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Lecture du chapitre 22 | |
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Nom de l'œuvre : Passé - La fin d'un monde | Nom du chapitre : XXI - La bibliothèque d'Octave |
Écrit par Tyranocif Rex | Chapitre publié le : 27/12/2013 à 23:05 |
Œuvre lue 34658 fois | Dernière édition le : 27/12/2013 à 23:05 |
9 Avril – 4 AM Narrateur : Inconnu La question d'Octave n'eut aucune réponse. La Bibliothèque restait résolument silencieuse. Octave s'impatientait. Il posa une seconde fois sa question, un peu plus fort. C'est à ce moment-là que, brusquement et sans crier gare, un cri jaillit qui semblait venir de la rangée de livres se trouvant à notre gauche. - Silence ! J'arrive. La voix, très sèche et chevrotante, c'était celle d'un queulorior chargé de livres qui venait à notre rencontre. Sa longue queue enduite d'une peinture verte s'agitait dans tous les sens, signe qui trahissait une nervosité impossible à cacher. Il se déplaçait si silencieusement qu'il avait complètement passé inaperçu. Son regard était tout aussi sévère que sa voix. Pas de doute possible : ça ne pouvait être que Rubens. Arrivé au niveau du guichet, le pokémon posa ses livres sur une des piles de livres avant de se retourner vers Octave et lui parler. - Ah bah ce n'est pas trop tôt, Octave ! J'ai failli attendre. Bon : comme tu me l'avais demandé, je t'ai mis de côté les livres que tu m'avais demandé de chercher. Il se tourna ensuite vers moi un instant, avant de revenir vers son maître. Le pokémon continua ensuite, en parlant de moi en des termes qui m'énervaient quelque peu. - Alors c'est lui le Prophète ? Ce gringalet n'a pas l'air très fin. Je m'apprêtais à rabattre le caquet de ce pokémon arrogant, mais Octave coupa court à la dispute naissante en mettant son bras entre moi et le pokémon. Il demanda ensuite au bibliothécaire ronchon de prendre congé de nous. - Bien Rubens, je te remercie. Je ne doute pas un instant qu'une grande amitié va naître entre vous, mais tu dois avoir du travail. Nous ne te retenons pas plus longuement. Discipliné, le pokémon d'Octave retourna aussitôt à ses occupations tout en grommelant. Après s'être assuré que son compagnon avait définitivement disparu dans la jungle d'étagères qui constituait l'essentiel de la bibliothèque, le Destogoride prit quelques -uns des livres disposés sur le guichet. Une fois fait, il me demanda de le suivre. Nous nous engouffrâmes dans le dédale d'étagères à notre tour. Tout en collant de près mon guide de peur de me perdre, je contemplais tous ces livres. Certains avaient l'air particulièrement ancien si j'en croyais la poussière qui s'était amassée sur leurs reliures. Tant de savoir était réuni ici. Combien de ces ouvrages étaient restés inconnus du reste du monde pendant des siècles ? Au bout d'un moment, probablement un quart d'heure, nous arrivâmes dans une sorte de clairière dans cette jungle de livres. Les étagères avaient en effet cédé la place à une très grande table circulaire, autour de laquelle un nombre considérable de chaises étaient disposées. Cela devait être la salle de lecture de la bibliothèque. C'est là qu'Octave décida de s'arrêter. Il posa ses livres sur la table, s'assit et m'invita à faire de même. Je m'assis donc à sa droite. L'érudit prit ensuite la parole, tandis que je l'écoutais pieusement. - Comme je te l'ai dit à Argenta, mon rêve a toujours été de réunir en un lieu unique tout le savoir du monde. Ici, nulle question ne reste sans réponse. Si je t'ai amené jusqu'ici, c'est pour que tu comprennes quel est l'état réel du monde et ce que tu dois faire pour lutter efficacement contre le Consortium. Je sais que depuis que tu m'as quitté l'année dernière, durant ces évènements funestes que tu connais, de l'eau a dû couler sous les ponts. C'est pourquoi, avant de faire quoi que ce soit il faut que tous tes doutes se soient dissipés. Le premier doute à dissiper, c'est l'idée selon laquelle quoi que nous fassions nos adversaires seront toujours plus puissants que nous. C'est l'argument de Rudolph Estenia. J'ignore dans quelles circonstances il t'a dit cela. Mais si j'en crois mon expérience, je soupçonne qu'il voulait le faire pour que la passivité te transforme en un de ses pantins. Il a toujours agi ainsi. Même quand j'étudiais avec lui les sciences, il y a bien longtemps, il s'amusait toujours à manipuler les gens pour retourner toute situation à son avantage. En écoutant mon mentor faire le constat froid de ce que j'avais enduré dans le laboratoire de ce scientifique il n'y a pas si longtemps que ça, la colère montait en moi. Ce savant fou m'aurait manipulé pour anéantir toute velléité de résistance en moi ? Non, ça ne pouvait pas être possible