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Lecture du chapitre 12 | |
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Nom de l'œuvre : Je vous rejoindrai quand il gèlera en Enfer! | Nom du chapitre : Chapitre 12 : Potterveille |
Écrit par Orube | Chapitre publié le : 15/11/2011 à 09:30 |
Œuvre lue 28714 fois | Dernière édition le : 15/11/2011 à 09:30 |
< Chapitre 12 : Potterveille Le dortoir de Gryffondor était calme, comme tous les soirs depuis la dernière rentrée de Septembre. Mais pour une fois, ce n’était pas seulement l’absence de trois de ses habitants qui rendait cet endroit si morne : les deux qui restaient l’avaient également déserté. « Seamus, j’entends du bruit. -J’ai presque terminé ! -Dépêche-toi. Mieux vaut qu’ils soient vite faits et nombreux que magnifiques mais que personne n’ait le temps de les voir, raisonna Neville. -Tu ne penses pas qu’on en a fait assez pour ce soir ? » jugea Seamus. Neville remua frénétiquement la tête. « On a dit qu’on continuait jusqu’à ce qu’on ait repeint tous les murs du château… Ou que le soleil se lève. -Il est quatre heures, protesta Seamus. Je suis crevé. Ça fait bientôt cinq heures qu’on parcoure le château de long en large, je ne me rappelle même plus de combien de fois on a failli se faire prendre, et je pense que là , on en a fait assez pour que tout le monde voit. » Neville se mura dans un silence buté. « Ecoute, Neville, si demain on a des têtes de déterrés, alors que tout le monde sait à quel point on déteste les Carrow, et avec ce qu’on vient de faire… Excuse-moi, mais tu ne penses pas qu’ils vont faire le lien facilement ? -Qu’est-ce que ça change ? » riposta sèchement Neville. Seamus soupira. « Ecoute. On remonte vers la tour mais on continue sur le chemin. Est-ce que ça te va ? » Neville céda de mauvaise grâce. Le lendemain, Neville descendit en compagnie de Ginny vers la Grande Salle, et comme il s’y attendait, elle poussa un cri de surprise et s’arrêta devant le premier graffiti qu’elle vit. « L’Armée de Dumbledore… recrute toujours », balbutia-t-elle. Elle tourna la tête dans la direction opposée. Cet autre graffiti était si grand qu’elle n’eut pas à faire un seul pas pour pouvoir lire. « Résistons… » Elle secoua la tête, comme pour retrouver ses esprits et adressa un regard inquisiteur à Neville. Il lui retourna un sourire entendu, auquel elle ne répondit pas. Son visage se ferma de plus en plus au fur et à mesure qu’ils descendaient les marches et qu’elle constatait que pas un seul mur de l’allée principale n’avait été épargné. « Vous êtes cinglés. -Je te demande pardon ? -Vous avez fait tout ça à deux, en une nuit… chuchota-t-elle sévèrement. Vous auriez pu vous faire attraper n’importe quand. Si on s’y était mis à plusieurs, on aurait pris beaucoup moins de risques pour le même résultat. -Deux, c’est plusieurs, non ? » la contredit-il simplement. Elle se tut et prit un air agacé, qu’il ignora. Il était fier du remue-ménage qu’ils avaient réussi à créer avec Seamus, en une nuit seulement. Les Carrow et Rusard passeraient des heures, voire des jours à tout effacer. Tout au long du couloir, il entendit les élèves chuchoter à ce sujet, que ce soit sur un ton approbateur ou réprobateur, et il sut de suite que cette nuit de travail ne serait pas inutile. Dans quelques temps, il y aurait de nouvelles recrues présentes lors des réunions de l’AD. La journée s’écoula sans évènement notable. Il fallait dire que le cours d’Alecto était plus facile à supporter que celui d’Amycus. On apprenait rapidement, avec elle, à fermer ses oreilles sans même poser ses mains dessus. Et même si parfois, Neville avait envie de se lever et de la frapper, il parvenait à se maîtriser au point de garder un visage impassible. Ce fut dans la soirée qu’il arriva quelque chose que Neville n’avait absolument pas prévu et dont il se serait bien passé. « Il arrive ! Qu’est-ce qu’on fait ? -Demande, toi. -J’ose pas… -De quoi tu as peur ? » Neville alla s’asseoir dans un fauteuil près de la cheminée, avec le sentiment tout nouveau et désagréable d’être épié