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Lecture du chapitre 27 | |
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Nom de l'œuvre : Passé - La fin d'un monde | Nom du chapitre : XXVI - Au coeur du Consortium |
Écrit par Tyranocif Rex | Chapitre publié le : 27/12/2013 à 23:09 |
Œuvre lue 34676 fois | Dernière édition le : 27/12/2013 à 23:09 |
3 Mai - 4 AM Narrateur : Denaro Wolf En traversant la porte automatisée qui constituait la seule issue depuis le laboratoire, j'accédai à une autre pièce. Elle était à la fois vaste et longiligne, comme une sorte de grand couloir. A gauche et à droite d'un chemin qui menait tout au fond à une autre porte automatisée, j'eus la surprise de découvrir des tapis roulants qui s'activaient dans un bruit mécanique considérable. A l'autre bout de la pièce, soit à une bonne centaine de mètres de ma position, des conduits déposaient sur les tapis roulants des pokéballs en acier. Ils étaient ensuite conduits vers une destination que j'étais incapable de connaître, puisque les tapis roulants continuaient leur route avec leurs pokéballs en traversant les parois de la pièce grâce à des trous qui étaient soigneusement disposés à des endroits-clés. J'étais quelque peu intrigué. Je me reposais cette inlassable question : quel était cet endroit ? On semblait se trouver face à une sorte d'usine, mais pourquoi ces tapis roulants transportaient-ils des pokéballs ? Quel but poursuivait les concepteurs de ces infrastructures ? Certes, j'avais été pendant des années un membre zélé du Consortium. Mais jamais je n'avais été mis au courant d'un tel endroit. Le mystère s'épaississait, et pourtant il fallait avancer. Sablaireau me le rappela d'ailleurs en aiguisant ses griffes sur le promontoire métallique qui surélevait les tapis roulants par rapport au chemin principal que nous empruntions. Il fallait donc reprendre la route, j'aurais sûrement l'occasion de répondre à mes interrogations plus loin. Entre les tapis roulants, une nouvelle porte automatisée nous faisait face. En la traversant, je découvrais une nouvelle partie de ce complexe décidément bien étendu. Cette troisième pièce n'en était pas vraiment une : il s'agissait d'un long et étroit corridor qui s'étendait à ma droite comme à ma gauche. L'exploration de la partie orientale de ce nouvel environnement ne donna rien. Ce n'était qu'un cul-de-sac avec pour seule issue des entrepôts remplis de cartons. En revanche, il n'en alla fort heureusement pas de même dans l'autre sens. En revenant sur nos pas, nous arrivâmes en effet face à un ascenseur. Noir comme l'était tout ce corridor, un bouton permettait d'ouvrir le monte-charge. Comme tout ascenseur, il était surmonté d'un petit écran qui indiquait l'emplacement actuel de la cage d'ascenseur. Cette découverte m'interpellait. Elle m'interpelait, parce que la présence d'un tel moyen de transport ne pouvait signifier qu'une chose : nous nous trouvions dans un immense bâtiment. C'était peut-être même une tour. Non : en regardant l'écran, il me fallait corriger cette hypothèse. C'était une tour : quel autre bâtiment qu'une tour aurait pu afficher sur son ascenseur un 120° étage ? J'avais du mal à le réaliser, mais c'était pourtant le cas : l'ascenseur se trouvait actuellement au 120° étage. Je ne connaissais qu'un bâtiment au monde qui comptait au moins 120 étages. Ce bâtiment, c'était le Siège du Consortium à Doublonville. En arrivant à cette conclusion, mon sang ne fit qu'un tour : se pouvait-il que je me trouve là , dans le lieu le plus redouté du monde ? C'était une tour d'obsidienne immense, qui toisait tout Doublonville d'une ombre menaçante. Elle faisait cent-vingt-six étages au total, mais les derniers étages n'étaient accessibles qu'au Directorat du Consortium. Mais si c'était le cas, cela pouvait expliquer beaucoup de choses. En particulier, je m'étais toujours demandé ce que devenaient les pokémons que Sardonis nous ordonnait à nous, soldats du Consortium, de capturer. A moi comme à tous mes frères d'armes, on avait toujours dit que ces pokémons étaient simplement vendus. Mais dans ce cas, si ces pokéballs contenaient ces fameux pokémons, que faisaient-ils là ? Mon sang ne fit qu'un