pourtant : son argumentaire semblait cohérent et logique. Comment la Lune Blanche pouvait-elle anéantir Kyurem, alors que ce pokémon a la capacité de détruire à l'aide de son souffle glacial toute forme de vie en un instant ? Le rapport de force était trop déséquilibré pour que le succès devienne ne serait-ce que plausible. Les réponses que m'apporta par la suite Octave détruisirent ce dogme que j'avais étrangement intégré comme une certitude avec une simplicité déconcertante. - Je t'ai déjà dit que Rudolph Estenia a à la fois tort et raison car il se base sur un paradigme du monde qui n'est pas celui qui doit normalement avoir cours. Regarde cette gravure, qui a été trouvée aux Colonnes Lances il y a des siècles. Tu peux voir que le Xort'Majora, c'est-à -dire Kyurem, se trouve en dehors du Panthéon. Il se terre loin, très loin dans les profondeurs de la terre dans un sommeil éternel. Au même titre que Giratina, il a subi un bannissement. Mais contrairement à Giratina qui n'a été qu'exilé dans une autre dimension pour être parvenu à contrôler son pouvoir au prix d'une scission avec Darkrai, Kyurem n'a pas d'âme. Il n'a pas d'âme, car Kyurem est le premier des fils d'Arceus. Il a été conçu avant même le Trio Originel qui a insufflé l'âme aux pokémons, véritable concentré de la vérité, de la volonté et du courage. C'est donc un dieu archaïque, à opposer aux dieux classiques que tu connais bien. Sans âme, il ne sait se contrôler. Kyurem n'est par conséquent qu'une arme de destruction vouée soit au sommeil, soit à l'accomplissement de ce pourquoi il a été créé : détruire la vie. On peut le comparer à un feu qui ne meurt que lorsqu'il n'a plus rien à brûler. J'en arrive maintenant au point le plus important de mon explication : quel est le rapport avec la thèse de Rudolph Estenia, me demanderas-tu ? Et bien, pour te répondre pour de bon laisse-moi te raconter une petite histoire. Jadis, il y a très longtemps, la puissance et la violence grandit tellement qu'il mettait en péril le pouvoir d'Arceus sur le cosmos. Le Dieu Primordial voulut donc s'en débarrasser. Au terme d'un combat apocalyptique qui menaça de détruire le monde, Kyurem fut vaincu et banni au centre de la terre. Or, aujourd'hui la Lune Noire est devenue si puissante qu'elle est parvenue très récemment à exiler Arceus et les Douze dans le Monde Distorsion. Tu comprends maintenant à quel point le raisonnement de Rudolph Estenia ne tient pas debout ? Tout devenait subitement clair comme de l'eau de roche. Je me rendais aussi compte à quel point Octave était quelqu'un d'exceptionnel. De la chance, j'en avais certainement d'être à ses côtés. Nos adversaires, en revanche, n'en avaient aucune face à quelqu'un de si érudit. Les brumes se dissipaient dans mon esprit, laissant enfin de la place à l'espoir et l'enthousiasme. Spontanément, je répondis au brillant exposé d'Octave. - Tu veux dire qu'Arceus et les Douze sont capables de vaincre Kyurem ? Mais alors, rien n'est perdu ! Octave souriait. Il était ravi de la mine que j'affichais à présent. L'homme de lettres semblait visiblement préférer ce genre de questions annonciatrices d'actions au doute que j'affichais encore quelques minutes plus tôt. Il répondit donc bien volontiers. - En effet. J'imagine que tu vois mieux du coup ce qu'il faut faire pour contrecarrer les plans funestes de la Lune Noire. L'objectif est simple à comprendre, plus difficile à réaliser : il faut libérer les Douze ainsi qu'Arceus des griffes de la Lune Noire. Mais pour accéder au monde Distorsion, il faut normalement demander l'aide combinée des dieux du Temps et de l'Espace, Dialga et Palkia. Mais c'est impossible dans la situation actuelle, car eux comme tous les autres croupissent là -bas, privés de leurs pouvoirs. Une idée venait soudain de me traverser l'esprit. J'interrompis donc Octave pour la lui soumettre. - J'ai une idée ! Tu sais, peu après que je t'ai quitté à Néo-Mauville, Giratina m'a emmené dans le monde Distorsion pour me parler. Il m'a ensuite ramené dans notre monde sans la moindre difficulté. Tu ne penses pas que nous pourrions faire appel à lui pour atteindre notre objectif ? L'idée semblait ingénieuse : si Giratina pouvait faire entrer et sortir du monde Distorsion qui il voulait, s'en servir comme d'un cheval de Troie ne me semblait pas si utopique. Mais la réponse du Destogoride coupa court à cette possibilité. - Si c'était si facile, j'aurais déjà essayé. Mais il s'avère que le monde Distorsion n'est pas une simple porte d'immeuble dans laquelle on peut entrer en demandant simplement au concierge de nous ouvrir. C'est une forteresse dont les portes ne s'ouvrent que très rarement vers le monde des mortels. Si Giratina a pris le risque de te