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Lecture du chapitre 2 | |
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Nom de l'œuvre : Sentaï Scoop | Nom du chapitre : Hight school of the Sentaï |
Écrit par Tracy | Chapitre publié le : 7/10/2015 à 19:13 |
Œuvre lue 11103 fois | Dernière édition le : 7/10/2015 à 19:35 |
Chapitre 2 Hight school of the Sentaï Le soir même, après avoir terminé ses devoirs : trois exercices d’algèbre et un exposé barbant sur les peintres hollandais du XVIIe siècle, Olys se précipita sur son moteur de recherches favori et entama des investigations pour identifier le symbole brodé sur la veste du mystérieux collégien qu’elle avait pour l’heure surnommé, non sans une certaine excitation et la satisfaction d’avoir découvert une nouveau super-héros : l’Eclair Bleu. (Je suis sûre d’avoir déjà vu ce blason auparavant… Bingo, le voilà !) « Sentaï-School, l’école des héros, lu à voix haute Olys. Révélez le héros qui sommeille en vous grâce à la seule école agréée en héroïsme du pays. » (Je m’en souviens maintenant, je m’étais déjà renseigné sur cette école … Mais elle n’était pas mixte à l’époque, alors j’ai laissé tomber. En plus, elle a mis la clef sous la porte il y a quelques mois, problèmes budgétaires je crois.) En effet, l’école avait fermé pour la deuxième fois depuis sa création, à la suite d’une explosion dans le bâtiment principal provoquée par des étudiants maladroits après un spectacle de Noël trop agité. Les caisses de l’école étant tristement vides, le directeur n’avait pas pu faire les réparations nécessaires avant la rentrée de janvier. Olys parcourut plusieurs articles tout en laissant ouvert l’onglet du site officiel. Le plus récent parlait d’une réhabilitation de l’école grâce à de généreux donateurs et à la volonté du maire de la ville. (Ils disent ici qu’après sept mois de fermeture, l’école va enfin pouvoir rouvrir à la rentrée prochaine. Des portes ouvertes seront organisées pendant les vacances. Et apparemment, si j’en crois ce que j’ai vu cet après-midi, leurs étudiants ont vraiment des superpouvoirs…) Olys recula sa chaise de quelques centimètres et se mit à réfléchir en fixant son mur des légendes. (Ce garçon devait à peu près avoir le même âge que moi, ce qui signifie qu’il est encore dans le secondaire à la Sentaï. J’ai du mal à croire que tous les élèves qui sortent de cette école deviennent de véritables héros, ils seraient trop nombreux. Il doit y avoir beaucoup de métiers parallèles : chercheurs en génétique, mascottes, journalistes…) Une étincelle jaillit dans les yeux d’Olys. (Si j’intégrais cette école, je pourrais me faire un carnet d’adresses bien utile pour la suite, je pourrais cumuler des données sur tous les futurs héros, à commencer par l’Eclair Bleu, ce serait comme ma première enquête officielle… Aucun autre journaliste ne pourra prétendre rivaliser avec moi ensuite, j’aurais toujours une longueur d’avance sur mes collègues. Je pourrais même obtenir mon premier scoop avant d’avoir quitté le lycée, ma carrière démarrerait sur les chapeaux de roues !) Olys se leva d’un bond et grimpa sur son lit, brandissant son poing vers le ciel tel un travailleur communiste et colla son précieux appareil-photo contre sa poitrine. Ses yeux s’embrassaient des flammes vertes de l’ambition. « C’est décidé, à la rentrée : j’infiltre la Sentaï-school ! - Que dis-tu ma chérie ? Ca va ? Tes brûlures d’estomac te reprennent ? Cria depuis le rez-de-chaussée une voix fluette. - Hein ? Ah non tout va très bien maman. - Tu es sûre ? Tu as bien pris ton médicament ? - Mais oui ! » Répondit Olys avant de redescendre plus calmement de son lit. C’est ainsi que quelques mois, démarches administratives pesantes, dossier de quarante pages, lettre de motivation, curriculum vitae, laisser-passer A-38, tests psychotechniques, entretiens et frais d’inscriptions couteux plus tard, Olys reçu enfin dans un joli papier kraft expédié par la poste le même veston que son héros inconnu : l’uniforme officiel de la Sentaï School, version violette. (Dommage qu’il n’y ait plus ma taille en bleu…) C’était le lundi de la rentrée, le ciel était gris, le crachin automnal propulsait ses gouttes sur la tête des profs sous antidépresseurs faisant le deuil de leurs vacances, comme pour se moquer de leur triste sort. Olys elle était radieuse au contraire, elle était impatiente de franchir les portes de la fameuse Sentaï School. Avec une petite appréhension, elle s’arrêta devant la façade, en extase. Elle prit une photo du bâtiment principal flambant neuf, plus pour le plaisir que pour ses recherches sur les super-héros. (Alors c’est ça la Sentaï school ? C’est vrai que ça en jette. Mais pourquoi tout le monde s’agglutine sur le trottoir d’en face ?) Elle rabaissa son appareil et se retourna pour observer une file d’attente interminable devant une boutique aux couleurs criardes. La boutique était encore fermée mais son ouverture semblait imminente. Un énorme podium avait été installé à côté de la porte d’entrée, il était pourtant à peine visible à cause de la foule amoncelée devant le magasin. Les deux tiers des futurs clients portaient l’écusson de la Sentaï sur leurs vêtements, Olys en profita pour refaire quelques clichés de ses futurs camarades qui poireautaient quand soudain