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Lecture du chapitre 24 | |
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Nom de l'œuvre : Entre infini et au-delà | Nom du chapitre : You are not alone |
Écrit par Cyrlight | Chapitre publié le : 28/10/2013 à 11:17 |
Œuvre lue 96831 fois | Dernière édition le : 2/9/2016 à 19:09 |
Cynthia se rendit au commissariat de Mérolia pour demander à l'agent Jenny les dernières informations concernant l'affaire Granet pendant que Cassy l'attendait, dissimulée à l'écart du village. Cela fut rapide, car comme le Maître de Sinnoh l'avait souligné avant leur départ pour la ferme, ils n'avaient fait aucune avancée. La police consentit même à lui remettre une copie de l'enquête en cours. Les documents en main, qui ne lui apprenaient rien qu'elle ne se savait déjà , Cynthia rejoignit sa protégée, avec laquelle elle regagna Célestia, toujours en volant. Le soleil était en train de se coucher lorsqu'elles se posèrent devant la petite maison de Carolina Shirona. La vieille dame leur servit un excellent dîner et Cassy, malgré l'envie dévorante qu'elle avait de se jeter sur les notes d'Éric, dut remettre cela au lendemain, car elle tombait de fatigue. Le voyage qu'elle avait effectué à travers Sinnoh au cours des derniers jours l'avait épuisée. Cynthia lui proposa de prendre son lit, dans la chambre minuscule qu'elle occupait lors de ses séjours chez sa grand-mère, mais l'adolescente refusa catégoriquement, gênée. Malgré l'insistance de la Championne, elle finit par la convaincre de lui installer un petit nid de couvertures sur le sol, à défaut de disposer d'un matelas en trop. Elles se levèrent tôt, le matin suivant. Carolina, pour sa part, était déjà debout depuis longtemps. Elle leur avait préparé des pancakes pour le petit déjeuner, dont l'odeur embaumait toute la cuisine. Pendant que Cassy et Cynthia se repaissaient, elle les abandonna pour sortir s'occuper de son potager. D'après ses propres dires, les Étourvol ne le laissaient jamais tranquille. Profitant de son absence, la jeune fille et la Championne décidèrent que le moment était venu pour elles de creuser la piste qu'elles avaient découverte la veille, à la ferme. Pendant que Cynthia débarrassait la table de la vaisselle sale, Cassy la nettoya soigneusement avec une éponge et attendit que la toile cirée eut séché pour y étaler les différents feuillets ayant appartenu à Éric. - Est-ce que vous avez des connaissances en matière de code ? demanda l'adolescente à la dresseuse, lorsqu'elle revint s'asseoir à côté d'elle. - Non. Ton frère aurait mieux fait de consigner ses travaux en zarbi. Ma passion pour la mythologie m'a appris très vite à déchiffrer cette écriture qui est à l'origine de celle que nous utilisons actuellement. Cassy ne put s'empêcher de lui jeter un regard émerveillé. Chaque minute passée auprès de Cynthia ne faisait qu'intensifier l'admiration qu'elle éprouvait à son égard. Elle était devenue une véritable icône à ses yeux, celles dont les paroles avaient presque autant de valeur que les versets de la Pokible. Après avoir obtenu de la Championne la promesse qu'elle lui enseignerait un jour cet alphabet ancestral, elles se mirent à l'ouvrage. - Déjà , nous pouvons presque affirmer que ces symboles ne représentent pas des lettres, admit Cynthia. Il y en a plus de vingt-six, et ils ne sont pas positionnés de manière à former des phrases. Je pense qu'ils équivalent davantage à un mot ou groupe de mot, comme c'est souvent le cas pour les gravures dans les temples. - Mon frère n'a jamais mis les pieds dans un lieu archéologique, mais je suppose qu'il a très bien pu lire ça quelque part. Puisque vous êtes une amatrice, est-ce que ça vous est familier ? - Ces caractères-là me disent quelque chose, décréta-t-elle en les désignant du doigt. Je crois que je les ai déjà vus. Sans crier gare, elle se leva d'un bond pour se précipiter dans le petit salon, d'où elle revint une minute plus tard avec un énorme livre sous le bras, dont la reliure était ancienne et abîmée par les années. De retour à table, elle le posa face à elle et entreprit de le feuilleter, pendant que Cassy continuait à étudier les notes d'Éric. - J'ai trouvé ! s'exclama-t-elle