par le groupe de quatrième année installé au fond de la salle commune. « Vas-y, si c’est si facile ! -D’accord. Tu vas voir. D’ici cinq minutes, j’en fais partie. » Et comme il croisait les doigts pour que cette conversation ne le concerne pas, il vit un jeune garçon venir se planter devant lui dans une posture qu’il voulait probablement imposante. « J’ai entendu dire que tu préparais quelque chose pour chasser les Carrow et Rogue de Poudlard. » Neville le dévisagea. S’il s’était attendu à ce que Seamus et lui avaient fait leur permette de recruter rapidement des élèves, il n’aurait pas pensé que ces derniers viendraient vers lui. Pourquoi pas Ginny, ou Seamus ? Ils s’étaient plus clairement affirmés comme étant des résistants. Le dernier mot lui vint naturellement à l’esprit mais le surprit. Résistants… Oui, c’était ce qu’ils étaient tous devenus, tout compte fait. L’enlèvement de Luna était la preuve tangible que même à l’école, plus personne n’était à l’abri. Le silence qui perdura tandis qu’il réfléchissait à tout cela fit croire au garçon que Neville cherchait à se défiler. Il lui lança alors, triomphant : « Ne mens pas. Nathalie nous a tout raconté. Toi et Finnigan, vous êtes venus la libérer, l’autre jour. Vous lui avez proposé de vous rejoindre. Je ne comprends pas vraiment bien de quoi il s’agit, mais je suis sûr que ça a quelque chose à voir avec ces abrutis de Carrow. Laissez-moi vous aider ! » Le garçon planta son regard dans celui de Neville et fit un effort considérable pour ne pas battre une seule fois des paupières. « Je ne savais pas que tu étais aussi stupide que cette bande d’inconscients, Carwyn ! lança froidement une voix féminine. » Un grand froid traversa la salle commune et toutes les conversations cessèrent. Neville, piqué au vif, chercha qui les dédaignait ainsi. Il ne tarda pas à croiser le regard de fer de la nouvelle préfète, qui n’était pas le moins du monde intimidée des deux années et de la dizaine de centimètres qui les séparaient elle et lui. « On peut savoir ce qui nous vaut tant de compliments ? demanda-t-il, cassant. -Vous ne réfléchissez donc vraiment pas plus loin que le bout de votre nez, à ce que je vois, accusa-t-elle. Pourtant, vous réussissez à leur filer entre les doigts à chaque fois, je vous aurais crus plus malins que ça. Mais vous avez un peu pensé aux conséquences ? Qu’est-ce qui se passera si quelqu’un se fait accuser à votre place ? Ou si vous êtes expulsés de l’école, voire pire, on ne sait plus, par les temps qui courent… Ou encore mieux : si quelqu’un se fait expulser de l’école à votre place ?! -Qu’est-ce que tu veux faire, alors ? répliqua Neville tout en sentant la colère monter en lui à une vitesse inhabituelle. Courber l’échine devant ces ordures ? Leur obéir ? Leur vendre nos amis au passage ? -Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit, s’insurgea-t-elle. Je parle juste de faire profil bas, pour le bien de tout le monde. -Le bien de tout le monde ? ricana-t-il. Si on fait ça, les choses ne changeront jamais, dans cette école, jusqu’à ce qu’on soit tous diplômés, et dehors ce sera encore pire. C’est ça que tu veux ? En tout cas pas moi. Je me fiche de ton avis. Je ne supporterais pas de rester les bras croisés à les regarder nous enlever tout ce qu’on a. -Alors tu prendrais le risque de sacrifier l’existence des autres pour sauver la tienne, Londubat ? » Seamus le vit esquisser un geste vers sa poche et réagit au quart de tour. « Accio baguette ! » Neville sentit sa propre baguette filer entre ses doigts pour rejoindre la main de Seamus. « Rend-la moi immédiatement, Seamus ! réclama furieusement Neville. -Pas avant que tu te sois calmé, répliqua-t-il. Et vu que tu n’as pas l’air d’avoir les idées claires, tu ferais mieux d’aller te coucher. -Seamus… -Dégage ! » rugit-il en pointant sa propre baguette vers son ami. Neville comprit alors qu’il n’aurait pas gain de cause. Il jeta un dernier regard à la préfète, et prit à contre cœur le chemin des dortoirs. Ni Neville ni Seamus ne reparlèrent de l’incident qui s’était produit