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Lecture du chapitre 28 | |
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Nom de l'œuvre : Passé - La fin d'un monde | Nom du chapitre : XXVII - Sardonis |
Écrit par Tyranocif Rex | Chapitre publié le : 27/12/2013 à 23:09 |
Œuvre lue 34657 fois | Dernière édition le : 27/12/2013 à 23:09 |
3 Mai - 4 AM Narrateur : Denaro Wolf La voix nous prit tous les deux de court. Surpris, je me retournai brusquement. Cette voix, je la connaissais. Je voulais dissiper tout doute, même si j'aurais ardemment espéré me tromper. Un homme gigantesque aux yeux rouges rubis nous faisait face, devant l'entrée. Il faisait au moins deux mètres de haut et avait une musculature à faire pâlir les plus entrainés des pokémons combat. Il était vêtu tout de noir, avec pour seules exceptions à cette monochromie des épaulettes d'or et un symbole accroché au niveau du cœur gauche. Ce symbole représentait le logo du Consortium surmonté de cinq étoiles. C'était le signe caractéristique d'un Directeur du Consortium. Mais ce n'était pas n'importe quel Directeur. Nous nous trouvions face au terrible Sardonis, celui-là même qui m'avait commandé lorsque je servais encore les noirs desseins de l'héritier de la Sylphe SARL. Surnommé le Dieu de la Guerre par ses partisans et le Boucher par ses opposants, il était réputé pour avoir incendié des villes entières et commis dans ces localités des exactions plus horribles les unes que les autres. Le seul crime de ces pauvres cités était de s'être opposé au Consortium. Depuis la chute de Rudolph Estenia, il était devenu le seul maître du Consortium. C'était tout du moins ce qu'affirmait la Gazette de Doublonville, organe officiel de propagande du Consortium. Inutile de dire que, pour parler vulgairement, nous étions dans la merde. Le titan bondit tout à coup, pour atterrir juste devant nous. Le choc de ses bottes sur le sol fit une onde de choc qui ébranla tout l'étage, nous assourdissant par la même occasion. Instinctivement, nous reculâmes de quelques pas. On n'était jamais trop prudent. Sardonis reprit alors la parole tout en nous fixant de son regard qu'il était impossible de soutenir sans défaillir. - Votre petite escapade vous a certes donné un peu d'exercice, mais elle est maintenant terminée. D'ailleurs, elle ne vous a servi à rien. Vous êtes arrivés jusqu'à moi tout comme vous seriez arrivés jusqu'à moi si vous n'aviez pas eu l'idée stupide de jouer les rebelles. Tandis que Sablaireau commençait à s'énerver et regardait Sardonis avec les yeux pleins de haine, je répondais à mon ancien mentor non sans ressentir la colère qui montait des tréfonds de mon âme. Il avait tout prévu depuis le début, ce scélérat. - Jamais ! Laisse nous passer, Sardonis. Deux prisonniers de plus ou de moins, qu'est-ce que cela pourra bien changer pour toi et la mafia que tu commandes ? L'homme aux yeux écarlates éclata soudainement de rire avant de revenir aussitôt plus sérieux qu'un comptable. Il entrechoqua ses deux mains, exhibant ses biceps imposants par la même occasion. Puis, il reprit la parole. - Mon pauvre ami, tu néglige vraiment ton importance. Désolé, mais je dois vous amener jusqu'au sommet de la tour. Et lorsque le Sardonis veut quelque chose il l'obtient de gré...ou de force. Personne ne sortira d'ici sans m'être passé sur le corps, avec les conséquences que cela comporte. En terminant ces quelques mots, il s'était mis à sourire diaboliquement. Il ne cessa point pour autant d'exercer son verbe. - Voulez-vous vraiment courir ce risque ? Pour toute réponse, Sablaireau bondit soudainement sur le titan. Ses griffes