soudain. Ce sont les types. - Les types ? répéta l'adolescente. - Oui, les différents types pokémon. Aux Colonnes Lances, il y a une gravure, à même le sol, représentant Arceus et ses dix-sept plaques. Chacune est marquée par un symbole à l'effigie du type auquel elle est associée. - J'imagine que je ne dois pas non plus m'étonner qu'Éric ait eu connaissance de ça... marmonna Cassy, blasée. - Décris-moi les autres, s'il te plaît. L'adolescente s'exécuta, pendant que Cynthia parcourait une à une les pages de son manuel de mythologie. Il lui fallut plus d'une heure pour en faire le tour, en vain. Aucun autre caractère utilisé par Éric ne les ramenait à quelque symbole connu. Elles étaient sans filet pour poursuivre la traduction. De temps en temps, elles essayaient de donner à certains groupes de signes un sens un peu hasardeux, mais cela ne les menait nulle part. Elles avaient noirci deux feuilles d'hypothèses diverses lorsque Carolina revint du potager avec des carottes, des tomates, et d'autres légumes tout aussi appétissants. - Ma grand-mère était professeur, dans sa jeunesse, indiqua Cynthia à mi-voix. Si tu m'autorisais à lui montrer les documents d'Éric, elle pourrait peut-être en arriver à une déduction à côté de laquelle nous sommes passées. - D'accord. Si vous pensez que ça peut être une bonne idée, alors je vous fais confiance. Carolina était en train de nettoyer sa récolte avec soin lorsque sa petite-fille la sollicita. Elle interrompit immédiatement son activité pour venir se pencher sur les papiers qu'elles étudiaient. Cassy fut soulagée de constater qu'elle ne posa pas la moindre question au sujet de leur provenance, sans quoi elle aurait probablement dû inventer un mensonge. - Hum... Non. Ça ne m'évoque absolument rien. Est-ce que vous avez une idée de ce dont ça parle ? - Pas la moindre, avoua la jeune fille, dépitée. À part ces symboles que Cynthia a identifié comme étant ceux des types qui ornent les plaques d'Arceus, mais ça ne nous avance guère. - Ces glyphes ne sont quasiment plus utilisés, de nos jours, indiqua Carolina. Ce qui signifie probablement que votre texte fait référence à une légende ancienne. Est-il possible qu'il s'agisse des Colonnes Lances ? Cassy secoua la tête de gauche à droite. Éric ne s'intéressait pas aux mythes, ni même aux croyances. S'il avait reçu la même éducation religieuse que sa soeur, il n'avait jamais eu la foi, ce qu'elle lui avait d'ailleurs reproché à maintes reprises. Son esprit scientifique le poussait à se fier uniquement à ce qui était concret ou à ce qu'il pouvait démontrer. - Ça m'étonnerait. Ça ne... ressemble guère à l'auteur de ce document. Il était... est d'une nature bien trop rationnel pour étudier ce qu'il a toujours nommé des élucubrations. Non, je pense qu'il faut chercher quelque chose de beaucoup matérialiste. La théorie de l'évolution, par exemple. Ça, ça serait plus son style. - Hum... murmura Cynthia, tandis que sa grand-mère retournait à ses légumes. Dans ce cas... - Quoi ? Vous avez une idée ? - Moi ? Non. En revanche, il y a peut-être bien une personne qui serait susceptible de t'aider si ces notes ont réellement une portée scientifique pure et dure. - Qui donc ? - Tu m'as bien dit que tu étais amie avec Régis Chen, n'est-ce pas ? Je ne le connais pas personnellement, mais je sais que son grand-père est un homme brillant. S'il est son digne successeur, alors il deviendra rapidement une sommité de la recherche pokémon. Toi, tu es croyante. Moi, je suis fascinée par les mythes et les légendes. Lui, par contre... - ... est passionné par la science, exactement comme Éric ! comprit Cassy. Et même s'il n'est pas un génie tel que lui, il n'en demeure pas moins très intelligent. Vous avez raison. Hélas, je vois mal comment je pourrais lui demander de me rendre ce service. - Je vois. Tu ne tiens pas à ce qu'il soit au courant de ton secret. - Au contraire, il le sait déjà . Je lui ai tout avoué lorsque j'ai eu mon accident de Galopa et que mon âge véritable m'a éclaboussé au visage. Je ne peux cependant pas prendre le risque de lui faire parvenir ces documents par voie postale ou par oiseau, de crainte qu'ils ne se perdent en route ou ne tombent entre de mauvaises mains, et