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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 22
Nom de l'œuvre : Entre infini et au-delà Nom du chapitre : I learned from you
Écrit par Cyrlight Chapitre publié le : 28/10/2013 à 11:16
Œuvre lue 96826 fois Dernière édition le : 13/8/2016 à 13:39
Cassy décida de prendre le ferry pour retourner à Sinnoh, mais cette fois en toute légalité. Rémunérée chaque mois par le professeur Chen pour son travail, elle avait désormais largement les moyens de se payer un billet. Elle monta à bord du bateau à Carmin-sur-Mer, après avoir longuement attendu l'horaire d'embarquement sur les quais.

Elle avait cru qu'elle n'atteindrait jamais la cité, même en cheminant à dos de Galopa, car sa cheville blessée l'empêchait de mener sa monture autrement qu'au pas. Il lui avait fallu de nombreux jours pour parcourir la longue distance qui séparait le Bourg-Palette de la ville portuaire. Elle avait fini par y arriver, toutefois, et c'était tout ce qui importait.

Le voyage en mer devait durer un après-midi entier. Elle s'installa à la proue du navire, où elle attacha les rênes de Galopa à un crochet. Elle avait de la chance : son équipement équestre avait eu moins de peine à s'adapter à sa nouvelle carrure qu'elle ne l'avait redouté.

Il était environ seize heures lorsque la pluie se mit à tomber, obligeant Cassy et son fidèle ami à rentrer à l'intérieur. Galopa demeura dans la zone réservée aux pokémon, tandis qu'elle patientait à proximité du distributeur de nourriture. Elle n'avait rien avalé depuis le matin même et elle était affamée.

Alors qu'elle dévorait sa troisième barre de céréales, qui lui apporterait l'énergie dont elle aurait besoin pour la suite de son aventure, les haut-parleurs installés de part et d'autre de la salle se mirent à grésiller.

Elle n'avait pas oublié sa première expérience à bord d'un bateau, qui s'était soldée par un naufrage, et dont elle conservait un souvenir désagréable. Elle appréhendait le message à venir, mais elle fut rapidement soulagée. Le commandant de bord ne s'adressait à eux que pour les avertir qu'ils arriveraient à Rivamar avec un léger retard.

Après avoir soigneusement étudié sa carte de la région Sinnoh, Cassy avait choisi d'accoster dans ce port-là plutôt que dans celui de Joliberges, car elle serait ainsi plus proche de l'Île du Lys, où résidaient l'Élite des Quatre et son Maître, Cynthia Shirona.

La jeune fille n'avait pas oublié la Championne qui lui avait sauvé la vie et qui, grâce à ses conseils, lui avait permis de se trouver un objectif, celui de la vengeance. Elle avait d'ailleurs prévu de lui rendre une petite visite. Elle osait croire qu'elle pouvait avoir suffisamment confiance en Cynthia et que celle-ci ne la dénoncerait pas aussitôt à la police, sans doute toujours à sa recherche.

Le soleil amorçait sa courbe vers l'horizon lorsque Cassy débarqua enfin. Juste avant de quitter le ferry, elle pria un marin de lui indiquer la meilleure façon de se rendre sur l'Île du Lys. Il la renseigna, puis précisa :

- Tu sais, ma petite, si tu as l'intention de défier l'Élite, il faut d'abord soumettre une demande auprès de la Ligue de Sinnoh, qui étudiera ton dossier avant de te donner ou non son accord.
- Merci pour l'information, mais je ne suis pas une dresseuse. Je souhaite simplement revoir une amie qui vit là-bas.

Après avoir salué son interlocuteur, Cassy s'empressa de descendre sur le quai. Le matelot lui avait appris qu'elle devait monter à bord d'une navette, afin de traverser le canal qui séparait Rivamar de l'île où était installée l'Élite des Quatre. Elle n'avait pas une seconde à perdre, car la dernière de la journée quitterait le port sous peu.

Le trajet fut rapide. Il nécessita moins d'une demi-heure. Le bateau sur lequel elle se trouvait, minuscule en comparaison de ferry à bord duquel elle avait rejoint Sinnoh, accosta dans un lieu presque désert. La jeune fille débarqua avec son Galopa, puis se mit en selle.