aiguisées, prêtes à frapper, brillaient sous la lumière du soleil. Alors que le contact allait être imminent, Sardonis se contenta de lever son bras droit et d'administrer un coup de bras d'une puissance phénoménale au porc-épic sans que celui-ci ne soit capable d'enrayer cette offensive. Le Directeur de la Sécurité l'envoya valser à l'autre bout de l'étage, où il s'écrasa sur un pilier qui s'effondra sous le choc. Puis, il s'exclama sur un ton à la fois de satisfaction et de menace. - Ah ! De l'audace ? J'aime ça ! Très bien, s'il me faut vous subjuguer par la force ainsi soit-il. A ces mots, il se mit à me charger. J'étais terrifié et paralysé par la peur. Sardonis était si grand qu'une ombre immense me recouvrait à présent, tandis que chacun de ses pas semblait faire trembler la terre entière. Arrivé tout près de moi, il s'arrêta et se prépara à m'envoyer un coup de poing capable de me défigurer en un coup. Paniqué, je m'étais mis en position fœtale avec les mains sur ma tête. C'était pathétique. C'était d'autant plus pathétique que ce n'est pas cela qui allait changer grand-chose à l'issue du combat. Sardonis était sur le point de m'anéantir. C'est alors qu'une fois de plus, Sablaireau me sauva. Me voyant menacé, il avait bondi de son pilier écrasé pour sauter à la tête de Sardonis. Comme il était occupé avec moi, il n'avait pas vu le coup venir et Sablaireau réussit à le griffer au niveau de la joue droite. Astucieux, le pokémon s'appuya ensuite sur la tête de Sardonis pour sauter juste devant moi. Il était désormais mon seul rempart contre Sardonis. Parlons-en d'ailleurs de Sardonis : il avait annulé son attaque pour appliquer sa main sur la plaie que le porc-épic venait de lui causer. Lorsqu'il enleva sa main pour la regarder, il constata avec stupeur qu'elle était pleine de sang. L'homme aux yeux écarlates entra alors dans une fureur noire. - Misèrable petite créature bleue, je vais te broyer. Il ne semblait désormais avoir d'yeux que pour ce pokémon que j'avais rencontré tantôt dans les laboratoires. Il lança un virulent coup de poing plein de rage contre Sablaireau, mais celui-ci sauta sur un pot de fleurs qui se trouvait juste derrière moi. La seule chose que Sardonis fracassa était le sol de marbre où le pokémon se trouvait un instant auparavant. - Mais ce n'est pas possible ! Tu vas arrêter de bouger, sale bête ? Je m'étais à peine remis du choc, dont l'épicentre ne se trouvait tout de même qu'à une dizaine de centimètres de moi, que Sardonis repartit à la charge. Cette fois, il sauta au-dessus de ma tête pour s'écraser sur le fameux pot de fleurs. Mais encore une fois, Sablaireau avait prévu le coup et s'échappa donc. Dans sa roulade aérienne, il s'écrasa de l'autre côté de la salle. Le porc-épic était à présent juste devant la baie vitrée. Rebelote : sans le moindre sens tactique, Sardonis fonça tout droit sur ce Sablaireau décidément fort agile. Dans sa course, il faisait trembler le sol à la manière d'un dinosaure. Un saurien, cela le définissait d'ailleurs assez bien tant sur le plan physique qu'intellectuel. Etait-ce une sorte de Charkos humanoïde ? La comparaison m'apparaissait assez juste en tout cas. Comme pour les deux premiers assauts, le troisième ne fut pas plus couronné de succès. Le coup de poing de Sardonis manqua Sablaireau et s'encastra directement dans la baie vitrée qui se fracassa dans un bruit de verre brisé. Quant au pokémon, il se trouvait cette fois juste devant l'entrée. C'est à ce moment-là que la porte automatisée de l'entrée s'ouvrit, laissant entrer un Brigadier du Consortium. Le milicien poussait derrièrelui un chariot rempli