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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 13
Nom de l'œuvre : Passé - La fin d'un monde Nom du chapitre : XII - Ombre et Lumière
Écrit par Tyranocif Rex Chapitre publié le : 27/12/2013 à 22:59
Œuvre lue 34656 fois Dernière édition le : 27/12/2013 à 22:59
12 Octobre - 5 AM
Narrateur : Inconnu


Après mon arrivée à Ol-Kargath, les jours passèrent en se ressemblant. Antoine et moi profitions d'un repos bien mérité. Mais, au fur et à mesure que le temps passait, l'inactivité nous pesait de plus en plus. Nous sentions, paradoxalement, que nous nous affaiblissions à force de profiter de la douceur des plaisirs de la Cité Oubliée. Les bains publics, présents un peu partout dans la ville, ne nous reposaient pas : ils nous ramollissaient. Tous deux, sans vraiment savoir de quoi il en retournait vraiment, nous avions le sentiment de cette cité était dangereuse. Elle nous empêchait de continuer, alors même que j'avais des visions confuses toutes les nuits qui m'empêchaient de connaître le repos. Mais la Matriarche n'avait-elle pas dit que nous n'étions pas prêts à traverser les bas-fonds du Mont Argenté ? J'avais envie de reparler à ce succube, mais notre première confrontation m'avait terrorisé. Elle avait aussi terrorisé Antoine d'ailleurs, cette femme nous mettait mal à l'aise. C'était comme si elle souhaitait nous dévorer afin que plus rien ne subsiste de nous.

Tous les soirs, nous gravissions le sommet du temple afin de contempler cette cité surnaturelle tout en réfléchissant. Ce soir-là, nous n'avions pas rompu notre habitude. Si j'en croyais la montre d'Antoine, nous étions désormais le 15 octobre : plus de six mois avaient passés sans que nous ne nous en rendions compte. Assis sur un mur de pierre, Antoine me dit :

- Tu n'aimerais pas revoir la lumière du soleil toi aussi ? Ce serait bien si nous pouvions nous enfuir : je sens une terrible tension depuis notre arrivée. Le Mont Argenté est si près, j'ai déjà trouvé le passage qui y mène au cours de mes errances de ces derniers mois.

Il avait raison : derrière le trône de la Matriarche, se trouvait un passage secret que l'on pouvait ouvrir en appuyant sur un renfoncement dans la roche. Mais cela impliquait de se confronter de nouveau à la maîtresse de ces lieux. Cette simple pensée nous terrifiait : lors de notre première rencontre, j'avais senti mon énergie se vider à mesure qu'elle me parlait. Elle cachait quelque chose, cela ne faisait aucun doute. Mais comment allions-nous faire ? Laissant errer son regard sur les bâtiments dorés de la ville, Antoine n'avait aucune réponse : et moi, encore moins. A un moment pourtant, je ressentis une présence non loin de nous. Cette présence se trouvait sur la gauche, adossé à un des arcs-boutants de cette tour qui s'avérait aussi être une église si l'on en croyait l'architecture plus travaillée que les autres bâtiments d'Ol-Kargath. Il s'agissait d'un homme immobile et dont le visage caché par un chapeau de paille.

L'homme mystérieux nous avait entendus parler et venait juste de remettre son chapeau de paille sur sa tête avant de se relever. Puis, il se déplaça vers nous et s'assit à nos côtés. Il commença ensuite à parler, alors même que nous ne le connaissions ni d'Eve ni d'Adam :

- Votre intuition ne vous trompe pas. Le chemin vers l'accomplissement de votre destinée se trouve bien derrière le trône de la Matriarche. Mais l'Elu est capable de la terrasser.

Instantanément après, l'homme se dissipa au sens propre dans l'atmosphère comme du sable qui s'effrite. Qui était-il : avions-nous d'ailleurs rêvé ? Je commençais à vraiment en avoir assez de tous ces mystères, de toutes ces voix qui me parlent pour me conduire je ne sais où. Mais dans notre situation présente, une fois encore, je ne pouvais prendre le luxe d'ignorer ce qu'il nous avait dit. Il avait dit que j'étais capable de terrasser la Matriarche ? Je regardais mes deux mains d'or et baissa la tête. Le courage de vaincre mes peurs : voilà ce que m'avait fait perdre mon trop long séjour à Ol-Kargath. Ce séjour n'avait d'ailleurs que trop duré.

