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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 8
Nom de l'œuvre : Passé - La fin d'un monde Nom du chapitre : VII - Une dynastie décapitée
Écrit par Tyranocif Rex Chapitre publié le : 27/12/2013 à 12:08
Œuvre lue 34662 fois Dernière édition le : 27/12/2013 à 12:08
23 Mars - 5 AM
Narrateur : Rudolph Estenia


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Au crépuscule de mon existence
Et tandis que mes semblables
Ecoutent les fadaises des théologues et des naïfs
Qui ont fait échouer la plus belle entreprise humaine
Je puis échapper à mon destin d'humain
En gravant sur le marbre
L'Å“uvre exceptionnelle qui est la mienne

Contrairement à mes médiocres pairs
Mon nom a une importance extrême
Car il est le symbole
De la race d'élite à laquelle j'appartiens

Il fut un temps où les hommes s'émancipèrent de la tutelle des mensonges de nos pères
Il fut un temps où, par cette saine liberté face à tous les dogmes, l'Homme apprit à dominer les pokémons
Et atteignit une gloire que jamais il n'avait atteinte dans l'Histoire

Mais des croyances d'un autre âge détruisirent ce bel ouvrage
Par de vaines superstitions le Progrès fut renié
Au profit de l'obscurantisme des prélats
Tout cela pour une seule chose
La Superstition


Temple des Anciens
Epitaphe du Savant
Datation : + 80

Vous le voyez, ce pathétique insecte qui sort enfin de son trou à rats ? Oui, vous savez bien, celui que ces illuminés de Destogorides appellent Prophète. Misérable esprit dérangé qui tente désespérément de justifier son existence sordide en s'imaginant un rôle qui aille au-delà de ses besoins vitaux. Le fait est que les hommes ne sont voués qu'à deux choses : mourir...et servir le Progrès. Tout le reste n'est que fadaises et superstitions.

Mon état civil prétend que je m'appelle Rudolph Estenia. Et bien soit, les esprits inférieurs à mon monstrueux intellect pourront m'appeler ainsi. Quoi qu'il en soit, retenez bien ce nom. C'est le nom de l'homme sans qui le Consortium ne serait rien. En effet, qu'est-ce qu'un pouvoir s'il ne peut s'appuyer sur une supériorité technique par rapport à ceux qu'il gouverne ? Rien, strictement rien : n'en déplaise à ces bureaucrates pédants qui ne savent parler qu'en terme de résultats financiers et à ces naïfs de l'Assemblée, je suis celui sans qui le Consortium n'est rien. Tous ne sont que mes choses au service du Progrès, remplaçables à tout instant. Je feins de les servir, mais au bout du compte c'est moi qui tire les ficelles. Tel est le rôle qui doit être celui d'un Directeur Scientifique, comme de celui du cerveau dans le corps humain : s'assurer que toutes les parties connexes répondent au doigt et à l'œil.

C'est ce que je m'acharne à faire depuis mon accession à ce poste, il y a huit ans de cela. Mon prédécesseur était un être faible et pathétique, cupide et esclave de l'argent. Il était la chose du Président Directeur Général. J'ai inversé la tendance, tout en finesse bien sûr : faire croire à autrui qu'on lui est soumis alors qu'en réalité on crée un état de dépendance qui nous rend indispensable. Telle a toujours été ma politique, aussi bien à l'égard de mon supérieur hiérarchique théorique (je dis bien théorique parce qu'il est un crétin fini comme vous n'allez pas tarder à vous en rendre compte) qu'à l'égard de mes collègues Directeurs [1]. Tout cela est si excitant...

Mais je m'égare : toujours est-il que l'insecte dont je parlais au début continue sa route. Je le sais, je le surveille tous les jours depuis son arrivée à Néo-Mauville. N'est-ce pas plaisant d'exercer un contrôle total sur ses semblables et de savoir ce qu'ils font à tout instant ? Oui, assurément...Mais n'allez pas croire pour autant que je ne suis pas un homme occupé, loin de là : pour qui me prenez-vous ? Une espèce de philosophe bourgeois se croyant supérieur à la planète entière alors qu'il ne fait rien pour mériter cette supériorité ? Allons, soyons sérieux : un véritable être supérieur n'a pas besoin de palabrer pour l'être.