Traverser la Route Victoire prit un long moment. À plusieurs reprises, son pokémon et elle s'égarèrent dans les tunnels qui menaient à la Vallée du Lys. Lorsqu'elle en ressortit enfin, complètement échevelée, il faisait nuit noir et seul un croissant de lune éclairait les alentours. Bien qu'il soit très mince, il suffisait à découper dans les ténèbres la silhouette lointaine d'un village.

Trois kilomètres la séparaient encore de sa destination, qui lui parurent interminables à cause de son épuisement. Galopa, plus résistant qu'elle à la fatigue, la mena à bon port pendant qu'elle somnolait à demi sur son dos.

La cité du Lys n'était pas grande. Elle était composée d'une grande avenue principale, éclairée par des réverbères très espacés les uns des autres, et de plusieurs petites artères perpendiculaires. Le calme qui y régnait était pratiquement irréel. Il n'y avait pas un miaouss.

Apparemment, à l'exception des challengers qui osaient parfois se confronter à l'Élite des Quatre, personne ne se rendait sur cette île autrement que pour la Conférence de l'Île du Lys dans la Vallée, le plus grand tournoi destiné aux dresseurs à Sinnoh. Ce rassemblement avait toujours lieu à la même époque et, d'après ce que Cassy avait pu lire dans un livre, les spectateurs affluaient en masse durant les quelques jours que durait l'événement dans le but d'assister à des combats d'exception.

Galopa suivit la route jusqu'à la sortie du village. Au loin se dressait un immense bâtiment de forme circulaire, entourée par de hautes murailles. Il s'agissait en réalité de l'Arène principale dans laquelle l'Élite des Quatre se produisait de temps à autre. L'adolescente n'était pas réellement certaine d'y trouver Cynthia, d'autant que les lieux étaient plongés dans les ténèbres, mais elle décida tout de même de s'y rendre.

Elle était à mi-chemin lorsque le cheval de feu hennit avec méfiance. Il racla le sol poussiéreux avec son antérieur et une petite Flammèche jaillit de son nez, juste assez pour illuminer une silhouette, qui se tenait quelques mètres plus loin. Elle avançait dans leur direction.

Cassy, jusqu'à présent affalée sur l'encolure de son pokémon, se redressa vivement. Cette ombre ne lui inspirait rien de bon. En cet instant, elle se serait volontiers donné des gifles. Sa famille avait disparu dans des circonstances affreuses, ils étaient certainement tous morts et elle avait potentiellement un ou des assassins à ses trousses, pourtant elle voyageait sans aucun outil de défense. Quelle idiote elle faisait !

Heureusement, elle pouvait toujours compter sur son Galopa. Il avait beau manquer cruellement d'expérience en combat, il était résistant, et surtout rapide. Malgré le trajet qu'ils avaient déjà effectué, il serait encore capable de la conduire en sécurité.

- Qui va là ? interrogea-t-elle d'une voix qu'elle aurait voulu ferme, mais qui chevrota.

L'individu, au lieu de lui répondre, fit encore quelques pas vers elle. Galopa souffla une nouvelle gerbe de feu pour le dissuader d'approcher davantage, et cette fois, la lueur dansante des flammes éclaira le visage de l'homme. Contre toute attente, il fut étrangement familier à Cassy.

Elle avait déjà vu sa photographie, à l'École des dresseurs. Il s'agissait de Lucio Goyo, l'un des quatre membres qui formaient l'Élite, et qui avait choisi de se spécialiser dans les pokémon de type psy. Avec ses cheveux mauves et son costume pourpre, il était facilement reconnaissable.

La jeune fille descendit péniblement de selle pour claudiquer à sa rencontre, en prenant appui sur l'encolure de Galopa. Parvenue à sa hauteur, elle inclina la tête en guise de salutation, avant de lui révéler le motif de sa présence ici. Qui mieux que lui serait susceptible de la renseigner sur l'endroit où elle pourrait trouver Cynthia ?

- Hélas, tu l'as manquée de peu, informa-t-il d'une voix douce après qu'elle eut posé sa question. Elle a quitté l'Île du Lys ce matin. Que lui voulais-tu à une heure aussi tardive ?
- Je suis arrivée ici à bord de la dernière navette de la journée et je souhaitais seulement lui parler. Elle m'a rendu service, par le passé, et je tenais à lui exprimer une nouvelle fois ma gratitude. Sera-t-elle absente longtemps ?
- Je l'ignore. Quand elle retourne chez elle, à Célestia, elle peut y rester une semaine comme un mois, en fonction du temps qui lui est nécessaire pour se ressourcer.
- Célestia... répéta Cassy dans un murmure. Je vois.
- Désires-tu que je lui transmette un message, à son retour ? D'ailleurs, quel est ton nom, jeune demoiselle ?
- Je... Ce ne sera pas utile. Je vous remercie pour votre amabilité, M. Goyo, et je vous prie de m'excuser pour vous avoir importuné.
- En aucune façon. Je te souhaite une bonne fin de soirée.

