurait dit un Cornèbre en plus... obèse, expliqua Mike en faisant de grands gestes avec les mains pour illustrer ses dires. - C'est chose courante ici, dit Sophie en se tournant vers Manu. Tu m'avais dit que les Pokémon Ténèbres étaient plutôt actifs la nuit, tu te souviens ? On avait du dormir pendant la journée, pour ne pas être dérangés. - Pour ne pas être dérangés pendant que vous faisiez quoi ? s'enquit le dresseur de dragons avec un léger sourire en coin. - Abruti, répondirent simplement les trois autres. Au bout d'un moment, une brume épaisse enveloppa les quatre amis et ils furent contraints de ralentir le pas. Le passage entre les tombes était si étroit qu'ils se mirent en file indienne pour pouvoir avancer convenablement. Mike, qui était le seul à connaître le chemin – et encore, les deux filles commençaient à en douter – ouvrait la marche. Sandra dissimulait son inquiétude en le suivant de très près tandis que Sophie et Manu restaient sensiblement en retrait. - On dirait que l'atmosphère a changé, chuchota Sophie. Je ne suis pas rassurée, je vais demander à Elecsprint de nous éclairer le chemin. La jeune fille s'apprêtait à lancer sa Pokéball quand Manu posa sa main sur la sienne pour l'en dissuader. Sans entrer dans un débat futile, comme elle l'aurait fait avec Mike, elle acquiesça en silence et poursuivit son chemin. - C'est ici, dit finalement le dresseur de dragons en s'arrêtant face à une pierre grossièrement sculptée. Je sais que ce n'est pas un chef d’œuvre, mais j'ai pensé qu'il méritait de reposer en paix. - Et tu as bien fait, frérot. Peux-tu déterrer le corps ? Je ne me sens pas capable de le faire moi-même. - Oui, bien sûr. Ne reste pas là , va prendre une bonne bouffée d'air un peu plus loin. - Ouais, c'est ce que je vais faire, merci. Lentement, l'air dépité, Manu rejoignit Sophie qui était restée à l'écart puis se laissa tomber dans ses bras en étouffant un sanglot. La jeune fille resta stupéfaite. - Manu, mais... - Chut, lui souffla-t-il à l'oreille dans un murmure à peine audible. Quand je te le dirai, tu sortiras Elecsprint de sa Pokéball et tu rejoindras Mike avec Sandra. L'attaque Mur Lumière devrait suffire. D'ici là , fais comme si de rien n'était. Endosser ce nouveau rôle fut très naturel pour Sophie. A son tour, elle enroula ses bras autour de Manu et tapota son dos amicalement. - Ça va aller, je suis là ... dit-elle suffisamment fort pour attirer l'attention de Sandra, qui regardait la scène d'un air perplexe. Je sais que c'est dur, sois fort. - Tu en fais peut-être un peu trop, là ... - Le voilà , je l'ai trouvé, annonça Mike d'une voix cassée. Le dresseur de dragons secoua ses mains recouvertes de terre puis souleva le corps inerte de Grahyena. Il se retourna lentement puis le déposa au sol. - Manu, tu n'es pas obligé de regarder si tu n'en as pas envie. Le jeune homme, toujours lové dans les bras de Sophie, esquissa un léger sourire en approchant ses lèvres de l'oreille gauche de la jeune fille. - Maintenant. L'adrénaline envahit les deux amis simultanément. D'un bond, Manu s'éloigna de son amie, décrocha sa Pokéball de sa chaîne puis la lança très haut dans les airs. - Pikachu, que tes éclairs se dispersent : utilise ton Fatal-foudre à pleine puissance ! En un instant, tout le cimetière fut recouvert d'une intense lumière. Sophie en profita pour attraper le bras de Sandra et bondit sur Mike. La seconde d'après, tous les trois étaient protégés par un Mur Lumière étincelant, et le dresseur de dragons étouffa une exclamation. - Le corps de Grahyena, il a disparu ! Pikachu atterrit avec souplesse dans les bras de Manu et ce dernier se retourna vers son frère, le visage tendu par la concentration. - Non Mike, il n'y a jamais eu de corps, nous avons été abusés. Depuis le début, c'était un piège. Quelqu'un a voulu nous attirer ici. - Décidément, on ne peut vraiment rien te cacher, lança une voix amusée. Une jeune femme sortit de l'ombre. Des cheveux longs et bruns, des yeux bleus foncés, un physique à son avantage... Solenne se tenait debout, face à Manu. Un Corboss encore fumant était logé sur son épaule. - Impossible... |
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