de pokéballs. Nul doute qu'elles devaient toutes contenir des pokémons. Il était quelque peu euphémistique de dire qu'il arrivait au mauvais moment. Ne s'attendant pas le moins du monde à l'accueil qu'il allait recevoir, il prit la parole lorsqu'il aperçut la silhouette de Sardonis près de la baie vitrée. - Mon général, un nouveau chargement de pokémons est... Le sbire n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Sablaireau, dont la diplomatie et le sens de la nuance n'était de toute évidence pas le fort, le décapita aussi sec avec ses griffes et renversa le chariot. Une bonne cinquantaine de pokéballs tombèrent alors violemment sur le sol, ce qui fut suffisant pour libérer un grand nombre de pokémons. Ainsi, on arrivait à une scène complètement ubuesque où le siège du Consortium était envahi par toutes sortes de pokémons qui se mettaient soit à s'enfuir, soit à tout détruire de rage, soit à s'attaquer à Sardonis. Tandis qu'un Tyranocif s'amusait à détruire les piliers qui soutenaient l'étage et que les plus grands pokémons s'approchaient de l'homme aux yeux écarlates, les plus petits pokémon n'avaient rien trouvé de mieux à faire que de se prendre pour des phogleur en jouant avec les pokéballs qui jonchaient un peu partout le sol. Si Sardonis était déjà en fureur, il explosa cette fois littéralement. D'abord il se mit à sauter frénétiquement sur le sol en hurlant des insanités. Lorsqu'enfin il retrouva un calme somme toute très relatif, il ouvrit grand son uniforme. L'intérieur ainsi révélé laissait apparaître cinq pokéballs rangées soigneusement. D'un geste, il les prit toutes en main. - C'est fini la rigolade ! Je ne pensais pas avoir à appeler mes esclaves, mais vous m'avez forcé la main. Vous allez tous rentrer dans le rang ! Après avoir dit cela, il projeta les cinq pokéballs sur le sol. Cinq pokémons en sortirent, qui formèrent un front cohérent face à la horde de pokémons qui s'étaient naturellement mis sous le commandement de Sablaireau. Quant à moi, je ne pouvais qu'assister au combat totalement impuissant. Qu'est-ce qu'un simple humain de mon gabarit pouvait faire face à Sardonis de toute façon ? Mon compagnon de route semblait très bien s'en sortir lui-même, ce qui n'était pas pour me déplaire. Les pokémons de Sardonis étaient tous aussi bourrins et aussi fous que Sardonis. Il y avait un Mackogneur, un Harriyama, un Tygnon, un Kicklee et un Simiabraz. Très rapidement, les cinq pokémons foncèrent sur Sablaireau et ses alliés. Kicklee se focalisa sur Sablaireau, tandis que les quatre autres combattaient les autres pokémons. C'était assez triste à voir : des pokémons affrontaient d'autres pokémons. Comment en était-on arrivé là ne pouvais-je m'empêcher de m'exclamer en mon for intérieur. Le Kicklee de Sardonis déchaînait des trésors d'inventivité avec ses pieds pour tenter de percer la garde de Sablaireau, qui bloquait chacun de ses coups avec ses griffes acérées. A l'inverse, Kicklee se retirait toujours à temps pour empêcher Sablaireau de lui porter le coup fatal. La faiblesse de Kicklee, des générations de dresseurs le savent, réside en effet dans sa fragilité lorsqu'il mène l'assaut à l'aide de ses jambes élastiques. En tout cas, le combat était de haut niveau et agréable à regarder. Il m'en faisait presque oublier l'immensité de l'enjeu, c'est-à -dire notre liberté voire notre survie. Dans une autre vie, ce pokémon combat aurait pu vivre paisiblement avec ses semblables au lieu de se livrer à ce combat fratricide. Je sentais qu'au fond de lui, il souffrait. Mais cette souffrance, Sardonis était incapable de la ressentir. Avec ses quatre autres