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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 25 | |
|---|---|
| Nom de l'œuvre : Entre infini et au-delà | Nom du chapitre : Bienvenue |
| Écrit par Cyrlight | Chapitre publié le : 28/10/2013 à 11:18 |
| Œuvre lue 96822 fois | Dernière édition le : 13/9/2016 à 19:29 |
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| Le ferry à bord duquel Cassy embarqua voyagea de nuit et elle profita de la traversée pour se reposer. Assoupie, elle ne vit pas le temps passer : lorsqu'elle se réveilla, elle était déjà de retour à Kanto. Ils venaient d'accoster dans le port de Cramois'île, au large des côtes du Bourg-Palette. Elle réfléchissait déjà au moyen de se rendre au village quand une voix l'interpella. Cherchant du regard la personne qui pouvait bien la connaître, elle finit par repérer Régis dans la foule, qui lui adressait de grands gestes de la main pour attirer son attention. Elle se précipita vers lui sans perdre un instant. Une fois à sa hauteur, elle l'embrassa sur chaque joue avec enthousiasme, rayonnante. - Comment as-tu su que j'allais arriver aujourd'hui ? demanda-t-elle, surprise. - En fait, je l'ignorais. Je me suis simplement efforcé de déterminer approximativement le temps que te prendrait le trajet, et je me suis trompé de peu. Je suis ici depuis hier. - Le professeur t'a autorisé à déserter le laboratoire ? - Pour te ramener ? Oui. Depuis ton départ, nous nous occupons à tour de rôle des soins aux pokémon, mais personne n'est aussi doué que toi pour cette tâche. Mon grand-père ne cesse de répéter que tu faisais un excellent travail, et il attend ton retour avec impatience. - Comment... Comment as-tu expliqué mon départ précipité ? - Un Roucool t'a apporté un message de ta famille pour t'annoncer une mauvaise nouvelle et te demander de les rejoindre à Sinnoh dans les plus brefs délais pour une raison qui m'est totalement inconnue. Mon grand-père pense que c'est toi qui a appelé l'autre jour, et non Cynthia. - J'ai décidément de la chance d'avoir un ami aussi ingénieux que toi. - Ce n'est pas grand-chose, affirma Régis avec un sourire. À présent, si tu veux bien me suivre... La prochaine navette pour le Bourg-Palette part dans une dizaine de minutes. Si nous la manquons, nous devons attendre la suivante, dans plus de deux heures. Nous aurons tout le loisir de discuter une fois que nous serons à bord. Cassy tenait les rênes de Galopa dans sa main, qui avançait docilement dans son sillage, tandis qu'elle-même suivait le jeune scientifique. Elle lui raconta en détail les événements récents et lui donna de plus amples explications sur les notes d'Éric qu'elle avait découvertes, soigneusement rangées dans l'une des poches de sa cape. Régis semblait vraiment heureux de pouvoir lui offrir son assistance pour tenter de les décoder. - Ça me changera un peu des travaux que j'ai l'habitude de faire au laboratoire, même s'il faudra que je me charge de cette tâche sur mon temps libre. En ce moment, personne n'en a beaucoup, mais ton retour devrait suffire à alléger un peu mon emploi du temps. Régis disposait d'un passe professionnel qui leur permit d'embarquer à bord de la navette sans avoir besoin d'acheter des billets. Comme elle était plus petite que celle empruntée par Cassy pour rejoindre l'Île du Lys, le règlement ordonnait aux dresseurs de rappeler leurs pokémon dans le ball ou de les confiner dans la cale. Bien que cela rappelle de mauvais souvenirs à Galopa et sa propriétaire, ils durent s'y résoudre. Heureusement pour le cheval de feu, le trajet fut court et se déroula sans encombre. Lorsqu'ils accostèrent au quai situé au sud du Bourg-Palette, Cassy s'empressa d'aller le délivrer. Ils se mirent ensuite en route pour le village. Tout en cheminant, elle lui raconta en détail ce qu'elle avait découvert à Sinnoh, puis Régis l'informa des derniers évènements survenus au laboratoire, notamment du nouveau pokémon qu'il avait acquis. - L'un des œufs dont s'occupait mon grand-père a éclos et c'est un Magby qui en est sorti. J'ignore pourquoi, mais il s'est presque aussitôt attaché à moi. Tu aurais dû voir ça. C'était incroyable... et un peu douloureux, aussi. Il remonta la manche de son chemisier pour dévoiler son bras, où une brûlure qui s'étendait du coude au poignet commençait à peine à cicatriser. - Le pauvre petit a attrapé un rhume. Comme il contrôle mal