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Lecture du chapitre 14 | |
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Nom de l'œuvre : Passé - La fin d'un monde | Nom du chapitre : XIII - Puissance et Faiblesse |
Écrit par Tyranocif Rex | Chapitre publié le : 27/12/2013 à 23:00 |
Œuvre lue 34670 fois | Dernière édition le : 27/12/2013 à 23:00 |
12 Octobre - 5 AM Narrateur : Inconnu Après nous être remis de nos émotions, nous pouvions enfin repartir. Contrairement au chemin qui nous avait permis d'accéder aux ruines du temple de Giratina, celui menant vers la sortie ne nous posa aucun problème. Il s'agissait d'un simple souterrain avec un fort dénivelé, mais qui avait l'avantage d'être au sec ainsi que de ne pas être envahi par des pokémons dangereux. Quelques heures plus tard, nous atteignirent enfin la sortie. Antoine respira l'air frais et pur de la montagne, qui tranchait nettement avec l'odeur d'humidité des grottes que nous venions de quitter. Mon pokémon put se dégourdir les jambes tout en dévorant avidement une plaque de minerai de fer qui se trouvait sur le sol, non loin de l'entrée de la grotte. Il pleuvait abondamment en moins de cinq minutes j'étais déjà trempé de nouveau, mais nous n'en avions que faire : enfin la montagne nous avait libérés. Face à nous s'étendait une montagne immense. Elle était tellement immense qu'en regardant dans le ciel nous ne pouvions même pas apercevoir son sommet. La montagne était perpétuellement noyée sous un épais brouillard. Mais ce brouillard n'était pas naturel : il était noir comme la plus épaisse des nuits et la plus dense des encres d'hypotrempe. Au loin, des hurlements effrayants résonnaient dans l'horizon. Il ne faisait aucun doute que cette montagne, c'était la plus grande des montagnes de Johto : le Mont Argenté. Ce pic majestueux avait toujours été l'objet de mystères, emplis de crainte. On dit que c'est ici que le Roi des Rois a fini ses jours, consumé par le feu brûlant de la démesure. C'était un combattant hors du commun, dont la seule raison d'être fut toujours le combat. Tel Lugia, il finit par disparaître dans le lieu le plus enclavé de Johto sans plus jamais donner signe de lui. Légende ou réalité, personne n'en savait rien tout simplement parce que le nombre de personnes à avoir pu accéder au sommet du Mont Argent et en redescendre pour raconter ce qu'ils y avaient vu était rare. C'était d'ailleurs tellement rare que l'Histoire elle-même a fini par oublier le témoignage de ces rares aventuriers qui ont pu voir la dernière demeure du Roi des Rois. Mais nous devions gravir cette montagne hantée par le souvenir de ce roi maudit. Son nom d'humain lui-même, personne ne s'en souvient plus : ou personne ne souhaite plus s'en souvenir. Notre ascension commença donc. Très rapidement et à peine après avoir gravi les premiers mètres sur l'unique chemin de montagne qui menait jusqu'au sommet, le brouillard opaque nous entoura jusqu'à restreindre considérablement notre champ de vision. Antoine ne voyait à présent que difficilement au-delà de cinq mètres devant moi et la luminosité avait considérablement baissé. Je le pris solidement par la main afin de ne pas le perdre, tout en suivant mes sens pour me localiser. Mais à mesure que j'avançais, je sentais une présence m'épier. Pourtant, je ne parvenais pas à la localiser malgré mon aptitude à détecter la présence d'entités par la chaleur résiduelle qu'ils relâchent : cela voulait dire qu'elle n'était probablement pas vivante. Mais ce n'était pas non plus un Xort'Udur, car contrairement à ces créatures cette chose qui m'épiait de dégageait pas cette énergie malfaisante et oppressive si reconnaissable. D'ailleurs, ils ne m'attaquaient pas. Ils avaient beau se trouver à proximité, ils m'ignoraient en se contentant de poursuivre leur errance perpétuelle autour du Mont Argenté. Mais je sentais bien pourtant qu'ils étaient au courant de ma présence : qu'est-ce qui se tramait ici ? L'ascension se poursuivit ainsi pendant plusieurs heures : elle se fit avec prudence, mais sans danger réel qui puisse nous bloquer la route. Finalement, nous arrivâmes au sommet : le Mont Argenté avait-il usurpé sa réputation de tombeau de générations d'aventuriers ? Le sommet de la