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Lecture du chapitre 19 | |
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Nom de l'œuvre : Entre infini et au-delà | Nom du chapitre : Slow down |
Écrit par Cyrlight | Chapitre publié le : 22/10/2013 à 18:24 |
Œuvre lue 96849 fois | Dernière édition le : 9/7/2016 à 14:29 |
- De ce côté-ci du laboratoire, tu trouveras les autres pièces de vie : salon, salle à manger, cuisine... présenta Régis lorsqu'ils furent revenus au rez-de-chaussée. Tu pourras venir ici dès que tu auras un moment. Quand à cette salle, comme tu l'as bien compris, c'est là où sont menées toutes les expériences scientifiques et les études sur les pokémon. Tu n'auras pas grand-chose à y faire, puisque ton rôle consiste à t'occuper de nos pensionnaires. Le garde-manger se situe juste derrière cette porte : il y a des poffins, des pokéblocs, ainsi que d'autres sortes d'aliments, classés par types et par groupes. Tu auras probablement un peu de mal à t'y retrouver au début, mais une fois que tu auras compris, tu verras, c'est simple comme bonjour. Comme c'est ton premier jour et que mon grand-père n'est toujours pas revenu, je vais t'aider pour la ration de midi. Régis ouvrit le placard dans lequel étaient empilées des quantités de boîtes métalliques, pleines de nourriture. Des étiquettes étaient collées dessus pour permettre l'identification plus facile des pokémon auxquelles elles étaient destinées. Cassy songea qu'elle aurait sans doute à apprendre cela par cœur, ainsi que le nom de toutes les espèces présentes au laboratoire. Les bras chargés des denrées que Régis lui avait désignées, elle se dirigea vers la sortie, tandis que son ami refermait la porte derrière elle. Il transportait lui aussi de nombreux contenants, afin d'épargner à la jeune fille un aller-retour supplémentaire. - Par qui commence-t-on ? - Les Ursaring, répondit-il du tac au tac. Il faut toujours les nourrir en premier, sinon ils deviennent vite furieux, et ce n'est pas le genre de créature qu'on aime beaucoup mettre en colère. Pour reproduire leur habitat naturel, une sorte de grotte en pierre avait été aménagée dans un angle du pré. Deux pokémon en sortirent, suivis de quatre adorables Teddiursa. Cassy leur tendit leur ration, la main tremblante, mais Régis la rassura. Si elle ne faisait pas de mouvement brusque susceptible de les rendre méfiants, tout irait bien. Au terme d'une longue minute, le plus grand des Ursaring tendit la patte pour attraper un poffin dans la boîte, qu'il avala tout rond avant de grogner de satisfaction, tandis que les autres venaient se servir à leur tour. Ils se rendirent ensuite à l'étang, où Cassy dispersa une vingtaine de baies Algua à la surface pour que les pokémon aquatiques puissent venir les chercher. Un timide Ptitard s'avança dans sa direction en sautillant sur la rive. Comme il s'arrêta à sa hauteur en la fixant de ses grands yeux, elle lui tendit en souriant un aliment rien que pour lui, qu'il engloutit avec plaisir. - Je vois que les pokémon semblent déjà t'apprécier. Je n'ai donc pas à regretter mon choix d'avoir écouté Régis et de t'avoir engagée. Elle sursauta, manquant de lâcher la boîte encore à moitié pleine qu'elle avait à la main. Le professeur Chen se dirigeait vers eux d'un pas rapide. Son petit-fils lui adressa un grand signe alors qu'elle restait stoïque, ne sachant que faire. Elle décida finalement de le remercier pour lui avoir laissé sa chance. - Pourquoi ne l'aurais-je pas fait ? répondit l'homme en riant. D'après ce que j'ai compris, les cours ne te servaient pas à grand-chose, et moi, j'avais désespérément besoin d'un éleveur pokémon. Je sais que tu es loin de connaître toutes les ficelles, mais tu verras qu'avec le temps, tu deviendras vite une spécialiste. Au final, tout le monde semble y trouver son compte. Régis, tu lui as expliqué ce qu'il y a à savoir ? - Je crois n'avoir rien oublié, grand-père. Tu devrais cependant prendre ma relève, tu en as sûrement plus à dire que moi. Le garçon prit congé, cédant sa place à l'éminent scientifique qui termina le tour avec Cassy. Il lui dispensa d'importantes informations à propos des pokémon au fur et à mesure qu'elle les nourrissait. Elle eut un peu peur lorsqu'une Empiflor voulut se refermer sur son bras, avant de s'apercevoir que c'était uniquement parce qu'elle marchait sur sa racine. Elle se sentit si sotte qu'elle manqua d'en éclater de rire. - Sur quoi travaillez-vous en ce moment, professeur ? interrogea-t-elle alors qu'elle donnait du pain sec aux Roucool venus picorer. Enfin, si ce n'est pas