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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 26
Nom de l'œuvre : Entre infini et au-delà Nom du chapitre : Wide awake
Écrit par Cyrlight Chapitre publié le : 21/11/2013 à 11:27
Œuvre lue 96828 fois Dernière édition le : 16/9/2016 à 21:28
Cassy repoussa en soupirant les notes de son frère, sur lesquelles elle était penchée depuis des heures. À force de se concentrer sur les divers symboles qu'il avait utilisés pour crypter ses recherches, elle commençait à avoir mal aux yeux. Elle s'affala le nez contre la table, le front calé sur ses bras.

Régis, assis à côté d'elle, ne parvenait pas à donner davantage de sens aux documents d'Éric. Il avait empilé plusieurs encyclopédies en face de lui et les feuilletait une par une, exactement comme Cynthia l'avait fait à Célestia. Ils ne progressaient cependant pas d'un pouce, en dépit de leurs efforts.

- Qu'est-ce qui te fait croire que ces pictogrammes existent réellement ? interrogea le scientifique. Ton frère peut tout simplement les avoir inventés, auquel cas nous ne les trouverons jamais dans un livre.
- S'il s'est servi des glyphes présents sur la gravure des plaques d'Arceus aux Colonnes Lances, il n'est pas exclu qu'on trouve la signification des autres symboles quelque part.
- Et si ce n'est pas le cas ?
- Je suppose que nous n'aurons aucune chance de comprendre ce qui est caché là-dedans. Personne ne peut savoir ce qui se passe dans la tête d'Éric.
- Ça dépend. Puisqu'il s'agit d'un scientifique, son esprit doit être régi par une certaine logique, donc à force de chercher, on finira bien saisir ce qu'il étudiait. D'autant qu'on le sait déjà en partie. Ça a un rapport avec les types pokémon. Au moins, nous avons un point de départ, nous ne tâtonnons pas dans l'inconnu total.

Cassy acquiesça. Elle essayait de faire preuve du même optimisme que son ami, mais elle avait des difficultés à y parvenir. Le mot espoir ne faisait plus partie de son vocabulaire depuis qu'elle avait quitté la ferme de Sinnoh pour fuir la police.

Elle ramena les feuilles noircies par les gribouillages d'Éric devant elle et prit son visage entre ses mains pour repousser les mèches qui tombaient de part et d'autre de ses joues. Régis vint s'appuyer sur son épaule pour jeter un rapide coup d'oeil aux différents signes. Il en pointa un du doigt, le chiffre 8.

- Celui-ci m'inspire, avoua-t-il.
- Vraiment ?
- Oui. Je pense qu'il ne s'agit pas d'un simple numéro. Regarde.

L'adolescent tourna rapidement les pages de l'une des encyclopédies, puis la tendit à Cassy pour qu'elle puisse observer le contenu de l'article qu'il lui désignait. Elle reconnaissait bien le symbole employé par Éric, à ceci près qu'il était positionné à l'horizontale, et non à la verticale.

- L'infini ? lut-elle. Si c'est ça, pourquoi avoir changé son orientation ?
- Si je raisonne convenablement, même si je ne prétends pas être de taille à rivaliser avec l'intelligence de ton frère, je dirais qu'il voulait lui donner un autre sens. Le contraire de l'infini, en fait.
- La fin ?
- Ou l'origine. Quelque chose de déterminé dans le temps. J'ai la conviction que ce caractère représente...
- Eh, qu'est-ce que vous faites, les jeunes ?

Régis s'interrompit immédiatement en entendant cette voix dans leur dos pendant que Cassy sursautait. L'un de leurs collègues employé au laboratoire venait de pénétrer dans la cuisine, où ils étaient installés. Focalisés sur leurs déductions, ils ne l'avaient pas entendu.

La jeune fille tenta de dissimuler le travail de son frère sous l'un des livres, mais trop tard. Le scientifique venait déjà de saisir une feuille pour observer de quoi il était question. Ses doigts étaient recouverts d'une substance collante, qu'il déposa sur le papier.

- C'est quoi ? Un jeu ?
- Euh... Oui, exactement, approuva Régis avec un sourire forcé. Nous sommes en train de mettre au point un code secret qui nous permettra d'échanger des messages entre nous, sans que personne ne puisse les déchiffrer.
- D'ailleurs, vous êtes en train de tout salir, réprimanda Cassy, la voix rendue vibrante par l'angoisse de voir les précieux documents être abîmés.