ses attaques, à chaque éternuement, il utilise Flammèche. Heureusement, mon grand-père avait de l'Antibrûle sur lui, sans quoi ça aurait pu être bien plus grave, et surtout mettre plus de temps à guérir. Maintenant, je manipule Magby avec précaution, jamais sans gants en caoutchouc tant qu'il n'ira pas mieux. Il n'est plus question que je prenne des risques inutiles. Le laboratoire était désormais en vue. Ils pressèrent le pas pour l'atteindre plus vite. Ils se trouvaient quasiment sur le seuil lorsque Cassy marqua une légère hésitation. Régis avait beau lui avoir affirmé que son grand-père guettait son retour avec impatience, elle se sentait tout de même coupable de les avoir abandonnés. Son ami dut percevoir son appréhension, car il lui serra doucement la main dans un geste d'encouragement, puis esquissa un sourire, qu'elle consentit à lui rendre. Ensemble, ils pénétrèrent à l'intérieur. - Cassy ! Enfin ! s'exclama aussitôt le professeur Chen en se précipitant dans sa direction, une montagne de papiers dans les bras, dont il en tomba la moitié. Quelle joie de te revoir ! J'espère que tes problèmes familiaux se sont arrangés, car même si j'ai conscience qu'il est très égoïste de dire ça, nous avons grand besoin de ton aide ici. Le travail s'amoncèle et nous manquions cruellement d'une cinquième personne pour nous aider. - Ne vous inquiétez pas, professeur. Je suis de retour pour de bon. D'ailleurs, je vais de ce pas aller nourrir les pokémon. - Parfait, j'aime cette réactivité. Régis, peux-tu m'aider ? Je vais avoir besoin d'un assistant pour relever les informations que je découvrirai en étudiant ce prélèvement ADN réalisé sur un pokémon en évolution. Sans lui laisser le temps de répondre, le scientifique posa la paperasse qu'il tenait encore, les cheveux ébouriffés par l'énergie qu'il mettait à l'ouvrage, pour prendre un bloc-note sur sa paillasse et le mettre dans les mains de son petit-fils en même temps qu'un stylo. En souriant devant tant de hâte, Cassy se dirigea vers le garde-manger pour mener à bien la tâche qui lui était assignée. Les Ursaring furent comme toujours les premiers servis, tandis que les Teddiursa faisaient une fête à leur éleveuse de prédilection. Elle fut touchée de constater à quel point les pokémon devaient être attachés à elle pour qu'ils se soient languis d'elle durant son absence. Cela prouvait qu'elle effectuait du bon travail avec eux. Elle avait quasiment terminé la tournée de toutes les écuelles lorsqu'un pokémon rougeâtre se dirigea vers elle en se dandinant un peu. Elle le regarda s'avancer et mit quelques secondes avant de l'identifier, car elle avait un peu du mal à reconnaître les espèces qu'elle n'avait vues jusqu'alors qu'en photo. Il s'agissait du Magby dont Régis lui avait parlé durant le trajet. Il était désormais trop près pour qu'elle ait l'occasion de faire quoi que ce soit. De toute façon, elle n'en avait plus le temps. Il ouvrit sa petit gueule pour éternuer, de laquelle s'échappa une Flammèche. La douleur qu'elle ressentit au poignet, où il l'avait atteinte, fut si vive qu'elle lui arracha un cri sonore. Elle se précipita dans le bassin des Poissirène en tenant son membre endolori dans l'espoir d'atténuer sa souffrance, pendant que l'un des scientifiques qui assistait le professeur accourait vers elle. - Toi aussi, tu t'es fait avoir, constata-t-il simplement lorsqu'elle dénia enfin sortir l'avant-bras de l'eau. Magby est un bon petit pokémon, il ne faut pas lui en vouloir. C'était un accident. Régis a dû te le dire : il a éclos avant-hier, dans la nuit. Le pauvre a encore du mal à se contrôler. Je suis certain qu'il s'en veut terriblement. - Ce n'est pas grave, je sais qu'il ne l'a pas fait exprès. C'est juste que ça fait terriblement mal. - Ne bouge pas, je vais t'appliquer un peu d'Antibrûle. C'est ce qu'il y a de mieux à faire pour l'instant. Les yeux de Cassy étaient troublés par les larmes qu'elle s'efforçait de contenir. Elle distingua à peine le flacon que l'homme sortit de la poche de sa blouse, pour asperger l'intérieur de son poignet meurtri. Il se recouvrit d'une fine couche bleuâtre, qui paraissait rafraîchir sa peau. - Maintenant, si tu veux bien me suivre à l'intérieur, je vais panser ta brûlure avec un cataplasme à base de baies Fraive. Ça l'aidera à guérir. Le scientifique la raccompagna jusqu'au laboratoire, où il sortit une trousse à pharmacie de