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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 26
Nom de l'œuvre : Passé - La fin d'un monde Nom du chapitre : XXV - Sablaireau l'Empaleur
Écrit par Tyranocif Rex Chapitre publié le : 27/12/2013 à 23:08
Œuvre lue 34667 fois Dernière édition le : 27/12/2013 à 23:08
3 Mai - 4 AM
Narrateur : Denaro Wolf


Je me réveillai finalement, dans un lieu inconnu. Qu'avait fait de moi la Lune Noire depuis que j'étais à sa merci, je l'ignorais. Mais puisque le bruit d'une gouttelette d'eau tombant sur le sol parvint à me réveiller, je devais être vivant. Après mes oreilles, ce furent donc mes yeux qui s'éveillèrent. Bon, à vrai dire, il n'y avait pas grand-chose à voir : il faisait très sombre. Etait-ce la nuit ou...étais-je aveugle ? Non : je distinguais dans la pénombre une sorte de petite ouverture lumineuse qui tranchait quelque peu avec les ténèbres qui m'entouraient, créant un halo lumineux depuis cette ouverture jusqu'au sol. Désireux d'en apprendre plus, mais aussi de sortir d'un engourdissement dans lequel un sommeil trop long m'avait plongé, je finis par me lever après ces considérations oculaires. Il faisait froid et humide. En touchant les parois métalliques de la pièce où je me trouvais, je ne parvenais à trouver aucune sortie. Seule cette étroite ouverture dans le mur me reliait au monde extérieur. Elle semblait d'ailleurs être le fruit d'une explosion, puisque des plaques de métal manquaient de me cisailler les pieds. Où étais-je ? Peut-être trouverais-je une réponse au-delà de ce trou béant qui me faisait face.

J'étudiai donc l'extérieur. C'était une salle immense, éclairée par une myriade d'écrans d'ordinateurs concentrés au-dessus d'une console. Elle était située tout au fond de cet endroit pour le moins étrange. Certains de ces écrans étaient brisés, d'autres ne l'étaient pas et me permettaient de faire un pareil constat. Des sortes de cages de verre étaient réparties en colonnes sur ma droite. Ici aussi, certaines étaient brisées et d'autres pas. On pouvait voir des corps inertes de créatures, difficiles à décrire à la distance où je me trouvais, à l'intérieur de quasiment chacune d'entre elles. Je dis quasiment, puisqu'étrangement une seule semblait être vide. Quant au sol, il était jonché de débris et de corps en tout genre. Le mystère s'épaississait : où me trouvais-je ? Cela semblait être un laboratoire désaffecté, mais à part ça je restais dans le flou le plus total.

Soudain, tandis que je continuais d'observer non sans fascination le panorama qui s'offrait à moi, une tête jaillit devant moi. Je criai de surprise. La chose, qui semblait ressembler à une sorte de pokémon, me regardait en hochant la tête. Cela devait être lui, le résident qui s'était échappé d'une des cages de verre brisées. Pourquoi avait-il survécu et pas les autres ? Toujours est-il que, paniqué, je n'arrivais pas à dire quoi que ce soit. Je restais comme tétanisé par cette bête, et ce d'autant plus que son regard était féroce. Voulait-elle me tuer ? Il m'était impossible de le savoir. Après quelques minutes à me toiser du regard, l'entité fixa mon sort. Sortant de puissantes griffes cristallines, elle m'agrippa les épaule et me projeta avec force de l'autre côté de la paroi. J'atterris tout près d'une console qui devait probablement commander les cages de verre dans la mesure où elle faisait face à ces dernières.

- Aïe, ça fait mal !

La bête n'en eût cure, puisque qu'immédiatement après elle se mit à courir vers moi à une vitesse hallucinante avant de s'arrêter à une vitesse tout aussi hallucinante. Pendant sa très brève course, je pus clairement distinguer quel était ce mystérieux hôte dont les intentions m'étaient toujours inconnues. Il n'était pas bien haut, atteignant le mètre avec difficulté. Sa peau, bleue, était surmontée d'une imposante armure de piquants qui constituait un péril de choix pour les éventuels agresseurs. Enfin, ce véritable cristal sur pattes était doté de griffes aiguisées qui étaient quelques peu intimidantes. La bête s'était remise à me fixer du regard, tout en bougeant tout autour de moi. Elle semblait m'examiner sous tous les coutures.

