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Lecture du chapitre 12 | |
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Nom de l'œuvre : Entre infini et au-delà | Nom du chapitre : La vie reprend |
Écrit par Cyrlight | Chapitre publié le : 28/6/2013 à 09:08 |
Œuvre lue 97032 fois | Dernière édition le : 26/5/2016 à 19:36 |
Cassy atteignit, après plusieurs longues journées, la ville de Jadielle. Comme ses réserves de nourriture avaient été altérées par l'eau de mer, elle avait dû ramasser des baies, à l'instar de celle que Sven avait utilisées sur son pokémon, pour pouvoir s'alimenter. Ses parents en cultivaient de nombreuses variétés différentes à la ferme et elle n'avait eu aucune peine à reconnaître sur les bosquets celles qui étaient comestibles. Elle n'avait plus d'argent, puisqu'elle avait déjà dépensé la totalité de ses gains du Concours quand elle n'était encore qu'à Sinnoh, et elle se demandait combien de temps elle allait pouvoir s'attarder dans cette ville avant d'être remarquée par la police. Jadielle avait beau être aussi grande que Féli-Cité, une vagabonde et un Ponyta finiraient par attirer l'attention sur eux s'ils erraient trop longtemps. Comme le poney était encore faible suite à sa mésaventure dans l'eau et le long trajet qu'ils avaient parcouru, Cassy rechignait à le monter et, le plus souvent, elle choisissait de marcher à côté de lui. Ce fut ainsi qu'elle fit le tour de Jadielle, les rênes de son pokémon à la main. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle cherchait, mais elle tenait à explorer les lieux. Alors qu'elle passait devant un vieux bâtiment vétuste, la fillette remarqua une affiche qui attira son attention. Elle se trouvait devant ce qui était apparemment l'École de dresseurs. Intriguée, elle pénétra à l'intérieur, sans se douter un seul instant qu'elle arriverait directement dans une salle de classe. Les paires d'yeux d'une dizaine d'enfants la dévisagèrent, tandis que leur institutrice regardait la nouvelle venue avec un mélange de colère et de surprise. Le silence s'installa à la place des quelques murmures survenus après l'entrée de Cassy, qui s'apprêtait à quitter les lieux, gênée, lorsque l'enseignante frappa dans ses mains en ordonnant à ses élèves de se rendre en récréation. Lorsque les grincements des chaises en métal sur le parquet usé se furent tus, la quinquagénaire, vêtue d'une blouse bleu marine élimée, avança dans sa direction. La fillette déglutit, mal à l'aise. - Je peux faire quelque chose pour toi ? s'enquit finalement l'institutrice d'une voix sèche, mais pas méchante pour autant. - Je voudrais savoir si vous accepteriez de prendre une élève supplémentaire... Cassy afficha un air timide sur son visage, avant de remuer lentement son pied sur le sol, en attendant une réponse qui tardait à venir. Elle patienta encore un instant, tête basse, puis se décida à relever les yeux vers son interlocutrice, dans un regard presque suppliant. - Les enfants auxquels je dispense des cours sont ceux qui préparent un voyage initiatique. À ton âge, je me doute que tu as déjà dû effectuer le tien depuis déjà plusieurs années. - Non, madame. Je ne sais même pas ce qu'est un voyage initiatique. Mes parents sont fermiers et je les aide à la récolte depuis que j'ai huit ans. Je n'ai jamais eu le temps de faire autre chose, ni même de m'intéresser à ce que pouvait être la vie d'un dresseur. Je ne connais rien aux pokémon, en dehors de leur élevage, et il y a encore quelques jours à peine, je ne savais même pas ce qu'était une pokéball. Maintenant que ma famille a dis... décidé de me laisser partir à l'aventure, je désire combler mes lacunes, et je pense que votre école sera pour moi le meilleur moyen d'y parvenir. - Hum... La