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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 2 | |
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| Nom de l'œuvre : Le Destin des Elus : Partie 1 | Nom du chapitre : Mon nom est Groudon |
| Écrit par Plume d'Argent | Chapitre publié le : 27/12/2011 à 20:44 |
| Œuvre lue 20555 fois | Dernière édition le : 7/2/2012 à 18:49 |
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| Mon nom est Groudon Izua avait mal. Tout son corps devait-être en miettes et pourtant il était en vie. Qu'avait-il fait au grand Arceus pour avoir une mort aussi atroce ? Le jeune Evoli ouvrit doucement ses yeux. Son poil noir était poisseux de sang et il ne sentait plus ses pattes ni son corps, preuve que ses os devaient être cassés. Il avait envie de redevenir un jeune Pokémon à l'époque où ses parents étaient encore vivants. La douleur qui le transperçait le faisait horriblement souffrir. Il leva les yeux et retint un cri de frayeur. Un énorme lézard aux écailles rouges et aux griffes aiguisées culminait à plusieurs mètres de hauteur. Mais Izua ne pouvait pas fuir. Izua ne pouvait pas bouger. Il avait tellement mal. Il avait tellement peur. -Mon nom est Groudon. Dit alors le Pokémon. Il se baissa pour renifler l'Evoli ensanglanté. Izua voulut répondre, mais le seul bruit qui sortit de sa gorge fut un gargouillis. Un peu de sang coula sur le sol et le dénommé Groudon comprit. -Tu es tombé d'en haut ? Izua répondit d'un hochement de tête fiévreux. Il avait peur de ce Pokémon. Beaucoup de légendes tournaient autour de géants uniques, capables de céder à la colère et à la violence pour peu de choses. Peut-être que celui-ci en faisait parti. La panique l'envahit et Izua battit désespérément l'air de ses pattes ensanglantées et meurtries. Qu'est-ce que Groudon allait lui faire ? Pourquoi lui, le Prince des Bois avait-il peur ? Peut-être parce qu'il savait qu'il risquait de mourir. -Arrête de gigoter. Je sens l'odeur de ta peur jusqu'ici mais je n'ai pas l'intention de te manger ! Izua sentit une larme couler le long de son museau. Tout ce qui était arrivé était de sa faute. Et Merise devait être morte. En parlant d'elle, il ne voyait pas son corps. Une bouffée d'espoir le reprit. La jeune Evoli pouvait être encore en vie. Il n'en savait rien. Le Groudon s'affairait dans un coin. Le grand lézard se leva et s'éloigna dans un bruit sourd. Les pas du Pokémon s'éteignirent petit à petit. Une heure sembla s'écouler dans laquelle Izua s'inquiétait. Il y avait peut-être des Pokémons dangereux. Un sanglot sortit de sa gorge. Pitoyable. Il était pitoyable. Un oiseau tombé du nid qu'on abandonnait. Le lézard était partit. Et maintenant Izua se retrouvait seul. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pleuré comme un jeune Pokémon sorti de l'oeuf. « Pourquoi il ne revient pas ? » Se demandait Izua. Une angoisse folle l'étreignait. Ce silence était pour lui trop étrange par rapport aux bruits constants des bois, l'écoulement de l'eau dans les rivières, le cahot des sabots des troupeaux de Cerfrousses sur les cailloux. Il se trouvait dans une grotte. Elle était chaude et sèche, comme si elle était vivante. L'Evoli laissa sa tête contre la pierre. Cette sensation était agréable et il cala sa respiration afin qu'elle devienne plus profonde et calme. Il somnolait à moitié, essayant d'ignorer la douleur qui lui parcourait tout le corps. L'Evoli finit par s'endormir, se disant que mourir en dormant est la manière de moins souffrir. Il se réveilla plus tard, embêté par une odeur entêtante. Izua fronça de dégoût en réalisant que l'odeur venait de son pelage. -Beurk ! Qu'est-ce que c'est ? Grommela-t-il. -Un baume de baies. Je l'ai utilisé pour soigner tes blessures Le jeune Evoli sursauta en entendant la voix caverneuse de Groudon. Il soupira de soulagement. Le vieux reptile ne l'avait pas abandonné à son sort. Lui et Merise avaient survécu à une chute mortelle. Izua faillit bondir de sa couche s'il n'avait pas les quatre pattes brisées. Maintenant qu'il y repensait, il n'y avait qu'un lit et s'il s'était réveillé, elle l'aurait accueilli avec une bonne humeur active. Il eut un pincement au cœur. S'il ne l'avait entraînée jusqu'au plus profond de