je ne peux pas non plus le contacter par visiophone, car il faudrait pour ça que je me rende dans un Centre Pokémon, or c'est bien trop risqué. - Je peux le faire, moi. - Vous ? C'est gentil de vous proposer, mais si ce n'est pas Régis qui prend l'appel, que vont-ils penser au laboratoire ? Ils vont se demander pourquoi la grande Cynthia de l'Élite des Quatre tient à parler au petit-fils du professeur Chen. - J'ai pris des cours d'art dramatique, quand j'étais plus jeune. J'improviserai, assura-t-elle avec un clin d'œil bienveillant. Donne-moi le numéro de visiophone et les notes de ton frère. Cassy écrivit une série de chiffres sur un bout de papier, avant de remettre tous les documents à Cynthia. Celle-ci ne perdit pas une seconde et, après avoir indiqué à sa grand-mère qu'elle serait de retour avant le déjeuner, elle se mit en route pour le Centre Pokémon. Puisqu'elle n'avait rien d'autre à faire, à part patienter, l'adolescente décida de jeter un œil à la copie de l'affaire Granet, que l'agent Jenny avait remis au Maître de Sinnoh. Elle savait qu'il ne contenait rien de nouveau, mais peut-être qu'en reprenant tout depuis le début, sous un angle différent, elle songerait à de nouvelles hypothèses. Aucun corps n'avait été retrouvé. Le drainage de la rivière n'avait rien donné, pas plus que l'exploration des environs. Les Caninos et les Arcanins n'avaient flairé aucun cadavre. Quant aux tests effectués à partir du sang prélevé sur les murs, ils ne s'étaient pas révélés très concluants. Le coeur de Cassy effectua un soubresaut lorsqu'elle lut la ligne suivante, qui indiquait que seuls deux ADN distincts avaient pu être identifiés, et non pas trois, mais elle déchanta bien vite. Comme les éclaboussures s'étaient mélangées entre elles et que leurs gênes étaient très proches les uns des autres, cela avait pu induire le diagnostic final en erreur. L'espace d'une seconde, elle avait osé croire qu'un membre de sa famille pouvait être encore vivant, mais si tel était le cas, elle le saurait sûrement. Au fond d'elle-même, elle sentait qu'il ne restait plus personne, et elle n'avait aucune envie de recommencer à se donner de faux espoirs, comme elle avait pu le faire par le passé. Cassy venait juste de refermer le dossier quand Cynthia revint enfin du Centre Pokémon. Elle souriait, preuve que les nouvelles étaient plutôt bonnes. Tant mieux, car la jeune fille avait bien besoin de cela. - Alors ? Vous avez pu parler à Régis ? A-t-il démêlé le mystère des notes de mon frère ? - Hum... Oui, je lui ai parlé. Il était très inquiet pour toi, d'ailleurs. Il ne savait pas si tu avais disparu de ton plein gré ou s'il t'était arrivé malheur. Il n'a pas pu étudier les travaux d'Éric, car il n'était pas seul au laboratoire, mais il accepte de t'aider. Il m'a demandé de te faire embarquer le plus vite possible pour Cramois'Île. - Comment ça ? demanda Cassy, qui n'était pas certaine de tout comprendre. - Il veut que tu retournes au Bourg-Palette. - Je ne peux pas ! Je me suis enfuie comme une voleuse, et... - Et il m'a assuré qu'il allait s'arranger avec son grand-père pour que tu n'aies aucun problème. Il m'a tout l'air d'être un garçon dévoué. Si tu lui as fait assez confiance pour lui révéler ton secret, alors tu peux avoir foi en lui pour tout le reste. - Justement, mon secret... Et si quelqu'un venait à le découvrir ? - Personne ne se doute de rien, rassure-toi. Qui plus est, j'ai un plan, moi aussi. - Lequel ? - L'un des mes collègues et amis de l'Élite des Quatre, Lucio, n'a pas toujours été un homme aussi respectable qu'il ne l'est aujourd'hui, avoua Cynthia. Dans sa jeunesse, il avait des fréquentations plutôt douteuses et je sais qu'il est toujours en contact avec certaines d'entre elles, même s'il ne collabore plus avec. À mon humble avis, il doit être en mesure de te fournir des papiers, si je le prie de le faire. Ainsi, ça t'offrira une protection supplémentaire. - Cynthia, vous... C'est illégal ! Vous seriez prête à risquer votre intégrité uniquement pour me venir en aide ? - Illégal ? Pas vraiment. On ne peut pas considérer que de tels documents soient faux, puisque pour ça, il faudrait que tu en possèdes des vrais, or ce n'est pas le cas. Peut-être