rentrée scolaire a eu lieu il y a plus d'une semaine. - Je travaillerai dur pour rattraper ce que j'ai manqué, je vous le promets. - Ce n'est pas le seul problème. Les enfants sont tous très jeunes, alors que toi, tu dois avoir au moins... - Tout juste treize ans, madame. - Étrange, tu me parais plus âgée. Toujours est-il que tu es quasiment une adolescente, alors que mes élèves sont pour la plupart deux fois plus jeunes. - Je ne les dérangerai pas, madame. S'il le faut, je me tapirai dans un coin, vous verrez, ce sera comme si je n'existais même pas. Mais, s'il vous plaît, acceptez que je suive votre enseignement. L'institutrice la jaugea du regard un long moment. Cassy se sentit penaude, car elle ne donnait pas bonne impression. La chemise blanche qu'elle portait était sale, ses yeux étaient cernés après les mauvaises nuits passées à la belle étoile, et ses bottes étaient couvertes de boue, résultat de son périple à travers Kanto. - Tu devras m'appeler "maîtresse", comme les autres. Je préfère t'avertir que je suis intransigeante sur la discipline et les retards. Les cours commencent à huit heures le matin et se termine à seize heures, avec une pause d'une heure pour le déjeuner. Les devoirs doivent être rendus en temps voulu, sans quoi il y aura de sévères punitions : des centaines de lignes à copier ou un quart d'heure de piquet. - Oh, merci infiniment, mad... maîtresse ! - Maintenant, tu vas me remplir un feuillet d'inscription. Étant donné que tu as plus de dix ans, il ne sera pas nécessaire de le faire signer par tes parents. Je te demanderai simplement de me communiquer l'adresse de leur domicile, en cas de besoin. Cassy acquiesça, feignant un sourire par-dessus sa grimace. La quinquagénaire sortit la paperasse du tiroir de son antique bureau, avant de lui indiquer un pupitre au fond de la classe qui serait désormais le sien. Elle lui remit un stylo, de façon à ce que la fillette puisse écrire. Une fois encore, elle usa de son nouveau pseudonyme, qui commençait à lui venir à l'esprit plus facilement que son véritable nom. Elle précisa en-dessous qu'elle avait déjà un pokémon, mais qui n'avait jamais combattu. Elle ne considérait pas le concours comme un match à part entière, même si cela lui en avait donné une vague idée. Quand vint ensuite le nom et l'adresse de ses parents, elle décida de tricher derechef, mentionnant une habitation fictive près de Parmanie, première ville où elle était arrivée à Kanto. Elle rendit ensuite le feuillet à l'institutrice, qui parut satisfaite. Elle l'interrogea un instant sur son Ponyta, seul sujet où Cassy put répondre à toutes ses questions sans mentir, et au moment où elle crut enfin avoir réussi à se faire accepter sans soulever moindre soupçon, la femme la tétanisa : - J'oubliais... Comme tu vas côtoyer des enfants plus ou moins jeunes pendant les mois à venir, il faudrait que tu te rendes au Centre Pokémon le plus rapidement possible, afin de passer une visite médicale. D'ailleurs, puisque les cours ont déjà commencé aujourd'hui, pourquoi ne pas t'y rendre immédiatement, afin que tu puisses commencer à te rendre en classe dès demain ? Je vais rédiger un billet que tu remettras à l'infirmière de ma part et, pendant ce temps, je préparerai les élèves à ton arrivée. - C'est une excellente idée, maîtresse, affirma Cassy d'un ton faussement enjoué alors que la panique se lisait dans ses yeux. Vous avez raison, c'est ce que je vais faire. L'institutrice griffonna un mot qu'elle signa, avant d'y déposer un rapide coup de tampon. L'enfant admira un instant son écriture ronde et ses lettres galbées, comme celles utilisées dans les cahiers où elle avait appris à écrire étant petite. Elle tenta cependant d'étouffer les souvenirs qui remontaient