la forêt, elle ne serait pas morte. Le jeune Evoli regarda son lit fait en duvet. Tout ça lui rappelait le pelage de sa mère quand il était petit. Mais ses parents étaient morts depuis longtemps. Après ça, il avait réussi à survivre dans la forêt. C'est en faisant des blagues impitoyables aux habitants de la forêt qu'il avait eu son surnom de Prince des Bois. En temps de famine, il arrivait à trouver des racines ou de rares bourgeons d'herbe. Cela lui suffisait pour tout l'hiver. Le ventre d'Izua émit un gargouillement plaintif qui le tira de ses pensées et souvenirs. La chaleur constante de la grotte avait asséché sa gorge. De plus il se demandait depuis combien de temps il avait dormi. Une heure ? Une semaine ou quatre jours ? Il n'en savait rien et avait terriblement faim. Il s'apprêtait à demander à Groudon un tas de questions qui le démangeait quand le vieux lézard lui mit un tas de baies devant le nez. -Pose tes questions plus tard gamin ! Cela fait deux semaines que tu dormais dans une fièvre délirante. Si tu veux reprendre des forces tu n'as qu'à manger ! Grogna le reptile en retournant à ses occupations. Izua ouvrit la bouche, puis la referma. DEUX semaines ! Il avait dormi deux semaines ! Pas étonnant qu'il ait aussi faim ! L'Evoli commença à manger avec voracité. Les baies étaient juteuses et leur goût était légèrement épicé. Il se lécha les babines avec un soupir de délice: il y avait longtemps qu'il n'avait pas goûté à un luxe pareil. Un grondement sourd résonna dans la grotte et il crut que son cœur allait lâcher. -C'était quoi ça ? Demanda-t-il, inquiet. -Ça c'est la source chaude. Et on va justement y aller pour tes os gamin ! Groudon le prit délicatement entre ses dents et le souleva comme une chatte soulève ses chatons. -Je ne suis pas un gamin ! Rétorqua Izua. Et puis d'abord vous ne m'avez même pas demandé comment je m'appelle. Le vieux lézard le posa à terre et dit: -Comment t'appelles-tu alors ? -Izua, grogna-t-il. Je m'appelle Izua. Groudon le reprit entre ses crocs et continua sa route. Une source d'eau apparut bientôt, de longues volutes de vapeur se soulevant par intermittences. Le vieux lézard le déposa dans l'eau. Izua se débattit du mieux qu'il put, mais ses membres cassés ne lui donnaient pas l'avantage. La température de la source lui arracha un petit cri de surprise. L'eau était chaude et agréable. Lui et Groudon y restèrent pendant longtemps sans parler. Juste pour écouter le bruit de l'eau qui s'écoule. Puis, le vieux lézard le remit entre ses crocs et ils rentrèrent à la grotte. Après qu'il soit sur son lit, Izua demanda: -Pourquoi m'as-tu soigné ? Groudon garda le silence un moment, les yeux dans le vague. Il finit par répondre: -Je crois que c'est parce que je manque de compagnie depuis longtemps. Et puis, tu es un gamin qui a la langue bien pendue ! Ajouta-t-il, une lueur amusée dansant au fond de ses yeux. -Je ne suis pas un gamin ! Répondit Izua en hérissant son poil de fureur. Je suis un Evoli quasiment adulte qui pourra évoluer ! -Je le sais, dit Groudon de sa voix grave et cassée par les âges. Mais as-tu pensé à ce que tu veux vraiment ? -Qu'est-ce que tu me racontes ? Ce que je veux vraiment ? Retrouver Merise et remonter en haut dans la forêt bien sûr ! -Je ne parle pas de ça. Et qui est Merise au fait ? Izua renifla, excédé: -Une femelle Evoli qui est tombée avec moi. Mais j'imagine que si tu ne l'as pas trouvée, elle doit être morte à présent. Le vieux lézard resta silencieux. Il murmura en regardant le fond de la grotte : -Elle a du tomber plus bas... Izua leva ses oreilles, intéressé: -En bas ? Il y a plus profond que ton antre ? -Oui, et si tu veux savoir, je préfère éviter de m’en approcher. Répondit le lézard avec un regard sombre. L'Evoli ouvrit des yeux ronds: -Pourquoi ? Qu'est ce qu'il y a tout au fond ? Groudon s'assit à côté de lui: -Le sanctuaire aquatique de Kyogre. Le Roi des Mers n'aime pas trop que l'on s'approche de sa tanière. Pour ta copine je ne sais pas trop. Ce qui est sûr c'est qu'elle est en bas. Je te montrerais ça un autre jour. Le vieux lézard se coucha et dit dans un bâillement : -Allez gamin ! Maintenant faut dormir ! -Je ne suis pas un gamin !! |
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