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Lecture du chapitre 24 | |
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Nom de l'œuvre : Passé - La fin d'un monde | Nom du chapitre : XXIII - La titanomachie d'Electhor |
Écrit par Tyranocif Rex | Chapitre publié le : 27/12/2013 à 23:07 |
Œuvre lue 34663 fois | Dernière édition le : 27/12/2013 à 23:07 |
26 Avril – 4 AM Narrateur : Inconnu Nous partîmes donc le lendemain d'Argenta, soucieux d'atteindre au plus vite la célèbre centrale de Kanto. Célèbre, l'édifice l'était assurément : depuis que l'Homme avait maîtrisé le principe de la production électrique, l'endroit avait toujours été crucial dans l'approvisionnement en énergie des villes orientales de la région. Un dicton local disait même la chose suivante : « lorsque l'Orient s'éteint, Céladopole agonise ». Il serait faux de dire qu'il s'agissait de la seule centrale de tout Kanto, mais c'était de loin la plus importante en termes de production et c'est pourquoi on a coutume de lui attribuer une majuscule lorsqu'on la mentionne. Tout cela, c'est Octave qui me l'apprit au cours de notre voyage vers l'est. Le trajet ne devait durer qu'une semaine, m'avait-il dit le jour de notre départ tout en consultant obsessionnellement les cartes de la région que Rubens lui avait donné. C'était le matin du 10 Avril. Lorsque nous arrivâmes enfin à destination, nous étions le 26 Avril. Une remarque se devait donc d'être faite : le trajet avait été beaucoup plus long que prévu. Il avait d'ailleurs été si long qu'Octave s'était mis, pour passer le temps il faut croire, à partager sa docte science avec moi. Les thèmes étaient fort variés, de l'anodin au crucial. Mais pour ne pas mourir d'ennui, il fallait bien s'occuper. Pourquoi diable cela avait-il été si long ? Par Arceus, pour une raison toute simple : les cartes de Queulorior étaient fort sympathiques par les effets stylistiques délicieusement archaïques qui y figuraient, mais elles n'étaient pas à jour. Certaines villes avaient disparu, d'autres avaient changé de nom et d'autres enfin ne figuraient carrément pas sur le document topographique. Bref, tout cela formait un joyeux désordre et bien malin pouvait être celui qui était capable de s'y retrouver dans ce méli-mélo de routes réelles ou imaginaires. Toujours est-il qu'après des semaines passées à chercher son chemin, nous étions enfin arrivés à proximité de la Centrale. Il devait être huit heures du matin, et malgré l'hiver finissant il faisait toujours un froid mordant. L'influence du climat montagnard se faisait sentir jusqu'ici. Une brume opaque recouvrait la vallée dans laquelle nous nous trouvions. Ce n'allait certainement pas être la faiblesse du soleil matinal qui allait changer quelque chose à cette vision réduite. Les faits étaient là , et bien là : voir à plus de cinq mètres relevait du miracle. Si la Centrale ne se trouvait pas juste devant nos yeux, cette complication météorologique aurait d'ailleurs été le prétexte de nouveaux errements dans le Kanto septentrional. La Centrale : parlons-en d'ailleurs de ce vénérable édifice. Jadis, elle devait être illuminée de mille feux vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Jadis, le bruit des machines devait assourdir les riverains. Mais des riverains, n'y en avait-il jamais eu dans ce lieu de perdition, entre montagne et océan ? Aujourd'hui, ce qu'Octave et moi découvrions était rien de moins qu'une ruine désespérément silencieuse. Malgré la brume, nous parvenions à distinguer sur le sol quantité de débris en tous genres qui semblaient avoir été détachée de la structure principale par une déflagration d'origine inconnue. Etait-ce une explosion ou...autre chose ? La visibilité dont nous bénéficiions ne permettait pas de le démontrer. Surtout, nous n'avions pas fait tout ce périple juste pour étudier des gravats. Skuld, à l'inverse de nous qui tentions d'éviter ces débris qui risquaient de nous blesser, était aux anges. Dès qu'il repérait un débris en fer, son premier réflexe était de foncer droit sur lui pour dévorer tout ce minerai de fer. Cela avait au moins le mérite de rompre le silence de mort qui