un grand hurluberlu en costume vert et rose se dressa sur l’estrade, dans une pluie d’étincelles et de feux d’artifices. « Bienvenus, bienvenus, bienvenus ! Chanta le guignol déguisé en sucre d’orge. Moi Wallace Wilka je vous promets une année de délices infinis ! Vos papilles exalteront mille et une saveurs extravagantes et me supplieront à genoux d’inonder le monde encore et encore de fantastiques sucreries ! » Les élèves l’acclamèrent, Olys haussa un sourcil tout en photographiant le zigoto. (Wallace Wilka… Le confiseur suisse de génie ? Qu’est-ce qu’il fiche ici ?) « Pour fêter la rentrée des classes et l’ouverture de ma nouvelle boutique, j’ai créé une toute nouvelle collection de douceurs… Vous trouverez chez Wilka toutes les fournitures scolaires dont vous aurez besoin pour cette année en… Chocolat ! Des crayons en chocolat, des cartables en chocolat, des trombones en chocolat, des bonnets d’ânes en chocolat ! Et pour chaque achat repartez avec un sachet de mes bonbons stars à la recette ultra secrète ! » Les élèves se bousculaient pour rentrer dans la boutique avant que la cloche fatidique annonçant la rentrée officielle ne résonne à leurs oreilles. De l’autre côté de la rue, Olys haussa les épaules, indifférente à l’appel du sucre. (Bon c’est pas tout ça mais il y a des choses plus sérieuses qui m’attendent que ces bonbons suisses…) Olys traversa la cours de l’école, elle passa aux pieds de la statue géante d’Iskor, héros fondateur de l’école. Le double battant de la grande porte principale était ouvert pour faciliter le passage des étudiants, pourtant Olys s’arrêta sur le perron. Elle prit une profonde inspiration et, avec un immense sourire, elle entra dans the Hall of Fame. A cet instant précis, le titre du chapitre aurait pu se transformer en « Olys au pays des merveilles ». A la vue du pavé flambant neuf où allaient et venaient des jeunes justiciers masqués en costumes colorés, Olys, le souffle coupé, resta sans voix mais pas paralysée. Comme muées par leur conscience propre, les mains d’Olys se saisirent de l’appareil photo et commencèrent à prendre des photos de ci de là . Olys admirait le décor avec des yeux d’enfant émerveillée. (Non mais j’hallucine, c’est… Peter Naraignée !!!) Olys, le visage rougit par l’excitation, prit une quarantaine de photos en rafale, comme pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas. L’étudiant héroïque passa à quelques mètres d’elle pour rejoindre ses camarades. (La rumeur était vraie : il s’est vraiment mis au vert en dehors des USA. Ca c’est un méga-scoop de tarés ! Dommage que je ne puisse pas le divulguer sinon tous ses ennemis jurés vont débarquer ici…) Partagée entre le plaisir immense de voir un vrai super-héros en chair, en os et en latex, et la déception de ne pas pouvoir en faire partager le reste du monde, Olys continua son tour d’horizon. Elle arriva devant une stèle en marbre du genre monument au mort et leva les yeux pour le lire. « En l’honneur des généreux donateurs et de notre très cher maire monsieur Rodolphe Pintade, pour la réhabilitation de la Sentaï School. » Olys recula un peu pour prendre la plaque gigantesque en photo et elle bouscula par mégarde une autre élève. Olys se retourna, un peu confuse. « Oups ! Pardon… Je suis désolée, je ne fais pas toujours attention où je mets les pieds quand je prends des photos… Ca va ? Je ne t’ai pas fait mal ? - N….va. » La fille qu’elle avait heurtée était super mignonne avec ses petites couettes, ses joues bien roses et son air ingénu. Elle portait un uniforme vert assorti à ses yeux. Olys l’analysa rapidement. (Elle a l’air timide, pas le genre agressif en tout cas. C’est l’occasion de tisser des liens avec une ancienne élève.) « Je suis nouvelle ici, je m’appelle Olys Allen, et toi ? - …bi…sper. - Excuse moi je n’ai pas bien entendu. - Shinobi Jasper. Je suis désolée, je ne parle pas très fort… S’excusa la jeune fille en retrouvant une voix normale. La nouvelle année me rend un peu nerveuse. - Ah, je comprends, moi aussi je… - Salut Bibi ! - Bonjour Tôa. - Ton frère n’est pas avec toi ? Lui demanda le nouveau venu, un jeune homme brun de type asiatique enrobé et joufflu, - Non il est… - Eh oh Tôa ! » Sur un ton joyeux, le grand frère de Shinobi interpella Tôa. Olys n’eut aucun mal à deviner le lien de parenté car l’adolescent avait les mêmes pommettes saillantes que sa sœur, ainsi que des yeux verts similaires. Il s’approchait du petit groupe, les bras chargés de confiseries en tout genre. La pile de sucreries était deux fois plus haute que lui. Il tendit la tête sur le côté pour saluer son camarade. Ses joues roses étaient assorties aux papiers d’emballage des bonbons. « Keiji, c’est quoi tout ça ? Demanda Tôa sur un ton colérique qui ne lui ressemblait pas. - La boutique Wilka fait des promotions de dingues pour la rentrée ! - Grrr… Ce maudit Wallace Wilka… » Le poing de Tôa tremblait de rage et il fixait le sol dans une grimace dramatique. « Tu n’aimes pas les produits Wilka ? » Demanda innocemment Keiji. Des flammes embrasèrent les yeux de Tôa qui se dressa devant Keiji en une ombre terrifiante. « Je refuse de lui acheter quoi que ce soit ! Ses aliments sont gorgés de produits chimiques ! Et depuis l’installation de sa boutique en face de l’école, la vente de mes pains en