tour. Désarçonnant complètement un Sablaireau qui attendait que j'ouvre l'ascenseur, je bondis brusquement en direction de l'usine que nous venions de quitter. Je devais en avoir le cœur net. Je pris une des pokéballs se trouvant sur les tapis roulants, et la projeta sur le sol. Un Carapuce en sortit. J'en pris une autre et fit la même chose. Un Embrylex en sortit. Une troisième tentative fut finalement faite, tandis que je bouillonnais de colère pour mes anciens employeurs. Un Germignon en sortit. Le Consortium n'était donc que perfidie ? Irène avait raison ! Que faisaient-ils avec ces pokémons ? - Maudit soit-tu, Consortium ! Sablaireau ! En m'entendant crier son nom, le pokémon cristallin accourut à la vitesse d'un Insecateur dans la brousse. Il me voyait, plein de rage, lui ordonner de tout détruire. Un tel amoureux de la violence ne pouvait passer à côté d'une telle opportunité. En deux et trois mouvements, un déluge de griffes s'abattit donc sur les tapis roulants. Et en deux temps et trois mouvements, toute l'usine était mise sens dessus-dessous. A présent, les tapis roulants étaient tous sectionnés et le conduit d'arrivée des pokéballs était bouché par le métal tordu par les griffes dures comme l'acier de mon ami porc-épic. Justice était désormais rendue. - Viens, on en a terminé ici. Ca va leur prendre du temps pour s'en rendre compte et réparer tout ça. Voilà ce que je lui lançai tandis qu'il admirait le résultat, admirable, de son travail. Nous rejoignîmes donc l'ascenseur, le pokémon givré tant dans sa tête que sur son dos me précédant comme d'habitude. Le compteur affichait toujours le cent-vingtième étage. Je réfléchissais. En tant que soldat du Consortium, j'étais déjà allé dans le Siège du Consortium. Mais je n'étais jamais allé aussi bas : où étais-je d'ailleurs par rapport au sommet ? Nous devions sortir d'ici, mais il fallait que je me rappelle de l'étage à emprunter pour atteindre le rez-de-chaussée. Après avoir fait les cent pas pendant quelques instants pour réfléchir sous le regard impatient du Sablaireau, la mémoire me revint. Comme un laboratoire ne pouvait se trouver qu'au sous-sol du fait des risques engendrés par toute expérience scientifique, il fallait rejoindre l'étage 0. Sans perdre un instant, j'appuyai donc sur le bouton rouge de l'ascenseur. Après que le monte-charge ait fini de descendre, la porte s'ouvrit dans un petit bruit discret. L'écran affichait à présent la mention suivante : « Sous-Sol – Secteur Scientifique et Entrepôts ». L'intérieur de la cage d'ascenseur était assez élégant : le métal noir brillait paradoxalement avec l'éclairage. Un écran de commande chiffré se trouvait au fond. Il devait s'agir de la console permettant de choisir sa destination. Sobrement, après être entré je me contentai d'appuyer sur la touche zéro. La porte se ferma aussitôt, non sans faire tressaillir le pokémon qui m'accompagnait. D'ailleurs, en entrant dans la cage d'ascenseur il n'avait pas l'air très rassuré. Sans doute était-ce la première fois qu'il allait dans un ascenseur. Et après tout, de telles machines étaient conçues pour les hommes et pas les pokémons. De toute façon, mon compagnon de route ne pouvait avoir toutes les qualités : sinon, il n'aurait pas eu besoin de moi. Quelques secondes après la fermeture des portes, l'ascenseur amorça progressivement son ascension. L'objectif était le rez-de-chaussée, mais j'ignorais pour ainsi dire tout de la distance à parcourir. Le voyage pouvait être très long comme très court. Malheureusement pour nous, un évènement inattendu rendit valide la première hypothèse. Après plusieurs minutes de montée, un choc incroyable ébranla toute la cage d'ascenseur. Le choc était d'ailleurs tel que, pris de court, nous nous écroulâmes sur le sol. Le monte-charge avait à présent stoppé sa route, tandis qu'une alarme s'était mise en route. Le bruit, désagréable comme l'est celui de toutes les alarmes, était ponctué régulièrement d'une voix automatisée qui disait toujours la même chose. - ALERTE ! ALERTE ! UNE ERREUR TECHNIQUE D'ORIGINE INCONNUE EST SURVENUE DANS LE SECTEUR 7 ! CONTACTEZ VOTRE CHEF DE SECTION SUR LE CANAL 136 ! La porte de l'ascenseur, broyée par