Soudain, un bruit de porte automatisée se fit entendre non loin de là. Le porc-épic s'immobilisa à cet instant, avant de sauter au-dessus de ma tête et de disparaître en un instant entre les ordinateurs et les débris de verre. Quant à moi, je restais planté par terre. Il était difficile de dire que je n'étais pas surpris par l'évolution de la situation. En réalité, ces surprises étaient loin d'être les dernières. Quelques secondes après ce bruit de porte automatisée, un nouveau son parvint en effet à mes tympans. C'était des bruits de pas, qui se rapprochaient. Ils étaient accompagnés de voix d'hommes.

- Je me demande pourquoi le patron s'entiche de ce clown. C'est pas son genre de faire des prisonniers.

Une autre voix répondit aussitôt à la première, tandis que le bruit de pas continuait de se renforcer.

- Tant qu'il paie bien, je m'en cogne. Mais tu n'as pas entendu quelque chose en entrant ?

Les bruits de pas s'arrêtèrent. La première voix résonna de nouveau dans le laboratoire dévasté.

- C'est vrai, moi aussi j'ai cru entendre quelque chose. Bah écoute, séparons-nous : de mon côté, je vais ramener le prisonnier au pacha. On se retrouve à la caserne. L'antre de ce vieux fou me fout toujours la chair de poule. Plus vite on aura fait le boulot, plus vite on sera à la maison.

Les voix se turent alors, cette fois-ci de manière définitive. A l'inverse, les bruits de pas reprirent de plus belle. Mon inquiétude ne faisait que s'accroitre, doublée il faut bien le dire d'une certaine curiosité. Qui était le vieux fou dont un des deux hommes avait parlé ? Se pouvait-il qu'il s'agisse du propriétaire de ce laboratoire ? En tout cas, une chose était sûre : il n'était plus ici depuis des lustres, et son départ ne s'était pas fait sans violence. Mais plus fondamentalement, qui étaient ces gens ? Il allait de soi qu'ils étaient venu pour m'extraire de ce qui semblait bel et bien être une cellule maintenant que j'y réfléchissais. S'ils étaient mes geôliers, ils étaient au service de la Lune Noire. Mais pourquoi parlaient-ils de leur patron comme s'il s'agissait d'un employeur comme un autre ?

Les bruits de pas étaient devenus dramatiquement proches. Mon regard se portait partout, dans l'espoir de croiser celui de cet intriguant pokémon qui m'avait paradoxalement sauvé des griffes de mes ennemis. Sans lui, n'aurais-je pas déjà été entre leurs mains à l'heure qu'il était ? Oui, les intentions de cette créature ne semblaient pas mauvaises avec le recul. Mais le pokémon cristallin était introuvable. Il ne se trouvait ni dans les modules de stase qui se trouvaient derrière moi, ni caché dans un des recoins sombres du centre de recherche. Et pourtant, dieu sait que son apparence était particulière et rendait difficile un éventuel camouflage. La conclusion à tirer de tout cela était donc patente : je ne pouvais compter que sur moi-même.

J'entendais à présent le bruit de la respiration de celui qui me traquait. Je devais bouger, sinon il allait me trouver. Mais l'homme en question se trouvait-il à ma droite ou à ma gauche ? Je n'avais plus vraiment le temps de cogiter, il fallait analyser rapidement la situation. Finalement, choisissant quelque peu au hasard, je décida de me déporter sur ma gauche. Il s'avéra en fait très vite que j'aurais dû prendre le chemin inverse, puisque c'est là que se trouvait mon poursuivant. J'étais fait comme un rattata. L'homme en question était blond, en uniforme et armé d'une arme automatique. L'uniforme en question comportait tous les insignes officiels de la Brigade Noire du Consortium, la milice du Consortium. Ce que je subodorais depuis ma capture par la Lune Noire dans ce damné site pétrolier était devenu clair comme l'eau de roche : le Consortium était lié à cette entité maléfique. Quant à moi, je ne pouvais que me rendre.

L'homme, surpris, dégaina rapidement son arme de fonction et la braqua sur moi tout en souriant. La scène resta figée ainsi pendant quelques secondes, jusqu'à ce qui devait être en toute logique le second milicien se mette à crier. Il se trouvait non loin de là, probablement à proximité du trou qui m'avait permis de m'échapper de la cellule.

