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Lecture du chapitre 2 | |
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Nom de l'œuvre : Le silence des Wattouat | Nom du chapitre : Dracaufeu noir |
Écrit par Cyrlight | Chapitre publié le : 8/12/2013 à 13:18 |
Œuvre lue 6858 fois | Dernière édition le : 8/12/2013 à 13:25 |
Clarice Chaglam regagna le bureau de la FIAP profondément déçue : elle n'avait pu soutirer aucune information utile à Persian. Jack Sablaireau serait furieux, elle le savait, raison d'ailleurs pour laquelle elle se rendit directement dans son bureau. Cela ne lui servait à rien de laisser trainer la situation. Etonnamment, il ne s'y trouvait pas. Fait plutôt rare en lui-même puisque depuis quelques temps, il évitait de se rendre sur le terrain. Comme l'un de ses collègues, un Metamorph spécialisé dans l'infiltration, passait justement par là , Clarice l'interrogea. - Vous n'êtes donc pas au courant de ce qui se passe en ce moment chez Sablaireau ? s'étonna-t-il. Bon, je regrette que ce soit moi qui doive vous l'apprendre, mais voilà : sa femme est gravement malade. Elle n'en a plus pour très longtemps à vivre, alors il est retourné dans son terrier pour une heure. Vous pouvez l'attendre ici si vous le désirez. Il ne devrait plus tarder, maintenant. Clarice le remercia d'un signe de tête et s'assit sur les pattes arrières devant le bureau, sa longue queue entortillée perpendiculaire à ses pattes arrières. Ainsi que le Metamorph l'avait indiqué, son employeur ne mit pas longtemps à faire irruption dans la pièce. Il lui fallut cependant quelques secondes supplémentaires pour remarquer sa présence. - Ah, Chaglam... Vous tombez bien. Vous deviez... Vous... Oui, Persian, c'est cela. Alors ? Qu'est-ce que votre entrevue a donné ? - Pas grand-chose, patron. Il m'a demandé de repasser lundi prochain si je désirais obtenir des informations. Que dois-je faire ? - C'est à vous de voir, Chaglam. Mon devoir est de vous en dissuader : Persian est un dangereux pokémon qui aime jouer avec l'esprit de ses victimes. - Victimes ? Il ne peut rien me faire depuis sa cellule. - Vous croyez ? Il suffit d'une seule parole du Dr Persian pour vous rendre complètement folle à jamais. Cependant, ce test, si toutefois il daigne le remplir, peut nous être extrêmement utile à l'avenir pour déceler d'autres tueurs en série qui pratiqueraient... disons... le même modus operandi. - Dans ce cas, j'y retournerai, patron. Ah... J'oubliais... Il a également ajouté que de toute façon, je reviendrai lorsque Monsieur Peau aura commis son prochain crime. Est-ce bien le pokémon auquel je pense ? - Exactement, Chaglam : le dépeceur. - Pourquoi Persian l'a-t-il évoqué ? - Persian pense qu'il est une sorte de génie en matière de cerveaux criminels. Je ne doute pas que ce soit vraiment le cas, mais il aime marchander ses informations, si bien que personne ne veut traiter avec lui. - Et vous êtes sur sa piste ? - Pour l'instant, non. Les disparitions, les méthodes d'assassinat, les lieux... Rien ne colle, et nous n'avons pas le moindre indice. - Je peux avoir une copie du dossier ? Juste au cas où Persian décide de se montrer un peu plus bavard à ma prochaine visite. - Je vais demander à ce que l'on vous transmette cela, agent Chaglam, même si je ne suis pas certain que cela vous soit véritablement utile. Il ne contient rien d'autre que le répertoire des victimes, c'est dire à quel point l'enquête plafonne. Ah, et ne comptez pas trop sur des déclarations de Persian : si jamais il s'amuse encore avec vous la prochaine fois, ce ne