Prenant tout mon courage, je me relevai et dit à Antoine qui était resté assis tout en ayant tourné la tête afin de me regarder :

- Viens, Antoine. L'heure est venue de partir d'ici. Bientôt, tu retrouveras le royaume d'Ho-Oh !

Antoine souriait : il devait sans doute jubiler intérieurement qu'enfin un peu d'action allait le sortir de cette torpeur dans laquelle il était plongé. Nous descendîmes d'abord l'escalier de la tour ouest du temple jusqu'à arriver dans la salle du trône de la Matriarche. La maîtresse des lieux était là, assise sur l'emblème de son pouvoir : elle semblait satisfaite de nous revoir. Elle se leva, puis se rapprocha de nous tout en parlant :

- Ainsi, l'heure semble venue. Je me réjouis que tu sois revenu me voir mon chéri. Ainsi, tu vas pouvoir t'unir à moi et enfin je ne serais plus seule.

Un rire malsain s'ensuivit ensuite. Elle se rapprocha ensuite de moi progressivement, à la manière d'un serpent se rapprochant de sa victime. A cet instant, je levai mes deux mains en face d'elle et lui répondit tout en concentrant mon essence vitale devant elle :

- Recule, créature ! Tu ne nous feras rien et tu nous laisseras passer. Je t'ai percée à jour, tu ne cherches qu'à nous affaiblir afin de me ralentir dans l'accomplissement de la mission que m'a donnée celui qui commande les Douze, le Divin Arceus.

La femme s'arrêta net, avant de se remettre à rire de manière toujours aussi malsaine. Puis, elle répondit à son tour :

- Oh, je vois. C'est ainsi que tout cela doit se terminer ? Je voulais garder les formes pour que tu ne souffres pas trop mon chéri, mais puisque tu ne me laisse pas le choix je vais devoir te révéler ce que je suis déjà. Après tout, c'est bien le moindre honneur que je puisse te rendre avant que je ne t'absorbe. Mes frères ont échoué à de nombreuses reprises, mais il ne sera pas dit que la Reine des Xort'Udur sera vaincue par un simple mortel.

A ses mots, la Matriarche se transforma. Ses vêtements explosèrent. Sa peau se noircit et son corps se gazéifia progressivement jusqu'à lui donner une apparence que je ne connaissais désormais que trop bien. La Matriarche était donc une Xort'Udur et m'avait menti depuis mon arrivée : elle n'avait jamais souhaitée m'aider, comme je le suspectais depuis le début. Elle ne souhaitait que me dévorer, s'unir à moi comme elle le disait avec ses mensonges. Mais contrairement aux autres Xort'Udur, celle-là était plus grande et plus anthropomorphiques que les autres. Sa taille avait décuplée en quelques secondes, passant de la taille d'une femme adulte à celle d'un titan. Le plafond du temple venait d'ailleurs d'être percé.

Une fois que sa transformation fut achevée, elle dit finalement :

- Voit et tremble, mortel ! Voit les apparences que tu voulais absolument détruire se déliter tout autour de toi.

Elle se mit ensuite à émettre un hurlement terrifiant. C'était un hurlement pire que celui des trois émissaires d'Ho-Oh sur le monde des mortels. Immédiatement après, l'ensemble de la cité se dissipa comme du sable pour ne laisser la place qu'au véritable aspect de ce lieu. Tout n'était que ruines fumantes : des piliers effondrés jonchaient le sol de cette immense grotte au cœur de la montagne. Au centre de cet espace figurait un autel de pierre fissuré par le poids des siècles. Un Giratina était gravée à même la pierre sur le sol de cet autel. Partout autour de nous, le véritable aspect du temple ancestral dédié au culte de Giratina montrait sa véritable forme. Tout ce que nous avions touché, senti, vu et entendu depuis ces derniers mois n'avait été en fait qu'une immense illusion.