régnait dans ce lieu sinistre. Après un certain temps passé à faire le tour de l'édifice dévasté, Octave m'interpella pour me signaler qu'il avait localisé l'entrée. Il n'y avait pas de porte, sauf à considérer que les deux tôles froissées qui nous bloquait l'accès à l'intérieur de la centrale en ruines avaient jadis joué ce rôle. Face à l'obstacle, le Destogoride s'arrêta net et se mit à réfléchir tout en grattant son menton barbu avec une de ses mains. Assez rapidement ensuite, il me dit. - Bon, si j'en crois les bruits que fait ton pokémon derrière nous il semble affamé. Et bien, je pense qu'on va se servir de son appétit pour débloquer cette entrée. J'imagine que tu as compris où je veux en venir... Evidemment que j'avais compris où il voulait en venir. Ce n'était pas moi avec ma musculature modeste qui allait détruire deux couches de tôle qui devaient peser chacune plusieurs dizaines de kilos. Je sifflai donc Skuld. Le brouillard altérait certes la visibilité, mais en rien la propagation des sons. Quelques secondes plus tard, il accourut vers moi, fendant la brume avec son front tranchant. Une fois arrivé devant moi, le cavalier blindé stoppa net sa charge. C'est alors que, après m'être accroupi pour me mettre à son niveau, je lui donnai mes ordres. - Tu vois l'entrée bloquée là -bas ? Je veux que tu débloque le passage pour nous en la chargeant. Si tu réussis, tu pourras dévorer tout ce métal délicieux. Aussitôt dit, aussitôt fait : à peine m'étais-je relevé que mon pokémon était reparti quelques mètres en arrière avant de se mettre dans l'axe de l'entrée et prendre du recul. La discipline de cette espèce de pokémon m'a toujours étonné, à moins que ce que je prenais pour de la discipline n'était en fait qu'une gourmandise rendue nécessaire par la biologie. Bref, après avoir pris préparé sa première attaque le pokémon armurfer se mit à charger. Dans l'intervalle, nous avions bien évidemment fait en sorte de ne pas nous trouver sur le passage. Les conséquences d'un choc avec un galegon en pleine charge étaient incalculables, et les sbires de la Brigade Noire en avaient déjà fait les frais à Argenta, au début du mois. Le bruit des pas de la créature blindée causaient à chaque contact sur le sol de petites secousses sismiques qui étaient suffisamment fortes pour que je sente la terre vibrer sous mes pieds. Finalement, le moment du contact arriva enfin et la victoire fut totale. Dans un fracas assourdissant, le char d'assaut qui me servait de pokémon propulsa les deux tôles de métal loin à l'intérieur de la Centrale avant de finir sa course encastré dans un des murs de le Centrale. Le choc final avait été violent, probablement encore plus que le premier. Et pourtant, Skuld n'avait rien. Le crâne enfoncé profondément dans la paroi de la première pièce de la Centrale, il s'en extraya péniblement. Puis, il regarda les alentours jusqu'à localiser et dévorer le fruit de tous ses efforts. Quelques minutes plus tard, des deux imposantes tôles d'acier qui nous barraient la route il y a peu il ne restait plus rien. Nous pouvions enfin pénétrer dans l'obscurité métallique de l'usine à l'abandon. C'est Octave qui entra en premier. Je le suivis de près, impressionné par l'ambiance claustrophobique qui régnait à l'intérieur. Le Destogoride, voyant l'absence totale d'éclairage à l'intérieur, posa son sac à dos sur le sol afin d'en extraire une lampe de poche électrique. De mon côté, j'avais sifflé de nouveau afin de rappeler Skuld à mes pieds. Nous étions de nouveau réunis, et finalement la lumière arriva enfin. Mon compagnon de route, avant de s'enfoncer davantage dans la Centrale, commença tout d'abord par faire une rapide reconnaissance des lieux à l'aide de son outil électroluminescent. La pièce était assez petite, rectangulaire et les parois étaient remplies de ce qui semblait avoir été des machines électriques si l'on en croyait les compteurs de kilowatts brisés qui se trouvaient dessus. Quant au toit, il était partiellement arraché : cela devait être cela que Skuld avait dévoré tout à l'heure, à l'extérieur. Après avoir fait le tour du propriétaire, le Destogoride me fit signe de