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Lecture du chapitre 1 | |
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Nom de l'œuvre : Luna | Nom du chapitre : La relativité de chaque condition. |
Écrit par Mirarus | Chapitre publié le : 30/5/2013 à 00:45 |
Œuvre lue 5911 fois | Dernière édition le : 21/11/2013 à 18:23 |
"Le temps des pleurs n'a plus sa place". Luna ouvre les yeux avec cette pensée comme reste d'un songe non achevé. Cet univers lui appartient tout entier mais se retrouve limité par l'intervention journalière du brouhaha du coq. Aggressif, bruyant, effrayant. Elle aimerait s'évader bien plus loin mais à peine son monde s'étend qu'il s'envole en une fraction de seconde. Alors Luna profite de ses souvenirs, ces petits fragments, aussi mince que le papier. C'est l'heure de s'occuper du monde de tous. De celui qui existe en chacun, celui qui est partagé, ce monde sans saveur dans lequel elle a grandi. Elle s'apprête à aller subir le quotidien, l'ennui, les vices des hommes. La journée, comme à l'accoutumée, commence par quelques corvées. Luna n'est pas libre et encore moins heureuse. Sa vie se résume en "services", bien qu'elle ne veuille pas être qualifiée d'esclave, elle en a tous les "avantages". Elle pense que tant qu'elle se sentira vivre, même à travers ses peines, elle existera, et tout ce qui existe peut s'affirmer un jour ou l'autre. La vie n'a pourtant pas décidé de l'épargner, dressant sur sa route toutes sortes d'obstacles plus ou moins difficiles à vaincre. "Luna, dépêche-toi ! Les clients vont bientôt arriver, je veux que tu sois prête à les accueillir aussi bien coiffée et maquillée qu'une poupée de porcelaine ! -Un mauvais réveil n'est pas productif si telles sont vos intentions ! Mais je vais, bien entendu, me plier à vos désirs puisqu'ils sont aussi importants que votre personne, madame. -Ne me fais pas attendre, car le fouet ne sied pas à ton jeune corps ! -Qu'il en soit ainsi, madame, " finit Luna en souriant comme elle l'a appris. Un sourire, dans le monde de Luna, est signe de joie. Quand elle sourit, dans ses rêves, tout se colore et se tord sous le poids du bonheur. Elle aimerait imposer son monde à celui de tous. Mais la bassesse de sa condition ne lui accorde ni crédit ni influence. Et ce n'est pas sa maîtresse qui penserait à elle. L'unique chose qu'elle vise, c'est l'argent que lui apporte Luna, et rien d'autre. Luna s'occupe donc de son corps, cette carapace qui lui assure la vie, bien qu'elle ne lui accorde pas la liberté dont son mental aurait besoin. Elle sort, comme tous les matins, tout son attirail féminin, sa sacoche en cuir où tout est rangé. Du petit crayon noir jusqu'au parfum (de petite facture ). Sur sa sacoche confectionnée par ses propres mains est brodé un mot : "Mensonge". Elle a placé ce mot pour se rappeler, chaque jour, que toute élégante qu'elle puisse paraître, ceci n'est pas elle, ceci n'est pas sa personnalité, ni ce à quoi elle aspire. Elle veut se rappeler, chaque jour, que toute sa vie n'est qu'un ignoble mensonge et qu'en perdre un jour conscience serait fatal. Dans un monde où notre liberté a été achetée contre une poignée de piecettes, rien n'est sûr, les routes sont dangereuses, mais moins que les gens, et surtout moins que les interêts personnels. Luna garde en mémoire tous les souvenirs ayant attrait à sa vie depuis son plus jeune âge. Son malheur pris source 15 ans plus tôt. Luna vivait dans un palais, celui du roi, son père. Toute la cour célébrait son esprit aiguisé. A 3 ans, la petite s'intéressait déjà à l'art, à la musique. Les matières qui lui étaient dispensées pour assouvir sa soif intellectuelle ne lui suffisaient pas. A 7 ans, ses enseignants royaux ne savaient plus où donner de la tête pour lui faire acquérir des connaissances. La petite absorbait tout aussi vite qu'une éponge boit l'eau, à la différence que rien n'était rejetée de cette éponge. Elle n'oubliait jamais rien. Le médecin royal s'intéressait à elle de près. Ses capacités dépassaient celles de n'importe quel autre