montagne était structuré par deux plaques de roche successives, de hauteur inégale et reliées par un escalier vieilli par les vents puissants qui soufflaient depuis des siècles sur le Mont Argenté. Soudainement, le brouillard obscur se dispersa nous donnant un panorama sans nulle pareille sur tout Johto et tout Kanto. A l'Ouest, on pouvait apercevoir au loin le Lac Colère d'où nous étions partis il y a six mois. Et à l'Est se trouvait notre destination : Kanto, dont l'entrée était bloquée par la Route Victoire et le Plateau Indigo. Devant nous, se trouvait une tombe. Tout en demandant à Antoine d'assurer mes arrières, je m'en rapprochai avec mon galekid. Sur le tombeau, une inscription était gravée : Ci-Git celui qui domina les hommes Comme le Mont Argenté domine la terre A cet instant, une immense tension s'abattit sur moi. Je m'écroulai sur le sol, incapable de me relever : c'était comme si la gravité s'était brusquement inversée. Puis mes sens se troublèrent : je sentais le sol se dérober sous mes mains. J'eus ensuite la sensation de chuter pendant une éternité, avant que finalement elle cesse. Devant moi, apparut ensuite de nulle part un vieil homme tout de blanc vêtu. Puis, un berceau juste entre lui et moi. La dernière apparition fut celle d'une femme au visage triste juste à droite du berceau. L'homme en blanc se mit à tourner autour du berceau. Puis, il s'arrêta pour me faire de nouveau face. Il dit : - Nous ne pouvons le garder. Il est trop dangereux. La femme répondit ensuite, regardant dans le vide comme le vieillard : - Tu ne peux pas faire ça ! C'est notre enfant. Le vieillard lui coupa ensuite sèchement la parole : - Les augures ont dit qu'il amènerait l'opprobre des Dieux sur notre famille ! Il doit être chassé loin d'ici. Confie-le à Palette, il saura quoi faire. Tout se troubla ensuite pour laisser la place à une autre vision. Cette fois-ci, je me trouvais de nouveau au sommet du Mont Argenté. Mais il n'y avait pas de tombeau. Seulement un jeune garçon au regard froid comme la glace, une pokéball dans la main gauche. Il portait une casquette qu'il ajustait tout en regardant vers moi. Un autre garçon jaillit ensuite de là où je me trouvais, pour se déplacer juste en bas de l'escalier tout en regardant à son tour le garçon à la casquette. Le second garçon dit : - Qui es-tu ? Le premier garçon ne répondit pas : - ... Il sortit ensuite de sa veste cinq autres pokéballs qu'il ouvrit, en plus de celle qu'il tenait dans sa main gauche. Six pokémons l'entouraient à présent : un pokémon électrique de petite taille avec une queue sous la forme d'un éclair, un pokémon volant de couleur orange qui crachait du feu, un pokémon bleu avec une carapace volumineuse et deux canons à eau sur le dos, un pokémon quadrupède totalement vert avec une immense fleur sur le dos, un pokémon aquatique avec quatre nageoires et une carapace sur le dos et enfin un immense pokémon qui dormait constamment. Dans le néant, derrière le premier garçon un rire démoniaque jaillit. Puis une entité sortit des ténèbres. Elle rampait lentement. Son corps était noir, violet et doré et infiniment long. Sa queue, noire et pourpre, était tranchante et laissait suinter un liquide pathogène. L'entité avait également des yeux rouges comme le sang ainsi que deux dents proéminentes de la même couleur. Ce serpent, ou plus exactement, ce seviper, me mit à encercler lentement les six pokémons ainsi que leur propriétaire muet tout en laissant sa tête surplomber l'ensemble afin de me regarder fixement. Le reptile continuait de rire, et finit par faire disparaître en poussière tout ce qu'elle venait d'étreindre. Antoine me réveilla de cette vision effrayante : - Réveille-toi ! Je reprenais connaissance : Antoine m'avait posé sur une des parois de la montagne. A mesure que ma conscience reprenait le dessus, une vision d'effroi m'envahit : le seviper de ma vision était toujours là . Et il nous faisait face avec un regard empli de haine. La créature dit alors, avec un accent particulier qui lui faisait insister sur chaque S qu'elle prononçait tout en ajoutant là où il ne le fallait pas : - J'espère que tu as aimé ce petit spectacle. Ss ! Tu as vraiment de la chance que ton ami soit intervenu pour te protéger, sinon