farine de saucisse est en chute libre ! - Tu me fais peur Tôa ! » Couina Keiji derrière sa barricade de glucose. (Pourquoi ils n’arrêtent pas de l’interpeller "toi", c’est pas sympa, carrément mal poli même… Uh, il a dit farine de saucisse ?) Olys eut soudain une illumination. « Farine de… Tu es Tôa Girara-Ringalls c’est ça ? Le jeune cuisinier qui a inventé et fait breveté la farine de saucisse ? - Oui c’est bien moi, pourquoi ? - Tiens ? C’est qui ta copine Bibi ? Je l’avais jamais vu. » Releva Keiji qui venait juste de remarquer la présence d’Olys. (Souris Olys, souris… Fais bonne impression, c’est super important.) « Désolée, je ne me suis pas présentée : je m’appelle Olys, Olys Allen. Je suis nouvelle mais vu mon âge j’ai été intégrée aux troisièmes années. - Ah, comme moi alors, se-presque-exclama Bibi. - Une nouvelle ! Trop bien !!! S’exclama joyeusement Keiji. On va te présenter à tous nos copains ! Moi c’est Keiji Jasper, j’uis le grand frère de Bibi ! » Keiji se pencha vers elle avec un enthousiasme dangereux, la montagne de bonbons Wilka manqua de s’effondrer sur eux dans une avalanche de sucre. (Ouh là , je voulais faire bonne impression mais à ce point-là c’est presque flippant…) « Il est pire qu’avant non ? Demanda Tôa. - Un effet des bonbons wilka je crois. » Répondit Bibi. Brusquement, les joues de Shinobi devinrent pourpres, ses yeux s’embrumèrent et scintillèrent alors qu’arrivait un nouveau camarade de classe de Keiji. « Ah justement en voilà un ! Cria Keiji à Olys qui commençait à avoir mal à l’oreille à force que le jeune Jasper hurle dedans. Le bel adonis arrivait vers eux d’un pas lent, les mains dans les poches, la tête légèrement incliné et les yeux clos. Avec ses cheveux noirs et fins, sa veste grise au col relevé, tout son être était terriblement mystérieux et ténébreux. Olys fit quelques photos… Pour ses archives. « Oooh, Hongo a encore fait de super progrès en ténébritude pendant les vacances, lança machinalement Tôa. - Eh Hongo ! Hoonnngggooo ! On est là ! - Fais gaffe tu sèmes tes bonbons… » Dit gentiment Olys. Keiji s’agitait frénétiquement, des sucettes tombèrent sur les crânes de Tôa, Bibi et Olys. Agacé, le brun ténébreux se mit à beugler comme un chien enragé, cassant complètement son effet beau gosse. « Keiji par pitié arrêtes d’hurler, je t’ai vu ! Comment tu veux que je vous loupe vous êtes au milieu du hall avec une pyramide de papier brillant ! - Moi aussi j’uis super content de te voir ! » Répondit Keiji, rayonnant. (Ce gars-là prend de la drogue…) Alors qu’Hongo saluait Tôa, Bibi s’approcha timidement du nouveau venu, les bras resserrés contre elle pour tenter de calmer sa nervosité. « …Hongo. - Salut… Bibi. » Un léger sourire, presque sympathique, s’esquissa enfin sur le visage du ténébreux Hongo. (Tiens ? Ca pue la fleur bleue d’un seul coup…) « Tu… Tu as passé de bonnes vacances ? » Lui dit Hongo qui n’avait trouvé aucune question encore plus bateau que celle-ci à lui poser. « …juillet...sud…frère…manqué. (Lamentable… On se croirait dans Blue Spring Ride.) - On dirait que Bibi fait une rechute, pourtant elle allait mieux depuis la fête de Noël de l’an dernier, dit une voix qu’Olys n’avait pas encore entendu juste derrière elle. - Ah, salut Duke. En même temps ça fait plusieurs mois qu’elle n’a pas vu Hongo, alors c’est normal je suppose. » Répliqua Tôa. Olys se retourna pour regarder le nouvel arrivant à la guitare. (Pourquoi y a une meute de filles avec des yeux en cœur derrière lui ?) « Salut Tôa, salut Keiji… » Soupira le beau gosse avec un sourire, tout en passant une main désinvolte dans ses cheveux blonds comme les blés. Les joues d’Olys se réchauffèrent quelques peu tandis que le groupe de filles bavait derrière lui. (En fait je comprends…) « …..avec moi ? » Demanda Bibi à Hongo, elle devenait tellement rouge qu’on aurait pu faire cuire un œuf sur le plat sur son front. Hongo, en mode lover, lui répondit. « Oui, bien sûr, si tu… - Eh Hongo ! Duke ! On vous a pas présenté la nouvelle cop’ de Bibi ! » Le coupa Keiji en braillant excessivement fort, même pour lui. Il poussa Olys devant Hongo à l’aide de sa colline de bonbons pour l’éloigner de Bibi. « C’est Olys Allen ! Elle est en troisième année comme Bibi ! - Ouais ouais c’est cool, répondit Hongo indifférent. B’jour Alice. - C’est Olys. » Reprit elle en essayant de ne pas avoir l’air trop contrariée. « Nini fougni fougnigni ! » Une étrange créature quadrupède, croisement d’un mini-bowser et d’un pokémon, surgit devant Olys et s’immisça entre Bibi et Hongo qui tentaient une nouvelle fois de se rapprocher. (C’est quoi cette horreur ?) « C’est quoi cette… Bête ? Se rattrapa Olys. - Ca, c’est Chibi goldo : notre mascotte. » Répondit Duke en prenant la créature dans ses bras. Il y avait désormais deux personnes et un petit monstre à la fois moche et mignon entre Bibi et Hongo, vénères. - Il est… Mignon. (Non en réalité il est très laid, mais je ne sais pas pourquoi j’ai une irrésistible envie de le caresser.) Olys tendit la main et frotta la tête du chibi qui poussa un cri joyeux. « Eh… Il a l’air de bien t’aimer, dit Duke avec bonne humeur. Olys sourit. - Hum, je l’aime bien aussi. - Ah ! Et voici not’dernier super copain : Ken Eraclor ! » Déclara Keiji. Olys se retourna lentement et elle croisa le