dans la salle commune, préférant l’un comme l’autre faire comme s’il ne s’était rien passé. Les jours s’écoulaient et les murmures quant aux messages laissés sur tous les murs du château, s’ils devenaient plus discrets suite à un discours de Rogue dans la Grande Salle, ne faiblissaient pas pour autant. Lorsque vint la première réunion de l’Armée de Dumbledore depuis la fin des vacances, Neville donna rendez-vous à tous les nouveaux devant la porte de la Salle sur Demande et les retrouva à cet endroit pour leur apprendre comment entrer. Tous étaient plus animés que d’ordinaire. Bientôt, les conversations allèrent bon train entre les anciens et les nouveaux, et Neville eut le plus grand mal à se faire entendre pour commencer la séance. « C’est bon, tout le monde m’écoute ? Bonsoir à tous. » Il remarqua que les plus jeunes n’osèrent même pas lui répondre, au contraire des habitués qui lançaient un vague salut où un simple sourire. « J’imagine que vous savez tous pourquoi on est là à présent. On compte une absente de plus… » Si certains ne marquèrent aucune réaction, la plupart des membres grimacèrent. Luna avait beau ne pas être tellement appréciée des autres, son enlèvement relevait d’une telle injustice que même ceux qui la considéraient comme cinglée ne pouvaient pas le tolérer. « Dès aujourd’hui, on reprend les cours de Défense. Je ne comprends toujours pas pourquoi on ne l’a pas fait dès le début, c’était stupide… » Neville baissa les yeux. « Peut-être que si j’y avais pensé plus tôt, on aurait pu faire quelque chose pour Luna. Mais maintenant c’est trop tard, se raisonna-t-il, alors ne pensons pas trop à ça et faisons de notre mieux pour que ça n’arrive plus jamais. » L’assemblée toute entière acquiesça. « Une petite précision avant tout, pour ceux qui viennent de nous rejoindre. Vous n’êtes pas ici pour vous défouler contre les Carrow. N’agissez jamais sans réfléchir. On sait de quoi ils sont capables pour vous faire payer vos erreurs, alors pas d’actes téméraires. » Su pouffa de rire. « Et c’est de ta part qu’ils reçoivent ce conseil, lâcha Seamus avec ironie. Et bien, ça promet. » Neville l’ignora. « Ceci étant dit, par quoi on commence ? » Ginny se leva. « On verra plus tard pour le cours de Défense, Neville, lui dit-elle. J’ai quelque chose d’important à vous montrer, et ça ne peut pas attendre, même dix minutes. » Etonné, Neville la laissa faire. Elle s’installa au centre de la pièce et sortit de son sac un objet à la forme un peu étrange. Lorsque Ginny donna un léger coup de baguette dessus, l’objet commença à grésiller et tous comprirent qu’il s’agissait d’un poste radio. « Fred et George me l’ont fait découvrir pendant les vacances de Noël. Vous aller voir, c’est génial. » Tout à coup, Neville réalisa pourquoi elle avait retrouvé le sourire ces derniers temps. Son séjour avec sa famille lui avait redonné de l’espoir. Comment ? Peut-être qu’il allait le comprendre tout de suite. « Alastor Maugrey », chuchota Ginny en donnant un nouveau coup de baguette à la radio. Et tout à coup, les grésillements se transformèrent en une voix nette et claire, que la plupart identifièrent aussitôt. « C’est Lee ! -Lee Jordan ! -Ici Rivière, bonsoir à tous, annonça la voix de Lee, reconnaissable entre toutes et sans aucune difficulté pour tous ceux qui avaient un jour entendu les commentaires des matches de Quidditch de ce dernier. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de… » La suite se perdit dans les exclamations excitées de toutes les personnes présentes dans la pièce. Frustré de peut-être rater quelque chose d’important, Neville lança un tonitruant : « SILENCE ! » Surpris, tous s’exécutèrent. « …qui n’est autre qu’un Auror. Merci d’être avec nous pour cette émission de Potterveille, Ragondin. -C’est un plaisir. -J’imagine que vous êtes en mesure de nous confirmer qu’il ne fait plus bon temps traîner au Ministère dernièrement, je me trompe ? -Malheureusement non, Rivière. J’ai un message d’une importance capitale à faire passer à toute la communauté sorcière qui croit encore en la liberté et