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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 3
Nom de l'œuvre : Les contes de Papi Polux Nom du chapitre : Les plumes de vue
Écrit par Polux999 Chapitre publié le : 5/10/2015 à 18:20
Œuvre lue 6205 fois Dernière édition le : 23/3/2016 à 23:37
Il était une fois un roi et une reine qui voulaient désespérément un enfant. Un jour, alors que la reine se lamentait devant la mare, un tritonde surgit de l'eau et lui dit :
-Reine, la lune a entendu ta complainte, et te fait cadeau d'un enfant. Aime le aussi fort que tu le peux.
Quelques mois plus tard, la reine mit au monde une petite fille. Le roi et la reine furent ravis, jusqu'à ce qu'ils découvrent que leur enfant était aveugle. Le roi voulut renier sa fille mais la reine l'en empêcha :
-Il s'agit de notre enfant, j'ai promis de l'aimer aussi fort que je le pourrais. Nous trouverons un moyen de lui donner la vue.
Pendant des années, ils firent venir des médecins du monde entier pour leur fille. Mais aucun ne savait comment rendre la vue à une aveugle. C'est alors qu'un jour, un vieil homme tout tarabiscoté vint se présenter au château. Il était tout ridé et bossu. La reine et le roi étaient répugnés, mais l'accueillirent malgré tout. Il leurs dit :
-Vos majestés, je sais comment soigner votre fille. Il faut lui chatouiller les yeux avec les trois plumes des trois oiseaux à la vue légendaire : l'oiseau de la forêt sombre, l'oiseau de l'étang toxique et l'oiseau du désert aride.
Le roi et la reine lui demandèrent ce qu'il souhaitait en échange.
-Presque rien, répondit le bossu, juste un baiser de votre fille.
Le roi s'offusqua. Il était hors de question qu'un vieil homme embrassa sa fille chérie. La reine lui chuchota à l'oreille.
-Mon mari, j'ai une idée. Nous n'avons qu'à accepter, à condition qu'il aille chercher lui-même les plumes. Il est trop vieux, jamais il ne reviendra en vie. Et s'il gagnait malgré tout, nous lui dirions que ce sera notre fille qui décidera à la fin.
Le roi la félicita pour sa bonne idée et répéta au bossu le discours de la reine. Le vieil homme s'inclina comme il le pouvait, et partit à la recherche des plumes.

Il s'aventura dans la forêt sombre, où vivaient d'effroyables créatures. A la nuit tombée, il grimpa dans un arbre, et chercha du regard l'oiseau. Soudain, il entendit une voix grave derrière lui :
-Tu me cherches étrange homme ?
Le vieil homme sursauta :
-Oh Noarfang, seigneur de la forêt, tu m'as fais peur. Je ne t'avais pas vu.
L'oiseau le regarda droit dans les yeux :
-Evidemment que tu ne m'as pas vu, tu n'es pas moi. Je suis capable de tout voir, même le passé.
Il fit alors briller ses yeux.
-Je vois que tu veux une de mes plumes, donne-moi une raison de te dire oui.
Le vieil homme réfléchit. Il répondit alors :
-Si tu me donnes une plume, je ferai en sorte que le roi et la reine interdisent la chasse dans ta forêt. Et si je ne respecte pas ma promesse, tu pourras me crever les yeux.
Le noarfang le regarda longuement et dit :
-Très bien, voilà une plume. Gare à toi si tu ne respectes pas ta promesse.
Le vieil homme descendit de l'arbre et partit pour sa nouvelle destination : l'étang toxique.

Il lui fallut trois longs jours pour atteindre l'étang. Sur une petite barque, il flottait sur l'eau entre les fougères et les roseaux. Au coucher du soleil, il sentit un souffle de vent venir de l'ouest. Il l'aperçut alors, rasant l'eau : le xatu.
-Xatu, xatu, peux-tu me donner une de tes plumes, s'il te plait ?
L'oiseau vert et blanc se posa sur le bout de la barque.
-Je savais que tu viendrais, dit-il d'une voix crissante. Je vois tellement bien que j'aperçois l'avenir ! Si tu veux une de mes plumes, tu dois contrer ce que je vois. Si je n'arrive pas à répondre à ta question, tu auras une de mes plumes.
Le vieil homme accepta. Il demanda alors si le xatu voyait de quel coté le soleil allait se lever le lendemain. Le xatu rit :
-Tu me prends pour un idiot ? Le soleil se lèvera à l'est, comme il le fait tous les jours. Mais, puisque tu insistes, je vais regarder.
Il ouvrit grands les yeux vers le ciel en étendant ses ailes, et se figea. Le viel homme en profita pour lui piquer une de ses plumes et la cacher dans sa besace. Le xatu ne sentit absolument rien, trop concentré qu'il était. Quelques minutes plus tard, il rétracta enfin ses yeux et replia ses ailes :
-Je le vois, le soleil va se lever à l'est ! Tu as perdu.
Et il s'envola. Le vieil homme reprit alors son chemin, en direction du désert aride.