regard stoïque et froid de Ken Eraclor à quelques centimètres de son visage. Il n’y avait pas de doute possible, c’était bien le même garçon qui était intervenu lors de l’incendie de l’immeuble quelques semaines auparavant : l’Eclair Bleu. Olys ne put s’empêcher de sourire. (Jackpot !!!) « Qui diable êtes-vous ? - Euh… Moi ? Demanda Olys un peu nerveuse avant que Keiji se précipite sur elle en arrosant une fois de plus le groupe d’une pluie de sucreries. - C’est Olys ! Une nouvelle de troisième année ! Dis-lui bonjour Ken ! - Ravi de te rencontrer, jeune recrue que l’appel de la justice a amené jusqu’à nous ! S’enflamma Ken malgré un regard toujours stoïque. - Euh… Oui c’est ça, ravie aussi, Ken… Répondit Olys avec un sourire gêné. - Serrons-nous la main. » Elle tendit doucement la main, le jeune homme s’en saisit avec fermeté. (C’est bizarre… Quand je le touche je ressens… Comme une décharge électrique…) Olys se sentait drôle, elle fut alors prise d’un doute affreux : cette étrange impression ne serait-ce pas le début d’une histoire d’amour ? Elle lâcha la main de Ken et toucha ses cheveux machinalement, elle se rendit compte qu’ils étaient dressés, chargés d’électricité statique. Olys relâcha les épaules. (Ah bah en fait j’ai vraiment pris un coup de jus… Trop bizarre…) « Désolé, ça arrive parfois, dit Ken machinalement. - Mais pourquoi ? » S’étonna Olys. Il y eu un gros blanc, Ken ne savait pas quoi répondre de crédible et cohérent, l’option nucléaire était exclue. Heureusement pour lui, Duke s’en mêla. « Mets les gants que l’école t’as fournie et ça n’arrivera plus, dit-il gentiment. - T’as vu comment ils sont trop sympas nos copains ?!? Hurla Keiji dans l’oreille d’Olys. - Oui… (C’est malin je fais de l’acouphène maintenant…) - C’est quoi le truc autour de ton cou ? Brailla Kenji. - Ca ? C’est un appareil photo, répondit Olys le plus gentiment du monde. - Pourquoi tu te balades avec un appareil photo à l’école ? Demanda Tôa. - La photo c’est ma passion, j’aime bien prendre des clichés de tout et de rien : un joli paysage, mes camarades… - Je peux le voir ? Demanda Keiji en tendant une main joviale vers l’appareil. - TOUCHES PAS AU GRISBI SALETE ! (Oups… Ca m’a échappé.) Tous fixèrent Olys, silencieux et perplexes pour ne pas dire terrifiés. Elle tenta de se rattraper avec un sourire amical. « Désolée, je n’aimes pas prêter mes affaires. - Si elle est aussi possessive que Bibi on n’est pas sorti. » Murmura Tôa à l’oreille de Duke, mais Keiji n’en tint pas rigueur à Olys. Après avoir avalé un nouveau bonbon de chez Wilka il lui dit : « Aller, on va te faire visiter l’école avant le début des cours ! - Ah ! Je connais tous les coins les plus intéressants ! » Se vanta Ken. Ni une ni deux, Olys accepta la visite de Ken. « Là c’est le coin pique-nique préféré de Tôa. Là ce sont les toilettes des filles, il paraît que vous y passez beaucoup de temps. Là c’est le premier mur que j’ai démoli en arrivant à l’école. Là c’est le point le plus chaud. Ici c’est le point le plus froid… » Olys suivait docilement Ken qui marchait pourtant très très vite, elle en profitait pour le prendre plus ou moins discrètement en photo. En deux minutes ils avaient déjà fait trois fois le tour complet de l’école, intérieur et extérieur. « Là on est dans le frigo de la cantine. - Oui, je… Je vois ça… Dit Olys en grelotant. - Là c’est la poubelle numéro 1, pratique pour jeter des déchets, bien qu’il y ait aussi la poubelle numéro 2, la numéro 3, la numéro 4, la numéro… - Je crois que j’ai compris merci ! - Tant mieux et enfin nous revoici devant le panneau d’affichage. » Affirma Ken, assez fier de lui mais le regard toujours aussi inerte. Ils retrouvèrent les amis de Ken, Keiji qui avait déjà engouffré la moitié de ses confiseries wilka continuait de se tenir entre Hongo et Bibi. Tôa sourit amicalement à Olys. « Si tu as besoin de vrais renseignements, n’hésite pas à demander, Ken peut parfois être à côté de la plaque. (C’est le moins qu’on puisse dire en effet…) - Merci c’est symp… » Olys s’interrompit. Elle venait d’apercevoir une silhouette noire familière de l’autre côté du hall, derrière Tôa et les autres. Elle bouscula Tôa puis Hongo qui tentait désespérément d’écarter Keiji pour approcher Bibi. Olys n’en croyait pas ses yeux : le héros chauve-souris était là , devant elle. « C’est Matban ? LE Matban ? Le vrai l’unique ?!? - Bah oui on suppose, répondit Duke. - Il enseigne ici ? Mais c’est génial !!! » Hurla Olys. Elle dégaina son appareil photo et à distance elle prit une vingtaine de clichés en rafale du célèbre héros américain. Elle se précipita ensuite vers lui, bondissant comme une panthère par-dessus les cartables, son carnet dans la bouche. Elle slaloma entre les élèves sans en bousculer un seul, se fraya un chemin dans la foule et s’arrêta finalement devant Matban dans un dérapage contrôlé qui souleva un nuage de poussière, le ménage n’étant visiblement pas parfait dans ce bâtiment flambant neuf. Elle décrocha le crayon de son oreille en le faisant virevolter entre ses doigts. Duke siffla, impressionné. « Celle-là , elle va nous coiffer Hongo aux exercices de style héroïque. - Peuh ! Je demande à voir ce que ça donne avec une cape ! » Cracha Hongo, jaloux. Olys afficha son plus beau sourire. « Monsieur Matban, je