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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 2
Nom de l'œuvre : Les contes de Papi Polux Nom du chapitre : L'homme qui murmurait aux spectres
Écrit par Polux999 Chapitre publié le : 5/10/2015 à 18:17
Œuvre lue 6209 fois Dernière édition le : 23/3/2016 à 23:32
Il était une fois un petit garçon vivant seul avec sa mère près d'un étang. Un jour, alors qu'il jouait avec son sceau au bord de l'eau, il entendit une voix :

« Je chante, chante au bord de l'étang,
Je siffle, siffle en attendant.
Viens à moi petit enfant
Que je t'embrasse tendrement. »

Le petit garçon leva les yeux de son sceau et regarda autour de lui, mais il ne vit personne. Inquiet, il rentra chez lui et raconta à sa mère ce qui s'était passé. La femme s'horrifia :
-Idiot, c'était la viskuse ! Elle attire les enfants pour les emmener avec elle au fond de l'eau. Ne repars plus jamais là-bas !
Le petit garçon promit. Le lendemain, il réfléchit alors à quoi jouer. Comme rien ne lui venait à l'esprit, il décida d'aller chercher de la boue au bord de l'étang, mais sans s'en approcher. « Comme ça, se dit-il, je ne désobéirai pas à ma promesse. » Il partit donc, équipé de son sceau, droit vers l'étang. Alors qu'il ramassait de la boue, bien à l'écart de l'eau, il entendit de nouveau la voix :

« Je chante, chante au bord de l'étang,
Je siffle, siffle en attendant.
Viens à moi petit enfant,
Que je t'embrasse tendrement. »

Le petit garçon fut tellement surpris par la voix qu'il en renversa son sceau. Il roula, roula, droit dans l'étang. Le petit garçon courut après le sceau, et le ramassa, les pieds dans l'eau. Soudain, une algue se referma sur son pied. Le petit garçon eut à peine le temps de respirer qu'il fut happé sous l'eau, sans un bruit.

La nuit tomba. La mère, inquiète de ne pas voir son enfant rentrer, partit à sa recherche. Très vite, elle trouva le sceau, flottant sur le rivage. Il ne lui en fallut pas plus pour comprendre. Effondrée, elle passa la nuit à pleurer. Puis le lendemain, alors qu'elle n'avait plus de larmes, elle se décida. Elle arracherait son fils de la viskuse, quoi qu'il en coûte. Dès l'aube, elle partit en ville, à la recherche de n'importe quel exorciste pouvant l'aider. Mais elle déchanta très vite. A chaque fois, on lui répondait la même chose :
-Hélas, ma pauvre dame, il n'y a rien à faire ! Ce que la viskuse prend, jamais elle ne le rend.
Au soir venu, et après avoir fait le tour de tous les exorcistes de la ville, la femme rentra chez elle, dépitée. Assise devant sa cheminée, elle serra le sceau de son petit garçon, et contempla le feu. Soudain, alors que minuit sonnait à l'horloge, on toqua à sa porte. La femme sortit de sa contemplation et partit ouvrir en trombe. Était-ce son fils, qui avait réussi à s'échapper de la terrible viskuse ? Mais quand elle ouvrit, la déception lui tomba dessus. C'était un vagabond, à la grosse barbe blonde, couvert de poussière. D'une voix grave, il demanda :
-Bien le bonsoir, ma dame, accorderiez-vous le gîte à un pauvre vagabond ?
La femme l'invita à rentrer. Jamais elle n'avait refusé d'aider ceux qui étaient dans le besoin, et ce n'était pas dans la peine qu'elle changerait. Elle montra au vagabond le fauteuil au coin du feu et partit lui réchauffer les restes de son repas. Le vagabond mangea en silence, la fixant de son regard bleu perçant. Quand il eut fini, il lui adressa enfin la parole :
-Vous êtes en peine, je le vois bien. Que vous est-il arrivé, si ce n'est pas indiscret ?
Et elle éclata en sanglots. Entre deux hoquets, elle lui raconta son malheur, comment son petit garçon avait entendu la viskuse, qu'elle lui avait interdit de repartir à l'étang mais qu'il désobéit. Elle raconta sa journée dans la ville, à aller de boutiques d'exorcistes en boutique d'exorcistes, en vain. Le vagabond ne dit pas un mot durant toute son histoire, il se contenta de l'observer de ses yeux bleus. Lorsqu'elle eut finit, il lui tendit un tissu pour ses larmes, et se leva d'un bond.
-Que faites-vous donc, vous partez ? Demanda-t-elle.
-Ma dame, vous avez été si bonne avec moi, alors que je n'ai rien. Je vais vous ramener votre fils, je vous en fait la promesse. A l'aube, je serai de retour avec lui.
La pauvre femme sourit.
-Mais monsieur, vous ne m'avez donc pas écoutée. Ce que la viskuse prend, jamais elle ne le rend.
-Et bien pour moi, elle le fera, répondit-il de façon énigmatique.
Et il partit dans la nuit.

