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Lecture du chapitre 23 | |
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Nom de l'œuvre : Passé - La fin d'un monde | Nom du chapitre : XXII - Le piège de la Lune Noire |
Écrit par Tyranocif Rex | Chapitre publié le : 27/12/2013 à 23:06 |
Œuvre lue 34654 fois | Dernière édition le : 27/12/2013 à 23:06 |
19 Février – 4 AM Narrateur : Denaro Wolf Il était quatre heures vingt du matin. Une alarme stridente retentit et nous fit sortir en même temps de notre sommeil, mon pokémon et moi. La nuit avait été agitée. Ce n'était pas vraiment de quelconques soucis qui le perturbaient : sur ce plan là , j'avais de quoi être parfaitement serein. Non, la véritable cause de cette agitation était la chaleur. Là où je dormais, c'est-à -dire dans les dortoirs du Groupe Groudon, la chaleur était abominable. Je ne m'en étais pas rendu compte en arrivant dans cette partie du Quartier Général du Parti Concordien, mais le mercure était bien plus élevé qu'à la surface. Et la canicule, quasi permanente dans le désert d'Hoenn, n'arrangeait rien à l'affaire. Bref, non seulement j'avais très mal dormi mais en plus je devais me réveiller très tôt. Cinq minutes à peine après que l'alarme ait retenti, un homme à la voix aussi autoritaire que puissante me sortit définitivement de ma torpeur, comme la plupart de mes camarades de chambrée d'ailleurs. - Debout là -dedans tas de feignants ! C'est l'heure. Départ à cinq heures. Chamallot, lui aussi, se réveillait péniblement. La veille, je l'avais placé au pied du lit pour la nuit. En bon chameau, il s'était couché à la manière de ses pairs avec les quatre pattes recroquevillées sous le corps. L'alarme, et le cri qui le suivit, l'importunait tout autant que moi. Et comme moi, il avait adopté le comportement standard de tous les réveils matinaux : se boucher les oreilles à l'aide de ses deux pattes avant. Pourtant, il fallait bien se lever un jour. Quarante minutes plus tard, je me retrouvais avec les autres membres de ma section dans l'hélicoptère qui allait nous déposer au lieu de notre mission. En entrant à l'intérieur de l'exigu véhicule, je me demandais bien à quoi il pourrait bien nous servir. Il fallait tout de même ne pas oublier que nous nous trouvions sur un aérodrome situé à plusieurs kilomètres sous la surface. A moins qu'il soit capable de passer à travers les parois du sous-sol pierreux de la région, rester clouer semblait bien être la seule chose qu'il soit capable de faire. Mais une fois de plus, je restais trop dogmatique. Je restais trop dogmatique, car un bruit d'engrenages se fit rapidement entendre au fur et à mesure que les hélices de l'hélicoptère se mettaient en marche. Au-dessus de nous, le plafond s'ouvrait en laissant apparaître un passage circulaire vers les hauteurs. C'était un plafond qui n'était qu'en apparence similaire aux autres parois rocheuses. On voyait bien qu'il était composé d'une couche superficielle de roche, qui cachait deux immenses plaques de métal qui s'ouvraient et se fermaient comme un portail. Une fois que le portail fut complètement ouvert, le véhicule sur lequel j'étais embarqué commença à prendre de l'altitude. La magie de la technique avait vaincu une fois de plus le scepticisme étroit d'années d'éducation où dépasser les certitudes était certes un luxe désuet, mais surtout un acte de sédition. Au fond, rejoindre le Parti Concordien avait été pour moi une certaine forme de thérapie. Le gracieux appareil aérien commença donc son ascension, rythmé par le bruit tranchant de ses hélices. Cette ascension était d'abord lente. Puis, elle accéléra rapidement jusqu'à atteindre une vitesse de croisière tout à fait considérable. Nous nous engouffrions dans l'étroit puits creusé dans la roche que cachait auparavant ce portail camouflé. Au fur et à mesure de la montée, l'air commençait à se refroidir sérieusement sous l'effet de la vitesse. Ce n'était d'ailleurs pas pour me déplaire. Chamallot en revanche, allongé sur mes genoux, n'appréciait pas la baisse de température. Rien n'était plus normal pour un pokémon habitué à vivre sur les flancs des volcans et à toiser, débonnaire, les coulées de lave sans la moindre once de crainte dans le regard. A un moment pourtant, l'hélicoptère finit par ensuite sortir du sol. Brusquement, le panorama changea du tout au tout et les dunes dorées et illuminées par le soleil levant