le rejoindre au centre de la pièce. Il avait sorti une des cartes anciennes qu'il m'avait fait découvrir tantôt, avant notre départ. Sur la dite carte, qu'il éclairait avec sa lampe électrique, figurait un plan de la Centrale avec une croix rouge au cœur de l'édifice. C'est une fois et une fois seulement que je l'avais rejoint qu'Octave me donna un dernier briefing. - Bien, comme tu peux le voir sur la carte nous sommes entrés dans la Centrale par l'entrée sud. Pour accéder au Temple de la Colère, il nous faut atteindre la salle du réacteur. Une fois là -bas, il faudra trouver le passage secret. Reste près de moi, qui sait ce qui peut nous attendre à l'intérieur. Alors, nous nous mîmes en route. En pénétrant dans les abysses de l'usine désaffectée, on se rendait encore mieux compte de l'ambiance sinistre qui régnait ici. L'obscurité y était certes pour beaucoup, mais l'essentiel était ailleurs. Partout autour de nous, on ne voyait que fils électriques dénudés qu'il fallait éviter avec la grande prudence, machines éventrées et murs arrachés. Parfois, des faux contacts illuminaient brusquement la Centrale avant de la laisser replonger dans le noir. L'itinéraire que nous suivions était, du fait de l'état déplorable du lieu, sinueux. Tantôt, un mur éventré nous fournissait un raccourci inespéré vers la salle du réacteur. Tantôt, ce même mur éventré constituait un obstacle insurmontable sur notre chemin que galegon devait détruire sans ménagement. La Centrale, ce n'était plus que cela : des pièces et des corridors ravagés par le passage du temps ou d'un fléau aussi omniprésent qu'impossible à identifier. Finalement pourtant, après bien des péripéties nous arrivèrent au terme de notre voyage dans le royaume de la mort. La salle du réacteur était une salle immense tant en superficie qu'en hauteur, et surtout elle semblait être encore plus ravagée que le reste de l'édifice. Eclairant avec sa lampe ce qu'il restait du réacteur, Octave laissa échapper quelques mots de soulagement. - Nous y voilà enfin. Tu as vu la gueule du réacteur ? Vu sa taille, pas étonnant que la Centrale ait implosé. Implosé, c'était bien le qualificatif qui s'imposait. Le générateur électrique avait beau être immense et disposer apparemment d'un blindage très épais, cela ne l'avait pas empêché d'exploser et de dévaster avec lui tout l'édifice qui l'accueillait. Son sommet était fracturé en profondeur et donnait à ses extrémités une forme de fleur, ce qui était caractéristique d'une implosion. Nous avions donc une première réponse quant à la cause de la dévastation qui régnait dans la Centrale : le réacteur central, qui produisait jadis des millions de kilowattheures, avait explosé. Mais qu'est-ce qui avait bien pu causer cette explosion ? Bien sûr, nous n'étions pas venus ici pour analyser le site. Mais tant de mystères me plongeaient dans une perplexité profonde. - Fuyez, pauvres fous ! Jaillissant derrière moi des ténèbres, c'est le bruit d'une voix irritée accompagnée d'un coup dans le dos qui me sortit de cette perplexité. Le coup était si puissant qu'il me projeta sur le sol froid et rocailleux de l'usine. Surpris, Octave se retourna d'un bond vers moi. J'étais à terre. Le Destogoride, après avoir regardé un peu partout sans voir l'ombre d'un agresseur, se mit à crier. - Qui est là ? La voix se refit rapidement entendre. Mais avant de répondre à Octave, un rire dément résonna tel un écho dans toute la Centrale. Qu'était cet être mystérieux qui nous parlait ? - Octave...Tu ne me reconnais pas ? Tu me déçois, vieux compagnon... Ces simples mots interloquèrent, proprement, Octave. Quelle qu'était l'identité de l'étrange voix irritée, elle connaissait Octave. Avide de réponses, Octave répondit immédiatement. - Comment connaissez-vous mon nom ? Un nouveau rire dément suivit la réplique d'Octave. Et après que le temps de la folie soit passé de nouveau, le temps des derniers mots vint finalement. - Tu sauras bien assez tôt qui je suis...Mais si vous bravez mon avertissement, vous devrez en assumer les conséquences. Si votre choix est d'aller affronter votre anéantissement, ainsi soit-il. Mais je vous aurais