pokémons, il s'était rué avec toute la bestialité qui le caractérisait sur les lignes de pokémons. Il soulevait avec une facilité déconcertante des pokémons de cinquante kilos qu'il projetait soit à travers les vitres, soit sur d'autres pokémons. Ses yeux rouges brillaient d'un feu ardent. Et comme Kicklee empêchait Sablaireau de s'attaquer à Sardonis, il ne pouvait rien faire pour aider ses frères d'armes. C'est pourquoi très rapidement Sardonis prit l'avantage, à force de faire des choppes sur d'innocents pokémons. A lui seul, il broyait des dizaines de colonnes vertébrales à la minute. Les quatre autres pokémons n'étaient bien sûr pas en reste. En quelques minutes, la situation était devenue désespérée et les pokémons qui restaient encore debout avaient été mis en fuite. Même le Tyranocif qui avait ravagé tout l'étage durant le combat avait pris la poudre d'escampette, ce qui n'était pourtant pas habituel chez cette race de pokémon. Sur le ring, il ne restait plus que Sablaireau. Ce samouraï des temps modernes était désormais seul. Il était seul face aux cinq pokémons de Sardonis que nul adversaire n'avait réussi à terrasser. A un moment, Kicklee réussit à briser la garde du pokémon sol. Le choc fut tel que le porc-épic fut repoussé à une dizaine de mètres, exactement là où la première attaque de Sardonis l'avait projeté tantôt. Accoudé au bas encore intact de ce fameux pilier que son dos commençait à bien connaître, Sablaireau était fatigué. Cet épuisement se voyait sur son visage. Il s'était battu de toutes ses forces, mais Sardonis l'avait emporté. C'était impressionnant de constater à quel point les pokémons du Directeur de la Sécurité, et en particulier son Kicklee, étaient surentrainés. Sardonis, suivi par ses cinq pokémons qu'il qualifiait avec tout le mépris du monde « d'esclaves », se dirigeait avec le sourire du vainqueur vers le pokémon vaincu. Quant à moi, je me trouvais sur un banc situé en retrait entre les deux belligérants. Impuissant au début de l'affrontement, je l'avais été au milieu et je l'étais toujours à son épilogue. J'avais honte de moi. Sardonis exultait. - Vous êtes si pathétiques. Qui étiez-vous pour croire pouvoir vaincre celui que des armées entières ont été incapables de vaincre. Vous êtes face au vainqueur des Destogorides, alors à genoux esclaves ! Aussitôt, il sauta sur moi. Avec ses mains qui étaient encore pleines du sang de dizaines de pokémons, l'homme aux yeux écarlates m'agrippa par le cou et me projeta sur le pilier où se trouvait Sablaireau. Je tombai juste à sa droite, non sans que mon crâne se cogne brutalement sur la paroi rocheuse. Dépité, je ne pouvais m'empêcher de chuchoter quelques mots d'excuse à Sablaireau. - Je suis désolé de ne pas avoir été à la hauteur, mon ami. Tout est fini à présent. A regarder le regard bouillonnant de rage qu'il adressait à Sardonis, il n'avait pas l'air convaincu. S'il lui manquait les forces, il avait encore l'envie de combattre. C'était comme s'il était né pour se battre. Sardonis, après s'être avancé jusqu'à nous, mis un genoux à terre pour nous regarder les yeux dans les yeux. - Maintenant, je vais vous amener au sommet. Vous avez une dernière parole à formuler avant la grande ascension ? Pour toute réponse, Sablaireau administra un coup de griffe bien vigoureux sur la joue encore indemne de Sardonis. A présent, ses deux joues étaient mutilées de profondes cicatrices. Le Directeur de la Sécurité émit un léger grincement, avant de soulever par la peau du cou Sablaireau. Tout en le maintenant fermement dans les airs, Sardonis le fixa quelques instants de son regard plein de colère