le choc, s'effondra dans les secondes qui suivirent ce qui ressemblait fort à un accident. L'ouverture nouvelle révéla un chemin étrange, plongé dans une grande obscurité qui n'était éclaircie que de temps à autre par la lumière résiduelle de lampes défectueuses sur le plafond. Mais le plus important, c'était surtout la chaleur incroyable qui se dégageait de l'extérieur. C'était pourtant la seule issue, d'autant plus que le Consortium n'allait pas tarder à arriver ici pour enquêter sur cette « erreur technique » mentionnée par le message d'alerte. Tout en reprenant nos esprits, nous sortîmes donc tous deux de l'ascenseur ravagé. Sablaireau, toujours aussi dynamique, partit en éclaireur. Il revint très vite, en sueur et affolé par ce qu'il venait de voir. J'appris très vite quelle était la cause de cette panique. Au détour d'un virage dans ce qui semblait être une passerelle entourée de bonbonnes de gaz au vu du bruit métallique que faisaient chacun de nos pas, nous arrivâmes en effet face à un véritable lac de métal en fusion. C'était face à cette substance dangereuse, pour ne pas dire létale, que se terminait la passerelle. Ce lac était ponctué de plateformes sur lesquelles se trouvaient d'étranges machines qui faisaient un bruit assourdissant. Enfin, à l'extrémité du lac je discernais ce qui semblait être une autre passerelle qui bifurquait dans un virage au loin. En étudiant la situation, il semblait clair qu'il devait être possible de rejoindre cette passerelle lointaine. Dans le cas contraire, elle n'existerait tout simplement pas. J'essayais de réfléchir, mais il faisait tellement chaud que cela rendait ma respiration difficile. Il devait au moins faire quarante degrés, si ce n'est plus. Pendant que je réfléchissais, le porc-épic, qui détestait cette chaleur abominable, s'était mis dans l'idée de jouer avec les bonbonnes de gaz. Sur chacune d'elle figurait en effet une sorte de levier à l'utilité quelque peu mystérieuse. A un moment, par mégarde le pokémon était parvenu à déplacer le levier d'une de ces bonbonnes de gaz. Un bruit de gaz dépressurisé se fit alors entendre derrière moi, mais aussi dans le lac de métal en fusion sans que je comprenne vraiment pourquoi. Ne m'y attendant pas, je sursauta de surprise. - Qu'est-ce que tu fais ? Arrête, tu vas tous nous tuer ! Tout du moins était-ce ce que je croyais, puisque dans la foulée la température se mit à chuter de manière sensible. Quant à la lave, elle changea subitement de couleur. C'est alors qu'un éclair de génie me traversa l'esprit tel un flash de lucidité. - Mais bien sûr ! Tu es un génie, Sablaireau ! Inverse la pression de toutes les bonbonnes, et cela refroidira la lave. En effet, il semblait que la chaleur de cet endroit était directement liée à ces bonbonnes de gaz. Le bruit du gaz qui s'échappait était à présent tellement fort qu'il couvrait même le bruit des machines qui se trouvaient sur ces plateformes, au loin. Lorsque le silence revint, le métal en fusion s'était tellement refroidi qu'il était devenu solide à la manière de la lave des volcans après quelques heures à l'air libre. Le passage était désormais libre, d'autant plus que je venais de découvrir à gauche du bout de la passerelle où nous nous trouvions une échelle. Il était étonnant qu'elle ait été capable de résister aux très fortes chaleurs auxquelles elle était de toute évidence perpétuellement soumise, mais peut-être avait-elle été construite dans je ne sais quel alliage rare dont les forges du Consortium ont le secret. Profitant de cette épilogue inespéré, nous empruntâmes donc cette échelle afin de rejoindre le fond du bassin de métal en fusion. Le sol, dur comme la roche, était encore brûlant : il fallait donc se presser si nous ne voulions pas que nos pieds rôtissent sur place. Arrivé à mi-chemin, entre deux plateformes, une alarme retentit. Une de plus, pestais-je. Un nouveau message robotisé se fit également entendre, entre deux alarmes. Un de plus, pestais-je. Cela commençait vraiment à devenir une habitude. - ALERTE ! ALERTE ! LA TEMPERATURE DE LA STATION THERMIQUE A ATTEINT LA COTE D'ALERTE. L'ALIMENTATION ELECTRIQUE DU SECTEUR SEPT VA CESSER FAUTE DE PRESSURISATION SUFFISANTE