tu aurais fini comme Lui. Le serpent géant encerclait le tombeau d'où étaient parties toutes ces visions que je venais de vivre. Après quelques instants pour réfléchir à ce qu'il venait de m'arriver, je lui posai instinctivement une question : - Mais qui êtes-vous ? Le serpent se remit à rire en entendant cette question, avant de me répondre sur ce même ton fourchant : - Ah, cette question. Le dernier qui est venu ici a posé la même question : je crois bien qu'on l'appelait Gold. Ou bien je me trompe avec un autre...en tout cas les humains m'étonneront toujours à poser cette question idiote. Le seul à ne pas l'avoir posé repose dans cette tombe, mais il est tombé comme tous les autres. Mais je suis la Matriarche bien sûr, tu ne te souviens pas de moi ? Je dois t'avouer que notre dernier affrontement m'a fait assez de dommages, suffisamment pour que tu m'oblige à quitter mon apparence spectrale. Mais rassure-toi, à défaut de dévorer ton âme je te dévorerais tout court. Et cette fois, tu n'auras personne pour te sauver. Mais avant de passer à table, je t'autorise à me poser une dernière question puisque tu as tout de même fait le voyage jusque dans mon assiette. Je regardais fixement cette tombe tout en écoutant la Matriarche parler toute seule. La question à poser avant cet ultime affrontement me semblait donc évident : - Qui repose dans cette tombe ? La Matriarche avait cessé de rire, et même de sourire. Elle me répondit donc froidement : - Le plus puissant de tous les mortels. Comme je te l'ai déjà dit, il est le seul à m'avoir résisté. La puissance de ses pokémons était telle, que je ne pus commander aux pokémons de la montagne de l'anéantir. Cet homme n'a pas de nom. C'est peut-être pour cela qu'il m'a résisté : il n'était pas suffisamment faible pour se glorifier d'un nom. Mais il me parait évident qu'il eut le sang des Destogorides en lui. Pendant cinquante ans, il me résista. Pendant cinquante ans, il vécut ici en ermite. Mais pendant toutes ces années, isolé du monde extérieur, sa lucidité ne cessa de décliner. Il finit tellement rongé par l'absence d'un véritable concurrent à son pouvoir hors du commun, qu'il en finit par se croire le dieu des hommes. Il en perdit la raison, et je pus le ronger de l'intérieur en profitant de cette mégalomanie qui le détruisait chaque jour un peu plus. Mais son âme, jamais je n'ai pu l'absorber totalement. Dans un ultime effort de lucidité, il se refusa à moi et creusa sa propre tombe...avant de se suicider. Appelez-le comme vous le voudrez, pour moi il sera toujours...le Roi des Rois. Car il faut bien être le Roi des hommes et le Maître absolu pour résister à la folie des Xort'Udur, et donc à sa propre folie. Tout le reste n'est que vanité dont mes semblables se nourrissent quotidiennement. Après que la Matriarche se soit tue, un profond silence emplit les alentours. C'était le silence de la mort et du recueillement. Même l'apogée du Mal et de l'antithèse de la morale que constituait la reine des Xort'Udur admirait cet homme tombé il y a des siècles de cela. Cela voulait bien dire ce que cela voulait dire. Et puis, les réalités reprirent le dessus sur la nostalgie. La Matriarche se refit menaçante et dit : - Mais personne n'aura plus jamais l'honneur de ne serait-ce qu'esquisser le rêve fou d'égaler le Roi des Rois. Et certainement pas toi, Elu : la Lune Noire m'a ordonné de t'anéantir et je compte bien le faire. Oh bien sûr, cette fois ce sera un combat à la loyale : je n'ai plus les moyens de te tourmenter comme avant. Un combat à l'ancienne, comme je suis persuadée qu'il aurait aimé que cela soit. Mais ne me sous-estime pas : ce sera un combat à mort et il serait fou qu'un mortel parvienne à terrasser la servante la plus fidèle de la Lune Noire. La confrontation tant attendue débuta enfin. Du sommet du Mont Argenté, le destin allait décider qui de nous deux allait périr. La Matriarche me fit face, faisant claquer sa queue empoisonnée à la manière d'un fouet. Antoine sortit son airmure de sa pokéball afin d'équilibrer le rapport de force en profitant de cet environnement favorable aux pokémons oiseaux. La Xort'Udur était mécontente : - Comment ? Vous m'apprenez qu'un des enfants perfides de cet idiot de Registeel est