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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 18
Nom de l'œuvre : Passé - La fin d'un monde Nom du chapitre : XVII - L'épreuve de Saturne
Écrit par Tyranocif Rex Chapitre publié le : 27/12/2013 à 23:03
Œuvre lue 34665 fois Dernière édition le : 27/12/2013 à 23:03
18 Février - 4 AM
Narrateur : Denaro Wolf


Je me trouvais désormais de l'autre côté de la porte en pierre. Brutalement et sans crier gare, à peine m'étais-je engouffré dans le passage secret que la lourde entrée granitique se referma sur moi dans un violent fracas. Conséquence désagréable de cet évènement, je fus plongé soudainement dans l'obscurité la plus complète. Auparavant, l'entrée du refuge d'Irène permettait en effet de laisser passer la lumière intense du soleil d'Hoenn et donc d'éclairer la grotte et, indirectement, une partie du passage vers le repaire de l'ancienne Directrice du Consortium. Bref, le néant m'engloutissait. D'ordinaire, un tel environnement n'aurait pas dû me gêner puisque, comme tout soldat du Consortium, mon équipement comprenait une torche électrique. Mais, dans la précipitation des évènements, j'avais oublié par mégarde de prendre mon sac de voyage avant d'entrer dans le tunnel. Résultat des courses : je n'avais ni torche, ni allumettes, ni aucun moyen d'éclairage qui m'eut permis de m'orienter dans cet endroit inconnu.

Il fallait pourtant bien avancer : je n'allais pas rester ainsi, stoïque devant l'entrée, pour l'éternité. Prudemment et utilisant mes mains à la manière d'un aveugle afin de m'orienter, je progressais donc. Il faisait très froid et très humide L'écart de température avec l'extérieur était d'ailleurs si élevé que je ne tardai pas à développer une vilaine toux. J'ignorais à vrai dire si j'étais sur le bon chemin, mais puisqu'il s'agissait d'un tunnel il n'y avait qu'une entrée et donc qu'une sortie. Mon mime d'aveugle perdu continua ainsi un bon moment, au point que je commençais à avoir l'impression de tourner en rond. C'était le néant, encore le néant, toujours le néant que mes deux globes oculaires rouges percevaient. Un nouvel évènement imprévu m'en tira pourtant, puisqu'une main moite se posa sur mon épaule gauche sans que je l'entende venir. Je sursautai et voulus émettre un cri. Mais une autre main m'en empêcha en se posant sur ma bouche. Il s'agissait apparemment d'un humain incroyablement discret et passé maître dans l'art de la furtivité qui venait de mettre la main sur moi. D'une voix rauque, il me chuchota à l'oreille.

- Alors, on est perdu ? Ce que tu cherches est sous tes pieds. Méfie-toi de l'homme écarlate.

Aussi soudainement qu'il était apparu, l'homme disparut d'un bruit léger. Je ne comprenais pas. Que voulait-il dire ? Peut-être la sortie se trouvait-elle sous mes pieds ? A bien écouter le bruit de mes pas sur le sol, il était vrai qu'il avait changé par rapport à celui auquel j'étais accoutumé depuis mon entrée dans le tunnel. C'était un bruit moins sourd et qui émettait un petit écho discret. Fidèle à mon instinct de combattant qui m'avait si bien servi depuis que l'Armée du Consortium m'avait recruté, je martelai le sol avec mes puissantes bottes. En effet, il n'est pas nécessaire d'être un expert en géologie pour comprendre qu'un bruit creux sur une surface signifie que quelque chose se cache en dessous. Il faut croire que cette déduction était la bonne : brusquement, le sol se mit à vibrer. Puis, huit lumières apparurent tout autour de moi et déchirèrent le néant dans lequel j'étais plongé jusqu'alors. Cela me permettait enfin de m'orienter. Je me trouvais au fond du tunnel, dans une grande pièce circulaire. Ainsi, mon impression de tourner en rond n'était pas une impression : je tournais bel et bien en rond. La salle était composée tout d'abord d'une énorme plaque de bronze sur laquelle était gravé un étrange symbole. Autour de la plaque était ensuite fixé sur le sol huit panneaux métalliques qui étaient chacun dotés d'un spot circulaire qui émettait un intense rayon de lumière bleutée qui éclairait toute la salle tout en lui donnant cette coloration bleutée. Enfin, les rayons de chaque spot convergeaient vers moi, à la manière d'un laser. C'est à ce moment-là que, venue de nulle part, une voix robotisée mais excentrique se fit entendre.

