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Lecture du chapitre 23 | |
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Nom de l'œuvre : Entre infini et au-delà | Nom du chapitre : Ensemble |
Écrit par Cyrlight | Chapitre publié le : 28/10/2013 à 11:16 |
Œuvre lue 96854 fois | Dernière édition le : 2/9/2016 à 09:39 |
- J'avais tellement peur qu'il te soit arrivé quelque chose, murmura la Championne en l'étreignant si fort qu'elle manqua de lui briser les côtes. Je m'en serais sans doute sentie responsable pour le restant de mes jours ! Bon sang, où étais-tu ? Ça fait sept mois que tu as disparu. La police t'a cherchée nuit et jour pendant plusieurs semaines, en vain. Tout le monde craignait que les agresseurs de tes parents t'aient retrouvée. - Ce serait plutôt le contraire, puisque j'ai décidé de me lancer à leur poursuite. J'étais à Kanto depuis tout ce temps : je savais qu'il me fallait fuir la région si je ne voulais pas que l'agent Jenny et ses collègues me rattrapent avant que je ne sois parvenue à élucider le mystère entourant le drame qui a frappé ma famille. - Et qu'as-tu fait, là -bas ? - J'ai comblé mes lacunes. Désormais, je sais même à quel point vous êtes une personnalité importante à Sinnoh, la gardienne des lieux en quelque sorte, ce qui n'est pas peu dire. J'ai appris tout ce que j'ignorais encore à l'École des dresseurs de Jadielle, puis j'ai travaillé un moment pour le professeur Chen. Je suis cependant partie, car les choses commençaient à devenir ardues. J'ai pris une fausse identité et je réponds désormais au pseudonyme de Cassy Rilène, mais je risquais fort d'être percée à jour sous peu. Ce séjour dans son laboratoire m'a toutefois permis d'obtenir une information capitale pour mon enquête. - Quelle est-elle ? - Lorsque l'agent Jenny a pris ma déposition, elle m'a demandé s'il y avait quelqu'un susceptible d'en vouloir à mes parents. Je lui ai répondu que c'était impossible, étant donné que nous vivions quasiment coupés de tout. C'est ça que j'ai compris, avec l'aide de Régis Chen. Je me suis foulé la cheville en tombant de Galopa, et les radios passées au Centre Pokémon ont révélé que je n'avais non pas treize ans, mais quinze. Nous en sommes donc venus à penser que ma famille aurait pu se cacher de quelque chose qui serait bien antérieur à ma naissance, raison pour laquelle je ne m'en doutais pas. Cynthia posa une main sous son menton pour réfléchir, tout en prenant dans l'autre la tasse de thé que sa grand-mère lui tendait. Elle la sirota, perdue dans ses pensées. Enfin, elle sourit, affirmant que le raisonnement se tenait. - Je suppose que si tu es revenue, c'est pour aller chercher des indices chez toi, n'est-ce pas ? Ça peut s'avérer risqué de te rendre seule à la ferme. Il arrive parfois à la police d'y patrouiller, au cas-où les agresseurs ou même toi y referaient surface. Je crois que ça serait plus prudent si je venais avec toi. Tu mènerais ta petite enquête pendant que je monterais la garde à l'extérieur. - Vous feriez ça ? Alors que vous devriez plutôt me dire que c'est trop dangereux, comme l'agent Jenny ? Que je ferais mieux de rester en dehors de ça et de laisser faire la police, car c'est son métier ? - L'affaire n'a pas avancé d'un pouce depuis ton départ, aucun nouvel indice n'a été découvert et tout le monde tourne en rond. J'ai suivi cette histoire d'un œil attentif, qui est restée au point mort. Donc non, je ne vais pas te dire d'attendre les bras croisés que les agresseurs viennent se livrer d'eux-mêmes au commissariat, surtout pas quand tu es probablement la mieux placée pour tenter de démêler ce qui s'est produit ce jour-là à ton domicile, et surtout pourquoi. Cassy lui adressa un regard