avec vous ? Ah, quand je reverrais la Lune Noire j'exigerais que tous ses enfants soient pourchassés et torturés pour l'éternité par mes serviteurs. Très bien, puisque vous souhaitez jouer ainsi, je le ferais aussi à ma manière. Tandis qu'airmure faisait des tours autour du seviper géant, la Matriarche tripla de volume aussi bien en taille qu'en poids jusqu'à faire s'effondrer une partie de la montagne en contrebas. Elle se mit ensuite à hurler et à attaquer notre véhicule vivant en utilisant sa queue et ses crocs comme une lance, en étirant son corps rapidement de manière à pouvoir arriver au contact. Nous esquivions tant bien que mal, mais la précision de la Xort'Udur était redoutable. Afin de nous mettre en sécurité le temps de trouver une stratégie, Antoine ordonna à son pokémon de prendre de l'altitude afin d'être hors de portée. Puis, il me dit : - Nous ne pouvons pas tout simplement lui échapper en volant droit vers Kanto ? Ce monstre a l'air affreusement puissant et a déjà manqué de tuer sur le coup airmure plusieurs fois, et nous avec. Ce n'était pas idiot, mais je ne pouvais m'y résoudre : - C'est vrai, nous pourrions nous enfuir comme des lâches et refuser le combat. Nous pourrions faire comme les Destogorides, qui ont toujours refusé d'affronter leurs propres faiblesses en face et les Xort'Udur. Nous pourrions faire la politique de l'autruche et faire comme s'il ne s'était rien passé ici. Mais des générations entières de jeunes gens sont mortes ici, Antoine. Le plus puissant d'entre eux lui-même a été détruit par les Xort'Udur. Nous avons la possibilité, ici et maintenant, de mettre durablement à mal l'emprise de la Lune Noire sur Johto et Kanto en détruisant la Matriarche. Fuir détruirait tout ce que nous avons entrepris jusqu'ici. Antoine sourit, avant de répondre : - Tu es si altruiste. Octave ne s'était pas trompé à ton sujet. Très bien, mais que faisons-nous ? Tu n'as qu'un petit pokémon et airmure n'est pas armé pour une cible aussi grosse. Je réfléchis quelques instants : il était vrai que le combat semblait désespéré. Face à nous, un serpent de plusieurs dizaines de mètres nous faisait face. Et nous n'avions qu'un pokémon oiseau plus agile et endurant que puissant ainsi qu'un petit pokémon certes adorable mais qui venait à peine de faire sa première expérience du monde. C'était, au sens propre, le combat de David contre Goliath. Et c'est pourquoi j'avais une idée : - Sa force est aussi sa plus grande faiblesse. La Matriarche a une puissance brute incommensurable, tu as raison. On ne peut opposer la force à la force. Mais on peut la conduire à mal utiliser son pouvoir et le retourner contre lui-même. Si airmure parvenait à lui crever les yeux comme le font les roucarnage sur leurs proies, sa dangerosité serait considérablement amoindrie. Antoine ne s'opposa pas à mon plan : de toute façon, nous n'en avions pas d'autres. L'idée était périlleuse, il fallait parvenir à esquiver toutes les attaques de la Matriarche jusqu'à arriver devant ses yeux et les crever. Mais si nous y parvenions, la victoire nous était presque acquise. Airmure effectua donc sa tentative d'approche. Nous voyant nous rapprocher, la Matriarche hurla dans sa folie furieuse : - Ah vous êtes de retour. Bande de fous, vous auriez mieux fait de fuir pendant que vous en aviez encore l'opportunité. Maintenant, tout espoir est vain. Le début de la marche d'approche était un succès : le pokémon airmure fonçait à vive allure vers les yeux du serpent titanesque tout en esquivant les coups de queue que lui assénait la Matriarche. Nous nous trouvions à présent à seulement quelques centimètres de ses yeux. Le bec d'airmure était pointé vers un des yeux de la créature : il parvint finalement au contact. L'œil gauche de notre ennemi dégoulinait à présent d'hémoglobine. La créature hurlait à présent de douleur, gesticulant dans tous les sens. Ce que mon plan avait omis en revanche, c'était comment se dégager d'ici une fois que la Matriarche était touchée. Sans contrôle de ses mouvements, le serpent était paradoxalement devenu bien plus dangereux qu'avant car imprévisible. Nous tentions de nous éloigner. C'est alors que, au moment même où nous allions enfin être hors de portée, un coup de queue