enfant né en ce palais. Si bien qu'on lui affubla comme surnom "L'enfant née sous la grâce divine". Son frère, de 6 ans son aîné la jalousait. Bien qu'au début une grande affinité les reliait tous deux, l'admiration que tous avaient pour sa petite soeur le fit s'éloigner de cette dernière. Son mal-être le rendit violent, renfermé. Lui qui était la joie incarnée ne souriait, à présent, jamais. Il préférait se sentir exister à travers ses faits, à travers la crainte des gens plutôt que de chercher à se démarquer par une quelconque capacité, il ne voulait pas faire comme sa soeur. Elle lui voua toujours autant d'affection qu'avant mais la distance qui se crée entre eux, petit à petit, lui fit prendre conscience du sentiment négatif de son frère envers elle, et elle s'éloigna donc aussi. Le roi, devant l'épanouissement de sa fille, ne pouvait qu'être émerveillé, alors que la déchéance de son fils aîné, le dauphin, le déroutait. Lui succèderait donc un fils indigne qui ne pense qu'à boire et courir après les filles en procréant un indénombrable tas de bâtards de par le royaume ? Alors, une idée germa dans la tête du roi. Sa fille, à 9 ans, comprenait le fonctionnement d'un royaume aussi bien que lui à 40 ans passés et sans expérience. Pour l'avenir de son royaume, le roi décida de défier les traditions, sa position et même Dieu, il nomma sa fille "1ère Dauphine du royaume". Il réunit tous les gens de sa cour lors d'une assemblée spéciale, pour laquelle, il avait invité des représentants des royaumes voisins afin d'annoncer cette décision, le jour des 10 ans de sa fille. Devant la foule applaudissant, l'ex-dauphin se décomposa. La reconnaissance dûe à son rang qu'il n'a jamais eue, et maintenant, le retrait immédiat de sa prétention à la couronne, officiellement, devant les autres royaumes, sur décision de son père, souriant devant cette foule ingrate, le brisa en mille morceaux. Il s'enfuit, sans même jeter un regard sur le visage angélique de sa petite soeur. Il ne vit pas la mine renfrognée qu'elle fit face à cette annonce, le regard desespéré qu'elle eut en voyant son frère anéanti, ni même la lumière lunaire qui se prêtait à éclairer toutes ces émotions simultanées. Elle hurla le prénom de son frère : "Astren ! ", prénom que personne n'entendit, et que tous oublièrent. Tous, sauf Luna. Une année s'écoula sans la moindre nouvelle de son frère. Le jour de ses 11 ans, elle se préparait dans sa chambre quand une main apparut devant son visage, ainsi qu'une odeur qu'elle reconnaissait, celle d'Astren, puis le néant pris place en son esprit. Elle n'a jamais pu, ou plutôt voulu, se rappeler ce passage. Mais au plus profond d'elle, bien qu'elle sâche que son frère a fait quelque chose de mal, elle espère qu'elle le reverra et que tout s'expliquera, que son frère est innocent, qu'il a agi pour son bien. Elle sait que toute sa vie n'est qu'un mensonge. A la suite de son enlèvement, son père fut assassiné par le prince du pays voisin, qui a, depuis, pris place sur le trône. On apprit, par la suite, que ce prince était le frère cadet du dauphin de ce même pays. Il assassina tous les nobles encore fidèles au roi précédent et se promit de couper la tête des deux enfants restant de la famille royale, à savoir : Astren et Luna. Luna a acheté sa sécurité auprès de la patronne d'un lupanar dont elle est devenue la coqueluche. La femme la reconnut la pemière fois qu'elle la vit. Luna demanda de l'aide, la patronne lui proposa un contrat. Tous les hommes payeraient leur poids en or afin de pouvoir partager leur lit avec elle. Si bien que la patronne lui permet plus de choses qu'à ses autres filles, tout en la restreignant. Luna n'est en sécurité que si elle reste auprès de cette femme car cette dernière connaissant son identité, elle gagnerait sur le court terme assez d'argent pour recommencer une meilleure vie. Mais elle est intelligente et vise la richesse sur le long terme grâce à Luna. Leur contrat est la sécurité de Luna...à contre coeur. |
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