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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 5
Nom de l'œuvre : Passé - La fin d'un monde Nom du chapitre : IV - Les Xort'Udur
Écrit par Tyranocif Rex Chapitre publié le : 26/12/2013 à 10:45
Œuvre lue 34675 fois Dernière édition le : 26/12/2013 à 10:45
16 Mars - 5 AM
Narrateur : Inconnu


C'est ici que tout commence. Après avoir fait mes adieux au sage xatu, je quittais donc, cette fois pour de bon, les Ruines d'Alpha ; accompagné de mon mystérieux nouveau mentor : Roigada IX. Tout en m'éloignant progressivement de ces ruines familières, je suivais ce désarçonnant personnage. Que savais-je de lui ? C'était un roigada, un des pokémons les plus intelligents de la création. Et de surcroit, il faisait partie d'une lignée de souverains. Pourtant, il avait plus l'air d'un idiot naïf ne pensant qu'à bien vivre et à la rigolade qu'à un monarque. D'ailleurs, depuis quand les pokémons avaient-ils des rois ? Non, très franchement je me demandais vraiment ce jour-là où xatu dégotait de tels individus. Il avait l'air d'être tout sauf érudit et sage.

Sur le chemin qui menait à l'entrée de la fameuse forêt obscure qui séparait les Ruines d'Alpha du monde des hommes, tout concourait d'ailleurs dans l'attitude du pokémon psychique à confirmer l'idée que je me faisais de lui. En effet, au lieu de commencer à me former, il ne trouvait rien de mieux à faire que de saluer les papilusions qui voletaient dans l'air, s'attendant presque à une réponse de ces pokémons muets. Et comme pour renforcer cette image de réincarnation de Diogène se fichant éperdument du monde, il ramassait également des fleurs afin d'en humer la douce senteur. Non, au premier regard il n'avait vraiment pas l'air sérieux cet espèce de roi Dagobert des pokémons.

Une fois arrivé devant l'entrée de la forêt, le pokémon à la marche lourde et débonnaire s'arrêta et se retourna vers moi ; me contraignant à stopper ma marche également. Puis il me demanda de m'arrêter quelques instants.

- Attend un peu petit gars, tu me sembles bien pressé. Bon, c'est ici que les choses sérieuses commencent : pour arriver à Néo-Mauville, nous devons traverser la forêt. Et comme tu le vois, elle a l'air particulièrement accueillante et sympathique n'est-ce pas ?

De l'entrée de la forêt, on ne voyait que des arbres tordus par des décennies de recherche de la lumière, saint-graal de la végétation de ce bois perpétuellement noyé dans une éternité de ténèbres. Accueillant semblait effectivement être encore un de ces euphémismes ironiques dont était tant friand mon joyeux mentor. Cette forêt puait la mort à des kilomètres à la ronde. Je comprenais mieux pourquoi personne n'était plus allé dans les Ruines d'Alpha depuis tant d'années à présent. Les arbres eux-mêmes semblaient prendre l'apparence de gargouilles effrayantes afin de dissuader le plus brave des aventuriers de rentrer dans ce lieu de perdition.

Non, très honnêtement je préférais encore faire de l'algèbre ou écouter un dictateur faire des discours-fleuves de huit heures plutôt que d'entrer dans ce lieu maudit. Qui pouvait honnêtement savoir ce qui se cachait à l'intérieur ? Ah oui j'oubliais : tous ceux qui avaient passé outre les gargouilles en bois de l'entrée avaient sûrement trépassé. Bref, une fois de plus le virus de l'inaction m'envahissait et mes jambes tremblaient. A tout moment, elles semblaient prêtes à rebrousser chemin. Roigada le neuvième, voyant l'état pitoyable dans lequel je me mettais, ne put alors s'empêcher de rire aux éclats avant de me prendre par la peau du dos et de me jeter avec force à l'intérieur du bois empli d'obscurité tout en m'apostrophant non sans agacement.

- Décidément toi, t'es vraiment un rigolo : allez zou, on arrête de danser la polka et on se lance dans le bain. Et surtout, on va bien s'amuser tu vas voir.

A l'intérieur du bois, un silence de mort régnait et je n'arrivais à strictement rien voir si ce n'est l'obscurité la plus complète. Si de l'extérieur cette forêt m'avait semblé avoir ostracisé la lumière du soleil, ce n'était que de l'intérieur que l'on pouvait se rendre compte à quel point ce premier sentiment était juste. Après m'être péniblement relevé de ma chute, j'avançais les deux mains dressées devant moi à la manière d'un aveugle afin d'éviter d'éventuels obstacles. Le coeur empli de peur, je m'étais mis à crier.