remplacèrent l'environnement claustrophobique dans lequel j'évoluais depuis maintenant plusieurs jours. C'était magnifique à voir. Au loin, le Mont Chimnée était impressionnant comme à son habitude. Mais il l'était encore plus lorsque le soleil des heures précoces ou tardives se mettait à l'illuminer dans des colorations inhabituelles. Hélas, ce n'était pas en sa direction que nous allions. Le briefing que nous avait fait la veille Saturne était fort clair : la mission que nous devions accomplir se déroulait au sud, non loin de Lavandia. Là , nous devions détruire un puits de pétrole construit et protégé par le Consortium. Tels étaient les ordres. La mission pouvait paraître simple, banale et sans intérêt. Face à l'ampleur des enjeux, elle l'était : ce n'était pas la destruction d'un puits de pétrole qui allait mettre à bas le pouvoir totalitaire du Consortium. Je venais de ce monde-là , et mieux que personne dans le groupe que j'accompagnais je savais face à quoi nous combattions. Des puits de pétrole qui ravagent l'écosystème, nos adversaires en foraient chaque jour. Et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de penser que toute grande œuvre commence toujours par des actions de plus petite ampleur. Il fallait bien commencer quelque part. Une heure passa donc à traverser le désert par la voie des airs en direction de notre destination. Je regardais mes voisins. Ils étaient tous dans cet uniforme rouge et jaune qui était le signe de notre appartenance commune au Groupe Groudon du Parti Concordien. Chacun, pour passer ce fameux temps d'inaction qui précède toujours l'action, avaient son stratagème. Certains dormaient, sans doute pour ne pas défaillir face aux ordres de nos supérieurs. D'autres écrivaient je ne sais quelles réflexions dans un carnet de notes. D'autres, enfin, faisaient des blagues à leurs camarades. Tous étaient anxieux, mais aucun ne voulait le montrer. Mais l'heure du débarquement venue, tous redevinrent sérieux à l'unisson car désireux de faire de leur mieux. C'était cela, l'esprit de corps. Car oui, l'heure de rejoindre le plancher des vaches était enfin venue. Le responsable de l'opération, assis pendant tout le voyage à la droite du pilote, nous en avertit. C'était le même homme froid et soucieux de la discipline qui nous avait réveillés sans ménagement deux petites heures auparavant. Comme tous les officiers du Groupe Groudon, sa musculature était aussi impressionnante que sa mine était patibulaire. J'ignore combien d'heures de culturisme il avait dû endurer pour en arriver à ce résultat, mais elles devaient être nombreuses. Bref, nous baissions d'altitude. Par le hublot, on pouvait voir notre cible un peu au sud qui crachait une fumée noire, encerclée par quatre miradors dans lesquels on pouvait voir la silhouette vague de soldats du Consortium. Quant à l'hélicoptère, pour ne pas éveiller l'attention il se posa dans une vallée voisine située non loin de là . Le véhicule se vida ensuite de ses soldats, tout en coupant ses moteurs pour faire le moins de bruit possible. En même temps que les autres, je descendis donc de l'appareil. Le sol était sablonneux, toujours aussi désespérément sablonneux. Tout en regardant les environs, j'avais l'impression étrange d'être déjà venu ici. Je me souvenais. Je me souvenais de ce jour où Irène m'avait sauvé des griffes mortelles du désert. Pourquoi m'étais-je aventuré aussi loin vers le nord ? Si je me souvenais du passé lointain comme très proche, j'avais la stupeur de me rendre compte que je ne parvenais pas à me rappeler ce que je pouvais bien avoir eu à faire aussi loin de tout. Etait-ce une mission que m'avait chargé d'accomplir Sardonis ? J'étais incapable de répondre à cette question. Et pourtant, je me rappelais de cet endroit. Plongé dans mes pensées, je ne me rendais pas compte que l'officier musclé me criait dessus pour m'intimer l'ordre de rejoindre le reste de la cohorte. Honteux, je m'excusai rapidement avant de rejoindre mes frères d'armes qui se tenaient au garde à vous. Un silence martial régnait qui me rappelait mes années de service dans l'Armée du Consortium. C'est l'officier qui le rompit, en réalisant un dernier briefing avant l'action. - Bien. Je suis le Lieutenant Hursin et je suis chargé du bon déroulement de la mission. Ma politique est claire : plus vite le travail sera fait, plus vite nous serons rentrés et moins de risques nous