Lucio la salua, puis poursuivit son chemin. Cassy attendit que les ténèbres l'aient englouti avant de faire demi-tour et de s'éloigner dans la même direction que lui. Puisqu'elle était bloquée sur cette île jusqu'au lendemain matin, lorsque la navette reprendrait ses trajets entre elle et Rivamar, elle allait en profiter pour dormir un peu.

Elle chercha un endroit à l'abri des regards et s'emmitoufla dans la cape de Sven, blottie contre Galopa qui dégageait une douce chaleur, avant de s'assoupir. Ce furent les premières lueurs de l'aube qui la tirèrent de son sommeil régénérateur, lui indiquant pour elle qu'il était temps de se remettre en route.

En dépit des risques qu'elle avait de se faire repérer, que ce soit par la police ou par les barbares qui s'en étaient pris aux siens, Cassy décida de s'autoriser un détour par Célestia, au lieu de se rendre directement à la ferme de ses parents. Elle tenait vraiment à revoir Cynthia. C'était la moindre des choses.

Malgré la carte de Sinnoh qu'elle avait en sa possession, elle s'égara à de nombreuses reprises. Elle avait étudié la géographie de Kanto, en classe, mais pas celle de cette région. Quel comble de la connaître si peu quand elle y avait pourtant passé quasiment toute son existence !

Au fil des jours que nécessitèrent son trajet, la douleur dans sa cheville s'estompa progressivement, assez pour lui permettre de recommencer à galoper, à condition pour cela qu'elle ne chausse pas ses étriers. Finalement, après une longue errance à travers Sinnoh, elle atteignit son objectif : le village de Célestia.

Loin d'une cité pleine de vie et d'énergie telle que Rivamar, où Cassy avait accosté, il s'agissait d'un lieu paisible, semblable à Mérolia. Elle constata avec soulagement que l'endroit était si petit et si tranquille qu'il semblait, à première vue, ne pas posséder de commissariat. Son seul danger provenait de son Centre Pokémon, que l'adolescente prit grand soin d'éviter.

Les rues, pour la plupart des chemins de terre, comme au Bourg-Palette, étaient désertes. Plusieurs minutes furent nécessaires à Cassy avant de repérer enfin quelqu'un, à qui elle pourrait peut-être demander l'adresse de Cynthia. C'était une vieille dame qui était en train de désherber un ravissant potager. Elle était vêtue d'une robe maculée de terre et possédait des cheveux grisonnants, coupés au carré.

Quand Cassy l'aborda, elle se redressa en se tenant les reins, sans doute rendus douloureux par sa posture courbée, puis plaça une main sale en visière devant ses yeux, pour ne pas se laisser éblouir par le pâle soleil de printemps.

- Puis-je t'aider, ma petite ? s'enquit-elle aussitôt.
- Oui, s'il vous plaît. J'ai cru comprendre que Cynthia, le Maître de Sinnoh, aime se retirer ici lorsqu'elle ne siège pas à l'Élite des Quatre. Pourriez-vous avoir l'obligeance de m'indiquer où elle réside ?
- Non.

Cassy resta stupéfaite face à une réponse aussi franche et directe, à laquelle elle était loin de s'attendre. D'une voix timide, car son interlocutrice venait de la mettre extrêmement mal à l'aise, elle osa lui demander pourquoi.

- Je suis sa grand-mère, Carolina. Ma petite-fille vient ici lorsqu'elle désire se reposer et mettre entre parenthèses ses lourdes responsabilités. Il n'est donc exclu que je permette à l'une de ses fans de la déranger dans son village natal uniquement pour lui réclamer un autographe ou je ne sais quoi.
- Vous croyez sincèrement que j'aurais fait tout ce chemin pour si peu ? s'étonna l'adolescente, désemparée par une telle réaction.
- Tu serais loin d'être la première. Il ne se passe pas une semaine sans que ça se produise.
- Ce n'est pas pour cette raison que je suis venue, mais tant pis. Je n'insisterai pas. Je vous serais cependant très reconnaissante si vous acceptiez de lui rendre un objet de ma part.