POUR REDRESSER LA TEMPERATURE. Voilà donc où nous nous trouvions : dans une centrale thermique. Quant au message qui venait de nous parvenir, il pouvait se résumer ainsi : nous étions dans la boue jusqu'au cou. Il fallait se dépêcher. Si j'en croyais ce message un rien technocratique, cela signifiait que nous allions être plongés définitivement dans le noir d'un instant à l'autre. Cela ne tarda d'ailleurs pas, puisque les puissantes lampes qui éclairaient la station thermique commencèrent à s'éteindre les unes après les autres. Une première série de lampes s'éteignit. Nous n'étions plus très loin de l'échelle qui allait nous permettre, je l'espérais, de quitter définitivement cette partie du Siège du Consortium. Une deuxième série de lampes s'éteignit. Sablaireau agrippa ses griffes sur une des barres de l'échelle. Je fis de même en-dessous de lui. Une troisième série de lampes s'éteignit. Le noir était à présent total. Sablaireau avait bondi au sommet de la passerelle, agrippant une de ses griffes sur le sol et une autre sur mon bras. Ce réflexe bien trouvé de mon ami thermophobe me permit de le rejoindre sur la plateforme. Nous étions épuisés, mais nous étions sauvés. Nous étions sauvés, car dans l'obscurité il nous aurait été impossible d'atteindre cette fameuse plateforme. Nous aurions erré dans l'Ombre pour l'éternité, comme des âmes errantes dans je ne sais quelle dimension parallèle. A présent, certes nous n'avions pu échapper à cette obscurité complète dans laquelle nous étions plongés. Mais nous le faisions dans un chemin balisé. Après nous être relevés, Sablaireau reprit ensuite la route avec sa célérité habituelle. Décidément, rien ne semblait le gêner. Il avait une vision nocturne ou quoi ? Bref, toujours était que progressivement, je m'étais mis à tâtonner avec mes mains en quête d'une paroi tout en continuant d'avancer en suivant le bruit de pas de mon compagnon de route. Lorsque je trouvai cette fameuse paroi, quelle ne fut pas alors ma surprise de découvrir une forme familière. Cette forme, c'était celle des bonbonnes de gaz rencontrées plus tôt. Une idée germa aussitôt dans mon esprit : si nous avions pu désactiver la centrale thermique en dépressurisant ces bonbonnes, nous pouvions faire l'inverse en les pressurisant ! Ajoutant le geste à la parole, je me mis donc à chercher le fameux levier d'une des bonbonnes avec mes mains. Une fois trouvées, je demandai à Sablaireau de s'arrêter et lui expliqua mon projet. - Attends Sablaireau ! J'ai une idée : on va réactiver la centrale. Maintenant que le bassin d'alimentation est derrière nous, cela ne devrait plus poser de problème. Prenant presque ma demande pour un caprice, le pokémon obéit et se mit lui aussi à actionner les leviers des bonbonnes de gaz situées près de lui. Je fis de même, et très rapidement la chaleur remonta et avec elle l'éclairage. Cela faisait du bien tout de même de savoir où l'on allait. La passerelle ressemblait en tout point à celle que nous avions emprunté après cet étrange accident d'ascenseur. D'ailleurs, le mystère restait entier au sujet de cet incident. Je méditais là -dessus tandis que nous reprenions la route. A un moment, nous fûmes pris de stupeur : la passerelle s'arrêtait net sur un cul-de sac. Tout ce qui se trouvait devant nous, c'était d'autres bonbonnes de gaz. Combien il y en avait au total, je ne saurais le dire. Nous n'avions pas le temps pour de telles futilités arithmétique de toute façon. Et pourtant, cela m'en cuisait de le dire mais le fait était établi : nous étions bloqués ici comme des rats. Tandis que Sablaireau s'impatientait, je cherchais une solution. Cette solution, je ne l'avais toujours pas trouvé une demi-heure plus tard. C'est alors qu'un cri de pokémon se fit entendre, accompagné de bruits de voix. - Allez Ptera, cherche mieux : ils ne peuvent pas être bien loin. S'ils ne sont pas ici, ils se sont sûrement terrés au fin fond de la centrale. Non, cela ne pouvait être possible : le Consortium nous avait retrouvé ? Dans la panique, je continuais de chercher cette solution qui ne venait pas. Quant à Sablaireau, il s'était résigné au combat. Un combat était pourtant bien périlleux ici, autour de