prévenu. A l'écoute de ce discours aussi moralisateur que brumeux comme le climat local, je me relevai avant de répondre à la voix. La réponse était certes spontanée. On ne peut pas dire qu'elle était sage, ni même subtile. - Foutaises ! Mais la voix ne répondit rien. En lieu et place de réponse, un vacarme assourdissant jaillit du néant suivi d'une bourrasque d'énergie partie du sol pour disparaître dans les cieux. La bourrasque était si puissante qu'elle déchira le voile d'ébène de la Centrale, et même plus largement de cette nuit qui n'en finissait pas de s'achever. La mort des sens reprit ensuite ses droits dans ce tombeau électrique où nous errions depuis maintenant une heure. Quant à Octave, il resta prostré quelques minutes. Cette rencontre pas tout à fait hostile, mais pas non plus amicale que nous venions de faire lui avait laissé des séquelles et cela se sentait. Après le départ de la mystérieuse connaissance du Destogoride, il s'était écroulé sur une des parois du réacteur qui avaient le mérite d'être encore debout. Pour le rassurer, mais aussi pour me rassurer moi-même, je l'aidai à se relever avant de lui dire quelques mots. - Ne t'en fais pas, ça devait être un des sbires de la Lune Noire. J'espère que tu ne crois pas un traître mot du baratin qu'il nous a sorti. Octave resta tout d'abord silencieux, avant de répondre péniblement. - Non, il ne nous voulait aucun mal. Il voulait simplement nous avertir du danger qui nous attend. Je repris mon calme. Il est vrai que je n'avais pas l'expérience d'Octave, peut-être savait-il des choses qui m'échappaient. Mais j'avais subi la perversité des Xort'Udur, alors venant de la part de la Lune Noire on pouvait être en droit de s'attendre à tout et surtout au pire. Sans me laisser le temps de continuer, le vieux sage reprit l'initiative. - J'ai jadis connu un Destogoride qui ressemblait à cet être mystérieux, mais cela ne peut être lui : il est mort depuis longtemps. Bref, j'ai le sentiment que nous en apprendrons plus sur lui dans le futur. En attendant, nous avons perdu suffisamment de temps : viens, il faut que nous trouvions ce passage secret. Tu as une idée d'où il pourrait se cacher ? Ce n'est pas moi qui répondit à la question d'Octave, mais le cri d'un galegon de l'autre côté du réacteur. Bon, bien évidemment ce n'était pas n'importe quel galegon : c'était Skuld. Il semblait avoir découvert quelque chose. Armé de sa lampe torche, Octave accourra alors vers le pokémon avec moi à sa suite. Ce que mon pokémon avait découvert, c'était un pavé de pierre encastré derrière le réacteur. En apparence, le pavé n'avait rien de particulier. Et pourtant, à y regarder de plus près on pouvait voir des inscriptions zarbi cachées sous la poussière. Le Destogoride inspecta attentivement le fameux pavé et rendit finalement son verdict. - Cela ne fait aucun doute : c'est le fameux passage secret que nous cherchions. Ton pokémon est décidément loin d'être un idiot, jeune homme. Normalement, si on effectue une pression assez forte sur la dalle le chemin devrait s'ouvrir... A ces mots, Octave se releva et marcha sur la fameuse dalle. Mais rien ne se passa. Il retenta une seconde fois, sautant à pieds joints. Rien ne se passa non plus. Mon mentor, constatant ses échecs, s'adressa alors à moi. - Etrange, je ne dois pas être suffisamment lourd pour déclencher le mécanisme. Demande à Skuld de se placer sur la dalle dans ce cas, lui au moins devrait faire le poids. Conscient qu'il n'y avait pas de temps à perdre, je sifflai Skuld. Pendant l'examen de la dalle, il semblait s'ennuyer terriblement puisqu'il était parti s'amuser à jouer au bélier sur une des parois de la salle à proximité de nous. Bien évidemment, il répondit présent immédiatement comme à son habitude. Il prit d'abord de l'élan. Il commença ensuite à charger et, quelques mètres avant le bloc de pierre qui était notre cible, il sauta brusquement en l'air pour retomber miraculeusement dans l'axe. Ses quatre lourdes pattes blindées s'écrasèrent ainsi de justesse sur le fameux pavé. Le choc était si fort qu'il résonna dans toute la Centrale. Cent vingt kilos venaient de s'abattre sur