- Mes algorithmes ne me donnent pas la berlue ? C'est bien un inconnu que je vois là, devant mes yeux délicats ? Oh joie, oh triomphe ! Ca fait si longtemps que personne n'est venu me rendre visite. En plus t'es plutôt beau garçon. Je me serais bien marié avec toi, mais ma femme me taperait dessus. Infortunément, mes analyses physionomiques montrent que tu appartiens à l'Armée du Consortium. Non pas que j'ai quoi que ce soit contre les tiens, le manichéisme m'a toujours fait horreur. Mais je suis une machine, et comme toutes les machines je suis sous le joug d'un humain. Donc, que fais-tu ici ?

Etrange personnage. Je ne savais ni qui il était, ni ce qu'il me voulait. Cela devait être le gardien du repaire de l'organisation d'Irène, le Parti Concordien. Et sa question devait être une sorte de test. Assez désarçonné par le ton sarcastique de la voix, je ne me laissai pas démonter pour autant. Je lui répondis donc calmement, les bras croisés.

- Je veux rejoindre le Parti Concordien, vous êtes un ami d'Irène et Sebastien ?

Je lui avais dit la plus pure vérité, sachant pertinemment que dans ce genre de situations il valait mieux montrer patte blanche. La réponse me surprit et acheva de me laisser penser que la voix souffrait d'une pathologie mentale. Elle était passablement psychotique.

- Oh, Irène tu dis ? C'est ta mère Irène et tu t'es perdu sur le chemin vers la maison ? Hum, oui peut-être que je connais cette femme. Mais avant cela, transfuge du Consortium, nous allons jouer à un jeu ! J'espère que tu aimes jouer. Je t'ouvre les portes du parc d'attractions et n'oublie pas d'aller voir le Père Noël.

Sans me laisser le temps de répondre, la voix vociféra des ordres dans une langue inconnue qui conduisit à l'ouverture de ce qui était en fait une trappe. Le sol se déroba sous mes pieds à la manière d'un cyclone, me laissant tomber dans ce qui était une sorte de long réseau de canalisation en acier. Je descendais à toute allure, et au fur et à mesure de ma descente certaines trappes s'ouvraient et se fermaient ; orientant ainsi mon cheminement. Après dix minutes de chute vertigineuse, j'atterris finalement dans une pièce sombre aux murs lézardés et au sol poussiéreux. Tombé violemment sur le derrière, j'insultais la voix robotique et la maudissais de m'avoir conduit jusqu'ici avec aussi peu d'égards. Devant moi, dans une deuxième salle à laquelle je pouvais accéder par le biais d'un étroit corridor qui reliait les deux pièces, un immense écran géant était disposé. C'est par ce biais que la voix me répondit, me permettant en même temps de mettre un visage sur cette étrange entité.

- Ca ne va pas de parler comme ça de l'ami des enfants ! Tu as de la chance que je sois gentil, vilain garnement. Bon, voilà le but du jeu : me retrouver. Tu vois la porte blindée sur ta droite ? Là-dedans se trouve un escalier. En haut de cet escalier, tu me trouveras. Je n'ouvrirais la porte que lorsque tu seras parvenu à faire ami-ami avec le pokémon qui se cache dans la salle sur ta gauche. Il est comme toi, c'est-à-dire grognon. Je suis sympa, non ? Pff, j'en ai marre de faire l'entremetteur. Allez, ne me déçois pas Monsieur Transfuge : je t'attends en haut. On va bien voir ce que tu vaux.