toutes ces bonbonnes de gaz qui pouvaient exploser au moindre choc. Les voix n'étaient qu'à quelques mètres de nous. J'entendais leurs pas se rapprocher. Comme nos poursuivants ne cessaient de le dire, nous étions faits comme des rats. Soudain, une explosion retentit juste au-dessus de nous. Elle perça la plafond, révélant un chemin de ventilation. De là , une main violette avec des doigts humanoïdes en jaillit. Elle m'agrippa par le cou, et me souleva avec une facilité déconcertante avant de me déposer délicatement dans la bouche d'aération. Voyant ce qu'il venait de se passer, le Sablaireau bondit aussitôt dans la bouche d'aération comme le lui avait ordonné la fameuse main. Une fois mis en sécurité à l'intérieur, nous regardions à présent l'évolution de la scène. Le propriétaire de la fameuse main révéla son identité en sautant de la bouche d'aération en direction de l'emplacement où nous nous trouvions encore quelques secondes plus tôt. C'était un pokémon qui dégageait une impression de puissance phénoménale. Violet, il avait une forme humaine tout en ayant des traits caractéristiques des pokémons telles qu'une longue queue. Elle avait une couleur plus sombre que le reste de son corps, et courait jusqu'à son bassin. Notre sauveur faisait désormais face à nos poursuivants, qui s'étaient précipités vers nous au moment de l'explosion. Sans vraiment que cela m'étonne, il s'agissait de Brigadiers du Consortium. Un d'entre eux fut pris d'un cri d'effroi en voyant ce qui lui faisait face. Il laissa échapper le nom de la créature. - M...Mewtwo ? Sans dire un mot, le dénommé Mewtwo fonça sur les sbires du Consortium et leur administra un coup de tête si puissant qu'il les propulsa directement dans le bassin plein de métal en fusion de la centrale de la station thermique. Dans leur propulsion, ils détruisirent au passage de nombreuses bonbonnes de gaz qui firent littéralement exploser la centrale technique sans que cela gêne le moins du monde Mewtwo. Dans la fumée causée par la libération de ces hectolitres de gaz, Mewtwo nous adressa un dernier regard avant de disparaître dans les limbes de la station en ruines dans un fracas épouvantable. Nous étions à présent seuls dans une bouche d'aération, au milieu du chaos engendré par notre mystérieux sauveur. A part son nom, j'ignorais pour ainsi dire tout de ce Mewtwo. Mais j'avais l'intime conviction sans vraiment savoir pourquoi que j'allais être amené à le retrouver bientôt. En tout cas, il n'avait pas l'air de porter nos chers amis du Consortium dans son cœur. Et ça, c'était une très bonne nouvelle pour nous. En tout cas, nous ne devions pas rester ici. A chaque seconde qui passait, la partie de la bouche d'aération où nous étions menaçait de s'écrouler. Elle faisait des bruits étranges, signe des dégâts que Mewtwo lui avaient infligé lors de sa très audacieuse opération de secours aux égarés que nous sommes. J'étudiais la situation : si deux chemins s'offraient théoriquement à nous, un seul était praticable dans les faits. Toujours à cause de l'explosion, le chemin de droite s'était en effet effondré. Plusieurs mètres nous séparaient de la partie encore intacte de cette partie des conduits d'aération. La chose était donc dite : il fallait emprunter la seule partie encore intacte de ces infrastructures, soit le chemin de gauche. Accompagné du Sablaireau cristallin, je me remis donc en route. S'il était habitué à ramper du fait de sa petite taille et de son statut de taupe, c'était beaucoup moins aisé pour moi. Je n'arrêtai pas de cogner ma tête sur le plafond, sans parler des moments fort embarassants où mon corps se retrouvait coincé dans les conduits. Au nom d'Arceus, qu'ils étaient étroits ! A chaque fois, il fallait que j'en appelle à Sablaireau pour qu'il me tire de là . J'étais en sueur face à tant d'efforts pour aussi peu d'avancées. Nous serpentâmes ainsi jusqu'à se trouver face à un passage délicat. En effet, un précipice nous faisait face. Décidément, les architectes de ce bâtiment n'avaient aucune sorte de pitié pour les rattata qui vivaient là . Pourquoi avoir placé pareil trou dans des conduits d'aération ? Je n'avais pas osé regarder ce qui se trouvait en bas, de peur