contrôlée. - Tu es vraiment un petit rigolo toi. Puis, le titan fit tournoyer Sablaireau dans les airs afin de gagner de la vitesse avant de propulser violemment à ses pieds. Il se contenta alors de donner un ordre lapidaire à deux de ses pokémons, avant de se retourner et emprunter l'escalier qui menait aux étages supérieurs du siège du Consortium. - Kicklee, tu montes cette vermine au sommet. Prends garde, il n'hésitera pas à t'échapper au moindre moment de faiblesse. N'hésite pas à l'assommer. Tygnon, tu fais la même chose avec le gamin. Quant à moi, j'ai encore une dernière chose à faire. Il a suffisamment fait de dégâts comme ça. M'assommer, c'est d'ailleurs ce que Tygnon fit aussitôt. Sans doute ne voulait-il prendre aucun risque, de peur d'avoir à subir les foudres de son maître. Les colères de Sardonis laissent rarement de survivants. Le boxeur me donna un coup de poing bien placé qui me fit perdre connaissance aussitôt. Quant à Kicklee, il voulait faire de même mais il s'aperçut très vite que cela n'était pas nécessaire. Sardonis n'y était en effet pas allé de main morte : écrasé sur le sol, Sablaireau avait lui aussi perdu connaissance. Après plusieurs heures dans le coma, je me réveilla enfin. C'était tout du moins l'estimation que je faisais au vu de la noirceur du ciel nocturne qui me faisait face. Comme il l'avait lui-même dit, Sardonis nous avait donc emmenés au sommet du Siège du Consortium. Là , le vent soufflait fort et était glacial. Quant à la lune, elle était noire comme l'ébène. Pour être honnête, on ne la discernait qu'à peine dans l'obscurité ambiante. Le sol était constitué d'obsidienne, comme le reste de la structure externe de la tour, et des phares l'illuminait. La surface qui s'étendait devant moi était d'une dimension considérable, ce qui était logique pour que le bâtiment puisse accueillir les centaines de bureaux qui se trouvaient à l'intérieur. Après avoir repris mes esprits, je constatais que j'étais enchaîné sur une sorte de poteau métallique. Tout autour de moi, une cage magnétique rendait inutile toute tentative de fuite, dans l'hypothèse fort improbable où je parviendrais à me défaire de mes liens. En regardant à ma gauche et à ma droite, j'eus la stupeur de découvrir deux pokémons familiers qui étaient emprisonnés de la même manière. A l'est, Sablaireau rongeait son frein. Il était impatient d'en découdre, mais il était hélas incapable de le faire. A l'ouest, je retrouvais une vieille connaissance : mon Chamallot. En croisant mutuellement son regard, je souris avant de lui adresser amicalement quelques mots pour le mettre au courant de la situation. Après tout, le pauvre petit chameau devait être passablement affolé de se retrouver ici sans savoir vraiment pourquoi. - Alors toi aussi il t'a eu ? Le Sablaireau que tu vois là -bas a combattu Sardonis avec courage, mais il n'est parvenu qu'à le griffer sur les joues. Tandis que Sablaireau grognait, je restais immobile et plongé dans mes pensées. Qu'allait-il advenir de nous ? Au bout d'un moment, un bruit de moteur se fit entendre dans l'horizon. Il était accompagné de lumières d'abord faibles, puis de plus en plus fortes à mesure que le vrombissement que j'entendais se renforçait. Après cinq minutes d'inflation sonore, il devenait à présent clair qu'il s'agissait d'un hélicoptère. Comme le ciel, il était noir. Sur le flanc de la cabine figurait un « C » blanc entouré d'étoiles de la même couleur. A l'avant, une main mécanique tenait fermement une cage magnétique semblable à celle qui nous emprisonnait déjà tous les trois. Se pouvait-il qu'un quatrième larron avait été capturé par