- Hé Carlos, il est pas dans sa cellule ! Il doit se trouver ici, si tu le trouve tu le menotte et tu me l'amène.

Le Carlos en question répondit aussitôt, tout en continuant de me fixer avec le sourire du chasseur qui a trouvé sa proie. Il s'adressa successivement à son collègue et à moi.

- Je sais, il est devant moi. J'arrive ! Quant à toi, je te conseille de me suivre gentiment si tu ne veux pas finir estropié. Ta petite escapade est terminée.

Je n'avais pas d'autre choix que me rendre. Et c'est ce que je fis, tâchant de ne faire aucun geste brusque qui puisse être suspecté de révolte par ce soudard du Consortium. J'avais travaillé assez d'année là-bas pour savoir que la Brigade Noire n'était pas spécialement réputée pour son sens de la mesure. Il m'intima l'ordre de lier mes deux mains devant moi. Tandis qu'il sortait des menottes de ses poches et commençait à m'attacher les mains, je regardais le laboratoire. C'est alors que j'eus une surprise de taille. En effet, juste au-dessus de nous, sur le plafond, le porc-épic de cristal était à l'affût. J'étais sauvé ! Ce crétin ne savait pas qu'il était sur le point de trépasser. Je ne puis m'empêcher d'être trahi par un sourire. Hélas, le mercenaire s'en rendit compte.

- Qu'est-ce que t'as à sourire comme ça ?

Je cessai aussitôt d'adopter ce rictus, pour répondre fort diplomatiquement à mon geôlier.

- Mais rien monsieur. Veuillez m'excuser, c'est nerveux. Je vous conseille juste de faire attention à vous. Qui sait ce qui pourrait...vous tomber sur la tête.

Le mot était fort bien trouvé et fort bien synchronisé, puisqu'à la seconde d'après le pokémon déferla sur le pauvre soldat et lui déchiqueta le dos à l'aide de ses puissantes griffes. Il décéda sur le coup, les poumons perforés par les membres supérieurs de cette surprenante bête de guerre. Son arme d'assaut et ses menottes le rejoignirent sur le sol, non sans émettre un bruit qui résonna dans tout le laboratoire. Ce bruit de métal au contact avec la roche mit d'ailleurs la puce à l'oreille au deuxième brigadier, qui se trouvait toujours à proximité de la cellule.

- Carlos, ça va ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Carlos ?

C'est tout ce qu'il eut le temps de dire avant que le pokémon ne lui saute dessus à son tour dans un tour tout simplement fulgurant. Dans les airs, ses griffes affûtées étaient pointées en direction de son visage et de ses yeux. Elles brillaient dans l'intense lumière émise par un des ordinateurs du laboratoire. Pris d'une panique fort compréhensible, l'homme se mit à ouvrir le feu sur son assaillant. Hélas pour lui, toutes ses munitions ricochaient sur les piquants du pokémon et terminaient leur parcours sur les parois du centre de recherche. Le moment du arriva finalement, et le combat eut à peu près la même conclusion que celui avec le dit Carlos : c'était une boucherie. Le pokémon s'était en effet agrippé sur le visage du soudard, et le lardait de coups de griffes qui faisaient gicler du sang sur tout son corps. Assailli par un ennemi impossible à repousser qui lui administrait les pries souffrances, les bras du milicien tremblaient. Ils tremblaient d'ailleurs tellement que le fusil qu'il portait lui échappa des mains. A un moment toutefois, le pokémon libéra l'infortuné militaire de son emprise en faisant un bond quelques mètres plus loin. Les dégâts qu'il avait infligé était atrocement élevés. L'homme n'avait plus d'yeux, plus de bouche, plus de nez et du sang giclait de son cou perforé. On voyait la colonne vertébrale de la victime à travers l'orifice, tailladée et sur le point de se briser définitivement.