de tomber dans le gouffre à la faveur d'une crise de vertige. Mais finalement, après quelques efforts l'obstacle fut franchi. De plus, face à nous l'horizon s'éclaircissait. La sortie n'était plus très loin : nous accélérions donc, enfin tout du moins nous essayions d'accélérer dans cet environnement peu propice à la vitesse. Qu'est-ce qui nous attendait à l'autre bout ? Ce n'était plus qu'une question de secondes avant que nous soyons fixés. Un nouveau gouffre qui manqua de nous faire tomber du conduit : voilà ce qu'il se trouvait au bout. C'était un précipice immense, de plusieurs mètres de diamètre. En nous entendant arriver, tout un groupe de nosferapti s'envola et eut la brillante idée de se mettre à crier. Ces hurlements stridents ne faisaient que rendre la scène encore plus sinistre. Avec toutes les difficultés du monde du fait de l'étroitesse du conduit, nous pointions nos têtes à l'extérieur afin de regarder le panorama. Si Sablaireau n'avait pas eu le réflexe de reculer en arrière en atteignant le gouffre, nous serions tous les deux déjà morts à l'heure qu'il est. Il me devait une fière chandelle. A bien regarder en bas, j'avais l'impression de retrouver cette fameuse cage d'ascenseur accidentée que nous avions quitté auparavant. Ce conduit nous avait donc menés dans le tunnel qui permettait à l'ascenseur de desservir tous les étages du siège du Consortium. Tout cela était passionnant, mais cela ne nous aidait guère dans notre voyage vers la surface. Ce conduit d'aération n'avait fait que nous aider à nous perdre davantage dans ce labyrinthe de passerelles et de tunnels que nous avions tour à tour fréquenté dans l'espoir de retrouver notre chemin. Que faire à présent ? Le chemin de droite, je l'avais clairement constaté, était inaccessible. Quant au chemin de gauche que nous avions emprunté, on venait de s'apercevoir qu'il ne menait lui aussi qu'à une mort assurée. Hélas pour nous, nous n'étions pas des roucool. La seule solution était donc de rebrousser chemin en priant pour découvrir au retour un passage qui nous ait échappé. Ayant rebroussé chemin par dépit, nous étions à présent revenus devant le fameux précipice que nous avions dû traverser quelque peu acrobatiquement tantôt. J'effectuai ce que je n'avais pas osé faire à l'aller, c'est-à -dire regarder en bas. Il n'y a avait là rien de transcendant : on ne voyait qu'un conduit qui menait vers le sous-sol de la tour. L'emprunter ne nous aurait donc menés à rien. La situation était bloquée. Elle le resta d'ailleurs un certain temps, jusqu'à ce qu'un petit objet insignifiant apparut d'en haut. Il cogna la tête de Sablaireau avant de rester coincé dans ses piquants cristallins. Intrigué, je me permis de lui prendre ce mystérieux objet. C'était une pokéball, ou plus exactement une Cyber Ball puisqu'elle était constituée intégralement de titane qui lui donnait cette apparence froide et métallique. Tout en l'étudiant, une autre pokéball tomba du ciel. Cette fois, elle cogna sur ma tête avant de tomber dans le conduit. Pris à la fois de surprise et de douleur, j'émis un cri plaintif avant de redresser ma tête vers le haut. On n'y voyait pas grand-chose. Pourtant, j'avais l'impression que le plafond était moins bas que dans le reste du conduit d'aération. Je tentai de me lever, ce que je fis avec succès à ma grande surprise. Sablaireau m'imita, tout aussi surpris. Ces pokéballs devaient bien provenir de quelque part. Je tâtonnai les parois aves mes mains. C'est alors que, manquant de perdre l'équilibre et de tomber dans le tunnel en contrebas, ma main droite agrippa ce qui semblait être une échelle. - Mais...il y a un passage ici ! Viens Sablaireau, saute vers moi. Tu devrais trouver une rambarde où t'accrocher. J'espérais ne pas me tromper. Fort heureusement, ce que fit Sablaireau me permit de vérifier cette hypothèse. Comme il s'agit si bien le faire, le porc-epic bondit au-dessus de moi et réussit à trouver cette fameuse rambarde que je lui avais promise. Puis, sans attendre davantage, il grimpa au sommet à toute vitesse. Je fis de même, à une vitesse moindre naturellement. Au sommet, j'accédai à une sorte de pièce remplie de pokéballs où nous nagions