Votre première question doit donc être : que fais-je donc ici et quel est mon rôle dans cette histoire dont je pourrais sembler à première vue éloigné ? Et bien il est crucial, comme vous n'allez pas tarder à vous en rendre compte. Quelle espèce de singe pourrais-je bien être pour m'immiscer ainsi sans en avoir la permission ? Mais pour vous narrer cela, un petit retour en arrière s'impose.

Nous somme le 3 Janvier – 5, dans l'immense tour d'obsidienne qui domine la mégalopole de Doublonville. Si vous avez encore l'image de la petite Doublonville des années – 500, sachez que c'est aujourd'hui une vue de l'esprit : depuis la montée au pouvoir du Consortium, la ville s'est considérablement étendue jusqu'à s'accroître sur la mer via des polders et a multiplié les casinos et autres lieux de divertissement pour les masses encanaillées habilement par le marketing du Consortium. Bref, aujourd'hui Doublonville est avant tout le paradis de l'hédonisme ; je vous laisse imaginer ce que cela implique...

Bref, je disais donc que nous étions au cœur de l'hiver : en cette journée froide et neigeuse, la ville toute entière était recouverte d'une épaisse poudreuse tandis que la Brigade Noire [2] du Consortium réveillait à coup de matraque les poivrots ne s'étant pas encore remis du réveillon. A l'intérieur de la tour, nous étions réunis dans la salle de réunion des cadres du Consortium située au 85ème étage. Il devait être 10 heures ou 11 heures : c'est le Président Directeur Général Albrecht Vondar qui prit la parole en premier avant de nous donner l'ordre du jour de la réunion. Bien entendu, comme c'était moi qui exerçais une emprise totale sur ce pauvre Albrecht, j'étais déjà au courant de l'ordre du jour.

- Messieurs, l'heure est venue. Nous n'avons que trop attendu : l'arrogance des Destogorides et leur opposition sectaires à nos projets doit finir. Ce pouvoir dépassé ne nous a que trop fait de l'ombre. Nous allons donc, je le dis très clairement, exterminer tous les Destogorides et nous approprier leurs richesses et le contrôle de la Ligue Pokémon. Maintenant, l'ordre du jour de la réunion est de décider des actions que nous allons mettre en œuvre.

Un premier Directeur intervint, après avoir réfléchi du mieux qu'il pouvait du fait de son cerveau somme toute fort limité. Après tout, il s'agissait de Siegfried Sardonis, le Directeur de la Sécurité du Consortium : c'était une grosse brute avinée et balafrée qui prenait un malin plaisir à torturer les prisonniers et terroriser la population avec sa terrifiante Brigade Noire de Sécurité (B.N.S). Un homme méprisable à plus d'un titre, mais néanmoins indispensable pour s'assurer la discipline des milices du Consortium et le contrôle sur les populations. C'était aussi lui qui me fournissait tous les mois de nouveau spécimens pour mes expériences...très spéciales disent ces moralistes de l'Eglise Arceutique.

- On pourrait envoyer l'armée pour tous les tabasser et tout brûler, comme ça la populace comprendrait le message, non ?

Immédiatement, je répondis à mon idiot utile de collègue, plein de ma langue de bois habituelle :

- Sardonis, vos vecteurs d'action seraient en effet fort appréciables. Je vous laisse vous occuper des Temples de l'Eglise Arceutique, n'hésitez pas à détruire les lieux de culte aussi : cela empêchera d'éventuels relents de paganisme et des velléités de révolte de prospérer. En revanche, je préfère m'occuper...personnellement de la Ligue Pokémon. Il ne faut pas sous-estimer la puissance symbolique de cette institution : la supprimer serait difficile à accepter pour les masses, aussi est-il nécessaire selon moi d'être un peu plus subtil dans notre approche de cette cible qui est certes la plus importante, mais qui peut aussi être la plus dangereuse pour nous.

Après mon intervention, le consensus fut rapidement trouvé : même Sardonis, sans doute séduit par l'idée de faire des pillages pour rassasier sa soif de sang et de carnage, accepta de laisser la purge de la Ligue Pokémon de la présence Destogoride à la charge du Département Scientifique. Bien entendu, je n'avais pas donné le moindre détail quant à la manière dont je comptais prendre le contrôle de la Ligue Pokémon, ce qui me permettait ainsi de placer mes pions sur le Plateau Indigo et ainsi de ne pas dépendre directement du Consortium. Je procédais toujours ainsi, afin de multiplier mes fidèles et ainsi créer un second pouvoir au sein de la firme.