suis l’une de vos plus grandes admiratrices ! - Je de très honoré, répondit le héros masqué. - Puis je vous demander quelles sont vos impressions sur cette école ? Quand l’avez-vous intégré ? - Eh vous là -bas ! Avec l’appareil photo ! L’interpella une voix sévère. Les journalistes ne sont pas admis dans l’enceinte de l’école sans autorisation signée du principal ! Nous protégeons la vie privée de nos étudiants ici ! » Georges Spectreman, vice principal de l’école et héros à la retraite, se présenta devant Olys, l’air franchement contrarié et les poings posés sur ses hanches. « Euh… Mais je ne suis pas journaliste, se justifia Olys. (Vil flatteur va !) - Je suis une élève. » Olys souleva son appareil pour montrer non sans une pointe de fierté le blason de la Sentaï School cousue sur sa veste. « Alors vous devez être Olys Allen… » Elle sortit ensuite de sa poche la carte étudiante de la Sentaï qu’elle avait reçu par la poste. Elle la confia à Spectreman comme on présente une carte de visite ou, dans le cas d’Olys, une carte de presse. « Oui, confirma à voix haute le principal adjoint en lisant la carte. Justement je vous cherchais, venez avec moi. » Olys se retourna pour saluer ses nouveaux camarades. Keiji lui fit de grands signes de mains frénétiques. « On se voit plus tard ! » Leur lança Olys avec un sourire sympathique. Georges Spectreman fit asseoir Olys dans son bureau refait à neuf. « Alors mademoiselle Allen, dit Spectreman d’une voix calme et agréable, j’ai lu dans votre dossier que vous souhaitiez intégrer le groupe reporters sans frontière car, je vous cite : "les journalistes dans les pays en guerre sont des héros des temps modernes". C’est vraiment admirable.» Olys réfléchit un bref instant, le temps de se remémorer toutes les pages du long dossier d’inscription. (Ah oui, j’ai dû mentir sur ma lettre de motivation, sinon ils ne m’auraient jamais pris.) « Oui je veux me battre pour le triomphe de la paix et de la vérité, mais pour cela il me faut un entrainement hors du commun, comme celui dispensé à la Sentaï School. Répondit Olys avec un grand sourire faux-jeton. Vous permettez ? » Sans attendre de réponse, elle prit machinalement une photo de Spectreman en train de lui parler. Le principal adjoint était trop surpris pour réagir. « Oh c’est bien, c’est très bien… » Georges Spectreman semblait très satisfait. Il se disait qu’ils avaient enfin recruté une élève modèle qui ne leur poserait pas de problème, ou du moins qui ne démolirait pas l’école. « Avant que j’oublie, je vous ai fait venir pour vous donner ceci. » Le vice-principal s’en alla chercher dans la réserve un diable à roulettes sur lequel était empilé quelques milliers de pages imprimées recto-verso et reliées par une lanière en cuir. Il le fit roulé jusqu’à Olys. Vu la grimace sur le visage de Spectreman, le tout devait être assez lourd. « Euh… C’est quoi ce livre ? Demanda Olys. La bible ? "Guerre et paix" ? - C’est le nouveau règlement, complété et enrichi. Je vous demanderai de bien vouloir en prendre connaissance et de signer le coupon que voici confirmant que vous acceptez les règles de l’établissement. - Monsieur je ne crois pas avoir assez de l’année scolaire pour lire votre règlement… (Ma vie elle-même sera trop courte, pourtant je lis vite.) - Faites comme les autres étudiants : signez sans le lire. Le principal tient beaucoup à ce règlement, il y a eu trop d’accidents à l’école ces quatre dernières années. » Olys signa le document que lui tendait Georges Spectreman puis elle se leva de sa chaise en même temps que lui. « Maintenant je vais vous accompagner jusqu’à votre classe. » Le vice-principal laissa entrer Olys dans la salle, le premier cours était celui de mademoiselle Gégé, une petite bonne-femme avec d’énormes lunettes, féministe et très dynamique pour ne pas dire hystérique. Spectreman salua la professeure d’un geste morne. « Enfin ! Vous êtes en retard ! Pesta mademoiselle Gégé, le principal adjoint préféra ne pas relever. - Bonjour à tous. Cette année, malgré les problèmes que nous avons eu par le passé suite à l’intégration de mademoiselle Stratéquerre en cours de cursus et parce que mademoiselle Gégé a insisté pour accroître les effectifs féminins, nous avons accordé une autre équivalence. Nous accueillons donc une nouvelle élève en troisième année : je vous demande à tous de souhaiter la bienvenue à Olys Allen. - Bonjour ! Lança Olys en s’inclinant et en affichant le sourire le plus amical possible. - Tenez, il y a une place libre à côté de Shinobi Jasper, au fond de la classe. » Lui dit mademoiselle Gégé. Olys s'en alla s’asseoir à la place indiquée, ravie de retrouver une tête connue. « Coucou Bibi ! On est dans la même classe apparemment. - Oui, c’est chouette… Tiens Vivi, c’est d’elle dont je te parlais tout à l’heure. » Olys se retourna lentement vers sa voisine de droite. Renversée en arrière pour faire basculer sa chaise, l’adolescente aux yeux perçants comme ceux d’un serpent la fixait avec attention, derrière sa mèche de cheveux décolorés. Elle avait un air rebelle mais surtout laissait transparaître une extrême méfiance en dévisageant la nouvelle venue. (Ouh là … Bonjour l’accueil glacial. Tant pis, prends sur toi Olys, cette fille est peut-être la future Wonder-Woman alors prend un beau