un secret, bien sûr. - Pas du tout. Te souviens-tu, lorsque nous nous sommes rencontrés dans la forêt, de l'œuf que j'avais avec moi ? Il a éclos il y a peu de temps pour devenir un Mime Jr. Avec lui, j'étudie la théorie de l'évolution. Cassy avait entendu parler de ce phénomène à l'école, même si son étude n'était prévue que pour le troisième trimestre. Apparemment, certaines espèces de pokémon se transformaient d'un coup, allant parfois même jusqu'à changer totalement de forme, voire de type. Elle voulut en savoir plus. - Pour l'instant, je n'en suis qu'à l'étape des déductions, hélas. La seule hypothèse que je pourrais avancer pour l'instant serait celle d'une croissance accélérée. - Que voulez-vous dire ? - Je pense que ça fonctionne comme pour les êtres humains. Quand savent-ils exactement qu'ils passent de l'enfance à l'adolescence, puis de l'adolescence à l'âge adulte ? C'est instinctif, et si le corps se transforme progressivement, l'esprit, lui, est parfois plus rapide. À mon avis, c'est la même chose chez les pokémon. Leur changement de forme ne serait dû qu'à un passage à un stade plus mature. Ça se confirmerait en particulier chez ceux qui ont besoin d'apprendre une attaque en particulier pour évoluer, comme une sorte de rituel pour rentrer dans l'âge adulte. Ils ont besoin d'engranger une certaine expérience avant de pouvoir se transformer. C'est plus ou moins comme nous. Un enfant qui a traversé de dures épreuves deviendra plus vite adulte que celui qui a été longtemps choyé. "À qui le dites-vous..." songea amèrement Cassy en se forçant à sourire, avant d'approuver ce qu'il venait de dire d'un signe de tête. - Je pense que votre raisonnement se tient, professeur, et j'espère que vous parviendrez à le démontrer. Si je peux vous aider en quoi que ce soit, n'hésitez pas. Je vous rapporterai tout ce que j'observe en lien avec votre étude, dans l'espoir que ça puisse contribuer à la faire avancer. - Décidément, Cassy, c'est une perle rare que Régis m'a trouvé en te faisant venir ici. Je te remercie de ton assiduité, mais je crois qu'il serait temps de cesser de parler travail et d'aller déjeuner. Tu dois avoir faim, ne serait-ce qu'après le trajet que tu as fait depuis Jadielle pour venir jusqu'ici. Après tout, il n'y a pas que les pokémon qui ont le droit de manger. Il lui adressa un sourire auquel elle répondit par la même politesse, avant qu'ils ne retournent à l'intérieur. L'endroit était finalement plus agréable que tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Il lui fallut peu de temps pour cesser de regretter l'École des dresseurs. Au cours des jours qui suivirent, elle en apprit plus sur les créatures qui l'entouraient qu'après trois mois de travail acharné en classe pour combler son retard. Un matin, alors qu'elle portait une fois encore la nourriture aux pokémon, elle s'aperçut en ouvrant la porte vitrée qu'il pleuvait des cordes. Chargée, il n'était pas question pour elle de remonter dans sa chambre -devant la porte de laquelle elle avait mystérieusement trouvé une parure de lit jaune pastel à son réveil- pour aller chercher la cape de Sven. Rentrant la tête dans les épaules, elle s'élança au dehors, où la pluie glacée la trempa jusqu'aux os. Elle se hâta d'aller nourrir les Ursaring, qui ne prirent même pas la peine de sortir de leur grotte afin de ne pas être mouillés, avant de se diriger vers l'abri en toile expressément dressé pour que les type feu puissent s'y abriter. Ponyta se trouvait parmi eux et, comme à chaque fois, elle parvint en cachette à lui donner un poffin. Enfin presque. - Tu sais que ce n'est pas bien de faire du favoritisme ? s'enquit une voix derrière elle en riant aux éclats. La silhouette de Régis se découpait au travers du rideau de pluie qui avait aplati ses cheveux d'ordinaire hérissés. La surprise passée, Cassy sourit à son tour, tandis qu'il prenait les boîtes restantes qu'elle avait encore dans les mains. - Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-elle alors qu'ils dirigeaient vers l'étang pour nourrir les Poissirène. - Je suis venu t'aider. Habillée comme tu l'es, par ce temps, tu vas attraper un rhume si tu ne te dépêches pas. Tu as vu ta tête ? Tes cheveux sont totalement détrempés ! - Et les tiens ? Ils sont plats comme une crêpe. - Redis un peu ça, pour voir ! Le garçon se pencha par-dessus la surface de l'eau, à travers laquelle il plongea sa main pour l'éclabousser, chose inutile puisqu'elle était déjà intégralement mouillée. À son tour, elle l'arrosa sans scrupule, mais finit par glisser sur l'herbe boueuse, pour se