sous forme de larmes dans ses yeux, avant de prendre congé. La femme lui avait expliqué comment se rendre au Centre Pokémon depuis l'école. Elle avait décidé d'y aller à pied, car elle craignait que l'infirmière Joëlle de Mérolia ait transmis son avis de recherche à ses collègues des différentes régions. Durant son séjour forcé, elle avait pu constater qu'il existait des moyens modernes pour communiquer d'un point à l'autre très rapidement, alors que Cassy avait toujours vu ses parents utiliser des Roucool pour cela. Si tel était le cas, son Ponyta risquait fort de la trahir. Le trajet lui prit une dizaine de minutes. Elle avait tant marché, récemment, qu'elle avait à peine la force de lever les jambes à chaque pas. Elle dut remonter la rue dans laquelle elle se trouvait, puis bifurquer à sa gauche, avant de poursuivre sa route tout droit au carrefour. Le toit rouge du bâtiment finit enfin par s'offrir à ses yeux. Cassy pénétra à l'intérieur, où elle ne remarqua rien de suspect. Son portrait-robot, comme ceux que l'agent Jenny avait réalisés d'Éric et de ses parents, n'apparaissait nulle part, ce qui la soulagea. Personne ne fit attention à elle tandis qu'elle se dirigeait vers l'accueil. Une infirmière se tenait juste derrière. Grande, les cheveux roux, le visage bienveillant et un uniforme similaire, elle était le parfait sosie de sa collègue de Mérolia. Cassy fut un instant troublée par cette curieuse ressemblance, mais comme la femme se présenta sous le patronyme de Joëlle, elle en conclut qu'elles étaient sûrement parentes. Elle lui adressa ensuite un sourire chaleureux, puis lui demanda ce qui l'emmenait ici. La fillette lui remit le billet de l'institutrice. - Une visite médicale ? lut-elle. Je vois. Suis-moi, nous allons faire ça tout de suite. Ce n'est l'affaire que de quelques minutes. La soignante s'élança dans le couloir, sa patiente sur ses talons. Cassy était un peu angoissée : à Sinnoh, ils avaient remarqué son absence de dossier médical, ce qui n'était apparemment pas normal. Comment allait-elle parvenir à justifier cela sans éveiller le moindre soupçon ? - Voyons voir ça. Je vais commencer par prendre ta tension. Tu veux bien tendre le bras, s'il te plaît ? demanda l'infirmière Joëlle après qu'elles se furent installées dans son cabinet médical. Cassy se laissa docilement ausculter. Elle était apparemment en bonne santé. Les choses se corsèrent cependant lorsque la professionnelle tapota du bout des doigts une sorte de piano composé petites touches entièrement noires, relié à un écran. Elle en avait vu quelques-uns, à Féli-Cité, dans les coulisses du Concours auquel elle avait participé. Apparemment, il s'agissait d'une télévision, et permettait de voir ce qui se passait autre part. - Hum... C'est étrange. Peux-tu m'épeler ton nom ? s'enquit la femme en uniforme rose. - Rilène. R-i-l-e accent grave-n-e. - Je ne comprends pas. J'ai effectué une recherche sur l'ordinateur, mais il n'y a aucune information te concernant dans la base de données. Un ordinateur ? Ainsi, cet appareil carré et lumineux n'était plus une télévision ? Sans doute le mot était-il propre à la région, raison pour laquelle il était différent à Sinnoh et à Kanto. Le cerveau de Cassy se mit à réfléchir à toute allure, dans l'espoir de trouver encore un nouveau mensonge cohérent, qui pourrait satisfaire l'infirmière Joëlle. - Mon oncle était médecin. Il s'occupait de la famille à la ferme, quand l'un d'entre nous était malade. - Dans ce cas, pourrais-tu lui demander de m'envoyer ton dossier au plus vite, afin que je le complète ? - Hélas, cela risque d'être difficile. Il a perdu la vie l'an passé dans un accident, à la montagne. - Je suis désolée. Pardonne ma question, je ne savais pas. L'absence