Sardonis. L'hélicoptère était à présent tout proche. Il amorçait sa phase de descente. Il devenait net désormais que l'infortuné prisonnier de cette cage n'était nul autre que Mewtwo. Ce pokémon surpuissant qui nous avait sauvés dans la centrale thermique, même lui avait été capturé ? Avant d'atterrir définitivement, l'hélicoptère commanda à la main mécanique de déposer délicatement Mewtwo sur le sol. Il déposa la cage à droite de Sablaireau. Malgré la situation désespérée, le pokémon psychique demeurait serein comme un abra en pleine méditation. Il regardait le ciel sans que son regard n'exprime la moindre émotion. Lorsque le véhicule atteignit le sol en se posant face à nous, ses moteurs se coupèrent et la portière où était inscrit le logo du Consortium s'ouvrit. L'homme qui en sortit, c'était Sardonis. Tout en refermant la portière, il nous toisait tous les quatre du regard. Je n'osais soutenir ses yeux malfaisants. Mewtwo, tout au contraire, le fixait d'un air tout aussi hautain que notre adversaire. Quant aux deux autres pokémons, Chamallot tremblait de peur tandis que Sablaireau grognait tout en aiguisant ses griffes sur le poteau auquel il était accroché. Une fois la portière refermée, l'hélicoptère redécolla et disparut quelques minutes plus tard. Nous étions à présent seuls face au titan qui nous avait écrasés tantôt. Que nous voulait-il ? Nous n'allions pas tarder à le savoir. Après s'être rapproché de nous, il commença à parler. - Je m'excuse de vous avoir faire attendre, mais le ci-devant Mewtwo avait décidé de jouer les prolongations. Ce misérable n'a en effet rien de mieux à faire que de se terrer dans les friches du nord. Mais comme je vous l'ai déjà suffisamment dit, nul ne résiste bien longtemps à Sardonis. Il fit une pause. Puis, avant de reprendre la parole il se rapprocha encore davantage de nous avant de mettre ses mains dans son dos et de commencer à faire les cent pas. - Bien. Nous allons pouvoir commencer. Si je vous ai tous amenés devant moi, c'est pour plusieurs raisons. Chacune de ces raisons ne concerne pas chacun d'entre vous. Certains seront donc amenés à trépasser... Il insista sur le mot « trépasser » en fixant Mewtwo du regard, lequel pokémon ne broncha pas. Ce pokémon avait-il un cœur ? Je dois avouer que je commençais à me poser des questions. Cette créature avait en effet davantage le comportement d'une machine que d'un être vivant. Quant à Sardonis, il ne s'était pas arrêté de parler. Il poursuivait son monologue tout en reprenant sa ronde devant les quatre cages magnétiques. - ...tandis que d'autres seront épargnés dans ma grande mansuétude s'ils font preuve d'un minimum de bonne volonté, et ce malgré leurs crimes passés. Cette fois, Sardonis avait insisté sur les mots « leurs crimes passés » en fixant Sablaireau du regard de la même manière que ce qu'il venait de faire avec Mewtwo. Comme à son habitude, le pokémon soutenait le regard du responsable de sa servitude avec un regard plein de haine et de détermination. Le monologue continuait. - Mewtwo sera mis à mort ce soir ici-même pour prix des préjudices que vous avez tous les quatre infligés au Consortium. A l'humain, il lui sera possible de sauvegarder son intégrité physique ainsi que celle des deux pokémons qui l'accompagnent s'il coopère. Sardonis fit alors une pause, jusqu'à ce qu'il arrive devant moi. C'était à mon tour de devoir subir son regard. Malheureusement pour moi, il ne semblait pas admettre que l'on se dérobe à ses yeux. - Relève ta tête ! Terrifié, j'obéis. Il m'adressa alors quelques mots sur un ton péremptoire. - Me suis-je bien fait comprendre ? Je répondis avec une voix