Immédiatement après, l'image disparut. La voix appartenait à nul autre qu'un porygon-Z excentrique à l'humour quelque peu douteux et cynique. Il me soumettait à une épreuve : il fallait donc s'exécuter. Je n'avais de toute manière aucune autre alternative. La porte sur la droite disposait d'un triple verrou avec pour chaque verrou un code complexe à dix chiffres. Débloquer l'accès vers ce porygon-z paraissait donc déjà fort difficile pour un expert en sécurité, alors pour un militaire de terrain tel que moi c'était mission impossible. Je devais donc me soumettre, de gré et surtout de force, à l'épreuve étrange de ce programme informatique sur pattes. Après avoir traversé la salle, j'ouvris donc la porte de la pièce où se trouvait l'objet de cette épreuve. Etrangement, j'étais serein et j'avais fait le vide en moi. Seule une détermination sans faille et un désir de réussir guidait mon esprit à présent. Depuis la rixe entre Irène et Sebastien, quelque chose en moi s'était réveillé qui m'avait permis de nouer un premier contact entre mon cœur et les pokémons. Cette épreuve devait leur prouver à tous, à commencer par ce pokémon à moitié fou, que ce contact était réel et que j'étais prêt à renier ma vie passée définitivement.

Après avoir franchi la porte, une immense salle de sport s'étendait devant moi. Sur le sol, une immense pokéball était dessinée. Cet endroit devait servir aux combats entre humains, mais aussi entre pokémons. Au milieu, un petit pokémon à la démarche lourde et débonnaire me faisait. Il avait des cernes très marqués autour de ses yeux qui lui donnaient un regard à la fois endormi et menaçant, un dos très arrondi et qui disposait en outre d'un trou qui laissait échapper de temps à autre de la vapeur. Ce pokémon, c'était un chamallot. Ce pokémon, je devais le convaincre de me rejoindre et de lier amitié avec moi. En réfléchissant à tout cela, j'avais encore du mal à m'habituer à ce qui m'aurait encore paru être une hérésie ne serait-ce qu'un jour plus tôt : les pokémons peuvent et doivent être les amis des hommes. Je finis par, finalement, sortir de ce court moment d'introspection pour retourner au réel. Le pokémon, s'il me faisait face, m'ignorait royalement. Comment l'approcher sans qu'il ne se sente menacé ? C'était un vrai problème, car en bon produit du modèle éducatif du Consortium, j'ignorais pour ainsi dire tout de la psychologie des pokémons. Pour mes anciens maîtres, un pokémon était au moins une force de travail et au pire un parasite.

Faute de leçons apprises dans mon enfance à appliquer, je me fiais donc à ma propre expérience empirique. Et mon expérience en la matière se cantonnait à celle que j'avais eue la veille, avec arcko et gobou. Quelle était-elle ? Principalement, ne pas refuser le contact avec les pokémons lorsqu'il se présentait. Je réfléchissais, encore et toujours, tandis que je m'étais mis sans m'en rendre compte à tourner autour du pokémon à la manière d'un insécateur autour d'un rattata bien gras. Mais le chamallot refusait d'aller à mon contact, malgré les regards et les signes que je lui faisais. Agacé, je finis donc par faire la pire chose qui soit avec ce pokémon : m'avancer à son contact. Le pokémon réagit à ce changement, effectivement. Mais pas vraiment de la manière que j'espérais : il se mit à meugler puis à projeter vers moi des petites boules de magma encore chaud. Manquant de peu de me faire brûler vif au troisième degré, je jugeai donc bon de battre en retraite tout en invectivant le chameau.

- Ca ne va pas la tête ? T'as failli me tuer !

En m'entendant, le pokémon sourit brièvement avant de reprendre son air arrogant. J'étais perplexe : l'inviter à me rejoindre ne fonctionnait pas, et aller vers lui non plus. Quelle attitude adopter avec ce pokémon ? Je commençais à comprendre toute la complexité de la psychologie des pokémons : tous les pokémons ne sont en effet pas identiques. Certains sont agressifs. D'autres, bien au contraire, fuient au moindre danger. D'autres encore sont si vaniteux qu'ils considèrent l'agression autant que la fuite comme des procédés indignes d'eux et préfèrent donc attendre qu'un danger se concrétise. Chamallot n'aime pas qu'on l'approche en tout cas : c'était indéniablement la leçon à tirer de ce premier revers. Je devais donc analyser son comportement afin de le comprendre et agir de façon à ce qu'il ne se sente ni menacé ni déconsidéré. C'est un pokémon fier : il faut donc agir fièrement envers lui ! Il fallait triompher de lui virilement et loyalement, ce n'est qu'ainsi qu'il entendrait raison.