Le désert était très très loin, à trois mois de marche du palais. Quand l'homme arriva, il était très fatigué. Il se posa au sommet d'un gros rocher, et attendit. Au bout d'un jour entier et d'une nuit le vieil homme commença à se dire qu'il s'était peut-être trompé d'endroit. Mais à midi pile, en plein soleil, alors qu'il faisait une canicule d'enfer, une ombre le rafraîchit. Le vieil homme leva la tête, sachant déjà qui c'était.
-Grand guerriaigle, merci de m'accorder ton ombre.
Le rapace lui dit de sa voix rauque :
-Seul un fou ose venir ici, en plein désert. Tu as de la chance, je suis capable de voir le plus petit insecte à des kilomètres à la ronde.
-Je sais, guerriaigle, je suis venu te voir pour te demander une faveur. Donne moi une de tes plumes.
L'oiseau émit une cri :
-Je vois à travers toi, vieil homme, et cette plume ne t'es d'aucune utilité. Je n'ai aucune raison de t'en donner une !
Le vieil homme lui dit alors :
-En effet, ce n'est pas pour moi, mais pour une princesse aveugle. Seule ta plume peut lui redonner la vue. S'il te plait, pour elle.
Le guerriaigle battit des ailes, soulevant du sable.
-Oui, je connais le malheur de cette enfant. La lune a fait don de cette princesse à la reine. Je veux jouer : si tu arrives à voir avant moi un objet particulier, je te donne une plume. Mais je te préviens, tu ne gagneras pas.
Le bossu accepta. Il proposa :
-Attend, je possède dans ma besace un caillou rouge que j'ai ramassé en chemin. Nous allons fermer les yeux, et je le jetterai au loin. Le premier qui le retrouve gagne.
Le guerriaigle approuva et voyant que le vieil homme fermait les yeux, il fit de même. Alors, le bossu lança le caillou, mais derrière lui. Quand ils ouvrirent les yeux, le guerriaigle fixa l'horizon droit devant lui, ses yeux allant de droite à gauche. Le vieil homme fit mine de chercher devant, puis se retourna et dit :
-Trouvé !
Le guerriaigle n'en revint pas :
-Tu m'as roulé ! Mais un marché est un marché, tu as gagné. Tiens, voilà ta plume !
Et dans un râlement, il s'envola droit vers le soleil, laissant derrière lui une plume tomber au sol.

Le vieil homme mit du temps à revenir au palais. Quand il se présenta, le roi et la reine furent surpris. Ils l'avaient complètement oublié. Le vieil homme leur présenta les trois plumes :
-Amenez la princesse, je vais lui rendre la vue !
Le roi et la reine s'inquiétèrent. Et si ça fonctionnait ? La reine murmura au roi :
-Quand notre fille aura retrouvé la vue, elle ne voudra jamais embrasser une telle horreur. Ne vous en faites pas mon mari, tout se passera bien.
La princesse fut amenée. Le bossu prit les trois plumes et effleura les paupières de la jeune fille. Aussitôt, un vent l'entoura. Quand la princesse ouvrit les yeux, elle pleura de joie. Elle voyait ! Devant elle se tenait le bossu, se demandant si la princesse ferait fi de sa laideur. La jeune fille, qui n'avait jamais rien vu de beau ou de laid, trouva le visage du vieil homme magnifique. Rougissant, elle l'embrassa tendrement sur la bouche. Soudain, le vieil homme fut entouré d'une lumière forte. Quand elle disparut, il n'y avait plus de vieil homme, mais un beau zoroark. Le roi s'exclama :
-Mais que se passe-t-il ?!
Le pokémon s'inclina et dit :
-Votre majesté, j'ai été ensorcelé il y a longtemps par une sorcière avec qui je n'avais pas respecté une promesse. Pour me punir, elle me bloqua sous la forme d'un vieil homme hideux. Seul le baiser d'une jeune fille me trouvant beau pouvait me délivrer. Merci à vous princesse, merci.

La princesse et le zoroark devinrent les meilleurs amis du monde. Elle obligea ses parents à arrêter de chasser dans la forêt sombre, pour que la promesse de son zoroark soit respectée. Ils restèrent ensemble jusqu'à leurs morts et vécurent heureux.
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