sera pas la peine de retourner le voir. - Je vous remercie, patron. Y a-t-il un autre sujet sur lequel vous auriez souhaité vous entretenir avec moi ? Sablaireau garda le silence un moment. Son regard passa de la fenêtre, presque mélancolique, à Clarice, soudain plus déterminé. D'une voix rauque, il finit par déclarer, la gorge noué : - Vous savez, Chaglam, il me semble que vous possédez un don pour convaincre les gens. Après tout, votre lettre m'a persuadé de vous engager et vous avez réussi à faire parler Persian, même s'il ne vous a rien appris d'utile. C'est pourquoi j'aurais un service à vous demander. - Tout ce que vous voudrez, patron. - La police piétine, les profilers sont dépassés. Personne ne sait plus quoi faire pour retrouver celui que la presse surnomme "Monsieur Peau". Je ne connais qu'un seul être qui soit encore en mesure d'intervenir. - Qui donc ? - Le meilleur, Chaglam. Will Mangriff. - Le Dr Persian a évoqué son nom tout à l'heure. - Alors vous savez désormais les raisons qui l'ont poussé à prendre sa retraite. Il ne veut plus entendre parler de tout cela, cependant, sans Mangriff, nous n'avons aucune chance de mettre la patte sur le dépeceur. Il est de loin le plus brillant profiler que j'ai jamais connu. Nous avons besoin de lui pour mener cette affaire à terme. - Et vous voulez que je lui demande de se combiner ses efforts à ceux de la FIAP pour faire avancer l'enquête ? Je ne comprends pas... Pourquoi ne pas le contacter vous-même ? - Je l'ai fait, mais il a refusé. Lors de l'histoire du Dracaufeu Noir, je lui avais promis de ne plus jamais solliciter son assistance à l'avenir. Persian s'était encore joué de lui avant de daigner le mettre sur la piste du tueur. - Persian ? - Il arrive... parfois... que nous ayons besoin de lui pour résoudre certaines enquêtes. J'aimerais cependant pour une fois faire abstraction de ses méthodes barbares et me contenter d'arrêter Monsieur Peau avec mes propres hommes. - Je parlerai à Mangriff, patron. - Je n'en attendais pas moins de vous, Chaglam. Son adresse se trouvera dans le dossier que vous venez de me demander. Je m'arrangerai pour vous le faire porter à l'école avant la fin de la journée, demain matin au plus tard. Clarice le remercia d'un signe de tête, ses longs cils rabattus devant ses prunelles violacées, puis Sablaireau l'escorta jusqu'à la porte afin qu'elle prenne congé. Un sourire satisfait retroussa ses babines tandis qu'elle quittait le bâtiment de la FIAP : petit à petit, elle obtenait davantage de responsabilité dans le service, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Les documents ne lui parvinrent pas avant le lendemain matin. Elle ne les trouva dans sa panière qu'après une séance d'entraînement particulièrement musclée avec sa camarade de chambre Ardélia Fouinar. Une note grossièrement rédigée avait été rajoutée sur la pochette, indiquant l'endroit où elle pourrait retrouver Will Mangriff. - Alors Sablaireau veut vraiment que tu bosses avec lui ? s'extasia Ardélia. - Il me confit quelques petits boulots de relationnel. Rien d'extraordinaire pour le moment. Clarice se garda bien de lui dire qu'elle tenait peut-être une chance d'être promue rapidement si le Dr Persian décidait de lui communiquer des informations qui satisferaient Sablaireau. Elle préférait ne pas se faire de faux-espoirs, au cas où son but ne soit encore que de la manipuler. Comme elle finissait les cours relativement de bonne heure, ce jour-là , elle se rendit à l'adresse indiquée en milieu d'après-midi. Will Mangriff vivait dans une tanière, un peu à