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Lecture du chapitre 1 | |
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Nom de l'œuvre : Au bord de la mer [concours] | Nom du chapitre : Chapitre 1 |
Écrit par CaliKen | Chapitre publié le : 8/8/2012 à 23:50 |
Œuvre lue 4332 fois | Dernière édition le : 13/8/2012 à 00:40 |
Evoluer, grandir, changer... voilà des mots qu'humains et Pokémons partagent depuis toujours. Les dresseurs voient leurs Pokémons se transformer, mais eux-même grandissent à leur tour, parfois lentement, parfois en douceur, parfois d'un coup. Quoiqu'on en dise, les liens qui nous unissent sont toujours forts, même lorsqu'on ne le montre pas. On reste toujours seul dans ses pensées, seul dans son esprit et dans sa tête... mais pourtant, vivre des choses ensemble, partager des moments forts, qu'ils soient magnifiques ou terribles, cela crée quelque chose. Du souvenir, je crois. Oui, c'est ça : nous avons créé des souvenirs. Quand je pense à mon passé, je ne pense plus à moi seul, ni à ceux que j'ai perdu. Désormais, je pense au pluriel, car ce que j'ai vécu, je l'ai vécu à deux... à trois, à quatre... Voilà la véritable couleur de l'amitié. Transcender la solitude, même la plus solide, et arpenter le chemin de la vie, à plusieurs. La solitude, il l'a connu. Longtemps. Orphelin, livré à lui-même assez jeune, seul dans un petit studio ; on ne peut pas dire que la vie l'ait encouragé à aller de l'avant. D'un naturel solitaire, les épreuves qu'il a traversées ont renforcé la coquille qu'il avait placée autour de lui. Mais personne n'est fait pour vivre seul, même si notre existence nous pousse parfois à penser le contraire. Maxime n'avait rien demandé à personne. Il n'avait pas demandé à perdre son tuteur légal, emporté par la maladie, ni à se retrouver émancipé très jeune et devoir travailler pour subsister à ses besoins. Il n'avait pas demandé à rencontrer cette jeune femme, à tomber éperdument amoureux d'elle, à vivre la plus grande histoire d'amour de sa vie, et la voir se briser après à peine plus d'un an d'existence, et cela, en quelques secondes. Il n'avait pas non plus voulu que Pinky meure au court d'un combat. Il n'avait rien vu venir, ou, du moins, était devenu aveugle. Un match de trop, une maladie pulmonaire qui n'avait pas été détectée... Elle était venue arrêter le combat, l'empêcher de pousser Pinky dans ses retranchements, mais il n'avait rien écouté. Maxime perdit son combat. Maxime perdit Laetitia. Pinky perdit la vie. Et moi, je perdis Pinky. Moi, c'est Pinko. Il y a encore quelques années, je faisais la taille d'un bébé humain. J'étais mignon, rose, avec une toute petite corne sur le crâne, et de grandes oreilles de lapin. Les gens adorent les Nidorans, qu'ils soient mâle ou femelle. Alors, quand Maxime et Laetitia ont recueilli le petit couple que l'on formait, Pinky et moi, on peut dire qu'ils sont devenus gagas ! Rapidement, nous sommes devenus d'excellents combattants, sous le coaching intensif mais passionné de Max. Toujours à notre écoute, repoussant nos limites, tout en restant aux petits soins avec nous. Laetitia, elle, pas vraiment grande dresseuse, était plutôt là pour nous pouponner et s'occuper de nous. Je suis resté avec elle lorsque Pinky est morte. Je n'ai rien vu venir. Maxime était sérieux, il surveillait notre santé. Cette compétition l'a rendu fou. Je ne vois pas d'autre explication. Sinon, pourquoi aurait-il continué à la laisser se battre alors qu'elle était dans un état critique ? Pourquoi aurait-il giflé Laetitia quand elle est venu l'interrompre, en plein cours du match ? J'ai mis plusieurs années à repenser à tout ça, à le haïr. Loin de l'Île de France, loin de lui... Nous étions à Nice, avec Laetitia. Les années ont passé, à essayer de se reconstruire, elle et moi. Elle, à rencontrer d'autres jeunes hommes de son âge, à poursuivre ses études, et moi, à tenter de trouver une existence qui me convienne. Essayer de ne plus penser à Pinky était évidemment impossible. La seule chose que je pouvais faire, c'était de me battre contre cette douleur... la douleur de l'absence. Le temps passait, la douleur s'atténuait, ou du moins, je m'habituais à cette absence. On n'oublie jamais les gens qui nous ont quitté, mais on apprend à vivre sans eux. A-t-on d'autre choix de toute façon ? Laetitia était devenu une femme, une très belle femme. Ses traits adolescents disparaissaient pour laisser place à une belle demoiselle de presque 20 ans. Et puis, ce fut le retour en Ile de France, pour ses études, pour suivre son père dont le travail l'obligeait de nouveau à déménager. Tout ça n'avait rien à voir avec lui. Il n'était pas question de retourner là -bas pour retrouver Maxime, mais il était évidemment impossible de ne pas y penser. Les lieux gardent la trace de nos passages, même si elle paraît invisible aux yeux des autres. Notre mémoire et notre cœur, endormis, se réveillent soudain, à la vue d'un endroit, d'un objet ou d'une odeur. On pensait avoir oublié. Et puis, soudain, on oublie d'oublier. Je n'ai pas jugé Laetitia quand elle est allée voir Maxime, voir ce qu'il était devenu. Nos Pokéballs ne sont pas des prisons. Nous entendons, nous voyons, nous vivons ce que vivent nos dresseurs. Je l'ai vu lui parler, j'ai vu dans leurs regards le poids des années, de la culpabilité, des regrets, mais aussi le poids de l'amour ; celui qui n'a pas totalement disparu. Je serais bien mal placé pour dire que l'on peut oublier la personne qu'on a aimé en un claquement de doigt. Les reproches, les déceptions, les colères, la tristesse... tous ces éléments paraissent et sont effectivement très puissants. Ils nous blessent, nous heurtent, nous laissent de terribles cicatrices. Pourtant, face à l'amour, face à ce que peuvent ressentir un jour deux âmes l'une pour l'autre... ces notions s'effacent, malgré tout. Un regard, une parole, une caresse, un parfum, peuvent réparer des années de dégâts et de souffrances. J'aimais Pinky, et Laetitia aimait toujours Maxime. Je devais m'y résoudre. L'accepter, cela m'était impossible alors. Je le haïssais plus que tout. Ce type était responsable de la mort de celle que j'aimais. Il lui avait indirectement ôté la vie. La seule chose qu'il pouvait faire désormais, c'était de rendre ma dresseuse heureuse. Cela ne changerait pas mon opinion sur lui, mais le bonheur de Laetitia m'importe plus que tout. Ce fut compliqué, il y eut des pleurs, des explications, et chacun se dévoila, complètement cette fois. Maxime rendit Laetitia heureuse. |
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