Le vagabond marcha, marcha, mais pas vers l'étang non, jusqu'à la forêt. Arrivé à l'orée, là où les arbres commencent, il s'arrêta, et plaçant ses mains en éventail autour de sa bouche, cria :
-Enfants des bois, enfants des bois !
Venez voir qui voilà !
Mais personne ne lui répondit. Alors il recommença, deux fois, trois fois.
-Enfants des bois, enfants des bois !
Venez voir qui voilà !
Alors, un par un, des yeux rouges apparurent dans l'obscurité, entre les troncs. D'une même voix, ils murmurèrent :
-Tu nous as appelés, vagabond, et nous voici. Pourquoi nous réveilles-tu ?
Alors le vagabond raconta l'histoire de la pauvre femme. Les enfants des bois lui dirent :
-Tu as bien fait de nous demander de l'aide. Les hommes l'ignorent mais nous sommes capables de venir à bout de la viskuse. Nous acceptons de secourir le petit garçon. Mais auparavant, tu devras nous aider. Nous ne pouvons pas nous voir dans l'obscurité. Trouve une lumière pour nous éclairer, une lumière qui ne peut pas s'éteindre. Alors nous t'aiderons.
Et ils disparurent.

Le vagabond réfléchit. Où pouvait-il trouver une telle lumière ? Soudain il eut la réponse. Vite, vite, il courut dans le cimetière, droit devant les tombes de pierre. Il y déposa un miroir, long comme lui, et se mit à appeler :
-Lumière qui brille et qui luit,
Toi qui veille sur les morts la nuit
Je t'en conjure en ce doux soir,
Apparais donc dans mon miroir.
Il attendit. Soudain, une petite lumière scintilla dans le miroir. Elle grossit, grossit, jusqu'à montrer une silhouette. Un mélancolux flottait dans la glace, regardant l'homme transi de froid.
-Tu m'as appelé, vagabond, et me voici. Pourquoi me réveilles-tu ?
Et le vagabond raconta son histoire, une nouvelle fois. Le mélancolux lui dit alors :
-Tu as bien fait de me demander de l'aide. Je suis prêt à confier aux enfants des bois l'un de mes funécire. Mais auparavant, tu devras me ramener quelque chose. Les funécire sont petits, et se fatiguent très vite. Trouve un ballon pouvant le soulever dans les airs, ainsi il brillera toujours. Alors je t'aiderai.
Et il disparut.

Le vagabond réfléchit. Un ballon pouvant transporter une bougie ? Il sentit une brise sur son visage, et trouva la réponse. Vite, vite, il courut vers la falaise, devant la mer. Là, il plaça de nouveau ses mains en éventail et cria :
-Ballon qui chante, ballon qui danse,
Aussi rond que la lune pleine,
Au gré du vent tu te balances.
S'il te plait, viens à mon aide et soulage ma peine.
Alors il fixa l'horizon et attendit. Au loin, il aperçut un point noir, minuscule. Ce point noir grossit, grossit et se transforma en silhouette. Un grodrive apparut et s'approcha de l'homme.
-Tu m'as appelé, vagabond, et me voici. Pourquoi me réveilles-tu ?
Alors le vagabond raconta son histoire, encore. Le grodrive lui dit alors :
-Tu as bien fait de me demander de l'aide. Je suis prêt à te confier l'un de mes messagers, un beaudrive. En échange, je n'aurai qu'un seul souhait. Je veux qu'à la prochaine nouvelle lune, tu me laisses t'emporter dans le royaume des morts. Dis oui, et je t'aiderai.
Le vagabond n'hésita qu'une seconde. Il avait fait une promesse, et il comptait bien la tenir. Et puis, se dit-il, un vagabond ne manquerait à personne.
-C'est d'accord, marché conclu.
Le grodrive se mit à siffler un son grave et mélodieux. Le vent souffla fort, et un beaudrive arriva, tout tourneboulé.
-Voici le vagabond, expliqua le grodrive. Va avec lui.
Le vagabond emmena le beaudrive. Vite, vite, il partit au cimetière. Il chanta :
-Lumière qui brille et qui luit,
Toi qui veille sur les morts la nuit,
Je t'en conjure en ce doux soir,
Apparais donc dans mon miroir.
Le mélancolux réapparut. Il vit le beaudrive, et annonça :
-Un marché est un marché, voici un funécire.
Dans un crépitement, il pencha sa tête à travers la glace. De la cire tomba sur le sol, de laquelle naquit un petit funécire. Le beaudrive le saisit de ses deux longs filaments, et le souleva dans les airs.

Vite, vite, le vagabond courut jusqu'à la forêt. Là, il appela :
-Enfants des bois, enfants des bois !
Venez voir qui voilà !
Les enfants apparurent, leurs yeux rouges luisant dans l'obscurité.
-Voici ce que vous m'aviez demandé. Maintenant aidez-moi.
Le beaudrive souleva le funécire dans la forêt, qui émit une douce lueur chaleureuse. Le vagabond put alors voir les enfants des bois. Il s'agissait de plusieurs brocélome, lévitant entre les troncs. Ils s'approchèrent de la lumière, et rirent.
-Enfin nous pouvons voir ! Merci vagabond, un marché est un marché, nous t'aiderons.
L'un des brocélome s'avança vers le vagabond.
-Guide moi à l'étang de la viskuse. Quand nous arriverons, cache toi. La viskuse a une très mauvaise vue, mais elle peut te sentir.
Le vagabond courut vers l'étang. L'aube n'allait pas tarder à se lever, et il voulait respecter sa promesse faite à la pauvre femme.