l'écart de la route principale de la Forêt de Jade. Ce fut une splendide Lockpin, probablement son épouse, qui se chargea d'accueillir poliment Clarice. Elle se raidit cependant en remarquant l'insigne soigneusement piqué dans le Mouchoir Choix dont elle ne se séparait jamais. - Mon mari va vous rejoindre d'ici quelques minutes, indiqua madame Mangriff en l'escortant jusqu'à une souche d'arbre usé qui faisait office de siège. Ne faites pas attention aux bruits que vous pouvez entendre : mon fils Chuchmur est très malade. Elle s'apprêtait à disparaître au dehors lorsqu'elle se retourna une nouvelle fois vers Clarice pour la jauger du regard. Cette dernière ne se détourna pas, bien que la Lockpin la mette légèrement mal à l'aise. - Je sais pourquoi vous êtes ici. C'est Sablaireau qui vous envoie, n'est-ce pas ? - Oui, il veut... - Je sais ce qu'il veut. Que Will risque encore une fois sa fourrure pour lui venir en aide. J'imagine qu'à la FIAP, vous êtes tous au courant de ce que lui a fait le Dr Persian juste avant son arrestation, et je ne parle même pas des tourments psychologiques qu'il lui a fallu endurer lors de l'affaire du Dracaufeu Noir. Pourquoi Sablaireau ne va-t-il pas lui-même questionner Persian, vous pouvez me le dire ? - Il suffit, chérie. Un Mangriff de haute taille se tenait à l'entrée de la tanière. Il était musclé, robuste, mais son visage faisait froid dans le dos. Clarice Chaglam déglutit bruyamment : elle le voyait pour la première fois depuis sa blessure. Et quelle blessure ! Quatre traits lui barraient le visage en diagonale, souvenir des griffes acérés de Persian, l'obligeant à garder son oeil droit clos, tandis que sa mâchoire était ornée d'une cicatrice en demi-cercle, laissée par une rangée de crocs. - Vous êtes nouvelle à la FIAP ? Je ne crois pas vous avoir jamais vue. - Je suis encore étudiante. Jack Sablaireau n'a fait appel à mes services que très récemment. Agent Clarice Chaglam, monsieur Mangriff. C'est un véritable honneur pour moi de vous rencontrer. - Le plaisir est réciproque, mademoiselle, mais je vous en prie : venez en au fait. Sablaireau vous a envoyée là où il a échoué. Il a espéré que je ne mettrai pas une stagiaire à la porte quand elle me proposera à sa place de sortir de ma retraite, n'est-ce pas ? - Je suppose que oui. - Eh bien il se trompe. La réponse est toujours non ! - Dans ce cas, je n'ai plus rien à faire ici, si vous ne changez pas d'avis. Je m'excuse de vous avoir dérangé, mais avant de partir, j'aimerais vous confier une copie du dossier. - Quel roublard, ce Sablaireau ! Il croit me convaincre avec de la paperasse ? - Non, il n'est même pas au courant. C'est mon propre exemplaire que je vous apporte. J'y ai jeté un oeil, mais il n'y a rien qui puisse être utile à l'intérieur. Je vous souhaite une excellente fin de journée, monsieur Mangriff. Clarice Chaglam lui tourna le dos avant de se diriger vers la sortie avec nonchalance. Will Mangriff l'interpela cependant avant qu'elle n'ait pu poser l'une de ses pattes soyeuses au dehors : - Vous voudriez bien transmettre un message à Sablaireau de ma part ? - Tout ce que vous désirez. - Dîtes-lui que je ne suis pas le pokémon qu'il lui faut. C'est de Persian dont il a besoin pour cette affaire. - C'est la raison pour laquelle il est prévu que je l'interroge lundi. Clarice fut suffisamment roublarde pour que Mangriff ouvre en grand son unique oeil valide. Il se leva d'un bond, ces pattes griffus écartés de son corps, comme paré à attaquer. En quelques enjambées qui firent trembler le sol terreux, il la rejoignit