tout aussi terrifiée que l'était tout mon corps. - Oui...Oui monsieur. Visiblement satisfait, le Boucher sourit et recula d'un pas. Il continuait néanmoins de me fixer, sentant bien que son regard avait un effet psychologique certain sur moi. L'homme en uniforme me posa ensuite une question qu'il serait plus juste de qualifier d'ordre dans la mesure où de toute évidence il exigeait une réponse. - Denaro Wolf, le Consortium exige que vous nous livriez la localisation du repaire des Concordiens ainsi que la manière d'y accéder. En outre, n'essayez pas de nous trahir. Rudolph Estenia, avant sa perfide trahison, nous a appris qu'une traîtresse issue de nos rangs vous a sauvé dans le Désert de l'archipel d'Hoenn. Nos services savent de source sûre qu'elle est affiliée à ces misérables Concordiens et que leur repaire se trouve dans cette région du monde, mais nous ignorons sa localisation exacte. Dont acte, le Consortium vous écoute ! Mon sang ne fit qu'un tour. Ce que me demandait Sardonis, c'était de livrer aux chiens mes amis d'Hoenn. Irène, Xanathor et surtout ce cher Porygon-Z : on me demandait de les livrer à une mort certaine. Cela, je ne pouvais m'y résoudre. Sans vraiment réfléchir et laissant parler mon cœur, je donnai donc à Sardonis la seule réponse qui vaille vraiment. - Jamais ! Il était évident qu'une telle réponse, aussi courageuse qu'elle soit, n'allait pas convenir à Sardonis. Il fulmina aussitôt en se rapprochant de nouveau de moi. - Quoi ? Après la leçon que je t'ai administrée en bas, tu continues de me résister ? Tu es courageux petit, mais es-tu vraiment conscient des enjeux ? Veux-tu voir tes pokémons mourir d'une mort affreuse avant de les rejoindre dans la Mort ? Est-ce vraiment cela que tu souhaites ? Il avait raison : nous étions en son pouvoir. Sardonis pouvait faire ce qu'il voulait de nous. Mais j'avais beau retourner le problème dans tous les sens, j'arrivais toujours à la même conclusion. Je ne pouvais pas trahir ceux qui m'avaient recueilli et fait découvrir la beauté cachée des pokémons. Oui : si trahir pouvait effectivement me permettre de m'en sortir et de sauver deux amis, trahir me remplirait de honte. Si je le faisais, je serais incapable de me regarder de nouveau dans une glace. Que valaient mes intérêts et deux vies face au combat quotidien de centaines d'hommes et de femmes contre l'oppression du Consortium ? Ma réponse à l'homme aux yeux écarlates fut donc dans le même esprit que la première. - Inutile d'essayer, Sardonis : contrairement à toi, je suis un homme. Et les hommes dignes de ce nom ne trahissent pas. Mais comment peux-tu le savoir, toi qui as noyé ton humanité dans un océan de sang et de larmes ? La colère du titan qui me faisait face ne faisait que s'amplifier. D'un geste brutal, il souleva la cage de Chamallot et la détruisit sur le sol, libérant du même coup le plus fragile d'entre nous. Puis, il vociféra. - L'honneur ? Encore une de ces vieilles lubies ? Tu vas voir ce que j'en fais de l'honneur de ton pokémon ! Je vais le massacrer sous tes yeux ! Peut-être que ça t'apprendra à être moins arrogant et à savoir rester à ta place. Mackogneur, détruis-le ! A ces mots, Sardonis sortit de sa veste une de ces pokéballs et un des plus puissants pokémons combat de la création en sortit. Sans le moindre état d'âme, le colosse aux bras multiples commença par soulever le petit pokémon avec une de ses mains. Puis, il lui fracassa la tête en lui administrant une multitude de coups de poing simultanément avec ses autres bras. J'étais indigné. - Non ! Espèce de monstre ! Sardonis exultait. En me voyant les larmes aux yeux essayer