Cessant les gestes amicaux, je partis donc à l'assaut du chameau à vive allure. Il voulait se frotter à plus fort que lui, très bien : il aurait ce qu'il désirait. Face à ce changement de démarche autant que de vitesse, le pokémon tenta tout d'abord de réitérer sa tactique précédente en projetant du magma sur moi depuis son trou dorsal. Mais je n'étais pas né de la dernière pluie, et je connaissais désormais ses tactiques de combat. Esquivant avec agilité les projectiles, je finis par arriver sur le pokémon et, lui prenant ses pattes, je le soulevai avec force avant de tourner sur moi-même à la manière d'une toupie. Puis, je lâchai le pokémon des mains : l'énergie cinétique aidant, l'infortunée créature finit par traverser tout le gymnase pour finir par s'écraser sur un des murs. Le choc avait été si fort qu'un renfoncement conséquent apparut sur la paroi. Après toutes ces péripéties, le pokémon finit par s'écraser sur le sol dans un meuglement plaintif.

Ce premier succès ne signa pas pour autant la fin du combat puisque, sans lui laisser le temps de se remettre, je me remis à courir vers lui. Une fois arrivé à son contact, je le pris à bras le corps et le lança une nouvelle fois : cette fois, il venait de faire le chemin inverse et atterrit sur la paroi située à l'extrême gauche du théâtre d'opérations. Je continuai de malmener le pokémon ainsi deux autres fois. Le chamallot se trouvait désormais sur l'extrémité nord de la salle de sport, et je me dirigeais une nouvelle fois vers lui mais cette fois à une allure plus lente. Je voyais bien que le pokémon, roué de coups, était épuisé. D'une cadence moyenne mais régulière et galvanisé par toute cette activité physique, je me mis à lui crier dessus avec fierté.

- Alors, déjà fatigué ? Je peux continuer ainsi pendant des heures, tu fais moins le fier qu'au début.

Le volcan sur pattes respirait bruyamment à présent, et lorsque j'arrivai devant lui il baissa la tête : il devait s'attendre à une nouvelle projection de ma part. Pour ma part, je me sentais revivre : le combat était vraiment quelque chose que j'adorais. J'avais toujours adoré le combat d'ailleurs. Toujours est-il que je me sentais maître de la situation à présent : le temps du combat était fini, il fallait maintenant user de psychologie avec ce pauvre pokémon. Ses petits yeux ronds et tristes me faisaient éprouver une certaine pitié à son égard. Et pourtant, je sentais qu'un immense potentiel était caché en lui. Après avoir mis un genou à terre et avoir posé un bras sur ce genou, je me mis donc calmement à lui parler.

- Tu t'es bien battu, mon petit. Sache que je ne te veux aucun mal. Jadis, c'est vrai : en telle situation, je t'aurais au mieux tué et au pire emprisonné. Tu n'imagines même pas les horreurs que le Consortium m'a fait faire à l'égard de tes semblables. Nous détruisions vos habitats. Nous privions les enfants de leurs parents, et les parents de leurs enfants. Au Département Scientifique, les pokémons déportés subissaient des expériences aussi cruelles que douloureuses. C'était cela, oui, ma vie passée. Jusqu'à ce qu'un de tes semblables ne m'ouvre les yeux. A ton tour, ouvre les yeux sur moi : j'ai tourné le dos à mon passé. Aujourd'hui, je ne te veux aucun mal et souhaite simplement...être ton ami.