reconnaissant, auquel Cynthia répondit en lui tapotant le dessus de la main avec affection. Elle était heureuse de pouvoir compter sur une personne telle que la Championne pour l'épauler dans sa quête. Cette dernière vida d'un trait le contenu de sa tasse, puis se leva, affirmant qu'il n'y avait pas une minute à perdre si elles voulaient atteindre la ferme le plus tôt possible. La jeune fille ne dissimula pas sa surprise lorsque Cynthia lui proposa de confier son Galopa aux bons soins de Carolina et d'effectuer le trajet en volant, sur le dos de son Togekiss. Cassy fut d'abord réticente, elle qui n'avait jamais eu l'occasion de se déplacer par la voie des airs, mais elle se laissa convaincre quand le Maître de Sinnoh lui affirma que ce serait beaucoup plus rapide. Grâce au pokémon, elles purent survoler le Mont Couronné au lieu de le traverser, ce qui aurait nécessité au moins une journée rien que pour cela, car ses galeries étaient de véritables labyrinthes, bien que Cynthia affirme les connaître par cœur. Cassy n'en doutait pas une seconde. Elle semblait posséder un savoir tel que cela ne la surprit même pas. Elle eut d'ailleurs l'occasion de bénéficier d'anecdotes intéressantes tout au long du voyage. - Regarde en bas, conseilla soudain la Championne. Est-ce que tu vois ce plateau en pierre ? Il s'agit des Colonnes Lances. Puisque tu es croyante, tu dois être au courant de la légende de ce lieu, n'est-ce pas ? - On dit que c'est le premier endroit auquel Arceus a donné naissance lorsqu'il a créé le monde, et qu'à partir de là , Dialga et Palkia ont dispersé le temps et l'espace. C'est également ici que Giratina a été banni suite à sa mutinerie et condamné à demeurer à jamais captif du Monde Inversé. - Eh bien... Je vois que tu connais visiblement la Pokible sur le bout des doigts. C'est exact, en effet, si du moins on s'en tient au récit religieux. Puisque tu as travaillé chez le professeur Chen, tu as sûrement dû t'apercevoir que les scientifiques doutent de l'existence d'Arceus et préfèrent penser qu'il existe une explication rationnelle à l'origine de l'univers. - Certes, mais pour ma part, j'ai choisi de m'en tenir à la version officieuse, plutôt que d'en attendre une plus officielle, avoua Cassy. Une théorie peut toujours être réfutée, alors que la foi est indéracinable. Elle est en nous, elle ne nous quitte pas. Elles poursuivirent leur conversation un moment, et Togekiss son vol. Lorsqu'ils approchèrent de Mérolia, Cynthia pria son pokémon de faire un large détour afin de ne pas survoler le village. Son espèce était relativement rare et il ne manquerait pas d'attirer l'attention des badauds, or pour la sécurité de l'adolescente, il valait mieux éviter cela. Enfin, elles atteignirent leur destination : la ferme natale de Cassy se découpait en contrebas, cernée par les prés vides et les champs à l'abandon. Des mauvaises herbes avaient même commencé à pousser entre les pierres du pont qui traversait la rivière. Sitôt que Togekiss se fut posé, sa maîtresse libéra Roserade et Givrali pour qu'ils patrouillent aux alentours et les avertissent en cas d'approche. - Je garde l'entrée, indiqua Cynthia en s'immobilisant sur le seuil. À moins que tu n'appréhendes de rentrer seule à l'intérieur ? - Je... Non. Ça va aller. Il faut que je le fasse. Cassy prit une profonde inspiration, rassembla son courage, et pénétra dans le vestibule. Ce n'était que l'étape la plus facile, cependant. Si elle souhaitait découvrir de potentiels indices, elle savait parfaitement où elle devait se rendre. Dans le salon. Dans ce maudit salon où, par une belle journée ordinaire, toute sa vie avait basculé pour la projeter en enfer. Ses doigts hésitèrent au moment de se saisir de la