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Lecture du chapitre 21 | |
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Nom de l'œuvre : Entre infini et au-delà | Nom du chapitre : Listen to your heart |
Écrit par Cyrlight | Chapitre publié le : 28/10/2013 à 11:15 |
Œuvre lue 96798 fois | Dernière édition le : 21/7/2016 à 12:49 |
- Qui es-tu vraiment ? demanda Régis après l'avoir observée longuement. Et comment dois-je t'appeler d'ailleurs ? Cassy ? Kathy ? - Désormais, c'est et ça restera Cassy. Bon, ferme la porte derrière toi. Il s'exécuta, puis vint s'asseoir sur le lit où elle s'était redressée. Il attendit, mais elle avait du mal à trouver ses mots. Elle avait peur qu'il ne lui pardonne pas ses mensonges, et qu'il la regarde différemment lorsqu'il connaîtrait sa véritable histoire, qu'elle avait tant cherché à dissimuler. - Ce que je m'apprête à te dire, il ne faudra jamais que tu en parles à quiconque, d'autant que le simple fait d'être au courant pourrait t'attirer des ennuis, voire pire encore. L'été dernier, à Sinnoh, je me suis perdue dans les bois. À cause de ça, je ne suis pas rentrée chez moi à l'heure prévue. C'est ce qui m'a sauvé la vie. Lorsque je suis arrivée, mes parents et mon frère avaient disparu, et il ne restait d'eux que du sang partout dans le salon. J'ai aussitôt prévenu l'agent Jenny de Mérolia, qui a commencé les recherches, en vain. Ils n'ont trouvé ni indice ni corps. Rien. J'étais tellement désespérée que j'ai songé à me suicider, si Cynthia, le Maître régional, n'était pas intervenue à ce moment-là . La police souhaitait que je reste jour et nuit enfermée au Centre Pokémon pour être en sécurité, au cas où ceux qui avaient agressé les miens décident de s'en prendre également à moi, sauf que je voyais l'enquête stagner. Je voulais faire quelque chose pour lui permettre d'avancer, ce que personne ne m'y autorisait. J'ai également pris conscience de toutes mes lacunes : des objets qui étaient communs aux yeux des autres, comme les pokéball ou les télévisions, je n'en avais pour ma part jamais entendu parler. Je me suis donc enfuie dans l'espoir de retrouver moi-même les criminels qui ont assassiné ma famille. Le garçon la fixa, une expression indéchiffrable sur le visage. Il finit par se lever pour faire les cent pas dans la petite chambre, où son amie le suivit des yeux, guettant une réaction quelconque de sa part. Enfin, au bout d'un interminable moment, il se décida à parler : - Ça n'explique toujours pas ton âge... - Je te jure que je n'ai pas menti. Évidemment, il est un peu difficile de le prouver, étant donné que je n'ai ni papiers ni dossier médical. À Sinnoh, ils ont dit que je pourrais tout aussi bien ne pas exister. - Pourquoi un tel mystère ? - Je n'en sais rien. Arceus sait pourtant combien j'y ai réfléchi au cours de ces derniers mois. J'en suis arrivée à penser que nos parents nous avaient volontairement élevés, mon frère et moi, à l'écart du reste du monde. Régis porta sa main à son menton, tandis qu'il tentait de démêler une situation qu'il avait pourtant de la peine à comprendre. Après de longues minutes au cours desquelles ils restèrent tous deux silencieux, il suggéra : - Ne crois-tu pas que ta famille aurait simplement pu se cacher ? - Tu veux dire... de quelqu'un ? Il répondit par un haussement d'épaules. Soudain, elle s'en voulut de ne pas y avoir songé plus tôt. Cette théorie était évidente ! Cassy avait affirmé à l'agent Jenny que sa famille n'avait pas d'ennemis, mais également qu'ils ne côtoyaient pas beaucoup de monde. Tout était en train de s'éclairer dans son esprit. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, elle n'avait jamais entendu ni son père ni sa mère faire mention de leur passé. Se pourrait-il que, déjà bien avant sa naissance, ils aient eu quelqu'un à fuir, qui les aurait finalement retrouvés, en dépit du mal qu'ils se seraient donné pour se cacher ? - Ça expliquerait beaucoup de choses, admit Cassy. Notamment la raison pour laquelle nous ne possédions ni ordinateur, ni télévision, ni rien susceptible de nous relier au monde extérieur. Ils avaient un secret qu'ils tentaient de nous dissimuler, à Éric et à moi. Quant à mon âge, ils ont sans doute dû falsifier tout ce qui pouvait l'être afin que celui ou ceux à qui ils cherchaient à échapper ne les retrouve jamais. Si l'on suit cette logique, mon frère devrait... aurait donc dû avoir dix-sept ans, et non pas quinze. Mais pourquoi ? Sans crier gare, la jeune fille s'effondra en pleurs sur son oreiller, presque hystérique. Régis vint s'accroupir à côté du lit pour tenter de la réconforter. Il entoura ses épaules de ses bras et blottit sa tête contre la sienne. Le corps de Cassy était parcouru de tremblements nerveux alors qu'elle jetait toutes ses forces dans ses sanglots. Elle ne sut combien de temps ils restèrent ainsi. Elle larmoyait, pendant que Régis lui offrait un soutien moral et psychologique, nécessaire dans une telle situation. Même lorsque ses larmes se tarirent enfin, au bout de ce qui semblait être une éternité, elle était toujours agitée par des soubresauts. Elle avait l'impression que ses nerfs étaient à deux doigts de lâcher pour de bon. - Allez, viens avec moi, lui suggéra son ami. Tu as besoin d'un remontant. Je vais te faire un café très fort, sinon tu vas t'écrouler. Il faut que tu te calmes. Régis attrapa ses béquilles, adossées à la table de nuit, et les lui tendit. Elle n'en tint cependant pas compte, se mettant debout sans aucun soutien. Elle boitilla légèrement jusqu'à la porte, sans trop de difficulté. Elle arrivait même à poser le pied par terre, à condition de ne pas rester en appui dessus. - Si mon grand-père te voyait... Une chance qu'il soit reparti sur le terrain avec ses employés. - S'il ne m'avait pas emmenée au Centre Pokémon, tout irait très bien et je n'aurais pas cette attelle qui m'empêche presque de bouger. - C'est le but, en même temps, soupira le garçon en la prenant par le bras pour l'aider à descendre les marches de l'escalier, dans lequel elle manqua de glisser. Et puis, grâce à ces radios, tu as découvert un élément important pour ton enquête, non ? Tu sais maintenant comment orienter tes recherches. Cassy acquiesça d'un signe de tête en s'installant à la table de la cuisine, tandis qu'il mettait de l'eau à bouillir dans une casserole, avant de sortir le café et le sucre qu'il déposa devant elle. Elle le remercia d'un sourire et se servit. Cela lui fit le plus grand bien. Le liquide brûlant l'apaisa, calmant ses tremblements qui la faisaient encore tressaillir par instants. - Régis... Dis-moi ce que tu penses. Je veux dire vraiment, maintenant que tu sais la vérité à mon sujet. - Je pense mon grand-père est toujours persuadé que je lui ai ramené une jeune élève travailleuse qui prend grand soin de ses pokémon, alors qu'il s'agit en réalité d'une orpheline traumatisée activement recherchée par la police de Kanto et potentiellement un tueur en série. Abstraction fait de tout ça, je te rassure, je le vis très bien. - S'il te plaît, ne te moque pas. La situation est bien assez délicate comme ça. On peut dire que j'ai presque eu autant de révélations que toi, aujourd'hui, et je ne suis pas certaine d'avoir été prête à les entendre. - Je suis sérieux, qu'est-ce que tu crois ? Franchement, depuis le début, j'avais compris que tu cachais quelque chose de gros. Bon, je ne m'attendais sûrement pas à aussi gros non plus, mais évidemment, ça faisait longtemps que je soupçonnais que tu avais un secret. Lorsqu'une fille de treize ans, qui en paraît quinze et qui s'avère les avoir, te demande de ne jamais lui poser la moindre question, c'est forcément qu'il y a une histoire sombre derrière tout ça. - Je n'avais pas le choix ! Et même encore, je regrette de t'avoir tout raconté. Maintenant, par ma faute, tu es peut-être en danger. Je ne supporterais pas qu'il t'arrive malheur, surtout pas à cause de moi. C'est pour ça que personne ne doit jamais être au courant, pas même ton grand-père. Si l'agent Jenny a raison et que des meurtriers sont vraiment sur ma piste... Brr, je n'ose