l'un des nombreux placards muraux. Elle s'assit sur un tabouret et Régis lui lança un regard compatissant, tout en continuant d'annoter distraitement les remarques de son grand-père, puis l'homme revint pour lui bander la main. Elle se sentit déjà beaucoup mieux : le soin avait les propriétés nécessaires pour calmer le feu qui semblait lui dévorer la chair. - Merci beaucoup, j'ai l'impression d'avoir moins mal. Je ne comprends pas pourquoi vous n'avez pas tenté de soigner Magby alors qu'il peut se révéler aussi dangereux pour tout le monde. - Nous lui avons donné plusieurs traitements, mais il faut leur laisser le temps de faire effet. Nous devrions voir une amélioration d'ici demain ou après-demain, tout au plus. - C'est que vous n'avez pas essayé les bons remèdes, sans quoi il serait déjà guéri depuis longtemps, soupira Cassy. Venez avec moi, je vais vous montrer. - Mais... Attends ! Où vas-tu ? La jeune fille ne répondit pas et le scientifique qui l'avait soignée fut forcé de la suivre pour voir où elle voulait en venir. Elle parcourut plusieurs mètres, à pas très lents, tout en scrutant le sol. Parfois, elle se baissait, cueillait une herbe ou une fleur, sous le regard ébahi de l'homme. - Ce jardin regorge d'une flore exceptionnelle, due à la grande diversité des pokémon qui s'y trouvent. C'est un véritable paradis pour quiconque s'y connait un minimum en plantes. Il y en a tant de variétés différentes ! Celles-ci suffiront pour ce que je vais en faire. Ils retournèrent ensuite à l'intérieur. L'employé la suivait, docile, et lui obéit au doigt et à l'oeil, toujours sans rien dire, lorsqu'elle lui demanda un mortier et un pilon, ainsi qu'une paire de gants, ce qui amusa Régis. Dans le récipient, elle déposa les herbes qu'elle venait de ramasser pour les broyer ensemble jusqu'à obtenir une bouillie épaisse. Quand elle fut satisfaite de sa consistance, elle ouvrit la porte vitrée pour appeler Magby, qui accourut presque aussitôt. - Tu vas être un gentil pokémon, d'accord ? Tu as besoin de prendre ça pour guérir. Je sais que le goût n'est pas très bon, mais tu ne tarderas pas à te sentir mieux. Après avoir passé les gants par simple précaution, elle déposa le mixage à l'apparence peu ragoutante dans sa paume, pour la glisser dans la gueule entrouverte du bébé. Il grimaça en couinant, déglutit péniblement, mais finit par avaler. Il fallut une bonne trentaine de minutes à tout le monde pour se rendre compte que la fréquence de ses éternuements ralentissait déjà . - Incroyable ! souffla le professeur Chen qui leva enfin la tête de son microscope, pendant que Régis s'approchait pour voir son pokémon. Comment as-tu fait pour qu'il aille mieux si rapidement ? - Ma mère ét... est une adepte de la médecine douce. Depuis que je suis toute petite, elle m'apprend les propriétés des plantes dont elle se sert pour nous soigner. C'est d'elle que je tiens ces connaissances, qui se révèlent toujours très utiles. Quand vous aurez un moment, je me ferai une joie de vous enseigner les bases de la phytothérapie. Cassy sourit devant le regard admiratif de son entourage. Elle ignorait tant de choses lorsqu'elle avait quitté la ferme que cela l'avait lourdement handicapée. À présent, elle s'apercevait qu'elle avait également beaucoup de connaissances, que les autres ne soupçonnaient même pas. Elle était fière d'avoir développé ce genre d'intelligence qui faisait d'elle une jeune fille débrouillarde, capable d'improviser dans n'importe quelle situation. Tout ce qu'elle savait à propos de la nature et de l'élevage se révélait utile, en fin de compte. - Je dois dire que tu m'as épaté, affirma Régis en passant à côté d'elle. Franchement, merci d'avoir aidé mon Magby, et désolé qu'il t'ait brûlée. - Ne t'inquiète pas, c'est déjà oublié. Et puis, toi aussi, tu me rends service, non ? rappela-t-elle en sortant de sa poche les feuilles codées qu'elle avait soigneusement pliées. Il serait peut-être temps de nous y mettre, tu ne crois pas ? Comme le professeur Chen et ses assistants n'avaient plus besoin d'eux, ils purent aller s'installer dans la salle à manger pour profiter de l'espace que leur offrait la grande table afin d'étaler tout ce dont ils pourraient avoir besoin : papier vierge, crayons, livres.... Ils étaient désormais fin prêts pour se mettre à l'ouvrage et déchiffrer les notes d'Éric. |
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