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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 4 | |
|---|---|
| Nom de l'œuvre : Au bord de la mer [concours] | Nom du chapitre : Epilogue |
| Écrit par CaliKen | Chapitre publié le : 8/8/2012 à 23:52 |
| Œuvre lue 4334 fois | Dernière édition le : 13/8/2012 à 00:42 |
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| -LIPOUTOU, LASER GLACE ! -NIDOKING, ULTRA-LASER ! -LIPOOOOU -NIDOOOOO Je lance mes dernières forces dans cet ultime sursaut d'orgueil. Un énorme rayon laser sort de ma ma gueule et vient s'écraser contre le jet de glace de l'adversaire. Depuis combien de temps combattons-nous ? Je n'arrive même pas à le calculer. Mon souffle est court, je ne sens plus mes muscles, et je lutte pour ne pas tomber dans les pommes tant je suis fatigué. Blessé, les pattes arrières gelées, je ne dois pas faire forte impression. Le Lipoutou que j'affronte n'est pas plus beau à voir, et le Toxik que je lui ai lancé en début de combat commence à l'affaiblir énormément. Après une avalanche de technique prouvant que Maxime n'a rien perdu de son talent de dresseur, voilà que ce match de titan se termine par une explosion de puissance. Les encouragements de Laetitia et Laura me galvanisent et j'ouvre encore plus grande la gueule pour donner à mon attaque le maximum de puissance. Je sens le Lipoutou sur le point de craquer mais mon regard fini par croiser le sien. Avec énormément de technique, et tout en continuant à lancer son Laser Glace, il arrive à me jeter une légère Hypnose. Pas assez forte pour que je m'endorme, mais suffisamment pour me déconcentrer. Comment ai-je pu être aussi stupide, moi qui tentait d'éviter son regard depuis le début du match, connaissant ses capacités psychiques... Mon corps s'alourdit, et le rayon de glace prend le dessus sur l'Ultra-Laser. Le point d'impact des deux techniques se rapproche dangereusement de moi. Je regarde Laura qui m'encourage toujours et tente de trouver un dernier sursaut d'orgueil. Mon Ultra-Laser double de volume et fait reculer le Laser Glace jusqu'au niveau du Lipoutou. Mais celui-ci se concentre à son tour et renvoie le tout. Je ne vois rien de l'explosion car Maxime me rappelle dans ma Pokéball avant que le cumule des deux énergies ne vienne m'exploser au museau. Mon dresseur n'est pas du genre à me laisser prendre des coups inutilement. Il préfère m'éviter une blessure et perdre le match par abandon plutôt que de me voir souffrir, à partir du moment où l'issu du match ne fait plus de doute. Ni lui ni moi ne voulons revivre la mort de Pinky et pousser un Pokémon dans ses ultimes retranchements physiques. -Le challenger rappelle son Pokémon, c'est un abandon. Victoire du Gym-Leader, dit l'arbitre. Dans ma petite sphère, mes douleurs s'estompent et ma fatigue se dissipe. Je vois Maxime serrer la main du Champion d'Arène. -Quel combat ! Fait ce dernier. J'ai vraiment eu très chaud. -Merci d'avoir accepté de faire un Un contre Un. -Je préfère les matchs à trois Pokémons, mais vu que tu avais promis ça à ton Nidoking... De toute façon, je ne regrette vraiment pas, c'était très enrichissant ! Tu pourras soigner ton Pokémon à l'entrée de l'arène. A bientôt, et bonne continuation à vous deux... -Merci, à bientôt. Maxime donne la Pokéball à l'hôtesse. Celle-ci la place dans une machine spécialement conçue pour soigner les Pokémons. A l'intérieur de ma Ball, je sens ma force revenir et mes blessures se dissiper. Max, Laetitia et Laura continuent de discuter. Du match et d'autres choses, mais je n'écoute plus. Même si mon corps est soulagé, mon esprit est encore