pas y penser. Régis la serra dans ses bras et la berça doucement pour la rassurer tandis qu'elle posait son visage sur son épaule. Les larmes qu'elle pensait avoir épuisées remontèrent aussitôt dans ses yeux. Elle savait ce qui l'attendait, désormais, alors qu'elle était si bien au Bourg-Palette, où le laboratoire était en quelque sorte devenu son nouveau foyer. - Tu sais ce que ça signifie, n'est-ce pas ? interrogea-t-elle d'une voix chevrotante. - Je crois, même si j'espère me tromper. Tu vas partir ? - Il le faut. Je dois absolument rentrer chez moi et tirer toute cette affaire au clair. Mon frère était un génie, quasiment tout aussi brillant que ton grand-père, et depuis un long moment déjà , j'ai la conviction qu'il m'a sûrement laissé un indice, quelque part dans la ferme où nous avons grandi. Il était terriblement malin, ce qui expliquerait que la police ne l'ait pas trouvé. Et puis, je ne peux pas rester ici indéfiniment. Tu avais raison, tout à l'heure, en disait que j'avais eu de la chance que ce soit toi qui décroches le téléphone. L'infirmière Joëlle risque toutefois de ne pas en rester là et de chercher la réponse à ça, or personne ne doit enquêter à mon sujet, car il n'y a strictement rien, que ce soit sous le nom de Kathy ou celui de Cassy. Tu ne pourras pas me couvrir éternellement, et ton grand-père finira par deviner que quelque chose ne va pas. Je préfère partir avant d'avoir une explication à donner. Quant à toi, si quelqu'un t'interroge un jour à mon sujet, il vaut mieux que tu fasses celui qui n'est au courant de rien. - Tu peux compter sur moi, affirma-t-il avec assurance. Malgré ça, je n'ai pas envie que tu quittes déjà le Bourg-Palette. - Si tu savais à quel point moi non plus. Ici, j'ai eu l'impression de renaître. C'est comme si... Comme si je retrouvais à nouveau une maison et une famille, où je me sens à ma place. - Tu seras toujours la bienvenue ici. J'attendrai impatiemment ton retour. Et si je peux t'aider en quoi que ce soit, j'espère que tu n'hésiteras pas à me demander mon assistance. Où iras-tu lorsque tu seras à Sinnoh ? - Je retournerai à la ferme, mais avant, je pense que je passerai d'abord chez une personne qui a dû s'inquiéter après mon départ, et qui a sans doute bien malmené la police. - Quand... - Le plus tôt possible. Cassy étouffa un dernier sanglot, puis remonta dans sa chambre. Elle y resta de longues heures, à planifier ce qu'elle aurait à faire sitôt de retour dans sa région natale. Lorsque Régis vint la chercher pour le dîner, elle l'informa qu'elle n'avait pas faim. Tout cela lui avait coupé l'appétit. Une fois encore, il lui épargna bien des questions en allant dire au professeur Chen qu'elle s'était endormie. C'était cependant loin d'être le cas. Son ami lui avait fait promettre d'attendre que sa cheville soit totalement remise pour quitter le laboratoire, mais elle avait pris suffisamment de risques en s'attardant au Bourg-Palette. Désormais, elle ne pouvait plus en courir davantage. Lorsqu'elle fut certaine que toute la maisonnée sommeillait profondément, elle prépara ses affaires. Elle jeta ses vêtements dans sa sacoche, ainsi que tout ce dont elle pourrait avoir besoin au cours de son nouveau périple. Quand sa chambre ne contint plus rien, elle descendit au rez-de-chaussée, non sans avoir effleuré au passage la porte de Régis du bout des doigts, avec une profonde tristesse. Cassy déroba dans la cuisine de quoi se nourrir au cours des prochains jours, ainsi que quelques aliments pokémon et des baies dans le garde-manger, destinés à son Galopa fraîchement évolué. Il était temps pour elle de partir, de quitter cet endroit qui l'avait accueillie à bras ouverts et qui lui avait offert tout ce qu'elle croyait avoir perdu. Elle aurait aimé rester, mais le moment était venu pour elle de cesser d'écouter son cœur pour suivre sa raison. Dans un ultime au revoir, murmuré avec une larme, elle franchit le seuil du laboratoire, pour se retrouver une fois encore seule au dehors. |
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