transporter dans ce monde dangereux, c'est qu'il devait avoir une bonne raison pour le faire. Surtout, cela devait être avant la chute d'Arceus. Maintenant, il doit au mieux être sous l'étroite surveillance des sbires de la Lune Noire et au pire peut-être a-t-il déjà rejoint Arceus et ses pairs dans cette prison dimensionnelle. Dans les deux cas de figure, nous ne pouvons pas compter sur son aide. Il va falloir y aller par nos propres moyens. Mon enthousiasme était retombé. Tout en faisant la moue en signe d'abattement, je repris la parole. - Mais comment veux-tu ouvrir un passage vers une dimension que seules certaines entités peuvent ouvrir, alors que les entités en question sont entre les mains de la Lune Noire ? C'est comme vouloir ouvrir une porte blindée sans mot de passe ! Malgré l'absence apparente de solution, Octave restait serein. Il feuilletait un des livres qu'il avait posé sur la table. Après quelques minutes de recherche, il finit par tomber sur quelque chose qui l'intriguait. Cela ressemblait à une carte du monde sur laquelle des croix rouges étaient marquées au-dessous de symboles mystérieux. J'avais l'impression de reconnaître certaines régions : Johto, Kanto ou encore Sinnoh. Finalement, le visage du Destogoride s'illumina avant de se mettre à sourire. C'était bon signe. Il releva la tête, déplaça la carte vers ma direction de manière à ce que je puisse l'étudier de plus près avant de se remettre à parler en pointant du doigt différents endroits de la carte au cours de son explication. - J'ai trouvé une solution. Ça va être très périlleux, mais c'est le seul moyen d'aller au monde Distorsion. Observe avec attention cette carte : elle a été dressée il y a longtemps par un explorateur anonyme. Voit-tu, pour que les Douze puissent intervenir sur le monde terrestre en cas de problème, ils ont fait ériger treize portails disséminés un peu partout dans le monde dans des temples qui regorgent de pièges en tout genre pour dissuader les simples mortels de rentrer en contact avec ces divinités. Treize portails pour treize Dieux : un par divinité. Ces portails agissent comme des vases communicants entre les dieux et le monde terrestre. Mais il y a autre chose : ces portails ne mènent pas simplement aux Colonnes Lances. Les textes anciens disent qu'ils mènent vers le lieu où se trouve physiquement le dieu auquel est rattaché le portail. En clair, cela veut dire que si nous localisons ces portails, ils nous mèneront directement à la prison dimensionnelle dans laquelle est enfermé chaque dieu. Le cartographe a indiqué l'emplacement de chaque portail par une croix, ainsi que l'identité du dieu qui y est rattaché par un symbole. Voyons voir...Il semblerait que le portail le plus proche soit celui d'Electhor, dans les ruines de la Centrale. C'est au nord de Lavanville. L'autre portail qui se trouve à Kanto est celui d'Artikodin, dans les Iles Ecumes. Donc, tu préfères commencer par libérer qui ? Electhor ou Artikodin ? Cette carte était fascinante. Mais en voyant l'emplacement supposé de ces portails, je pressentais que des dangers innombrables nous attendaient là -bas. J'en oubliais presque qu'Octave m'avait posé une question. Que choisir : Electhor, le dieu de la foudre que j'avais déjà rencontré par le passé ou Artikodin, le dieu des glaces éternelles ? Il fallait aussi choisir entre une Centrale désaffectée où le risque de mourir par électrocution en marchant sur un fil à haute tension dénudé était très élevé et une grotte labyrinthique où les tourbillons avaient déjà fait périr plus d'un aventurier par le passé. Dans mon choix, je me rappelais d'Electhor et de ce qu'il avait fait pour moi. Oui, je me souviens de ce jour où il avait tué en une décharge électrique tout un régiment de l'Armée du Consortium. Cette puissance phénoménale et cette lumière aveuglante m'avait sauvé la vie. Je sentais au plus profond de moi que j'avais le devoir de rendre la pareille à ce Dieu du Panthéon. C'est cette réponse que je donnai à Octave, qui répondit aussitôt. - Tu préfères Electhor ? Je me range à ton choix. Je vais demander à Rubens de préparer deux sacs de survie pour faire face à toute éventualité durant notre voyage. Tu peux te reposer dans la chambre qui se trouve tout au fond de la bibliothèque. Ménagez-vous, toi et ton pokémon. Car ce que nous nous apprêtons à faire, il est très probable que beaucoup ont essayé de le faire par le passé...avec la mort au bout du chemin. Au vu de sa conclusion, je n'étais guère rassuré. Qui le serait ? Là -bas, dans ce lieu de tous les périls qui nous donnait rendez-vous, il fallait s'attendre à tout sauf à une promenade de santé. Electhor, ton sauveur arrive ! |
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