Désormais ne demeurait de ce lieu que le néant et sa reine, la Matriarche Xort'Udur. La créature vociférait à présent, nous tournait autour comme un tentacruel tourne autour d'un baigneur imprudent. Je ne perdais pas mon calme néanmoins : car je savais que cette confrontation, les Douze l'avaient désirée. Pourtant, le combat était tellement inégal : comment la vaincre. Il ne faisait aucun doute que le pouvoir que m'avait conféré Electhor devait être l'unique moyen de détruire cette créature. Mais comment libérer ce pouvoir qui coulait dans mes veines ? Je me concentrais de toutes mes forces, canalisant tout ce que mon esprit contenait de puissance dans ces mains d'essence divine. J'avais confiance. Mais, hélas, rien ne se produisit : pire, mes mains d'or se brisèrent. Des éclats de lumière se dispersèrent un peu partout autour de moi.

En voyant cette scène et tandis que je venais en cet instant de perdre tout espoir et volonté de combattre, la Matriarche se remit à rire de plus belle. Elle dit ensuite, tout en continuant à errer autour de nous :

- Tu vois bien que les Dieux t'ont abandonné. Cesse de résister, tu es mien. Aucune lumière ne peut percer l'obscure noirceur qui t'entoure à présent. Ici s'achève ta vie, Elu. Et avec elle, le règne tout entier des Douze.

Je m'effondrai au sol, laissant Antoine seul en hurlant de rage :

- Pourquoi Electhor, pourquoi m'as-tu abandonné ?

J'étais un lâche. J'étais un moins que rien : le sort du monde était désormais plié et les divinités du destin allaient briser le fil de la vie à tout jamais. Le désespoir avait maintenant pris possession de mon âme. Ce même désespoir dont se nourrissent de tout temps les esprits fantomatiques des Xort'Udur. Antoine était terrifié, je le sentais. Il me demandait de me relever. Il me demandait de combattre. Mais il ne comprenait que sans l'aide des Douze, combattre les serviteurs de Darkrai est vain. C'est alors qu'une voix se fit entendre. C'était la même voix que j'avais entendu peu avant l'orage qui nous avait rendus prisonniers de la montagne six mois plus tôt. Mais cette fois, je n'étais pas le seul à l'entendre.

Non, Elu
N'abandonne pas
Car nous veillons sur toi


L'instant d'après, un tremblement de terre puissant se fit entendre. Il déstabilisa Antoine qui me rejoignit au sol. Le séisme voyait son intensité s'accroître de minutes en minutes. Puis jaillit du sol trois immenses pokémons de métal. Ils avaient une mâchoire immense et un corps d'une longueur si grande que seulement une infime partie de celui-ci était émergé. C'était, à n'en pas douter, des steelix. Les pokémons s'enterrèrent ensuite de nouveau, avant de jaillir sur nous, la gueule ouverte. Ils nous avalèrent. Ensuite, ils s'attaquèrent à la Matriarche, attaquant l'esprit comme des taupes avec une rapidité déconcertante. Ils réapparaissaient, disparaissaient et frappaient chaque fois avec une précision chirurgicale la Xort'Udur. Finalement, ils parvinrent à la coincer sur une des parois : par une attaque combinée ensuite, les trois pokémons de métal lui assénèrent un coup de bélier avant de s'enterrer de nouveau.

De l'intérieur de la bouche des Steelix, je voyais toute la scène à l'aide de mes pouvoirs extrasensoriels. Etrangement, malgré la puissance inimaginable de ces chocs successifs, nous ne subissions pas de contrecoups très marqués. Nous étions protégés en effet par plusieurs mètres de blindage aussi solide que le titane. On entendait simplement les coups de butoirs répétés sur les parois : les trois pokémons se déchaînaient. S'il ne l'avait pas entièrement détruite, le triple coup de bélier avait fait subir de lourds dommages à la Matriarche Xort'Udur. Il semblait en effet que, lors de sa transformation, cette créature avait gardé une certaine unité physique contrairement aux autres Xort'Udur. Elle était, en quelque sorte, semi-gazeuse : ni totalement physique, ni totalement dématérialisée. Elle n'était pas détruite, mais elle n'était pas indemne non plus. On peut penser qu'en absorbant le corps de cette femme, elle n'avait pas décidé de le détruire comme cela est généralement le cas lors du processus d'absorption mais plutôt de se l'approprier.

Dans tous les cas, la Matriarche était mal en point. Suffoquant et tentant de se libérer de ce corps qui l'avait tellement affaibli, l'esprit damné sortit finalement du corps de son hôte pour prendre sa véritable forme de Xort'Udur. Hurlant de rage, elle vociféra :

- Ah, soyez maudits. Tu as vraiment une chance insolente, Elu. Nous nous retrouverons au sommet du Mont Argenté, et cette fois-là tu périras comme tous les autres.