Sur place, le vagabond fit comme le brocélome lui avait dit. Il se cacha derrière des fougères, hors de vue. De là, il regarda. Le brocélome s'approcha de l'eau, et se mit à rire, comme un enfant. La voix retentit alors :

« Je chante, chante dans l'étang.
Je siffle, siffle en attendant.
Viens à moi, petit enfant
Que je t'embrasse tendrement. »

Le brocélome obéit à la voix, et entra dans l'eau. Aussitôt, une algue s'empara de lui et l'entraîna dans les profondeurs. Le vagabond sortit de sa cachette, et attendit. Quelques minutes plus tard, le brocélome jaillit hors de l'eau dans un grand bruit, traînant derrière lui le corps du petit garçon. D'immenses algues le poursuivaient, et essayaient de le faire tomber dans l'eau. Mais quand il arriva sur le rivage, les algues se retirèrent, et tout redevint silencieux.
-Vite vagabond, vite ! La viskuse est tombée dans mon piège, mais si elle te sent, elle n'hésitera pas à t'attraper !
-Mais, répondit le vagabond en examinant l'enfant, il est mort !
Le brocélome semblait ne pas comprendre.
-Bien sûr qu'il est mort, un homme respire, par conséquent sous l'eau il se met à mourir.
Le vagabond laissa échapper une larme. Il avait échoué, il n'avait pas pu respecter sa promesse. Malgré tout, il remercia le brocélome, qui repartit dans la forêt. Puis, il souleva le corps du petit garçon, et rentra chez sa mère. L'aube se leva.

Quand il frappa à la porte, la femme accourut et ouvrit presque immédiatement. Le vagabond lui tendit le corps sans vie, le regard baissé, honteux. La femme prit le corps, puis après avoir compris qu'il était mort, répondit :
-Merci vagabond, merci.
Le vagabond s'étonna :
-Mais je n'ai pas respecté ma promesse !
-Si, vous l'avez respectée, répondit la femme. Vous avez ramené mon enfant, à qui je pourrai maintenant offrir une sépulture. Son âme n'est plus emprisonnée par la viskuse, il est libre.
Et sans prévenir, elle offrit un baiser au vagabond, sur sa joue.

Le lendemain, ils enterrèrent le petit garçon. Le surlendemain, ils se marièrent. Un mois passa, quand le vagabond, qui n'était plus un vagabond, se souvint de sa promesse faite au grodrive. Il devait partir cette nuit pour la falaise, où il se ferait emmener dans le royaume des morts. Dépité, il partit dans la forêt. Là, il appela :
-Enfants des bois, enfants des bois.
Venez voir qui voilà.
Une lumière illumina la forêt, et les brocélome apparurent.
-Tu nous as appelés, vagabond, et nous voici. Pourquoi nous réveilles-tu ?
Le vagabond tomba en larmes. Il raconta le marché qu'il avait passé avec le grodrive.
-Ma femme a perdu un enfant. Si elle perd un mari, elle ne s'en remettra jamais.
-Vagabond, tu as été si bon avec nous. Nous sommes prêts à t'offrir un cadeau. Pars à la falaise l'esprit tranquille, nous te promettons que ta femme vivra heureuse.

Le vagabond décida de leur faire confiance, et partit à la falaise. Ce qu'il ignorait, c'était que sa femme l'avait suivi. Elle ne s'était pas approchée de la forêt, connue pour ses démons malfaisants. Alors quand elle vit son mari ressortir des bois, elle fut soulagée. Mais au lieu de se diriger vers la maison, il partait dans l'autre sens, droit vers la falaise. Inquiète, elle le suivit de loin, afin de ne pas se faire repérer. L'aube commença à poindre, de l'autre coté de la mer. Derrière un buisson, la femme regarda la scène. Un énorme grodrive apparut depuis l'horizon, et vint flotter devant l'homme. Le vagabond lui dit quelques mots que la femme n'entendit pas. Puis le grodrive tendit ses filaments. L'homme les prit, et fut soulevé dans les airs. La femme sortit de sa cachette et courut vers le bord de la falaise, pour l'empêcher de partir. Mais il était trop tard. Elle l'appela, mais il ne l'entendit pas. Le grodrive était trop loin, et très vite, il disparut dans la lumière du soleil levant. Alors la femme sentit un grand froid la traverser. Puis une douce chaleur envahit son ventre. Elle ne savait pas comment elle le savait, mais elle en étais sûre : elle portait un enfant. Neuf mois plus tard, elle mit au monde un petit garçon, à l'épaisse chevelure blonde et aux yeux bleus perçants. Émue et heureuse, elle lui dit :
-Tu es le portrait craché de ton père. Je te nommerai donc comme lui : Mortimer.
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