poignée métallique. Elle n'avait pas oublié ce qui l'attendait derrière. Ce souvenir la hantait et, malgré tous ses efforts, elle ne parvenait pas à le chasser de son esprit. Parfois, elle se réveillait la nuit, totalement paniquée, après avoir vu apparaître dans ses cauchemars cette vision d'horreur. Il fallait qu'elle le fasse, pourtant. Elle n'avait pas parcouru tout ce chemin pour renoncer maintenant. S'il existait une chance, une toute petite chance de comprendre ce qui était réellement arrivé, et surtout pourquoi, elle n'avait pas le droit de la laisser lui échapper. Elle le devait à ses parents, ainsi qu'à Éric. Elle ferma les yeux et poussa la porte. Lorsqu'elle contraignit ses jambes à faire un pas vers l'avant, elle ne les avait toujours pas rouverts. Elle ne s'y résolut qu'au terme d'une longue minute, après s'être houspillée mentalement. La pièce se dévoila à elle avec le même effroi que par le passé. Cassy avait beau savoir à quoi s'attendre, désormais, un tel spectacle demeurait toujours aussi choquant. Elle se rattrapa au chambranle pour ne pas s'effondrer, exactement comme elle l'avait fait la première fois. Le sang qui recouvrait les murs et les meubles avait séché. Il était désormais plus brun que rouge, mais il dégageait également une odeur pestilentielle, pareille à celle d'une charogne. Cette puanteur, ainsi que la répulsion que lui inspirait la scène, souleva le cœur de Cassy Si tout en elle lui criait de faire demi-tour, de quitter cette pièce monstrueuse au plus vite, elle s'intima de rester. Elle devait se montrer brave. Péniblement, elle se mit à arpenter l'horrible endroit, dans l'objectif de trouver quelque chose. Elle enjamba à deux reprises le tapis ensanglanté, souleva les oreillers tachés qui se trouvaient sur le sofa, observa avec minutie chaque objet, chaque détail... Cela s'avéra vain. La jeune fille avait placé tous ses espoirs en Éric, convaincu qu'il aurait pu laisser derrière lui une trace quelconque, mais elle s'était trompée. Son intelligence ne lui avait été d'aucune utilité face à la mort. Celle-ci était hélas survenue sans doute trop vite, sans quoi il aurait peut-être même pu trouver un moyen de lui échapper, malin comme il l'était. Cassy, après avoir fait une halte dans le vestibule pour informer Cynthia de ses recherches infructueuses, décida de se rendre dans le bureau de son père. C'était une pièce privée, dans laquelle il avait toujours interdit à ses enfants de pénétrer. Peut-être était-ce là -bas qu'il cachait ses secrets, exactement comme il avait caché sa famille pendant toutes ces années. Elle fouilla consciencieusement chaque tiroir, en quête de n'importe quel document susceptible de la renseigner. Elle espérait trouver des certificats de naissance, des lettres... En vain. La seule chose intrigante qu'elle découvrit fut une enveloppe épaisse, au papier jaunie par les années. Comme elle avait été ouverte à l'aide d'un couteau, le sceau en cire turquoise, qui représentait un G magistral, n'avait pas été brisé. Cassy vint se placer sous le lustre pour tenter de décoder l'adresse inscrite dessus, mais cela lui fut impossible. Le temps avait presque complètement effacé l'encre utilisé. Quoique dépitée et déplorant de ne rien trouver d'utile, elle décida tout de même de monter à l'étage pour étudier la chambre de son frère. La stupeur l'assaillit sitôt qu'elle en poussa la porte. À défaut d'être aussi effrayant que le spectacle offert par le salon, l'intérieur de la pièce n'en était pas moins déstabilisant. - Cynthia ! s'écria-t-elle en ouvrant hâtivement la fenêtre. Cynthia, venez vite ! Elle entendit une série de pas précipités au rez-de-chaussée, quelques secondes avant que la jeune femme ne la