qui n’a pas le crâne bourré d’idioties sur le Sang Pur. Si vous recevez une convocation du Ministère, pour quelque raison que ce soit, et même si votre statut de sang est respectable selon le nouveau régime, n’y allez pas ! Faites vos bagages, et fuyez avec votre famille le plus loin possible. C’est ce que vous pouvez faire de plus raisonnable, à moins que vous ne vouliez finir à Azkaban pour trahison envers la communauté sorcière ou une autre bêtise du genre. -Tous les sorciers et sorcières qui vous écoutent vous remercient, Ragondin, reprit la voix de Lee, mais vous ne pensez pas que c’est simplement une question de bon sens de nos jours ? -Vous pensez ça, Rivière, parce que vous saisissez l’ampleur de la situation. Je suis certain que certains de ceux qui nous écoutent croient encore que tout finira par s’arranger, que tout ça n’est pas si grave, et qu’en coopérant un peu, tout ira pour le mieux. -Puisque vous parlez de coopérer, j’ai des nouvelles attristantes qui devraient faire réfléchir tous ceux qui seraient dans cette optique. Voici les victimes de ceux qui nous gouvernent à présent. Mais tout d’abord, des nouvelles de nés-moldus en fuite : Justin Finch-Fletchey aurait été vu en train d’échapper aux Rafleurs sur le littoral du Pays de Galles. Il n’était pas seul mais ses compagnons n’ont pas pu être identifiés. Nous leur souhaitons à tous du courage, et des félicitations pour cette évasion apparemment spectaculaire. C’en est malheureusement fini de la note joyeuse, aujourd’hui j’ai une longue liste de mort dont je dois vous faire part et pour tout vous dire, ça me donnerait presque envie d’arrêter ces émissions, mais je sais que sans cela personne ne sera là pour donner de vraies informations à ceux qui les désirent. » Lee commença à lire. La plupart des noms étaient inconnus aux oreilles de Neville, mais il pouvait voir parfois tel ou tel autre membre de l’AD réagir, étouffer un cri de surprise ou d’horreur. « Gary Whitehouse, Jane Foster, Kevin Entwhistle… -Non ! » Neville ne put savoir avec certitude de qui provenait ce glapissement, mais la suite de l’émission se perdit tandis que tous les élèves de Serdaigle se regardaient, pour certains sans comprendre pleinement ce qui venait de se passer, pour d’autre le visage tordu de douleur. Si Neville n’avait pas partagé beaucoup de cours avec les Serdaigles au cours de sa scolarité, il se souvenait du visage de Kevin, rieur mais peu bavard, parmi eux. Padma pleurait. D’un geste mécanique, Michael lui caressait le dos, mais lui-même semblait trop choqué pour être capable de vraiment la réconforter. Terry avait enfoui sa tête entre ses genoux, et Su gardait sa main sur sa bouche en fixant le sol et en secouant la tête à un rythme constant, comme si cela pouvait chasser la réalité de la mort de leur camarade. Anthony s’était assis, et à la manière de Michael était trop choqué pour avoir la moindre réaction. Neville remarqua à un moment que le grésillement de la radio s’était éteint. Il regarda Ginny : elle se tenait à genoux, une liste face à elle et une plume à la main, et contemplait avec tristesse le parchemin devant elle. Pour certains, ce n’était que des noms, mais quelque part ailleurs dans le pays, quelqu’un pleurait l’une de ces personnes comme eux le faisaient ce soir pour Kevin. L’impuissance familière revint malicieusement se glisser dans l’esprit de Neville. Ils pouvaient défendre ceux qui se trouvaient dans le château, mais pour ceux qui étaient le plus en danger, dehors, il ne pouvait rien. Il fallait faire plus, plus, toujours plus, mais il ne voyait pas trop ce dont il pouvait bien être capable du haut de ses dix-sept ans, avec ses capacités magiques douteuses et barricadé dans Poudlard. « Le cours est annulé pour ce soir », souffla-t-il à tous ceux qui étaient encore en état de l’écouter. Ginny leva les yeux vers lui. Il lui rendit un regard plein de tristesse et se hâta de quitter la salle, n’étant pas sûr de pouvoir supporter les pleurs de ses camarades plus longtemps. < |
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