Telle est la raison pour laquelle le 23 mars – 5 je me trouvais au pied du Plateau Indigo, devant l'escalier de marbre immense aux dix statues de rhinoféros ; égérie historique du pouvoir de la Ligue et donc des Destogorides. Bientôt, ces statues tomberaient et le pouvoir des créateurs de Mewtwo règnerait sur le monde. Le Consortium n'était qu'une étape. Je gravissais les marches simplement vêtu de mon habituelle blouse blanche : j'avais toujours détesté le luxe et la vanité superficielle qui allait avec. Mon plan était clairement établi dans ma tête : il me suffisait de droguer le Maître à l'aide des multiples seringues que je cachais dans mes manches et mes poches, puis de le vider intégralement de tous ses organes à la manière d'un poisson que l'on va dévorer. Puis mes serviteurs du Département Scientifique me rejoindraient et transformeraient cette peau en un cyborg anthropomorphique sophistiqué de ma création.

Un robot avec une intelligence infiniment supérieure à l'Homme et des capacités physiques supérieures à celles de tout pokémon...C'était le projet sur lequel je travaillais depuis plus de vingt ans. Et, de surcroît, un androïde entièrement soumis à ma volonté. Si ce premier essai fonctionnait, je pourrais généraliser le procédé et, lentement mais sûrement, créer une race d'élite apte à s'affranchir de la puissance des pokémons. L'Homme devait devenir l'égal des dieux...et ainsi en finir avec cet assujettissement honteux à ces êtres si misérables et pathétiques que sont les pokémons. Que ne pourrions-nous pas faire avec mon intellect, le corps d'un tyranocif et la réactivité d'un robot...Nous accèderions à une nouvelle ère. L'Ere de la Perfection...Sans pokémons ni humains : une ère ou seul le progrès compterait et où les religions comme les limitations physiques qui ont tant limité les travaux des scientifiques par le passé disparaîtraient. Oui, tel était mon but : amener la Science toujours plus haut ; là où même le faux-dieu Ho-Oh ne brille pas.

Mais pour cela il fallait d'abord terrasser le Maître. Personne ne l'avait jamais rencontré ni vu : on se demandait même s'il était vraiment humain. Mais le simple fait qu'il soit Destogoride avait suffi depuis son accession au pouvoir en – 61 pour que son autorité ne soit jamais contestée jusqu'à ce jour ; y compris par le Consortium de peur de soulèvements. Il fallait l'abattre, qui qu'il soit. Anéantir son pouvoir, en résumé : décapiter les Destogorides. Sardonis s'occuperait du reste.

Après avoir gravi les marches, j'arrivais finalement à l'intérieur de la Ligue et là ce fut le grand choc : l'ancien Palais Royal était en ruine. On voyait partout des dalles de marbre brisées, les parois lézardées par l'usure du temps et des toiles de mimigal un peu partout. C'était comme si l'endroit était abandonné depuis des siècles. Et pourtant, le Département de l'Information du Consortium nous avait bien assuré de la présence du Maître ici. Je fis rapidement le tour du propriétaire, beaucoup de pièces s'étant effondrées sous le poids de la négligence des Maîtres successifs. Je revins donc dans le hall principal poussiéreux et rempli de gravats, et monta les marches de l'escalier principal ; mystérieusement épargné par ce manque d'entretien généralisé.

Arrivé au sommet, j'ouvris alors successivement quatre portes séparées chacune par une longue pièce dont j'ignorais l'utilité jusqu'à, finalement, arriver dans la salle du Maître. Un homme était adossé à la baie vitrée qui permettait de contempler tout Johto et Kanto. Faisant mine de ne pas remarquer ma présence alors que je me préparais à mettre en œuvre mon plan, il se mit soudainement à parler tout seul :

- Qu'avons-nous fait de notre Royaume. Pourquoi ai-je tardé si longtemps à agir ? Maintenant c'est trop tard, ils sont là. Ils vont me tuer, et jamais plus les pokémons ne connaîtront le repos.

Il se retourna ensuite vers moi avant de concentrer, toujours d'un ton sanglotant qui trahissait une tristesse indicible accumulée pendant des décennies :

- Ainsi mon heure est venue : ils vous envoient. Je n'ai pas eu le courage de m'opposer à vous, suppôts de Giratina, du temps de ma jeunesse. Comment pourrais-je m'opposer à vous maintenant ? Allez-y, faites votre sale besogne : torturez-moi, tuez-moi, découpez-moi, faites-moi subir milles outrages. Mais un jour viendra où le bras vengeur d'Arceus punira tous les mécréants.