de documents n'est pas très dramatique. Je vais simplement t'enregistrer et créer un nouveau fichier de suivi médical à ton nom. Pour ça, je vais avoir besoin que tu me dises si tu as eu tous tes vaccins lorsque tu étais plus jeune. - Oui, fit Cassy, tout en sachant parfaitement qu'aucune aiguille n'avait jamais touché sa peau. - Il me faudrait également ton poids et ta taille, ainsi que les maladies que tu as déjà contractées. La fillette s'accorda quelques secondes de réflexion. Elle se souvenait avoir eu la varicelle, un épisode d'ailleurs très désagréable, et elle avait également été victime de la rougeole, si elle ne se trompait pas. Quant au reste, elle avait passé un rapide examen de contrôle à Mérolia. Elle mesurait un mètre cinquante-deux, pour quarante-sept kilos. - Parfait, affirma l'infirmière Joëlle. Voilà le bilan de ta visite, tout est en ordre. Tu pourras l'emmener demain matin à ton institutrice. Cassy prit la feuille que son interlocutrice lui tendait, puis la remercia avant de quitter le Centre Pokémon. Elle était ravie. À présent, plus rien ne l'empêcherait d'être admise à l'École des dresseurs, où elle pourrait engranger des connaissances sur ce monde dans lequel elle avait décidé de s'aventurer et qui lui était presque totalement inconnu. Le coeur plus léger de savoir ce qu'il allait finalement advenir d'elle, Cassy s'empressa de retourner chercher son Ponyta, qu'elle avait attaché à une palissade non loin de l'établissement dans lequel elle étudierait sous peu. Elle s'imaginait déjà assise parmi les autres écoliers, tandis qu'elle s'efforcerait de donner un nouveau tournant à sa vie. Agenouillée dans l'herbe, après avoir s'être éloignée de la ville de Jadielle, et emmitouflée dans la cape que Sven lui avait donnée, elle sortit son chapelet de la sacoche en cuir pour réciter une prière à l'adresse d'Arceus. Comme chaque soir, elle Lui parlait des siens, souhaitait qu'ils soient en sécurité auprès Lui, mais pour la première fois aussi, elle jugea bon de s'excuser de ses agissements : - Je regrette ces mensonges, mais je n'ai pas le choix, confessa-t-elle, le regard embué par la culpabilité. Si je disais la vérité, on me renverrait à Sinnoh sans que je n'aie eu le temps d'achever ce pour quoi je me suis enfuie. Dans Votre grande miséricorde, j'espère que Vous comprendrez pourquoi j'agis de la sorte, et que Vous ne tiendrez pas compte de mes actes lorsque l'heure sera venue pour moi de Vous rejoindre, car je Vous suis fidèle, et je ne peux m'empêcher de penser que si Vous avez tenu à ébranler ma volonté en m'obligeant à pécher, je tiens à Vous affirmer, Seigneur Arceus, que je vous resterai loyale, mais que je m'efforcerai malgré tout de mener ma quête à bien, d'autant que j'ai toutes les raisons de penser que Vous avez choisi de me mettre à l'épreuve. Ce n'était pas le fruit du hasard si je me trouvais dans la forêt et non chez moi lorsque ma famille a été attaquée. Je mènerai cette affaire à bien, surtout si cela me permet d'être digne de Votre regard. Cassy savait que, bien vite, elle rattraperait son retard. Elle travaillerait assidûment afin de combler son manque de connaissance sur tout ce qui l'entoure, et en particulier sur le dressage des pokémon. Elle avait cru comprendre que la plupart des gens comptaient sur ces créatures pour les protéger, quand ils ne les utilisaient pas dans des matchs ou des compétitions. Si c'était vraiment le cas, alors ils seraient sans nul doute un excellent instrument pour sa vengeance. Elle entraînerait une équipe puissante dès qu'elle s'en sentirait capable, et lorsqu'elle retrouverait les agresseurs de sa famille, elle n'hésiterait pas à les déchaîner sur eux. |
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