La Matriarche affaiblie s'évapora ensuite de telle sorte qu'en un instant il ne resta du champ de bataille plus que des ruines encore plus en ruines qu'auparavant. Les Steelix placèrent ensuite leur immense crâne près du sol, ouvrirent leur gueule et nous permirent de redevenir maîtres de nos mouvements. Mais nous n'eurent pas le temps de reprendre notre souffle, qu'un quatrième Steelix apparut juste derrière moi ; ce qui ne manque pas d'ailleurs de nous faire sursauter. Ce pokémon ouvrit à son tour sa gueule, laissant sortir une pokéball et une sphère d'énergie lumineuse. La sphère d'énergie virevolta quelques instants autour de nous, avant de se placer devant moi et de parler d'une voix puissante et presque surnaturelle :

Elu
L'heure est grave
L'équilibre du cosmos a été rompu
Du Panthéon les Douze ont été bannis

Celui qui commande les Xort'Udur
A pris le contrôle des Colonnes Lances
Et a enfermé les Douze
Dans les douze limbes du Monde Distorsion

Isolés de l'extérieur sont désormais les Douze
Le chaos va désormais pouvoir se déchaîner
Et rien n'empêche plus le Xort'Majora de se réveiller

Tu es l'espoir sur lequel repose le monde
Le Glorieux Seigneur Arceus m'a envoyé ici
Juste avant que les ténèbres ne le submergent
Afin de te délivrer ce message et de t'aider


Je n'en revenais pas. Cette voix qui m'avait parlé, c'était donc cet émissaire d'Arceus ? Et il m'apprenait que les Douze avaient été déchus et emprisonnés au même titre que le Banni ? Cela expliquait du coup pourquoi le pouvoir que m'avait conféré le Foudroyant n'avait pas fonctionné : privé de son pouvoir, il ne pouvait du coup plus en procurer à ceux qu'il avait sous sa protection. Mais ce qui m'intriguait le plus, c'était cette Pokéball. Je la pris dans mes mains et l'étudia sous toutes ses coutures. Aucune marque n'était inscrite dessus : ce n'était donc pas une Pokéball du Consortium. Ce n'était pas non plus un noigrume : qui pouvait bien l'avoir fabriquer ? Elle semblait très ancienne.

La sphère bleue, quant à elle, avait délivré le message d'Arceus. Mais elle ne partit pas pour autant, elle changea simplement radicalement dans sa manière de parler. C'était comme si, libérée de sa mission, elle redevenait elle-même. Voyant ma curiosité pour cette Pokéball, elle me répondit :

- Cette Pokéball est l'ultime aide que t'accorderont les Douze. Elle renferme le code génétique de Mew, autrement dit de tous les pokémons qu'Arceus a fait naître. Personne ne sait quel pokémon elle renferme, mais on dit que selon l'homme qui en fait l'acquisition son identité diffère. C'est Arceus lui-même qui l'a conçue.

Ce que m'apprenait cette sphère parlante étrange ne faisait qu'attiser ma curiosité : une pokéball dont le contenu dépend de l'âme de son propriétaire ? Voilà qui était intriguant. Cela voulait dire que le pokémon que j'allais obtenir représentait en tout point ce que j'étais vraiment. Et, à vrai dire, je ne m'étais jamais interrogé sur moi-même. Ne vivre que pour le destin du monde n'incite en effet guère à l'introspection, il faut bien le dire. J'ouvris donc la Pokéball.

Un éclat d'une lumière aveuglante en jaillit. Puis, après que la lumière se soit dissipée, le pokémon que les dieux venaient de m'accorder se révéla enfin. Il était petit mais robuste, doté d'une puissante armure de métal. Il avait de gros yeux bleus qui lui donnaient une allure assez mignonne ainsi que des tâches noires réparties un peu partout sur sa cuirasse. Ce pokémon était un des plus endurants qu'Arceus ait jamais crée. Ce pokémon, c'est galekid. Ce pokémon me représentait : il était mon emblème désormais.