prendrons. C'est pourquoi le rôle que je vais assigner à chacun d'entre vous devra être respecté à la lettre. En mission, la première chose à savoir c'est que de votre comportement dépendra la survie de vos pairs. Au-delà de la montagne qui se trouve derrière moi, les forces du Consortium protègent le puits de pétrole qui est notre cible. Pour pouvoir placer la bombe et partir rapidement, il faut donc avant tout neutraliser la résistance adverse. Elle est concentrée en priorité sur les quatre miradors qui encerclent le puits. Vous serez donc divisés en quatre groupes d'intervention chargés de l'attaque de ces points de résistance, ainsi que d'un groupe de soutien en cas de coup dur et d'un sixième chargé de la destruction de la cible. Pas de questions ? Bien : rompez et au travail ! Le second du lieutenant, qui se trouvait sur sa gauche pendant tout le temps du briefing, se chargea ensuite de la création des groupes. Le hasard des choses fit que je finis par me retrouver dans le sixième groupe, soit le même que le lieutenant Hursin. Les préparatifs terminés, nous nous mirent ensuite tous en direction de ce fameux puits d'or noir. Nous étions tous concentrés, tels des sportifs ne pouvant se permettre d'échouer. Quant à moi, je me souvenais des hommes en armes que j'avais vus tantôt sur les miradors. Cela ne promettait pas d'être facile. Après avoir marché quelques kilomètres, nous arrivâmes finalement devant le champ de bataille. Nous avancions prudemment. Dans le plan que nous devions suivre, l'effet de surprise était capital. La stratégie du lieutenant Hursin se mit donc en œuvre rapidement et avec discipline : les quatre groupes offensifs se dirigeaient vers les miradors, armés des soldats contrôlant les pokémons les plus puissants, tandis que mon groupe avançait vers le puits de pétrole. Le groupe de soutien, quant à lui, restait caché en arrière. Et pourtant, une surprise de taille nous attendait. Arrivés au sommet de chaque mirador sans que le moindre bruit de combat n'ait déchiré le désert, les quatre groupes d'assaut nous firent signe que la voie était libre. J'avançais, moi et mon groupe, très rapidement en direction du puits de pétrole. Il n'y avait toujours pas l'ombre d'un soldat qui apparaisse. Pourtant, je n'avais pas rêvé. Dans l'hélicoptère, j'avais distingué clairement des soldats en uniforme, tout de gris vêtus comme le veut le code vestimentaire des sbires de Sardonis. Où étaient-ils tous passés ? Je n'étais pas rassuré. Personne n'était rassuré, mais il fallait continuer. Bientôt, nous arrivions devant le fameux puits de pétrole qui extractait en continu ce liquide visqueux qui fait le mal de l'écosystème et le bien des assoiffés de la technique. Nous y étions presque. Un des hommes du petit groupe de dix hommes que j'accompagnais posa enfin la bombe sur la paroi métallique qui protégeait le cœur de la machine commandant le système d'extraction. C'est alors que quelque chose d'incroyable, au sens propre du terme, se produisit. La bombe était en effet en train d'être armée, quand soudainement le ciel se recouvrit de nuages noirs comme le charbon. Quelques instants plus tôt, le soleil brillait fort sans nuages pour remettre en cause sa domination sans partage sur le désert. Et pourtant, sans que le moindre signe météorologique ne puisse l'expliquer, ce ciel s'obscurcissait de secondes en secondes. En quelques minutes, le soleil avait derrière ces nuages d'ébène et la lumière avait tant de mal à percer qu'on se serait cru au beau milieu de la nuit. Pourtant, il n'était que huit heures vingt-deux selon ma montre. Tous, nous nous étions retournés vers le ciel pour essayer de comprendre ce qui se passait. Un brin paniqué, je m'adressai au lieutenant Hursin qui se tenait juste devant moi. Il avait l'air pétrifié. - Qu'est-ce qu'il se passe ? Il semblait avoir toutes les difficultés pour répondre. Fixant maladivement ce ciel noir, il me répondit laborieusement. - Bordel, mais j'en ai aucune idée ! A un moment, son regard semblait se fixer sur un point du ciel, plus obscur que le reste. C'était une sorte de fumée noire qui partait de l'horizon, et qui semblait se rapprocher de nous à toute vitesse. D'un geste, il sortit sa pokéball de sa ceinture et en fit jaillir un imposant hariyama qui se dressa héroïquement entre nous et l'étrange fumée noire. La chose continua d'abord sa course, jusqu'à esquiver brutalement le