sur le seuil de la tanière pour lui rire au nez. - Et vous croyez vraiment que Persian va vous parler ? - C'est déjà fait. C'est lui-même qui m'a donné rendez-vous pour la prochaine fois. Au revoir, monsieur Mangriff. Ah, j'oubliais. Jack Sablaireau vous transmet toutes ses amitiés. Clarice Chaglam n'eut pas besoin de se retourner pour imaginer l'air surpris de Mangriff. Sortant ses griffes pour les planter dans le sol moussu, elle s'éloigna lentement. Contrairement à ce qu'elle avait espéré, il ne la rattrapa pas. Il lui faudrait rentrer une nouvelle fois bredouille à la FIAP. Sablaireau l'attendait dans son bureau, devant lequel elle s'assit sans attendre qu'il ne l'y invite. D'un miaulement un peu amer, elle lui expliqua le refus de Mangriff de se joindre à eux pour l'enquête. - Je ne m'attendais à rien d'autre de sa part. Arceus sait pourtant à quel point nous avons besoin de lui ! - N'y a-t-il personne d'autre que lui susceptible de vous aider à arrêter Monsieur Peau, patron ? - Hélas, sa réputation n'est pas exagérée. C'est le plus brillant de tous les profilers, c'est quelqu'un de sa trempe qu'il nous faut. - Et Persian ? - Persian aime jouer avec ceux qui l'interrogent, et bien souvent ils repartent plus terrifiés que renseignés. On ne peut pas se fier à lui, agent Chaglam, même si tout ce qu'il pourra vous confier, du moins s'il se décide, lorsque vous le reverrez sera bon à prendre. - L'affaire du Dracaufeu Noir a été également évoquée lors de ma visite à la tanière de Mangriff. De quoi s'agit-il ? - D'une série de crimes particulièrement odieux commis l'an passé. Le coupable était un Dracaufeu shiny, raison pour laquelle on l'a surnommé ainsi. Il lacérait de ses griffes des familles entières de pokémon, ne laissant derrière lui que des corps dépecés et un bain de sang. - Quel est le rapport avec Mangriff ? - Il était déjà à la retraite lorsque le tueur s'est manifesté pour la première fois. Ce n'est qu'à sa seconde apparition, en voyant que l'équipe pédalait dans le Tadmorv, que j'ai décidé d'aller le chercher. Il ne voulait plus entendre parler de la FIAP après que Persian l'ait blessé. J'ai cependant réussi à le convaincre de m'aider, à condition que ce soit la dernière fois. - Sauf que vous avez encore besoin de lui. - Si nous n'arrêtons pas Monsieur Peau, nous aurons bientôt un autre cadavre sur les bras. Sa septième victime. Ce n'est néanmoins pas là le pire de l'histoire du Dracaufeu Noir. - Qu'est-ce que c'est, alors ? - Même pour Mangriff, cette enquête est longtemps restée une énigme. Il lui a fallu, pour la résoudre, faire appel au plus grand cerveau criminel de notre siècle. - Le Dr Persian. - Vous n'avez pas idée, agent Chaglam, des tortures psychologiques que ce monstre a pu lui faire subir avant de le mettre enfin sur la voie du tueur. Je comprendrais d'ailleurs parfaitement qu'après ces révélations, vous n'ayez plus envie de vous rendre lundi à l'asile. - Mais j'irai, patron. Et Persian parlera, je vous en donne ma parole. Je sais que je suis capable de lui soutirer des informations. - D'accord, mais... Agent Chaglam, promettez-moi une chose : ne lui révélez jamais rien de personnel, que ce soit à votre sujet ou... au mien. - Je vous le promets, patron. De toute façon, j'ignore tout de votre vie privée. Tout en prenant congé, Clarice se garda bien de dire qu'elle était désormais au courant de l'état de santé précaire de sa femme. Ce serait de toute façon la dernière chose qu'elle révèlerait à quiconque, spécialement au Dr Persian. |
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