L'homme reposa les notes d'Éric sur la table en s'excusant, avant d'ouvrir un placard pour prendre une boîte en fer et retourner au laboratoire. L'adolescente observa la feuille qui ondulait désormais à cause du liquide qui venait de l'humidifier.

- Je doute que ce ne soit que de l'eau, soupira-t-elle en allant la poser sur le radiateur pour la faire sécher. Qu'est-ce que tu me disais avant qu'il n'arrive ?
- Qu'est-ce que... Ah oui ! À mon avis, ce symbole fait plutôt référence au commencement ou à un point de départ. Il marque un début.
- Le début de quoi, à ton avis ?
- Je ne sais pas. Le plus plausible aurait été la création du monde par Arceus, comme la Pokible la décrit, mais tu m'as affirmé que ton frère n'avait pas la foi. Ça me semble donc difficile à croire. L'ennui, c'est que si j'ai raison et que l'on peut bien traduire ce signe ainsi, ça nous égare encore plus. Quel serait le rapport avec les types pokémon ? Finalement, je vais peut-être finir par croire que tu as raison. L'esprit d'Éric est bien trop supérieur au nôtre pour nous permettre de comprendre.
- Sauf que nous n'avons pas le choix : je dois absolument connaître le contenu de ses notes. C'est ma dernière chance de découvrir une information peut-être capitale pour mon enquête. Ça prendra le temps que ça prendra, mais nous devons décoder les recherches de mon frère.
- Je sais. J'ai conscience que c'est important pour toi. Je t'ai promis de t'aider et je le ferai. Je n'arrêterai pas tant que nous n'aurons pas terminé. C'est contre le découragement qu'il faut lutter, car lui seul est notre véritable ennemi pour l'instant.

Cassy approuva d'un signe de tête avant de tendre la main en direction du radiateur, à côté duquel elle était restée debout. Elle allait prendre la feuille, cependant elle interrompit son geste au moment où ses doigts la frôlèrent. Elle ouvrit des yeux ronds et une bouche bée.

- Régis... finit-elle par prononcer d'une voix rauque. Régis, viens voir.
- Qu'y a-t-il ? Tu as trouvé quelque chose ?
- Je... Je crois.

Le garçon se leva pour la rejoindre. Lorsque son regard se posa sur le papier qui se modifiait sous son regard, il afficha la même expression que son amie. Sur le verso jusqu'alors vierge s'étendait le fragment d'un dessin, ou plutôt d'un schéma, à la vue des traits grossièrement esquissés. Comme il n'était pas complet, ils ne purent identifier ce qu'il représentait.

- Ce n'était pas de l'eau que Flo avait sur les doigts, mais du jus de baie Tronci, souffla Cassy pendant qu'un immense sourire illuminait son visage.
- Les enfants ! appela le professeur Chen au même moment, en ouvrant la porte. Il va bientôt être midi, est-ce que vous pourriez mettre la table, s'il vous plaît ?
- Oui, bien sûr, répondit précipitamment Régis en se plaçant devant lui pour lui masquer la vue. Grand-père, que dirais-tu d'un verre de Troncinade ? Nous étions justement en train de songer à en préparer.
- Excellente idée, c'est une boisson que j'apprécie beaucoup. Un peu de sucre me fera le plus grand bien après une dure matinée de travail. Enfin, j'ai beaucoup avancé dans mes recherches, c'est le principal. J'aurais tort de me plaindre.

Avec un sourire complice, les deux amis regardèrent la porte se refermer sur le professeur, puis ils se répartirent les tâches. Cassy dresserait les couverts tandis que Régis irait cueillir quantité de baies Tronci, après avoir monté les notes codées à l'étage pour qu'elles ne retombent pas entre les mains de n'importe qui.

Ils préparèrent la boisson promise, tout en subtilisant une partie du jus dans une fiole qu'ils refermèrent soigneusement pour ne pas en perdre une goutte. L'adolescent avait eu une idée excellente, qui leur permettait de manipuler les baies sereinement, sans éveiller les soupçons de quiconque. Ils ne leur restaient désormais qu'à attendre d'avoir un nouveau moment de libre pour révéler les dessins cachés sur les différentes pages.

L'après-midi se révéla néanmoins plus chargée que la matinée et ils n'eurent pas l'occasion de reparler de leur découverte au cours de la journée, car Cassy avait été affectée au soin des pokémon, tandis que Régis devait classer les ingrédients chimiques dont ils disposaient au laboratoire dans une armoire, qui était devenue un véritable fouillis.