fatigué par ce duel. Je m'endors. Je suis rappelé quelques temps plus tard, devant la plage, les yeux à demi-clos. -Hey Nido, encore endormi ? Demande mon dresseur. -C'est notre dernier jour de plage ! Il faut que vous en profitiez tous, s'exclame Laetitia à l'attention de tous leurs Pokémons, également sortis pour l'occasion. -Je vais jouer avec Nidonours ! S'exclame Laura. Avec plaisir, je l'accompagne jusqu'au bord de la plage et, comme depuis les vacances, je la laisse barboter tranquillement dans l'eau, la surveillant du regard, restant au bord de l'eau. Une petite habitude que nous avons pris depuis maintenant plusieurs jours... Je la vois jouer avec son ballon bleu et me le lancer. Je le renvoie, juste assez fort pour qu'elle doive un peu nager pour le récupérer. Laura commence à avoir des automatismes, elle plonge souvent du bon côté, et je m'amuse à essayer de la feinter pour qu'elle n'attrape pas le ballon. Au bout de quelques instants, elle sort de l'eau, la balle dans ses petites mains. -Demain les vacances c'est fini. -Ni... -Je suis triste Pinko, tu vas me manquer. -Nido... Je m'assoie sur le sable et la laisse me monter sur l'épaule. Nous regardons le large. -Tu regardes toujours là -bas. C'est pour que Pinky revienne ? Je me raidis et ouvre grands les yeux. -Tata Léa m'a raconté que tu avais une copine avant. Et elle est montée au ciel. C'est triste. -... -C'est comme mon grand frère -Nido ? -Il est parti quand j'avais quatre ans. Mais il était malade. J'étais très triste parce que je l'aimais beaucoup. Il m'a appris à aller dans l'eau ! Elle saute de mon épaule et atterrit sur le sol. Laura se retourne, ses longs cheveux flottent au vent. -Je ne voulais plus me baigner après. Comme toi ! -Nido ? (Quoi ?) -Tu regardes toujours l'eau mais tu ne rentres jamais dedans ! -Nido Nido Nidoking ! (C'est parce que j'aime pas l'eau!) -Il faut savoir se mouiller ! -Dooo ! (Mais...) Elle me prend la main et me tire. Je refuse. -Allez Nidonours, viens te baigner avec moi ! -NIDO ! (PAS QUESTION!) -S'il te plait... Elle me regarde avec des yeux embués de larmes. Je l'observe, sans sourciller. -Nidonours... -... Petit à petit, j'avance un pied, puis un autre. Elle ne tire presque plus, mais cette simple traction suffit à me faire avancer vers l'eau. Mes pattes rentrent, puis ma queue et mon bassin. J'ai de l'eau jusqu'au ventre, et Laura nage autour de moi en riant. Je ne suis pas vraiment fan de l'eau, étant plutôt un Pokémon vivant dans les endroits secs. Pourtant, la sensation est agréable, fraiche et apaisante. Je n'étais pas endormi, mais la température assez basse de la mer me réveille l'esprit. -Si tu es triste, il faut plonger la tête dans l'eau ! -Nido... -SI ! -DO ! -Eeeeet, siiii ! En tournoyant sur elle-même, Laura fait un grand mouvement circulaire avec son bras et m'envoie plein d'eau sur la gueule. -Nido ! -Allez, mets la tête dans l'eau ! La voilà qui me grimpe dessus, j'essaie de me débattre, mais j'ai peur de lui faire mal, étant peu à l'aise dans l'eau. Finalement, je dois m'avouer vaincu, et je décide de plonger quelques instants. Tout devient calme alors. Les cris des enfants qui jouent autour disparaissent, le son semble étouffé. J'ouvre alors les yeux, seul le sable et une légère obscurité m'apparaissent. Je pense à Pinky, très fort. Je sais retenir ma respiration, alors je reste ainsi, immergé. Je l'imagine face à moi, me souriant. C'est le visage de Laura qui m'apparait alors, un sourire plein de dents, enfin presque, une de ses incisives étant tombée hier soir. Elle me dit quelque chose sous l'eau puis remonte. Je ressors