retrouver précipitée dans l'étang. Régis éclata d'un rire moqueur, avant d'ôter son manteau noir et de plonger à son tour pour continuer leur bataille aquatique. Ce furent lessivés mais hilares qu'ils regagnèrent le laboratoire une fois que tous les pokémon eurent reçu leur ration respective. Heureusement pour eux, personne ne s'y trouvait lorsqu'ils pénétrèrent à l'intérieur, dégoulinant d'eau et de boue sur le carrelage d'un blanc immaculé. Tous les scientifiques étaient sur le terrain, comme chaque mercredi. - Je suis épuisée, avoua Cassy en ôtant ses bottes pour les glisser sous le radiateur afin d'en faire sécher le cuir. Je ne sais pas comment les Poissirène peuvent vivre constamment dans un étang. À nouveau, cela provoqua chez eux une explosion de rire, tandis que Régis posait également son manteau sur l'appareil chauffant, après l'avoir en grande partie essoré à l'extérieur, car le tissu avait été imbibé par la pluie. Ils montèrent se changer en hâte dans leur chambre, avant de revenir nettoyer le sol qu'ils avaient sali en rentrant. Cassy passait le balai pendant que son ami absorbait l'eau à l'aide d'une serpillère. Elle allait remettre le matériel à sa place dans un coin de la buanderie lorsque quelqu'un frappa à la porte, l'entrée principale du laboratoire étant close en l'absence du personnel. La fille songea, au moment de disparaître dans le local, qu'ils avaient fini de laver la salle à temps, pendant que Régis allait ouvrir. Elle n'entendit pas la brève conversation qu'il eut avec le visiteur, mais il ne tarda pas à la rejoindre. Ils se retrouvèrent à l'étroit, à deux dans la piécette. - C'était ton institutrice, annonça-t-il non sans une certaine gravité. Elle souhaitait te parler... - Pourquoi ne lui as-tu pas dit de patienter ? Tu aurais pu m'appeler. - ... de ton bulletin scolaire qu'un Roucool a emmené à l'adresse qui tu lui avais donnée et qui est revenu sans avoir pu le livrer. Elle a mené sa petite enquête, pour découvrir que l'endroit où tu as prétendu habiter avec tes parents n'existe pas. - Et... Qu'est-ce que tu as répondu ? bredouilla Cassy. - Que le mercredi était ton jour de congé, que tu dormais encore et que tes parents allaient venir te rendre visite dans l'après-midi pour te féliciter de ton embauche récente, raison pour laquelle elle m'a laissé le courrier qu'ils n'ont pas eu l'occasion de recevoir. Il quitta la buanderie sans rien ajouter après lui avoir tendu son relevé de notes, où l'encre avait bavé par endroit à cause de la pluie. Le regard brillant, Cassy eut un sourire tout en murmurant un simple "merci" au garçon, qui était déjà trop loin pour l'entendre. Dire qu'elle avait eu peur de tout ce qui risquait de l'attendre au laboratoire, alors qu'elle pouvait finalement compter sur un ami sincère qui acceptait le mystère l'entourant, et qui décidait même de la couvrir alors qu'il avait désormais la preuve qu'elle avait quelque chose à cacher. Depuis son arrivée au Bourg-Palette, il avait respecté sa promesse de ne lui poser aucune question sur sa vie privée, son passé ou sa famille. Elle aurait voulu lui témoigner sa reconnaissance autant qu'elle l'aurait souhaité, mais cela aurait nécessité de lui faire des révélations qu'il ne devait pas entendre. Ils n'échangèrent quasiment pas un mot durant le reste de la journée, qu'ils passèrent en grande partie dans le salon à regarder la télévision. Régis ne lui demanda rien, comme toujours, et elle n'orienta pas la conversation sur le service qu'il lui avait rendu un peu plus tôt. Afin de lui exprimer sa gratitude, elle se contenta de placer sa tête sur son épaule, ce à quoi il répondit en prenant sa main dans la sienne. Elle songea un instant à sa promesse, celle qui consistait à se venger des assassins de sa famille. Elle avait toujours l'intention de la tenir, mais ce serait encore difficile dans l'immédiat. Même si elle avait comblé une grande partie de ses lacunes, elle ne souhaitait pas quitter le laboratoire de sitôt. Elle y était trop bien. Elle adorait le Bourg-Palette, et la compagnie de Régis lui était très agréable. Depuis qu'elle avait quitté sa ferme à Sinnoh, c'était la première fois qu'elle se sentait à nouveau à sa place quelque part. Elle décida de prendre son temps. Après tout, qu'est-ce que quelques mois de plus changeraient ? Elle pouvait rester ici un moment, sans pour autant renoncer à son projet. Elle allait simplement ralentir le rythme et en profiter tant qu'elle le pouvait, afin de vivre un peu le bonheur qu'elle avait longtemps cru perdu. |
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