Le Maître, puisqu'il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait de lui, me faisait doucement rigoler, et j'avais envie de jouer un peu avec lui puisqu'il ne semblait pas disposé à s'opposer à sa mise à mort. Le brave homme ! Sa mort ne serait que plus délicieuse à contempler.

- Vieillard, vous rendez-vous compte à présent à quel point les fables que vous ont inculquées vos pères étaient fausses ? Vous auriez pu vivre heureux si vous ne vous étiez opposés à nous, le Consortium, et à moi, Rudolph Estenia. Mais non, il faut toujours que les idéaux aveuglent les hommes et leur fassent oublier leur véritable rôle dans l'univers : mourir pour la Science. Réjouissez-vous néanmoins, car vous aurez l'immense honneur d'être le premier réceptacle de l'Homme Nouveau qu'ici et maintenant je vais créer !

Le Maître, à ces mots et tandis que je lui tournais autour non sans jouir intérieurement de cet état de domination mentale complète que j'exerçais sur ce vieux grabataire qui n'avait de puissant que le titre, se contenta de répondre :

- Ainsi soit-il, suppôt du Banni. En tuant les serviteurs d'Arceus, vous ne ferez que conduire à votre propre perte. Le Banni...La Lune Noire...Vous...Le Consortium...Tous vous servez le Xort'Majora. Seul le Prophète pourra expurger les ténèbres qui habitent vos âmes. Il est l'ultime espoir de ce monde...Au nom d'Arceus, si je n'ai pu honorer comme ils le méritent les Douze ; au moins n'ai-je pas trahi comme tant de mes frères nos traditions. Les Xort'Udur ne pourront dévorer mon âme.

Le laissant divaguer, je l'achevai ensuite à coup de seringues dans le dos, dans les jambes, dans le cou, dans le ventre, dans les bras...J'exultais en le voyant progressivement perdre vie. Et tout ça sans altérer les traits de son visage : c'était là tout le génie de cette drogue (ou de ce poison si le terme convient plus à des esprits moralisateurs). En deux minutes, c'était fait : la Ligue Pokémon n'était plus et les Destogorides n'avaient plus de roi. Les brutes de la BNS se chargeraient d'éradiquer tout risque de Restauration en éliminant les héritiers de l'antique dynastie dans toutes les régions du globe. La première étape du plan était un succès.

Et à peine avais-je eu le temps de contempler le résultat de ce meurtre dans les règles de l'art que je venais d'accomplir que déjà mes assistants du Département Scientifique s'affairaient à vider le corps sans vie du dernier Maître Destogoride construire l'architecture du cyborg selon le plan de fabrication que je leur avais indiqué au préalable. Quelques heures plus tard, l'opération était terminée et devant moi se trouvait le cyborg de mes rêves assis contre une des façades en ruines de la Ligue. Extérieurement, rien ne le distinguait d'un humain hormis le fait que son épiderme était plus solide que l'acier et le rendait par conséquent incomparablement plus résistant qu'un simple être humain biologique. Mais à l'intérieur, une intelligence artificielle perfectionnée côtoyait un super-ordinateur dernier cri capable de tout calculer à la vitesse de la lumière. Bref, l'Homme Parfait était né : l'heure était à présent venue de l'activer. A l'aide d'une petite télécommande noire munie d'un bouton rouge et d'un bouton noir que je gardais toujours dans la poche supérieure droite de ma veste, j'activai donc le cyborg.

- Initialisation en cours de Peter 01...Initialisation terminée.

Pour la première fois de ma vie, je ressentais une émotion : un peu comme celle que ressentent les parents face à une naissance. Je n'avais jamais rien ressenti pour mes parents comme pour mes semblables et avais toujours préféré la compagnie des machines : cet instant était magique. Empli d'une émotion à laquelle je n'étais pas habitué, je lui posai une unique question :

- Comment...vous sentez-vous Peter ?

Le robot répondit ensuite sur un ton impressionnant tellement il était proche de celui d'un être humain conçu biologiquement :

- Bien...Père.

Je le fixai avec mes yeux verts émeraude avant de lui dire quelques mots après m'être remis de mes émotions

- Nous allons faire de grandes choses ensembles.
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