mon museau en le secouant fortement. -Tu restes très longtemps sous l'eau ! T'es trop fort mon Nidonours ! -Nido ! Les heures passent et nous continuons ainsi à jouer tous les deux, revenant ensuite, éreintés, pour nous poser à côtés de Maxime et Laetitia, étendus sur leurs serviettes de plage. Glaces sur la plage, rires et tapes sur le museau, voilà la fin de cette dernière journée de vacances. Le lendemain, les parents de Laura sont revenus la chercher. J'ai préféré rester dans ma Pokéball. Je déteste les au revoir. Laura saute aux bras de sa maman puis de son papa. Ceux-ci discutent de longues minutes avec Maxime et Laetitia, puis partent. Je décline gentiment la proposition qui m'est faite de me promener une dernière fois dans le parc de la résidence. Rester seul dans ma Pokéball me paraît plus agréable. J'ai besoin d'être seul, de réfléchir. Le trajet retour me semble rapide. Nous arrivons à la maison quelques heures plus tard. A ce moment là , je suis sorti de ma Pokéball, bon gré mal gré. Ce n'est pas Maxime qui m'a appelé, mais Laetitia. Elle me regarde avec tendresse. -Pinko, tu sais, j'ai révélé notre petit secret à Laura. -Nido...(Ca, je le sais...) -Elle a aussi vécu des choses très dures, elle comprend ce que sait de perdre quelqu'un de cher. -... -Pinky me manque, elle te manque. Mais tu sais quoi, j'ai l'impression que pour la première fois, quelqu'un d'autre qu'elle te manque aussi. -... -Tu fais ton gros fort, mais je te connais. Elle s'approche de moi et pointe son doigt sur mon torse. -Je connais le petit Nidoran mâle qui sommeille dans ce corps de titan. Je l'ai élevé et nourri. Je ne l'oublie pas, et je ne l'oublierai jamais. -Ni... Elle tient quelque chose dans ses mains depuis tout à l'heure et me le tend enfin. C'est un bout de papier et, dessus, un dessin d'enfant. « Pour Pinko, mon Nidonours chéri ! » Un croquis plutôt réussi pour son âge accompagne cette signature. Laura sait à peine écrire, mais elle dessine plutôt bien. C'est un petit Nidoran femelle qui sourit. Je n'avais pas pleuré depuis la mort de Pinky, mais face à ce portrait d'elle... -Je te laisse, fait doucement Laetitia en m'embrassant sur le côté du museau. Je m'assois au fond du jardin et regarde le papier. Dans ma tête, tant de souvenirs. Etrangement, c'est l'image de Pinky me souriant, sous l'eau, qui me revient. La fraîcheur de la mer, l'impression de tout oublier et de sortir, plus grand. Plonger pour avancer, et ne plus rester face à la mer... Evoluer, grandir, changer... voilà des mots qu'humains et Pokémons partagent depuis toujours. Les Pokémons voient leurs dresseurs grandir et évoluent eux-aussi, subitement. Mais les transformations physiques sont une chose, celles, plus intérieures, sont beaucoup plus complexes. Je pensais avoir atteint une maturité définitive en devenant un Nidoking, mais cet été, un être trois fois plus petit que moi m'a montré que l'on ne cessait d'évoluer et de grandir. Je ne reverrai jamais celle que j'aime, mais je peux vivre pour elle, et la faire vivre à travers moi. Ne plus rester au bord de la plage, mais oser me mouiller, oser vivre à fond. Le poison qui coule dans mes veines ne me ronge pas l'esprit, il est une part de moi, il m'appartient, il est mon arme de défense, sur ma corne, sur mes pics, pour le combat, mais il n'est pas mon ennemi... Les souvenirs sont de même. Ils sont des armes, pour devenir plus fort, et dès lors qu'ils nous aident et ne nous blessent plus, ils deviennent les plus solides des compagnons. Il me tarde de retourner en vacances et de me baigner. |
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