que Katharina Granet n'est même pas ton vrai nom, exactement comme ton âge n'est pas celui que tu croyais avoir. Il s'agira simplement de te donner officiellement une identité. Cassy s'accorda quelques secondes de réflexion. Elle ne voulait pas que Cynthia encourt le moindre risque par sa faute, elle qui était si bonne et si bienveillante pour elle. D'un autre côté, elle avait très envie de rentrer au Bourg-Palette, le seul endroit où elle avait réussi à se sentir chez elle depuis qu'elle avait quitté sa ferme natale. Si ces papiers peu conventionnels pouvaient effectivement l'aider à préserver son secret, alors elle aurait tort de passer à côté d'une telle occasion. - Je... Merci, Cynthia. Je n'oublierai jamais tout ce que vous faites sur moi. - Tu n'as pas à me remercier, c'est normal. Tu as le droit de savoir ce qui est arrivé à ta famille et, tant que je pourrai t'aider, de quelque façon que ce soit, je n'hésiterai pas. Après tout, je suis le Maître de cette région. Il est de mon devoir de tout mettre en oeuvre pour que ces criminels soient arrêtés, même si ça doit être par toi et non par la police. La Championne tendit une main franche à Cassy, qu'elle s'empressa de serrer, scellant ainsi le début d'une longue amitié, indéfectible et sincère, ainsi qu'un pacte déterminé, celui de faire éclater la vérité. La jeune fille eut l'impression de sentir un poids disparaître de ses épaules : elle pouvait désormais se reposer sur Cynthia, ainsi que sur Régis. Cassy décida se mettre en route pour Rivamar après le déjeuner. Elle aurait aimé pouvoir bénéficier à nouveau de la vitesse du Togekiss de son amie, mais cela lui était impossible, puisqu'il lui fallait effectuer le trajet avec son Galopa. Voyager par la terre ferme nécessiterait bien quelques jours. Avant de quitter Célestia, elle tint à remercier Carolina, qui l'avait accueillie sous toit, pour son hospitalité. Une fois encore, la vieille dame se montra généreuse, car elle lui remit un sac de délicieuses provisions qui lui permettraient de se sustenter jusqu'à son retour au Bourg-Palette. Quant à Cynthia, elle se tourna vers elle après avoir passé quelques instants le nez dans le congélateur. - Tiens, dit-elle avec un sourire. En souvenir du jour de notre rencontre. Cassy eut une expression amusée en constatant qu'elle lui tendait un cornet surmonté d'une boule de glace au parfum menthe-chocolat. Elle la lécha avec gourmandise. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas eu l'occasion d'en manger une. - Tu as tellement changé depuis cette époque... murmura la Championne en l'accompagnant hors de la maison, tandis que sa grand-mère demeurait à l'intérieur. Quand je te vois aujourd'hui, j'ai peine à croire que tu as pu être cette petite fille que j'ai sauvée d'une chute mortelle. - Tout ça, c'est grâce à vous. Vous m'avez donné la force et le courage dont j'avais besoin pour avancer à un moment où je n'avais plus aucun espoir. J'ai compris qu'il fallait que je vive, ne serait-ce que dans le but de venger ma famille. - Ça prendra sûrement du temps, mais je sais que tu y parviendras. Il y a quelques mois, tu étais encore une enfant terrifiée par un monde que tu découvrais à peine, et à présent, il commence à s'ouvrir à toi. - Oui. Au début, je le trouvais immense, mais maintenant, il ne m'effraie plus autant. J'ignore si c'est parce que je suis plus grande, ou si c'est juste lui qui me paraît finalement plus petit que j'ai d'abord voulu le croire. - C'est peut-être surtout parce que tu n'es plus toute seule, désormais. À Sinnoh, tu m'as moi, et à Kanto, tu as Régis. Nous sommes des repères auxquels tu peux te raccrocher, et tu sais que, grâce à ça, tu ne seras plus jamais perdue. - Vous avez raison. Merci encore. Merci d'être là et de veiller sur moi. Ce fut difficile à cause du cornet de glace qu'elle tenait dans une main et du sac de provisions qu'elle avait dans l'autre, mais Cassy parvint à serrer Cynthia dans ses bras. Ce bref séjour dans sa région natal avait été enrichissant. Elle avait découvert non seulement les notes d'Éric, mais surtout qu'elle avait des amis. Deux amis fidèles, sur qui elle pourrait toujours compter. |
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