littéralement. Régulièrement, des pokéballs tombaient dans ce qui semblait être un réservoir. Au-dessus, un trou permettait aux outils de capture de tomber ici. C'est donc ici que le Consortium devait entasser les pokémons capturés dans les expéditions menées par les Brigades du Consortium tout autour du monde. Quelle chance d'avoir trouvé un tel endroit ! Comme quoi, le salut peut être obtenu par bien peu de choses. Je sentais que la surface n'était plus très éloignée : la lumière naturelle arrivait jusqu'à nous, à travers le conduit du plafond qui était aussi droit qu'un Simularbre au garde-à -vous. Mais tout n'était pas encore gagné : il fallait encore rejoindre la surface. Pour faire cela, un escalier d'acier avait heureusement été aménagé dans la partie surélevée du réservoir. Elle menait à une porte automatisée. Après s'être amusé quelques instants avec les pokéballs qu'il prenait pour des balles, Sablaireau bondit au sommet de l'escalier sans effort. Je le rejoignis quelques secondes plus tard. Après avoir traversé la porte, un nouvel escalier nous attendait. Ici, la luminosité avait brusquement beaucoup baissé. Heureusement que des torches électriques étaient régulièrement disposées sur les murs pour que l'on puisse se repérer, faute de quoi il ferait aussi sombre que dans de l'eau après la colère d'un Octillery ou la panique d'un Hypotrempe. L'escalier était incroyablement long à gravir. Il fallut cinq bonnes minutes à Sablaireau pour arriver au sommet. Quant à moi, il m'en fallut une bonne dizaine. Lorsque finalement nous arrivâmes au point le plus haut, le chemin était sans issue. Tout du moins, il semblait sans issue puisque deux boutons étaient disposés face à nous. Le premier était rouge, le second était bleu. Quant au plafond, il était étrange puisqu'il n'avait pas la même texture à l'emplacement où nous nous trouvions que dans le reste de la pièce. Ici, il était zébré de jaune tandis qu'ailleurs le noir régnait en maître sans concurrents. D'instinct, j'appuyai sur le bouton rouge : il devait commander l'ouverture du passage. Un bruit d'engrenage plus tard, le plafond commença à se dérober comme je le pensais. Lorsque j'étais encore soldat du Consortium, je n'étais jamais allé aussi profondément dans la tour. En revanche, une partie du sol du rez-de-chaussée m'avait toujours interpellé par sa couleur blanche et jaune zébrée si caractéristique. Et j'avais de bonnes raisons de penser que ce sol et ce plafond ne formait en fait qu'un seul et unique ensemble. A mesure que le plafond laissait à voir davantage de ce qui se trouvait au-dessus, ma certitude d'avoir atteint ce rez-de-chaussée tant espéré ne faisait que se renforcer. A travers l'immense baie vitrée si caractéristique du seul étage ouvert au public du Siège du Consortium, les rayons de soleil parvenaient enfin jusqu'à nous et réchauffaient nos cœurs fatigués par tant d'épreuves. Il ne fallait pas pour autant croire que tout était déjà gagné. Je n'avais aucune envie d'être l'Icare des temps modernes. Pris d'un instant de nostalgie et d'allégresse, je me ressaisis très rapidement. Discrètement, je sortis du sous-sol par la trappe qui venait de s'ouvrir. Sablaireau fit de même. Et, quelques secondes après que Sablaireau ait lui aussi rejoint la surface, la trappe se referma dans un bruit sec. Le silence revint ensuite. C'était un silence de mort, pour ne pas dire anormal. Nous fîmes quelques pas avec la prudence d'un Persian, regardant dans toutes les directions pour vérifier qu'aucun Brigadier du Consortium ne nous attendait. Mais c'était désormais patent : il n'y avait personne à cet étage zéro de la tour. C'était pourtant ici, et de loin, que s'affirmait le plus la puissance du Consortium. J'étais bien placé pour le savoir, ayant été de garde ici pendant mes premiers mois de service au sein de l'Armée du Consortium. Oui, il y avait définitivement quelque chose d'anormal ici. Soudain, alors que j'étais dos à l'entrée, la porte automatisée s'ouvrit et une voix qui m'était hélas bien trop familière se fit entendre. - Ne t'inquiète pas Denaro, tu ne trouveras personne ici. Je les ai tous envoyés ailleurs. |
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