sourire jovial et dit lui bonjour.) « Salut. Je suis vraiment contente d’être parmi vous. Comment tu t’appelles ? - Vipère… Vivi pour les amis mais t’en fais pas partie. - Ok… Hésita Olys dont le sourire commercial vacilla légèrement. - Vipère est la cousine de Duke, précisa Bibi avant d’être interrompue par mademoiselle Gégé. - Un peu de silence ! Je vais vous distribuer vos emplois du temps. J’en profite pour vous rappeler qu’il est interdit de voler, bondir ou de se battre en dehors des heures de sport, que les explosifs, les lasers destructeurs et les tamagotchi sont interdits dans l’enceinte de l’établissement. Vous n’avez pas non plus le droit de vous aventurer dans la forêt interdite ou dans le couloir du septième étage… Oh pardon, non ça c’était dans un autre établissement où j’ai enseigné l’année dernière. - Ca existe encore des tamagotchi ? Demanda Olys étonnée à sa voisine. - Ken a voulu créé un front de libération pour les tamagotchi l’an dernier, lui expliqua Bibi. C’est comme ça que l’école a explosé après Noël. - Un front de… Mais il les a trouvé où ? Je suis sûre que je n’étais pas née quand le dernier tamagotchi a été vendu en magasin. - J’en sais rien, je ne sais pas non plus comment il a réussi à les faire exploser. » Olys et Bibi prirent chacune un emploi du temps dans la pile de feuilles qui circulait de main en main dans la classe. « Cette année on a plein de cours mutualisés suite à la réforme du gouvernement. » Commenta Bibi en regardant son papier. (Ah oui c’est vrai… J’avais oublié cette lubie tordue. Encore une idée de bobos ça.) Cours combiné (effet de cape/ténébritude) : initiation aux missions nocturnes. « Bienvenus jeunes gens, je suis votre nouveau professeur de cape, Magic-Senseï. » Ce nouveau professeur était jeune, une petite vingtaine d’années à tout casser, et malgré le masque blanc sur son visage on devinait qu’il était très beau garçon. Toutes les filles étaient littéralement sous le charme, hormis Bibi, Olys et Vipère qui étaient des cas un peu à part. Un autre qui n’était pas conquis en revanche c’était Ulrick Harlock, professeur de ténébritude, assis à l’autre bout de l’estrade. La salle était scindée en deux parties, l’une rayonnait de lumière autour du séduisant professeur magicien et l’autre baignait dans une aura de ténèbres. Le mélange était particulier, surtout aux yeux d’Olys. « Nous allons pouvoir commencer notre cours… Grogna Harlock plus sombre que jamais. - Démonstration ! » S’écria Magic-Senseï en tournant sur lui-même. Il détendit sa grande cape blanche dans un geste théâtral et une nuée de colombes jaillit de son revers de vêtement. Les élèves les plus enthousiastes applaudirent. Il salua ses étudiants, ou plutôt son public, en s’inclinant. Il retira son chapeau et une dernière colombe dissimulée à l’intérieure s’envola. « Votre cape est pleine de fientes… Commenta Harlock, renfrogné. - Peut-être mais sur le blanc ça ne se voit pas ! - Comment peut-on enseigner la ténébritude avec une cape blanche ? » Rétorqua Harlock d’une voix rocailleuse. Lui-même était assis sur son siège enveloppé dans une longue cape noire. « Eh bien comme ceci ! » Il leva les bras vers le plafond, déployant sa cape au maximum et brusquement la lumière s’éteignit. Quelques élèves crièrent sous la surprise, Harlock les rappela à l’ordre. « Vous êtes dans les ténèbres, vous êtes ténèbres. Silence… » Quand la lumière se ralluma à la fin du cours, Magic-Senseï avait disparu, ainsi que la moitié du matériel scolaire, les diadèmes et les colliers de plusieurs étudiantes dont Sara, Zelda et Nadia. « Il faut vraiment qu’Ultra-Sama fasse plus attention au recrutement du personnel… » Marmonna Ulrick Arlock qui s’était fait voler sa ceinture plaquée or et avait désormais le pantalon baissé, laissant apparaître un caleçon à petits cœurs. « Il a voulu me prendre mon appareil photo mais je l’ai mordu », expliqua Olys à Bibi lorsque cette dernière lui demanda pourquoi elle avait du sang au coin de la bouche. Les deux filles ne comprenaient pas comment tant d’apprenties héroïnes avaient pu se laisser dépouiller de la sorte par une pâle copie d’Arsène Lupin. Cours combiné (psychologie héroïque/psychologie méchante) : philosophie du héros. «… Ainsi, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. » Affirma le professeur Descartes-Senseï en redressant sa perruque bouclée tandis que la moitié de la classe somnolait, un, filet de bave au coin de la bouche. Olys jetait des coups d’œil à ses voisins. (Ok c’est chiant mais pas à ce point tout de même…) « La philosophie est une discipline abstraite, sans aucune réalité quantifiable, dit sa collègue Otomotoko-Senseï. La psychologie est réelle, basée sur des phénomènes neurologiques. - Mais alors, Mâdâme, le méchant est-il méchant lorsqu’il pense être un méchant, ou lorsque les Autres le considèrent méchant ? Est-ce lui qui décide de ce qu’il est ou sont-ce les Autres ? Et enfin, est-il méchant par essence ou par choix ? Au-delà de toute subjectivité, la méchanceté est-elle réelle, naturelle, ou n’est-ce qu’une vérité de l’esprit ? - Je ne comprends pas ce que vous dites… » La plantureuse professeure se mit à trembler et plia le genou jusqu’à le poser à terre, elle n’était pas blessée physiquement mais c’était tout comme. Elle semblait à bout