pokémon et tourner à une vitesse vertigineuse autour du puits de pétrole. Cela surprit le lieutenant expérimenté. Au fur et à mesure que l'entité effectuait ses rotations, elle répandait une fumée encore plus opaque qu'elle qui obscurcissait encore plus un environnement déjà considérablement altéré. Nous ne parvenions désormais à plus rien voir. Puis, ce fut le silence. Beaucoup criaient et se répondaient pour essayer de se localiser, mais nul ne s'entendait. Moi-même, je n'entendais rien. Très rapidement pourtant, j'entendis un cri me glacer le sang. - Au secours ! Ce premier cri était éloigné de moi. Très rapidement ensuite, j'entendis un deuxième puis un troisième cri. - Laissez-moi tranquille ! Non ! Les cris de secours s'enchaînaient à présent sans que je ne puisse rien faire. Paniqué, terrorisé, je courais avec mon pokémon dans le noir. Les cris étaient à présent très proches. Mais je ne devais pas m'arrêter. Je ne devais m'arrêter à aucun prix. Les cris m'effrayaient, mais l'obscurité n'arrangeait rien à la situation. D'un éclair de lucidité, je me rappelai que j'avais une chance que n'avaient aucun de mes frères d'armes : j'avais un pokémon d'un des deux types capables de briser le voile du néant. J'ordonnai à mon chamallot de prendre une grande inspiration pour relâcher plus grosse boule de feu qu'il soit capable de produire. Mon chameau, et une puissante boule incandescente jaillit de sa bouche. La lumière qu'elle émettait sur son chemin me fit réaliser l'horreur de la situation. Partout devant moi, des cadavres s'étendaient. Mais le pire était à venir. La boule de feu mourut au loin, peut-être cinquante mètres devant moi. Là , j'avais cru voir une sorte de corps spectral s'acharner sur un des survivants. La boule de feu l'avait surpris : il s'était retourné en ma direction. Dans l'obscure noirceur du désespoir, deux yeux cristallins me faisaient face. Et ils n'étaient pas du tout, mais alors pas du tout amicaux. Il se mit alors à foncer sur moi. Tentant vainement de me répondre, mon pokémon lui jeta quelques boules de feu. Oh, elles arrivèrent certes au contact. Mais elles n'eurent aucun effet. Cette créature avait une puissance anormalement élevée. In extremis, je parvins à l'esquiver. Dans cette esquive, j'avais réussi à découvrir une autre partie de son anatomie : il y avait une sorte d'excroissance blanche de son corps qui s'étendait au-dessus de sa tête, ainsi qu'une bouche gigantesque de couleur rouge. Ce monstre, était-ce vraiment un pokémon. Je courais avec l'énergie du désespoir pour échapper au joug de l'entité malfaisante tout en parvenant à lui échapper deux autres fois. A un moment pourtant, il réussit à me surprendre en arrivant sur ma gauche. J'osai soutenir son regard. Cette chose était encore plus monstrueuse que ce que je craignais. Mais surtout, il se mit à me parler par télépathie ce qui n'arrangea en rien mon moral déjà . Sa voix était irréelle, comme si elle était l'incarnation de la nuit. - Où crois-tu aller, pauvre mortel, alors que c'est moi qui contrôle les règles du jeu ? J'ai absorbé tous tes semblables, et ton tour est venu. Tu es pris au piège, laisse les ténèbres t'envahir. Instantanément après avoir dit cela, je sentis un corps immatériel me prendre par les pieds et me soulever avec une simplicité incroyable. Je me trouvais à présent à une hauteur inconnue du sol. Le néant, avec ses yeux et sa bouche, me faisait face. Tout en me fixant, je sentais des ondes jaillir de son visage et m'envahir. La faiblesse m'envahissait. Cette faiblesse se transforma ensuite en sommeil. Un sommeil lourd et léger à la fois, où je voyais des choses heureuses et des choses horribles en même temps. Tout cela donnait l'impression d'un kaléidoscope géant où ces mêmes yeux et cette même bouche me fixait tout en riant. Abominable, ce rire l'était assurément. Mais la créature finit toutefois par me dire quelque chose d'étrange, que je ne compris pas sur le moment dans cette sorte de confusion morbide dans laquelle je me trouvais. Et pourtant, alors que j'étais à sa merci ce sont bien ces mots qu'il me dit alors que je m'avouais vaincu dans cette lutte inégale contre cet être maléfique. - Je ne vais pas te tuer comme les autres, tu peux encore m'être utile. Souviens-toi bien de mon nom : je suis la Lune Noire, et je vais détruire ce monde que tu chéris tant. |
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