rejoigne. À l'instar de Cassy, elle ouvrit des yeux ronds. Une main sur les lèvres, stupéfaite, elle observa les livres, sortis de la bibliothèque pour être violemment jetés à terre, et les instruments d'Éric, qui s'étaient tordus en heurtant le sol lorsque sa table de travail avait été renversée sans ménagement. Des éclats de verre, provenant des tubes à essais brisés, jonchaient la moquette. - Nom d'Arceus ! Que s'est-il passé, ici ? - Je suppose que ce n'est pas l'œuvre de la police, constata Cassy avec un regard blasé. Lorsque je me suis rendue ici, avant de partir pour Kanto, cette pièce était encore telle que mon frère l'avait laissée. Quelqu'un est venu, et il devait chercher quelque chose. - Les agresseurs... murmura Cynthia en lui posant une main sur l'épaule. Que pouvaient-ils bien désirer dans la chambre d'un adolescent ? - Les travaux d'Éric. Je sais que ça semble difficile à croire pour un garçon de quinze ans... Enfin, disons dix-sept, si comme moi il avait deux ans de plus, mais il était réellement intelligent. C'était un véritable génie. Il savait des choses que personne ne pouvait imaginer et il avait déjà réalisé de nombreuses expériences, qui donnaient pratiquement toutes des résultats aboutis. - Il aurait découvert quelque chose d'important... ou de grave, supposa la Championne. À moins que ça n'ait simplement fait l'objet de convoitise. - Mais comment les agresseurs ou n'importe qui aurait pu être au courant ? Mon frère ne parlait de ses recherches à quiconque, pas même à moi, sauf quand elles étaient sans importance, comme le super engrais qu'il avait inventé pour accélérer la croissance des baies. - Quoi qu'ils aient pu chercher, à la vue de ce désordre, ils l'ont forcément trouvé. - Pas sûr... Attendez une seconde. Cassy se mit à genoux sur le sol rendu crasseux par le contenu des fioles qui s'étaient éparpillées et balaya les débris du revers de la main, se coupant accidentellement la paume sur un morceau de verre. Tout en suçotant sa peau, elle compta les lattes du plancher en partant du mur. Parvenue à la sixième, elle avança à quatre pattes sur une distance d'un mètre, avant de la frapper du poing. Elle se souleva légèrement, enclenchant un mécanisme secret qui dévoila une cavité dans la plinthe. - C'était ici qu'Éric dissimulait ses bonbons, sous prétexte que je lui en dérobais toujours. Il a fabriqué ce système tout seul, mais ça n'a pas servi à grand-chose, puisque j'ai fini par le découvrir, un jour où je l'observais en cachette. - Effectivement, ton frère devait être doté d'une brillante ingéniosité. La jeune fille étendit son bras et l'enfonça dans le trou, qui ne mesurait qu'une vingtaine de centimètres de large, et moitié moins de haut. Après une fraction de seconde passée à tâtonner à l'aveuglette, elle en tira une liasse de feuilles enroulées sur elles-mêmes et maintenues ensemble à l'aide d'un élastique. Elle jeta un vague coup d'œil à leur contenu avant de les tendre à Cynthia, qui l'interrogea du regard. - Nous sommes sur la bonne voie, déclara Cassy, dont les yeux s'illuminèrent. - Pourquoi ? Qu'as-tu découvert ? - Ces notes sont apparemment codées. Éric n'aimait pas que quiconque, et surtout pas moi, mette son nez dans ses expériences, mais jamais il n'aurait été jusqu'à crypter ses recherches. C'est la première fois que je vois ça et je n'ai pas la moindre idée de la façon dont il faut s'y prendre pour les déchiffrer. Une chose est sûre, cependant : ça prendra le temps que ça prendra, mais je parviendrai à comprendre ce qu'étudiait mon frère. J'ai l'intime conviction que ça va nous conduire à une révélation, ou au moins à quelque chose de gros. De très gros. |
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