de souffle. « Ah… Jamais auparavant je ne m’étais heurtée à un tel… Problème… Mon cerveau ah, il ne… Il ne supportera pas d’avantage de… Délires aussi…Métaphysiques. Je… Je deviens obsolète. Fatal error, fatal error… - Hem… Quelqu’un pourrait accompagner Mâdâme Otomotoko jusqu’à l’infirmerie ? » Demanda Descartes-Senseï, pris au dépourvu. Cours combiné (sport/dessin) : escrime niveau avancé. « Tracer un Z de la pointe de l’épée c’est facile, lança Muscle-Senseï en observant Zozzo et les autres surgelés* manier leurs armes. Mais pour maîtriser complètement le fleuret il faut apprendre à dessiner avec. *Les surgelés est le surnom donné à des héros de l’ancien temps réanimés par l’infirmier de l’école après un long séjour dans la carbonite, oups pardon, dans la glace, comme Otzi. - Exactement, renchérit Cardona-Senseï. Je veux voir toute l’expression de votre pensée héroïque dans vos œuvres ! » Les deux professeurs passèrent dans les rangs. Les élèves alignés dessinaient du bout de l’épée sur un long panneau de papier peint blanc posé sur fond vert, les lames tremblantes pour certains, plus assurées pour d’autres. Beaucoup d’entre eux avaient choisi des motifs simples comme des fleurs, des papillons ou des pokémon, rondoudou et pikachu en guest-stars. « J’ai dit dessiner mademoiselle Stratéquerre, pas écrire ! » La sermonna Cardona-Senseï en la voyant graver : "Duke est un gros mollusque". Bibi, les joues rosies par l’émotion, avait gravé le portrait d’Hongo, il était plutôt bien réussi mais un brin idéalisé. « Très bien mademoiselle Jasper, très réussi… Oh ! Excellent mademoiselle Allen ! » Olys avait reproduit, très fidèlement de surcroît, le tableau de la Cène, dernier repas du Christ. « Le Da-Vinci code… » Murmurèrent quelques élèves dans un élan de mysticisme. Cours combiné (chant/théâtre) : hymnes héroïques. Les joues rouges, l’air constipé, Olys s’avança sur la scène, c’était à son tour de passer. Elle prit une profonde inspiration pour évacuer un maximum son trac puis elle se saisit du micro mis à disposition. « Where have all the good men gone and where are all the gods ? Where's the street-wise Hercules, to fight the rising odds ? Isn't there a white knight upon a fiery steed ? Late at night I toss and turn and dream of what I need… I need a hero ! I'm holding out for a hero 'til the end of the night ! He's gotta be strong, he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight ! » La plupart des élèves applaudirent, surtout ceux du sexe masculin, impressionnés par la performance, il fallait reconnaître qu’Olys avait tout donné, surtout lors du couplet final lorsqu’elle s’était jeté à genoux sur le sol en agrippant le micro. « Bravo Olys ! La félicita Lulu-rock, professeur de chant, ex-chanteur des Beeg-Jeem, en secouant son opulente chevelure blonde et son unique mèche rouge. Presque aussi mélodieux que si je l’avais chanté moi-même ! - L’émotion m’a subjuguée… » Souffla Sainte-Calèche-Senseï, son visage balafré torturé par l’envie de donner une bonne note à Olys et celle se mettre à chanter sur scène à son tour. Cours combiné (danse/costume) : chorégraphie héroïque. « Green Bibi, la fée de la nature et du soleil ! Clama Bibi comme au théâtre. - Blue Lyly, reine de l’eau et déesse de la lune ! Fit Olys - Et Silver Vivi, la magicienne des étoiles ! » Conclue Vipère. En tenues froufrouteuses, les trois copines prirent la pose avec des clins d’œil figés et un sourire forcé sur chacun de leur visage. « Je me sens tellement ridicule… Marmonna Olys. - J’en ai marre de cette école, renchérit Vipère. - …mauvais moment à passer. » Conclue Bibi dont le sourire s’effritait peu à peu alors que leurs deux professeurs n’avaient pas encore fini de les noter. « Excellent mesdemoiselles ! C’était parfait, 20/20 ! S’exclama Starros-senseï, enthousiaste. - Oui… Ce sont les meilleurs costumes que j’ai vu de la matinée. » Confirma Oscar-senseï. En retirant son costume dans les coulisses de la salle de danse, Olys poussa un profond soupir de désolation, elle jeta sa perruque bleue violacée sur le banc et se frotta l’arrière du crâne, elle commençait à avoir la migraine. « Quelle semaine ! S’exclama Olys. Vous n’avez pas de cours sérieux ou normaux ? Demanda t’elle à l’intention de Vivi et Bibi. - Non, c’est le principe de cette école : c’est toujours du grand n’importe quoi, répliqua Vipère avec ironie en enfilant son short d’uniforme par-dessus ses sous-vêtements. - Et vous y restez quand même ? S’étonna Olys. Pourquoi ? » Les joues de Bibi s’embrasèrent, elle se mit à fixer ses pieds en blottissant sa chemise contre sa poitrine. « ….Hongo… - Moi c’est pour faire enrager mon paternel et Duke, ça marche du tonnerre ! » Olys était consternée. « Et vous savez pourquoi les autres ont l’air d’avoir la tête dans le… Enfin vous voyez ce que je veux dire ? - On peut mettre ça sur le compte de la rentrée, proposa Bibi en retrouvant sa voix normale. Dans quelques semaines ils devraient aller mieux. » La jeune fille sortit des vestiaires, laissant Vipère et Olys seules. « Tu viens déjeuner ? Lui demanda alors Vipère en hissant son sac sur l’épaule. - Ah ! Oui ! » Répondit Olys en se levant précipitamment du banc après avoir enfilée ses chaussures. Dans son ancienne école, jamais personne ne l’attendait à la pause du