Tout en exprimant ses sentiments, quelques larmes m'échappèrent lorsque je mentionnai les crimes que j'avais fait accomplir le Consortium. Ces larmes tombèrent sur la tête du chamallot. Ce n'est qu'à ce moment qu'il commença à lever, lentement, la tête afin de permettre le croisement de nos deux regards. Nous nous fixâmes ainsi pendant plusieurs minutes, le temps que chamallot reprenne son souffle et décide si oui ou non il acceptait mon amitié. La décision fut finalement prise : le chameau me donna un petit coup de bélier sur le ventre qui me fit tomber à la renverse de surprise. Puis, le pokémon sauta sur moi, son museau sur mon nez en signe d'acceptation. Quelques roulades plus tard, je me relevai en même temps que le chamallot. Il se mit alors à courir autour de moi tout en meuglant de joie. C'est à ce moment que, soudainement, l'écran géant de la seule paroi non endommagée par notre lutte de tantôt s'illumina et fit apparaître l'improbable maître des lieux : c'était le porygon-z psychotique. Il commença d'abord par se déplacer dans les quatre coins de l'écran en hurlant d'enthousiasme. Puis, il finit par se stabiliser au centre et se rapprocher, ce qui eut pour conséquence d'accroître la taille de son visage. Excentrique comme à son habitude, il se mit alors à parler.

- Oh, comme c'est mignon : le transfuge a fait ami-ami avec un pokémon. J'ai aimé ta bataille navale au début au fait, c'était très divertissant. Il faudra qu'on remette ça avec un dracaufeu un de ces quatre, tu ne penses pas ?

Passablement agacé avec les euphémismes et le cynisme du porygon-z puisque j'avais manqué de finir brûlé vif dans ce combat contre chamallot, je lui coupai la parole.

- Oh ça va hein, tu vas la fermer et nous ouvrir la porte ? J'en ai assez de ton petit jeu.

Vexé, le porygon-z répondit sobrement :

- Toujours aussi coincé à ce que je vois. Bon, comme promis je te déverrouille la porte. Je t'attends en haut avec ton nouveau pokémon.

Aussitôt, l'écran s'éteignit et j'entendis deux bruits mécaniques devant moi et au-dessus de l'écran. C'était le mécanisme des deux portes, l'entrée du gymnase tout d'abord et le porte blindée qui verrouillait l'accès au maître des lieux ensuite, qui s'enclenchait. Bientôt, la première porte s'ouvrit. Après avoir atteint la salle principale du complexe, ce fut au tour du mécanisme complexe de la seconde porte de déverrouiller le passage. Je voyais les codes des trois verrous s'agencer de manière à ouvrir l'entrée. Je n'avais ainsi plus qu'à avancer. Immédiatement après avoir traversé, le mécanisme de sécurité de la porte blindée se réactiva aussitôt ; m'empêchant tout retour en arrière. Un escalier circulaire me faisait à présent face. Il semblait infini quand je regardais dans la cage d'escalier, mais je n'avais d'autre choix que de l'emprunter. Le bruit de mes pas sur l'escalier était assourdissant, la structure étant entièrement constituée d'acier. L'ascension prit dix bonnes minutes.

J'arrivai finalement au sommet. Une autre porte se présentait à moi : décidément, les propriétaires des lieux étaient obnubilés par la sécurité. Celle-ci était blindée comme la précédente, mais avait la particularité de disposer d'une commande de sécurité digitale sur la droite de l'entrée. Outil de haute technologie, cette commande était composée d'une plaque de métal d'une autre couleur sur laquelle était gravée la forme d'une main humaine où coulait un rayon jaunâtre. Montrant au sens propre patte blanche, je plaçai ma main droite sur la commande. C'est alors qu'une voix robotique automatisée se fit entendre :

- Analyse Digitale terminée. Denaro Wolf, Transfuge du Consortium. Vous êtes habilité à entrer. Bienvenue dans le Quartier Général du Parti Concordien.

Pour la première fois depuis mon entrée dans le tunnel, j'étais soulagé : je me trouvais bien au bon endroit. Il faut dire que tout le long de l'épreuve, jamais porygon-z n'avait clairement précisé que je me trouvais dans les locaux du Parti Concordien. La porte blindée s'ouvrit, cette fois de manière différente puisque les parties gauche et droite de la porte se séparèrent et s'engouffrèrent dans leurs parties respectives de la paroi ; révélant ainsi ce qui se cachait à l'intérieur. C'était une pièce sombre, remplie des murs au plafond de puissants ordinateurs et d'écrans en tout genre qui affichaient tous le visage déformé de porygon-z. En me voyant arriver, il sortit littéralement de l'écran et me fit face en lévitant dans les airs. Ce transfert entre monde virtuel et monde réel n'altéra néanmoins en rien son comportement étrange, et moi comme chamallot le regardions avec des yeux ronds tandis qu'il se mit à nous parler.