de faire cesser ces véritables actes de torture que le bébé chameau subissait, il jouissait. Dans le sourire pervers qu'il faisait, on sentait qu'il éprouvait du plaisir à faire souffrir les autres. Le Directeur de la Sécurité éclata de rire avant de se moquer ouvertement de moi. - Alors, tu fais moins le malin maintenant n'est-ce pas ? Tu as le choix : soit tu parles, soit Mackogneur continue. Et je te conseille de le faire vite, parce que mon petit doigt me dit qu'il ne va pas tarder à crever. Je serrais les dents. Cela ne pouvait pas finir comme ça ! Je me sentais faible, si faible. Quel affreux maître étais-je pour être incapable de protéger mes propres pokémons ? Au milieu des hurlements et des appels à l'aide du petit chameau, j'avais fermé les yeux. Je ne voulais plus en entendre davantage. Je voulais mourir. Soudain, alors que tout semblait perdu, une voix se fit entendre. - Non, pas ça. Pas un nouveau Giovanni. Tu vas payer, monstruosité. Surpris, j'ouvris les yeux. Mewtwo, qui était resté impassible jusqu'alors, s'était entouré d'une aura violacée. La seconde d'après, il disparut pour réapparaître derrière Mackogneur et Sardonis. Surpris, l'homme aux yeux écarlates s'exclama. - Qu'est-ce que...Mewtwo ? Le pokémon humanoïde chargea dans la paume de ses mains deux boules d'énergie qu'il envoya sur le Mackogneur. Au contact, les deux boules fusionnèrent avant de projeter loin dans les cieux le tortionnaire de mon pokémon. Sans perdre un instant, le pokémon psychique rechargea une autre boule d'énergie. Cette fois-ci, elle était de couleur bleue. Il la lança sur le pokémon blessé, qui l'enveloppa et le fit progressivement léviter dans le ciel. La boule s'arrêta à environ une centaine de mètres d'altitude. Là où il se trouvait, le pokémon ne risquait plus rien. Mewtwo se retourna ensuite vers Sardonis, qui semblait incapable de réagir face à ce qu'il venait de se passer. Le pokémon, qui n'avait encore rien révélé de sa véritable puissance, lui adressa un regard plein de haine tout en lui lançant une formule lapidaire. - Et maintenant, tu vas mourir. La mise à mort en question fut incroyablement rapide. D'abord, le pokémon ferma les paumes de ses deux mains. Puis, il se recouvra de nouveau d'aura violacée. La différence, c'était que cette fois la couche d'aura était beaucoup plus épaisse que celle qui recouvrait le pokémon avant qu'il ne se téléporte à l'extérieur de sa cage magnétique. Enfin, Mewtwo émit une déflagration psychique d'une puissance incommensurable. Partie littéralement de son corps, elle ravagea tout sur son passage dans un diamètre de cent mètres. C'était plus que suffisant pour atteindre Sardonis et les cages magnétiques qui nous retenaient encore, Sablaireau et moi. Lorsque l'onde de choc nous atteignit, les cages explosèrent littéralement. Etrangement pourtant, la déflagration nous transperça sans que nous subissions le moindre dommage. Il en alla tout autrement pour Sardonis. Lorsque l'onde de choc le toucha, elle désintégra ses vêtements et brûla gravement tout le corps de l'homme aux yeux écarlates. Parlons-en d'ailleurs de ses yeux : sous l'effet de la vague d'énergie qui dévorait à présent son corps, ils brûlèrent eux aussi. Plus jamais ce monstre n'allait pouvoir les utiliser pour terroriser ses prisonniers. Lorsque la déflagration psychique disparut enfin de l'horizon, Sardonis était à terre. De la fumée sortait de son corps brûlé au troisième degré. Entre deux gémissements, il émit un râle. J'espérais que c'était le dernier mot qui allait sortir de la bouche de ce criminel. - Ah... |
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