Impitoyable, mon sauveur repartit à l'assaut alors qu'il était pourtant visible que son adversaire était sur le point de mourir. Il s'attaqua cette fois à son ventre, à ses bras et à ses jambes. Chaque taillade était profonde et aurait nécessité l'intervention d'un chirurgien expérimenté pour sauver la vie de ce brigadier. J'avais beau mépriser au plus haut ces miliciens qui s'apparentent bien souvent plus à une mafia qu'autre chose, j'éprouvais une certaine pitié à son égard. Il continuait de crier de douleur tandis que son ventre se perforait à son tour et que ses organes internes sortaient de son corps. La scène était insoutenable, et cette simple description était encore trop sobre pour bien rendre compte de l'horreur du massacre. Lorsqu'enfin le pokémon cessa ses exactions sur le corps du pauvre homme, sa victime ressemblait plus à un monstre qu'à un homme.

Je ne pouvais en voir davantage, c'est pourquoi à la fin de ce massacre je m'étais mis à tourner le dos à la scène que le pokémon contemplait à mes côtés avec une certaine fascination perverse qui était quelque peu désarçonnante. J'avais manqué à de nombreuses reprises de m'évanouir devant l'horreur qui s'était déroulée sous mes yeux. Se venger de ses ennemis ne me dérangeait pas : c'était de bonne guerre. En revanche, ce qui était au-dessus de mes forces c'était de les torturer. C'est précisément ce que cet allié étrange avait fait. Il faut croire qu'il avait une dent contre cet homme, puisque l'autre soudard n'avait pas bénéficié de ce traitement de faveur. L'un avait été mis à mort rapidement, l'autre plus lentement avec un plaisir sadique non dissimulé dans la surenchère de violence. Lorsque finalement je daignais me retourner en direction du cadavre, je vis le pokémon écrire sur le mur à l'aide de ses griffes. Quelle ne fut pas alors ma surprise de découvrir que le message qu'il écrivait, il le faisait dans la langue des hommes. Le pokémon semblait muet, et pourtant il savait écrire dans notre langue. Voilà qui renforçait le mystère entourant ce pokémon aux couleurs inhabituelles. Ce pokémon était vraiment étonnant, tant dans son acharnement dans le meurtre que dans son intellect très supérieur à ce que l'on peut attendre d'un simple pokémon. Comment un si petit corps pouvait cacher autant de ressources ?

Le pokémon avait à présent fini d'écrire son message. Tandis que je le lisais, il fonça en direction de la porte automatisée d'où étaient entrés tout à l'heure les deux miliciens. Le message formait deux phrases écrites en lettres de sang, fort prévisible au vu du combat sanglant qu'il venait de mener.

Je suis un Sablaireau et je cherche à sortir d'ici
Toi aussi non ?


Le message était on ne peut plus clair : le Sablaireau en question voulait faire équipe avec moi pour s'échapper d'ici. Il me paraissait tout de même étonnant qu'un pokémon aussi rusé et puissant ait été incapable de s'échapper d'un simple laboratoire alors qu'il ne faisait aucun doute qu'il connaissait parfaitement les lieux. Mais peut-être que ce qui se trouvait au-delà nécessitait la présence d'un homme ? Dans tous les cas, ce n'était pas le genre d'offre à refuser. Mon raisonnement était simple : il valait mieux faire d'une créature aussi dangereuse et incontrôlable un allié plutôt qu'un adversaire. Les deux miliciens mutilés qui se trouvaient derrière moi ne faisaient que renforcer cette conclusion à laquelle j'étais parvenu. Il allait de soi que je n'allais pas pouvoir aller bien loin en restant seul, d'autant plus que je ne savais toujours pas où exactement la Lune Noire m'avait conduit. Etait-ce simplement un laboratoire ? Rien ne permettait de le penser : ces miliciens n'avaient tout de même pas débarqué ici en traversant la brousse. Non, ce laboratoire ne devait être qu'une petite partie d'un complexe beaucoup plus grand. Cette proposition d'alliance de ce Sablaireau hors du commun ne faisait d'ailleurs que renforcer cette hypothèse.

La chose était donc entendue : nous allions faire équipe. Je rejoignis par conséquent mon nouvel allié, qui trépignait d'impatience, à l'extérieur du laboratoire. Qu'est-ce qui nous attendait à l'extérieur ? Je l'ignorais encore, mais sans vraiment savoir pourquoi j'avais un mauvais pressentiment. Mais dans tous les cas, une chose était sûre : l'immobilisme n'était pas une solution.
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