la dalle. Est-ce que cela avait été suffisant ? Après que l'onde de choc ait fini de se propager dans toute la pièce à la manière de l'épicentre d'un petit séisme, le silence reprit alors ses droits. Octave et moi, nous redoutions un troisième échec. Et puis, finalement, le miracle se produisit. On entendit sous nos pieds un cliquetis s'enclencher puis, très rapidement, la dalle commença à s'enfoncer dans les profondeurs de la terre avec galegon au-dessus d'elle. Le processus se poursuivit pendant plusieurs minutes sous nos yeux ébahis. Au fur et à mesure de la descente de la dalle, on pouvait également voir des aspérités dans la roche dont l'alternance régulière faisait penser à une sorte d'échelle. Au bout d'un moment, un second cliquetis se fit entendre. Le son était cette fois beaucoup plus éloigné. La seule chose que l'on entendait à présent était les bruits sourds des pas de Skuld, loin dans les entrailles de la terre. C'était à présent à nous de descendre. Avant de braver le vertige et de m'engager sur l'échelle, je lançai un rapide regard furtif dans le trou béant qui me faisait désormais face. On ne voyait même pas le fond. Je n'étais pas très rassuré : après tout, c'était bien la première que j'allais devoir escalader un précipice aussi profond. Mais il fallait pourtant bien se lancer. Alors je finis par m'engager, pressé il est vrai par la nervosité d'Octave qui semblait en avoir plus qu'assez de cette Centrale sinistre. Il me suivit peu après dans ce puits étroit. Plus on descendait, plus il faisait frais et humide. J'en avais des frissons. Mais heureusement, toutes les mauvaises choses ont une fin. Mes pieds finirent en effet par retrouver cette dalle qu'avait piétiné Skuld il y a peu. Arrivé au sol, je me dégageai ensuite de l'échelle naturelle qui nous avait permis d'arriver jusque-là et je continuai sur l'unique chemin qui s'offrait à moi. Je devais retrouver Skuld : où avait-il bien pu passer ? Bon, il n'avait pu aller bien loin. Tout en avançant, j'observais l'endroit où je me trouvais. Cela n'avait pas l'air pour l'instant d'être bien différent de la Centrale : la seule différence était que l'éclairage était bien meilleur grâce aux torches qui éclairaient le chemin ici et là . Qui avait bien pu les placer là , je n'en avais pas la moindre idée mais de toute façon à partir d'ici il ne fallait plus s'attendre à quoi que ce soit rationnel. Je devais me préparer à pénétrer dans un temple millénaire bâti par les dieux, pas à un camp de vacances. En tout cas, à en juger l'état de la pierre des murs comme du plafond bas ainsi que le nombre incalculable de toiles d'araignée qui étaient disséminées un peu partout, l'endroit avait l'air très ancien. Mais je m'attendais tout de même à mieux. Pour le moment, on avait plus l'impression d'errer dans une mine que dans un sanctuaire. Je manquais à chaque fois de me cogner la tête sur le plafond. Finalement heureusement, je parvins au terme de mon périple. Et le moins qu'il fallait dire, c'était que nous n'avions pas fait le voyage pour rien. Brutalement et presque sans crier gare, au détour d'un virage, une vaste salle rectangulaire entièrement construite en or apparut. Les quatre torches situées respectivement sur la partie occidentale et orientale de la pièce donnaient une coloration orangée presque irréelle à l'endroit. En face de moi, de l'autre côté, se trouvait une porte monumentale constituée du même matériau que le reste de la pièce. Enfin, dans les murs transversaux, on pouvait admirer deux magnifiques stèles dorées et symétriques. C'est ici, dans cet endroit peu commun il faut bien le dire, que je retrouvai Skuld. Il était en train de cogner inutilement sur la fameuse porte monumentale. Aucun de ses coups ne faisait subir le moindre des dommages à l'ouvrage architectural en question. Je me précipitai vers lui afin de le calmer. Une force mystérieuse semblait l'attirer irrésistiblement vers ce qui se cachait de l'autre côté du portail. Péniblement et laborieusement, je finis néanmoins à réussir à le calmer après quelques efforts démesurés et qui n'était pourtant rien par rapport à ce qui nous attendait plus