- Je ne vois rien. Roigada, où es-tu ?

Je dis ces quelques mots une fois, deux fois, trois fois. Je n'eus aucune réponse. Je continuais d'avancer, tout en répétant les mêmes mots. Mais où était-il passé ? Tout en titubant, trébuchant sur des troncs d'arbre et des rochers, me relevant pour ensuite tomber de nouveau, je commençais à entendre de mystérieux bruits partout autour de moi.

Misérable mortel
La peur
La sens-tu cette saine terreur ?
La sens-tu couler dans tes veines ?
Infiltrer ton âme ?
Et te ronger lentement jusqu'à ton trépas ?

Tu es un pécheur, comme tous ceux de ta Race
Tous des profanateurs
Tous des corrupteurs
Qui se croient maîtres du Cosmos
Mais qui sont incapables de se contrôler eux-mêmes

Toi, le profanateur,
Toi, le corrupteur
Toi, dont le cœur est rongé par le Vice
Ce lieu sera ton tombeau


J'entendais une multitude de voix aux timbres variés répétant incessamment ces quelques mots autour de moi, à la manière d'une incantation et de manière chaque fois plus distincte. On semblait me regarder, m'observer, mais je ne pouvais rien voir. Ou plus exactement, pour la première fois depuis le départ du Sanctuaire, j'étais dans le Néant, dans l'Inconnu. Ce Néant qui ravit les aventuriers, enchante les romantiques et qui m'avait toujours terrorisé. A chaque seconde qui passait, je paniquais un peu plus. A présent, je courais comme une chèvre poursuivie par un loup au cœur de la nuit tout en continuant de trébucher sur les obstacles sur mon passage. Où allais-je, je n'en savais rien. Mais je voulais absolument quitter cette forêt qui semblait maudite. Ces voix semblaient si malveillantes. Mais j'avais beau fuir, je n'avançais pas. Les voix continuaient à se renforcer.

Me relevant d'un énième effondrement sur le sol froid et humide de la forêt, je me mis à crier de nouveau. Je devais répondre aux Voix. Je devais les vaincre.

- Qui êtes-vous ? Laissez-moi !

Mais cela n'y changea rien. Les voix m'assourdissaient à présent de leurs sermons au rythme régulier comme une horloge.

Seul le Clairvoyant
Qui voit aussi bien dans son âme
Que sur le chemin obscur du Domaine
Pourra survivre

Nous sommes les Xort'Udur
Les Esprits Damnés
Nous obéissons au Xort'Majora
L'Esprit Majeur

Jadis, nous fûmes des hommes
Mais le Xort'Majora nous dévora
Sur le Domaine, il nous prit tout
Il nous prit la Cupidité, que l'on nomme Ambition
Il nous prit la Luxure, que l'on nomme Amour
Il nous prit la Gourmandise, que l'on nomme Enthousiasme
Et il fit de nous ses Serviteurs

Nous mangeons les Profanateurs
Qui osent souiller
Les Terres Sacrées du Seigneur Arc-en-Ciel


Je commençais à devenir fou. Les voix de ces entités maléfiques qui se faisaient appeler les Xort'Udur semblaient avoir un effet physique et mental sur moi. C'était comme si à chaque mot, à chaque syllabe qu'ils prononçaient ils s'attaquaient à ma chair comme à mon âme. Les Voix poursuivaient leur œuvre de torture. J'étais au bord de l'évanouissement tellement la pression mentale que des créatures exerçaient sur mon cerveau était forte.

Tout semblait perdu. J'allais d'une seconde à l'autre cesser d'exister pour devenir, comme eux, une Ombre. Soudain, un flash lumineux jaillit du Néant. Même moi, malgré ma cécité et l'état avancé de décomposition dans lequel je me trouvais à ce moment précis, je ressentis cet éclat de lumière aveuglante qui agissait sous forme de simple stimulus sur mes yeux détruits. Dans la foulée de l'apparition de cette illumination inespérée de la forêt, une voix familière me sortit de ce cauchemar éveillé.

- Ténèbres, disparaissez !

Instantanément, les Voix cessèrent de s'acharner sur moi pour s'adresser cette fois à mon mentor.

Un Destogoride
Ainsi donc tu avais un protecteur, mortel
Nous disparaissons, mais nous nous retrouverons
Car les Xort'Udur se nourrissent des Vices des hommes


Dans un hurlement assourdissant tellement il était strident et semblait sorti tout droit du Tartare, les Voix disparurent et Roigada IX me prit par les bras avant de me traîner en direction de la sortie de la forêt. Étrangement, il semblait bien connaître cet endroit. Ou plus exactement, il connaissait une route qui menait vers la sortie. Après avoir eu besoin de plusieurs minutes pour parvenir à reprendre conscience et sortir de cet enfer que je venais de vivre, j'avais des centaines de questions à poser à Roigada IX.