perdu toucha de plein fouet le corps d'airmure qui s'effondra sur le sol de la montagne. Grièvement blessé, il perdit connaissance et nous de même. Lorsque je repris connaissance, les deux pokémons ainsi qu'Antoine étaient toujours inconscients. La Matriarche s'apprêtait à nous dévorer : elle me faisait face, à seulement quelques centimètres de moi. Terrorisé face à cette vue d'horreur que j'avais devant moi, je n'avais aucun moyen de me défendre. La Matriarche éborgnée me dit : - Cette fois c'en est fini misérable petite chose. Plus rien ne m'empêchera de mettre fin à tes jours et de me régaler. C'en était fini désormais : je le croyais sincèrement. Qui aurait pu m'aider dans un lieu aussi reculé de tout ? Cela ne pouvait être un pokémon, tous servaient la Matriarche. Cela ne pouvait être un homme, tous avaient été détruits. Mais le destin n'obéit pas à ce qui est plausible. Et ce qui n'aurait jamais dû arriver, arriva. La tombe du Roi des Rois, devant laquelle se trouvait l'ignoble Matriarche, s'ouvrit. La dalle qui avait scellait pendant des siècles ce tombeau tomba par terre dans un fracas qui surprit la Matriarche elle-même. Elle se détourna de moi pour regarder ce que je regardais et dit, bouche bée : - Qu'est-ce que... Une main squelettique en jaillit. Une seconde la suivit ensuite. Puis ce fut le tour d'une jambe, d'une seconde jambe et c'est enfin tout le contenu de la tombe qui se révéla à nous. C'était un squelette avec six pokéballs squelettiques attachées à une ceinture blanche qui fit figure de bras du destin. Le mort revenu à la vie sortit de sa tombe et se plaça devant les escaliers. Elle était placée exactement au même endroit que dans ma vision où se faisaient face les deux garçons. La Matriarche était pétrifiée, elle dit au squelette : - Qui es-tu ? Le squelette ne bougea pas. - ...La Puissance. Et toi, tu n'es que Faiblesse. Sans faire le moindre geste, les six pokéballs s'ouvrirent comme par magie. Mais ce n'était pas des pokémons qui se trouvaient à l'intérieur. Non, ce qui en jaillit c'était l'essence vitale de la puissance des six pokémons que j'avais vu dans ma vision. Toutes déchargeaient leur puissance simultanément sur la Matriarche. La première pokéball contenait une énergie électrique si aveuglante que même le soleil semblait être la plus obscure des nuits en comparaison. La seconde pokéball contenait un feu si brûlant que même le Mont Chimnée en éruption n'était que glace. La troisième pokéball contenait une eau à la concentration si élevée qu'elle broya les muscles de la Matriarche en un instant. La quatrième pokéball contenait des feuilles plus tranchantes que le verre le plus pur et sectionna net plusieurs parties du corps du serpent, qui faisait pourtant plus de cinq mètres d'épaisseur. La cinquième pokéball contenait la puissance de cent mackogneur et propulsa la Xort'Udur sur ce qu'il restait des parois de la montagne. La sixième pokéball, enfin, contenait une énergie vitale si puissante qu'elle nous guérit instantanément de toutes nos blessures tout en réveillant Antoine et nos deux pokémons. Je n'en revenais pas. En un instant, la Matriarche avait été vaincue et anéantie. Son sang, noir comme son âme, s'écoulait de ses innombrables plaies. Elle agonisait. Dans un ultime mouvement, elle regarda le squelette qui s'était entretemps approché d'elle pour lui dire : - Je...comprends. Tu es donc...si puissant que cela. La mort...n'est qu'une étape. La Lune Noire...enfin je vais pouvoir la rejoindre. L'essence vitale de ce qui fut la Matriarche des Xort'Udur s'échappa ensuite de son corps sous la forme d'un gaz noir et se déplaça comme une traîné de fumée loin vers le sud. Puis le squelette se rapprocha de moi et me regarda. Je le regardai aussi, dans un mélange de terreur et de remerciement. Il dit : - Ainsi l'heure est enfin venue. Nous nous retrouverons. Le squelette disparut ensuite lui aussi dans l'atmosphère, nous laissant seul face à un Mont Argenté ravagé par le combat qui venait de s'achever. La Matriarche était détruite, et avec elle le pouvoir des Xort'Udur s'en trouvait considérablement affaibli. C'était donc lui le Roi des Rois. La route vers Kanto était désormais libre. |
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