loin. Je le savais pertinemment, mais pour le moment il fallait attendre Octave. Lui seul savait comment faire pour aller plus loin. Au bout d'une dizaine de minutes, je commençais à m'inquiéter. S'était-il perdu ? Avait-il oublié quelque chose ? Je me faisais un sang d'encre, et ce d'autant plus que sans lui je n'allais pas pouvoir faire grand-chose. Pour patienter, mon pokémon et moi avions adopté deux méthodes différentes. Lui, il s'était endormi à proximité de la porte. Avec tout le fer qu'il avait absorbé aujourd'hui, du sommeil il en avait bien besoin. Moi, pour ne pas me faire un sang d'encre je m'étais décidé à étudier un peu cette mystérieuse stèle en or. Au-dessus et en bas, on pouvait lire l'inscription suivante en langage zarbi. Instinctivement, je la lus à haute voix et l'écho de la pièce donna à cette intonation un air presque incantatoire. Jadis, l'Ombre s'abattit sur les enfants des cieux Les souffrances étaient grandes et les morts nombreux Mais la Colère de l'Etre Originel perça le voile de l'Ombre Et par son juste courroux il aida les Douze Electhor est le Vengeur Celui qui punit les forts au nom des faibles Et le Vice au nom de la Vertu Tout en lisant, je regardais l'image de la stèle. Qu'est-ce qui était représenté ? A gauche, on voyait un oiseau gigantesque au long bec crochu projeter avec ses ailes des éclairs qui fendaient l'air et dévastaient une horde de monstres situés sur la droite de la fresque. On pouvait reconnaître certains pokémons, et en particulier la Lune Noire à l'extrême de la fresque qui semblait faire face à l'oiseau électrique. C'était la seule entité qui regardait le volatile, toutes les autres créatures étaient focalisées vers l'ici-bas. L'ici-bas où la tête de Kyurem sortait littéralement du sol, comme attirée par ce déchainement de violence. Oui, belle la stèle l'était assurément. Et j'avais même le sentiment qu'elle était d'une actualité brûlante. Soudain, la voix d'Octave me fit sursauter et me sortit brutalement de ces considérations artistiques. - Ah, je vois que tu as découvert une des Douze Titanomachies. Je me retournai : c'était bien lui, mon mentor que j'attendais depuis un bon bout de temps. Finalement il ne lui était rien arrivé : il fallait vraiment que j'arrête de m'inquiéter pour un rien. Heureux de le revoir quoique intrigué parce qu'il venait de me dire, je lui répondis. - Ouf tu es là : je me demandais si tu n'étais pas tombé entre les fils de la toile d'un migalos. Par contre, tu as parlé de Titanomachie ? Tu veux dire que cette stèle porte ce nom ? Mon ignorance faisait décidément tout le temps sourire Octave, même s'il aimait toujours partager son pouvoir. Il me répondit donc à son tour. - Ce n'est pas seulement cette stèle qui porte ce nom, mon jeune ami. Toutes les stèles de chaque sanctuaire des Douze portent ce nom, car la légende raconte qu'elles narrent l'histoire du combat entre les Douze et Kyurem. C'est précisément cela la Titanomachie : la guerre entre les dieux du Panthéon et ceux des âges plus archaïques. Ne me dis pas que tu as déjà oublié tout ce que je t'ai dit dans la Bibliothèque le mois dernier. Ah, ce que tu peux être désespérant quand tu t'y mets. Mais ce n'est pas grave. Tu m'attendais dis-tu ? Tu ne devrais pas être si pressé. Ce moment de repos que tu viens d'avoir, c'est peut-être le dernier que tu auras avant longtemps... Et voilà , il fallait s'y attendre : Octave le moralisateur avait encore frappé. Je me contentai de soupirer, ce n'était pas vraiment utile de se disputer dans un endroit à un moment pareil. Cela aurait même été de très mauvais goût. Je me contentai de demander au Destogoride comment il comptait s'y prendre pour ouvrir le portail. Sa réponse fut cinglante. Visiblement, il avait décidé depuis son arrivée d'adopter un ton beaucoup plus offensif à mon égard. Etait-ce parce que le combat tant attendu allait très bientôt avoir lieu ? On était en droit de le penser. - Tu oublies que je suis un Destogoride. Maintenant prépare-toi, parce que les choses sérieuses vont enfin commencer. Je vais ouvrir le portail dimensionnel. |
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