Ils ne purent même pas prendre leur goûter en même temps, car le jeune scientifique avait terminé sa tâche depuis longtemps avant de s'en voir confier une autre quand son amie acheva enfin de tondre les Wattouat et les Lainergie, une tâche dont elle avait l'habitude à l'époque où elle coulait encore une vie heureuse et paisible à la ferme.

Finalement, ils ne se réunirent qu'à l'heure du dîner, qui n'était pas propice aux bavardages confidentiels. Les scientifiques étant rentrés chez eux, il ne restait plus que le professeur Chen qui les surveillait d'un air absent. Ce ne fut que lorsqu'ils proposèrent de faire la vaisselle qu'ils eurent l'occasion de se retrouver seuls dans la même pièce.

- Ce soir, ils rediffusent les épreuves du Pokéathlon à la télévision, informa Régis. Grand-père en raffole, il va donc être occupé au moins jusqu'à vingt-trois heures, ce qui nous laisse suffisamment de temps pour révéler les schémas de ton frère à l'aide du jus de baie Tronci que nous avons récupéré.
- Dans ce cas, nous attendrons qu'il soit installé devant la télévision avant d'aller chercher les feuilles. Sauf que pour revenir ici, il faudra passer devant lui. Il risque de s'interroger s'il nous voit asperger des feuilles codées qui portent des dessins invisibles.
- Hum... Dans la salle de bain, alors. C'est la seule porte qui a un verrou. Même s'il décide de s'y rendre, il ne pourra pas entrer à l'improviste. Et puis, si nous plaçons les documents dans le lavabo, nous pourrons faire disparaître les traces du jus et nettoyer le tout avec du savon pour masquer l'odeur acide.

Cassy acquiesça. Sitôt que le professeur Chen fut confortablement assis devant l'émission du Pokéathlon, une bouteille d'eau à la main, les jambes tendus sur son pouf, ils montèrent à l'étage en marmonnant que la journée les avait épuisés et qu'ils allaient se coucher, ce qui ne l'étonna pas, puisqu'ils avaient vraiment eu beaucoup de travail.

Ils pressèrent le pas dans les escaliers avant de se mettre à courir une fois arrivés sur le palier. Régis donna la fiole à son amie tandis qu'il se rendait dans sa chambre pour aller récupérer les feuilles entreposées dans le tiroir verrouillé de sa table de nuit, dont il ne se séparait jamais de la clé.

Enfin, ils s'enfermèrent avec soin dans la salle de bain exiguë, où ils sortirent tout ce dont ils pourraient avoir besoin. Cassy tira son bloc-note de la poche arrière de son pantalon après avoir étalé les notes d'Éric dans le lavabo, le côté verso tourné face à eux. Le garçon s'arma d'un coton qu'il imbiba avec le liquide issu des baies Tronci avant de tapoter le papier avec précaution.

La jeune fille les transférait au fur et à mesure sur le radiateur où elle guettait avec impatience l'apparition des dessins, prête à les reproduire sur son calepin. Cela leur permettrait d'en conserver une trace sans avoir besoin de répéter le même procédé lorsque l'encre serait redevenue invisible.

Régis lui tendit l'ultime feuille qu'elle posa à la suite des autres dans le minuscule espace restant, au moment où des traits commençaient à se profiler sur la toute première page qu'ils avaient traitée. Sous leur regard avide, un schéma prit progressivement forme.

Il représentait une créature humaine, mais avec des ailes et des crocs de Nosferalto rajoutés sur son corps. Le suivant était à la fois différent et semblable, car il s'agissait d'un croisement entre un homme et un Grahyena. Vinrent ensuite une femme-Poissirène et un hybride à demi-Galopa.

Cassy ne comprenait pas ce que ces choses pouvaient représenter, et encore moins pourquoi Éric avait pris la peine de les dessiner. Elle les fixa sans mot dire pendant que le dernier se matérialisait, mélange d'une grand-mère très laide, dotée des ailes et du bec crochu d'un Rapasdepic. Elle se tourna ensuite vers Régis, qui semblait avoir du mal à détacher ses yeux des esquisses. Il semblait même figé, pétrifié.

- Quelque chose ne va pas ? s'enquit la jeune fille en posant sa main sur son bras.
- Des Gijinkas, finit-il par répondre avec une profonde répulsion. Voilà ce qui ne va pas.
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