Voyant la scène, la sphère de lumière blanche me dit :

- Un galekid...Voilà qui est intéressant. Il s'agit d'un pokémon dont la défense est la raison d'être. La défense de soi bien sûr, mais aussi la défense des autres. Il n'est pas mauvais, mais a besoin d'une nourriture constante pour bien prospérer. Cela doit vouloir dire que, de même qu'il est friand de minerai de fer, tu dois être friand de savoir. Je me trompe ?

Il frappait dans le mille. En y réfléchissant, il est vrai que j'avais toujours été curieux de nature. Dès mon enfance, j'adorais entendre Xatu me livrer son savoir accumulé par des siècles de méditation et d'observation du monde extérieur. Je n'étais pas non plus quelqu'un de particulièrement agressif, et donc d'extraverti : je ne me sentais jamais mieux que seul ou en présence de personnes de confiance. Ce pokémon m'incarnait à merveille, et me permettait enfin d'avoir un véritable compagnon qui me comprenne mieux que quiconque. Je regardais mon pokémon. Il me regardait, en souriant bêtement. Puis nous rirent ensembles à l'unisson : c'était beau. Antoine aussi riait devant cette scène aussi cocasse que surréaliste au vu des évènements sombres qui se tramaient dans le domaine des dieux. Mais peu importait, ces quelques secondes de bonheur m'avaient redonné plus de force que six mois dans l'illusion de la Matriarche Xort'Udur.

C'était peut-être cela le pouvoir, le seul véritable pouvoir des pokémons : communiquer leur force aux hommes qui savent les respecter et se faire estimer de ces créatures merveilleuses. C'était précisément là que mes contemporains se trompaient : rendus esclaves par leur égo démesuré, ils croyaient que la force des pokémons résidait avant tout dans leur puissance. Je me mis même à penser que c'était à cause de cette prétention à la domination universelle de l'Homme sur la nature que l'équilibre du monde venait à l'instant d'être rompu. Je n'en revenais pas moi-même à quel point la simple obtention d'un pokémon avait éveillé en moi une conscience nouvelle, issue de temps aujourd'hui révolus. Oui, je me sentais requinqué et plus fort que jamais en cet instant.

Je me tournai vers la boule de lumière, désireux de la remercier. Mais qu'était-elle d'ailleurs ? Je lui posai la question, et le phénomène paranormal me répondit avec une voix douce :

- Tu connais les Xort'Udur, ces esprits damnés qui errent sans but dans le monde en absorbant les âmes des mortels. Et bien, on pourrait que je suis l'exact opposé de ces entités. Je suis une Varne, un esprit dont l'âme a survécu à la mort et qui veille pour l'éternité sur les mortels. Depuis l'avènement des Xort'Udur, mes semblables ont été pourchassés jusqu'à ce qu'il ne reste que très peu des miens. Nous sommes d'ailleurs maintenant si peu qu'au cours de mon voyage pour te retrouver, je n'en ai rencontré aucune.

L'histoire de cette Varne était tragique. Cela me donnait une autre raison de respecter le serment que j'avais prêté à xatu et aux Douze de mettre un terme au désordre croissant que causait la Lune Noire sur le monde des mortels et des immortels. J'étais prêt à repartir, mais avant de prendre le fameux passage qui menait au Mont Argenté je demande quelques informations à cette Varne qui avait décidée de m'accompagner :

- Le Mont Argenté...Oui, ce sera une étape très difficile à franchir de ton voyage. C'est la montagne des Xort'Udur. Pour passage en Kanto et atteindre le plateau Indigo, tu devras accéder au sommet de la montagne. Là, près du tombeau du Roi des Rois t'attendra la Matriarche Xort'Udur. Tu devras t'attendre à de nombreux périls, mais tu as un avantage sur eux désormais. Ton pokémon et l'amour qui s'unit entre vous deux te permettra de résister aux créatures de la Lune Noire et à les forcer à prendre leur véritable apparence. Ce n'est qu'ainsi que tu pourras les vaincre.

Garde la foi, ne te laisse pas perturber par les esprits de la montagne et nous vaincrons.


J'avais bien enregistré son message. Je demandais à Antoine s'il était prêt à reprendre le voyage. Il acquiesça avec nonchalance. L'ascension du Mont Argenté pouvait enfin commencer. Là m'attendait un adversaire redoutable pour une ultime confrontation au sommet.
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