midi. L’entrain d’Olys renfrogna Vipère. « Vas pas croire que c’est parce que je t’aime bien, mais Bibi veut absolument manger avec son petit ami et il est méga gonflant ! Je ne veux pas être la seule nana à tenir la chandelle, tu piges ? - Ca me va ! Répondit Olys avec un sourire sincère. Hongo Wing, ténébreux à souhait, attendait Shinobi, adossé à l’ombre de son grand arbre favori. « Salut Bibi… » Dit doucement Hongo en mode lover quand il la vit s’approcher. Les joues de Shinobi se teintèrent d'un rouge écarlate, elle faillit lâcher son panier repas. « Hongo… » Alors qu’elle tentait de plonger son regard langoureux dans celui d’Hongo, ce dernier détourna le visage et se mit à cracher des mots plus qu’à les prononcer. « Dites, vous pouvez me dire pourquoi vous vous êtes TOUS incrustés ?!? Y’a pas moyen d’avoir un peu d’intimité ?!? - Ma musique créée une ambiance romantique, susurra Duke, une nuée de filles bavantes à moins de dix mètres derrière lui. Je ne vois pas en quoi c’est gênant. Dling giling giling… - Bibi c’est ma meilleure cop, lança Vipère en tirant la langue à Hongo, et puis si je peux embêter Duke pendant l’heure du déjeuner je ne vais pas me priver ! - Trop aimable… Commenta Duke avec un léger désappointement. - Et moi ce n’est pas parce que je ne fais plus de crise so-dark grâce aux bonbons Wilka que je vais te laisser seul avec ma sœur ! » S’écria joyeusement Keiji, des pétales de fleurs semblaient sortir de sa bouche. Tôa, assis à quelques pas, la mine boudeuse se contenta de lancer un "peuh" résumant parfaitement ce qu'il pensait de ces bonbons. « Moi j’ai juste suivi Vipère… - Eh ! Ne rejette pas la faute sur moi, sinon je ne t’invites plus ! Protesta Vivi. Hongo la fusilla du regard. - Mais je me permets de contester, poursuivit Olys, nous ne sommes pas tous là : il manque Ken. Il ne mange pas avec vous d’habitude ? - Très rarement, je ne sais pas pourquoi d’ailleurs… Expliqua Duke en s’accompagnant de quelques accords mélodieux. - Il n’a pas beaucoup d’appétit, précisa Tôa. Je crois qu’il n’a même jamais gouté à mes pains à base de farine de saucisse… » (Un indice de plus…) Olys se leva brusquement et ramassa son sac. Elle décida de partir à la recherche de Ken, où qu’il soit dans l’école. « Je viens de me rappeler que j’ai un truc urgent à faire ! Je vous rejoins tout à l’heure, commencez à manger sans moi. - Eh ! Tu ne vas pas m’abandonner avec tous ces crétins ?!? » Protesta Vipère. Quand elle sentit les regards noirs posés sur elle, elle se tourna vers Tôa et battit des cils. « Tous sauf toi mon Tôa adoré… » Pour toute réponse, le jeune Girara soupira, toujours vexé que Keiji ne mange que du Wilka et que Vipère ne s’intéresse à lui que pour sa fortune. En mode ninja, Olys parcourut l’établissement à la recherche de Ken Eraclor, qu’elle finit par retrouver sa trâce à la bibliothèque. Il était en train de lire un livre sur les pièges les plus efficaces pour capturer les méchants, écrit par un certain Frédéric Jones. Tapie entre deux rayonnages, Olys sortit son appareil photo et commença à prendre des photos de Ken. Il portait des lunettes pour lire, Olys décrocha son stylo de l’oreille et prit rapidement des notes sur son calepin en griffonnant : "problèmes de vue (hypermétrope ?), mignon avec ses lunettes". Olys se relut puis, dans un petit mouvement de tête, comme si elle venait de réaliser ce qu’elle avait écrit, elle raya grossièrement la dernière phrase. Olys ne vit pas l’heure tournée, concentrée sur l’observation patiente de Ken Eraclor digne d’un ornithologue. Soudain, son ventre lui rappela l’heure qu’il était en émettant un son bruyant et désagréable. Tous les lecteurs de la bibliothèque levèrent la tête, y compris Ken. Olys s’accroupit juste à temps pour ne pas se faire repérer mais son ventre continuait d’émettre des gargouillis ignobles. (Repli stratégique… Et gastronomique.) A pas feutrés, Olys détala de sa cachette sans que Ken, absorbé par sa lecture, ne l’aperçoive. En revanche, tous les autres élèves la remarquèrent et la suivirent des yeux en train de se faufiler, plaquée le long des étagères jusqu’à la sortie. « Encore les troisièmes années en stage commando… Ils ne sont pas discrets, dit Luc Skytalker élève de dernière année, son sabre laser posé sur la table. - Ils ne s’entraînent pas dehors d’habitude ? » Demanda son camarade Yohan Duo tandis qu’Olys s’enfuyait de la bibliothèque. Elle ouvrit sa boîte à bento en forme de drapeau américain et en grignota la moitié vite fait. Elle s’installa ensuite dans les buissons près de l’entrée du bâtiment. Allongée dans l’herbe, équipée d’un casque de camouflage kaki avec une touffe de feuilles accrochée dessus à l’aide d’un bandeau, Olys tenait son appareil photo comme on tient un fusil de sniper, prête à tirer le portrait de Ken Eraclor dès qu'il mettrait un pied dehors. De l’autre côté du chemin, Vipère et Shinobi elles aussi revenaient de leur déjeuner sur l’herbe avec les garçons de quatrième année. Elles aperçurent Olys à plat ventre dans le gazon en train de guetter l’arrivée de Ken. « Bizarre la nouvelle… Dit Bibi à Vipère. Son amie se contenta d'hausser les épaules. - Ouais, non, pas plus que les autres élèves de cette école de fous. » A suivre... |
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