- Qu'étaient...ces choses ?

Roigada, qui était cette fois dans un état d'esprit radicalement différent de celui qu'il avait lorsqu'il m'avait jeté de force dans la forêt maudite, me répondit avec franchise et doctement.

- Les Xort'Udur sont les Esprits Damnés. Comme tu as dû l'entendre durant ton calvaire, ils furent jadis des hommes. Des explorateurs, des touristes, des marchands. Tous furent dévorés par le Xort'Majora, Le Gardien Banni.

Ses réponses ne faisaient que faire naître d'autres interrogations dans mon esprit. Je continuai de l'interroger.

- Le Gardien Banni ? Mais Xatu n'avait-il pas dit qu'il n'y avait qu'un seul Gardien du Sanctuaire d'Ho-Oh ? Et pourquoi les Esprits t'ont-ils qualifié de Destogoride ?

Roigada répondit, très patient face à cet assaut de questions qu'il devait subir.

- Les Destogorides...sont ma famille. C'est la famille royale qui règne secrètement sur le monde. Par ailleurs, je pense qu'il est temps que tu saches la vérité sur moi. Nous t'en avons déjà assez fait subir comme cela. En réalité, je ne suis pas un pokémon. Je suis un homme. Mais en tant que membre des Destogorides, le sang d'Arceus coule dans mes veines. Arceus, le Dieu Pokémon mais aussi selon les légendes le père du monde et donc de l'Homme, nous a donnés à moi et à ma famille la lourde tâche de protéger les lieux saints des Douze Divinités du Panthéon. [1]

Pour pouvoir accomplir notre devoir sacré, le Dieu des Dieux nous a accordé le don de polymorphie. C'est le don des metamorphs. Nous pouvons changer de forme en n'importe quel pokémon. Cela nous permet d'agir partout, dans le monde des hommes comme dans les Douze Sanctuaires, pour défendre les anciens temples. Car le monde est en danger, en très grand danger. Et c'est pour cela que ta vie est très précieuse à l'avenir du monde.

Interloqué par tant de nouvelles, je poursuivis mon interrogatoire sur le Destogoride.

- Comment ça ? Pourquoi m'avoir caché tout ça ? Et pourquoi m'avoir fait subir toutes ces épreuves ? D'abord le don d'Ho-Oh qui ne m'a apporté que des malheurs jusqu'à présent...et maintenant les Xort'Udur. A quoi tout cela rime-t-il ?

L'aristocrate répondit ensuite.

- J'aimerais le savoir moi-même. Nous n'en savons pas plus que toi. La seule chose qui soit certaine d'après les Oracles de ma famille et le Xatu du Sanctuaire d'Ho-Oh, c'est que la fin des temps est proche et que des choses terribles s'annoncent.

Et les événements récents ne font que confirmer ces visions. Lentement mais sûrement, l'Homme se détruit lui-même par son hubris et les vices qui le dévorent. Mais tu pourras le voir par toi-même une fois que nous serons à Néo-Mauville. Toujours est-il qu'une chose est sûre : nous avons besoin de toi car contrairement aux précédents oracles, tes visions sont beaucoup plus précises et pourraient nous permettre une fois que tu auras maîtrisé ton don d'en apprendre plus sur la menace floue dont parlent pourtant tous les oracles ; à l'unisson et dans toutes les régions du monde en même temps.

Cela ne peut être une coïncidence. Arceus n'envoie pas de messages à ses Fils par hasard. Mais nous en saurons davantage à Néo-Mauville. C'est là que mon père vit. C'est un homme sage, il saura t'en apprendre plus sur la situation dans le monde des hommes et te former à la divination.


La discussion se finit ainsi, et je m'endormis aussitôt dans les bras de mon mentor Destogoride. J'étais pris d'une fatigue intense. J'avais vécu des choses effrayantes dans cette forêt en ce 16 mars – 20. Pourtant, je savais que ce n'était que le début : de nombreuses autres épreuves m'attendaient à l'avenir. Mais ce n'était pas vraiment mon problème. En cet instant, je voulais surtout chasser de mon esprit les dernières paroles des Xort'Udur. Elles étaient lourdes de sens et de menaces à peine voilées.

Nous disparaissons, mais nous nous retrouverons
Car les Xort'Udur se nourrissent des Vices des hommes
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