- Ah, vous êtes enfin arrivés les enfants. Vous allez me manquer, mais puisque vous avez manqué l'échec de cette épreuve et bien c'est à regret que je vais vous ouvrir le chemin vers le repaire des Concordiens. J'espère que vous vous êtes bien amusés au moins.

Il était bien à faire un discours de deux heures, ce qu'il commença à faire d'ailleurs. C'est pourquoi, pour couper court à tout éventuel coup fourré de la part du pokémon, je l'interrompis sur un ton respectueux mais froid.

- Ca va, on a compris porygon-z. C'est par où la sortie ?

Le pokémon répondit aussitôt, à la fois vexé et triste, tout en indiquant avec un de ses bras une porte qui se trouvait devant nous et à droite des ordinateurs.

- Vous êtes agaçants à la fin de m'appeler à chaque fois « porygon-z ». Je ne suis pas une marque de vêtements à la fin : j'ai un nom ! Donc appelez-moi par mon vrai nom à l'avenir, c'est-à-dire SATUR-075. La sortie est par là.

Je répondis ensuite d'une manière cinglante, avant de fausser compagnie avec cette étrange créature qui m'effrayait quelque peu.

- Encore un nom à coucher dehors. Bon bah je vais t'appeler Saturne pour faire court, et si ça ne te va pas et bien il faudra faire avec. Sur ce, on te laisse : mon pokémon et moi, on a des choses plus importantes à faire.

Moi et mon chameau de compagnie partîmes ensuite du repaire de Saturne. Il n'apprécia d'ailleurs pas cette liberté prise avec son patronyme, et tandis que la porte se refermait derrière nous je l'entendis lâcher encore quelques mots.

- Mais je ne te permets pas ! Satanés humains.

Mais je l'avais déjà oublié. Face à nous, l'environnement avait changé du tout au tout. Un marbre richement décoré et majestueux avait en effet supplanté les froides surface en métal du domaine de Saturne. Un long corridor au-dessus duquel des ponts étaient placés d'où nous regardaient les passants s'étalait également face à nous. Au terme de ce corridor, deux statues de rhinoféros usées par le temps séparaient l'entrée d'une pièce d'eau au centre de laquelle une fontaine était l'objet des jeux d'enfants charmants. Tout respirait ici la joie de vivre et la douceur des contrées tropicales comme Johto. Le décalage face à ce que je venais de vivre me mettait mal à l'aise. Etait-ce un nouveau piège de Saturne. Tandis que j'observais les enfants jouer, la perplexité m'envahissait. C'est l'apparition de la silhouette si reconnaissable d'Irène d'une des quatre voies d'accès de la pièce d'eau qui m'en sortit. Elle se dirigea vers moi et, avec sa voix si douce, m'adressa la parole.

- Ah, tu es enfin arrivé. Porygon-Z...euh, je veux dire Saturne nous a prévenus de ton arrivée. J'espère qu'il ne t'a pas fait subir trop de misères. Pardonne-moi de ne pas t'avoir prévenu, mais c'est une tradition chez les Concordiens de faire subir une épreuve à leurs nouveaux membres. Question de sécurité, si le Consortium s'infiltrait dans nos rangs ce serait une catastrophe. Mais puisque tu es là et que je vois cet adorable pokémon à tes côtés, ça n'a pas dû te poser de problèmes. Bref, suis-moi : le Conseil est prêt à te recevoir.

Suivant Irène et après avoir traversé un dédale de couloirs et de pièces secondaires de moins en moins fréquentées par les civils, je finis par arriver devant une impressionnante porte en bois sur laquelle était gravée le même symbole que sur la plaque de métal qui m'avait fait rentrer en contact avec Saturne quelques temps auparavant. Irène, avec une force étonnante pour une femme en apparence si gentille, poussa la lourde porte à bout de bras ; révélant ainsi ce qui se trouvait au-delà.
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