Cassy avança sa jambe devant le quartier de sa selle pour pouvoir soulever le rabat de sa sacoche, hors de laquelle elle tira le mouchoir de Cynthia. Elle ne s'en était jamais séparée jusqu'à présent. Elle espérait qu'en le retrouvant, la Championne ferait le lien avec elle, et qu'elle comprendrait que, pour l'instant, tout allait pour le mieux.

- Où as-tu eu ça ? bredouilla Carolina, C'est le mouchoir que je lui ai brodé lorsqu'elle était enfant. Elle y tient comme à la prunelle de ses yeux.

L'adolescente fut touchée de voir que Cynthia lui avait fait don d'une relique aussi précieuse à ses yeux. Cela ne faisait qu'augmenter la valeur qu'elle accordait à son cadeau.

- Elle me l'a offert l'été dernier. Lorsque vous le lui rendrez, s'il vous plaît, dites-lui que je la remercie une fois encore.
- Une minute ! s'écria le professeur Carolina alors qu'elle commençait à tirer sur ses rênes pour faire demi-tour. Puisqu'il en est ainsi... Ma petite-fille est partie ce matin dans la grotte de Célestia. Elle s'est toujours passionnée pour les inscriptions antiques gravées sur les murs. Si tu le désires toujours, tu peux attendre son retour chez moi.
- Vraiment ?
- Cynthia n'aurait pas été donner son mouchoir à n'importe qui, et comme je ne pense pas que tu puisses l'avoir volé, ça prouve qu'effectivement, tu la connais, et que tu n'es pas l'une de ses nombreuses admiratrices, contrairement à ce que je croyais. Pardonne mon jugement hâtif.
- Il n'y pas de mal, assura Cassy en mettant pied à terre en douceur. Oh, laissez-moi vous aider.

Elle attrapa le lourd panier de baies que Carolina venait de soulever et le déposa sur le dos de Galopa, tout en le calant d'une main pour qu'il ne bascule pas. Elle suivit ensuite son hôte jusqu'à sa maison, un petit cottage accueillant doté d'une minuscule pièce de vie, dans laquelle demeurer à plusieurs relevait presque du domaine de l'impossible.

- Tu sais, ma petite-fille, elle n'est pas comme les autres. Même sans son titre de Maître, elle n'en demeure pas moins une grande dame. Elle est toujours prête à rendre service, à venir en aide à son prochain. Ce n'est pas pour rien que tout le monde l'adore. Elle est la fierté de Célestia, et surtout la mienne.
- Je n'en doute pas une seule seconde, répondit Cassy. Elle est vraiment incroyable, et pourvue d'une patience à toute épreuve. C'est la délicatesse même. Je lui dois beaucoup. D'ailleurs, sans elle, je ne serais sûrement pas là aujourd'hui. Elle m'a appris un nombre incommensurable de choses en trop peu de temps, et elle m'a surtout montré la voie à suivre, celle que j'arpente aujourd'hui.

Carolina lui adressa un sourire tout en déposant une bouilloire sur le feu, qui ne tarda pas à siffler. Une minute plus tard, l'adolescente refermait ses mains sur une tasse de thé brûlante, mais délicieuse. Son hôte s'installa en face d'elle sur la table étroite, où elle entreprit de trier ses baies.

Le silence s'installa durant un moment et Cassy fut forcée de remarquer qu'elle y prenait de plus en plus de goût. Elle préférait largement cela à de longues conversations inutiles, voire même à des discussions tout court. Il ne fut brisé que lorsque la porte en bois s'ouvrit avec douceur vers l'intérieur, dans l'encadrement de laquelle se tenait une femme magnifique, dotée d'une cascade de cheveux blonds et vêtue d'un manteau noir.

- Kathy ? murmura Cynthia dans un souffle, comme si elle n'en croyait pas ses yeux.
- Ravie de vous revoir enfin.

L'adolescente se leva d'un bond du tabouret branlant sur lequel elle était assise pour aller se jeter dans les bras de sa bienfaitrice. La Championne la serra contre elle dans une étreinte rassurante et réconfortante, tandis qu'émanait d'elle cette délicate senteur à l'arôme de vanille dont Cassy avait conservé le souvenir.
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