Pokemon-France.com

Navigation : Passlord > FanFics
[FanFics] [Mes FanFics] [Rechercher] [FAQ] [Connectés]
[FanFics générales] [FanFics Pokémon]

Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 9
Nom de l'œuvre : Sentaï Scoop Nom du chapitre : Terminaken
Écrit par Tracy Chapitre publié le : 7/10/2015 à 19:21
Œuvre lue 11120 fois Dernière édition le : 7/10/2015 à 19:37
Chapitre 9

Terminaken

A l’aube, alors que les premiers étudiants de la Vilain-School rentraient dans leur établissement en discutant de la pluie et du mauvais temps, dans le calme et la mauvaise humeur, les sept membres de la justice squad de la Sentaï School, rebaptisée pour l’occasion "JE SUIS SENTAI", déboulèrent héroïquement devant les portes de l’école de méchants.
« Oh regarde Mortis, une attaque de gentils ! S’écria un étudiant de première année enthousiaste. Je ne m’attendais pas à en voir une en vraie avant ma troisième année, au moins ! »
Tôa, les yeux enflammés par toute sa rancœur envers Wallace Wilka initia le mouvement et tendit le bras avec vaillance.
« Pas de pitié pour les sucettes… Pizza au chef et brocoli ! Force rouge ! »
Hongo plein de ténébritude posa un genou au sol et écarta d’un geste menaçant un voile invisible séparant leur groupe de celui des méchants.
« Plus rapide que l’éclair, que la foudre de l’Enfer ! Force argent ! »
Duke enchaîna en jouant quelques notes d’une musique épique et en prenant une pose méga-ultra-cool-qui-déchire-grave-sa-mère.
« Nous défendrons l’amour et la paix à jamais… Force jaune ! »
Puis ce fut au tour de Keiji et de Bibi dans une double posture à la brother and sister forever together. Ils se tenaient par la main, fiers face à l’adversité.
« Unis un jour…
- Unis toujours ! Force Rose !
- Force Verte ! »
- Force blanche… » Dit à son tour Vipère avec peu de conviction. « Sont graves… » marmonna-t’elle agacée, avant d’ajouter d’une voix plus forte :
« Good is not so bad. »
Enfin Olys termina cette incroyable chaîne de slogans héroïques en bondissant telle une panthère azurée, que même les Cat’s Eye n’auraient pas mieux fait.
« Et force bleue par intérim : la vérité triomphera ! La Sentaï School à la rescousse !
- Rendez-nous not’copain !!! » Brailla Keiji et agitant ses petits bras frénétiquement.
Stratéquerre qui s’attendait vraisemblablement à leur venue sortit tranquillement de l’école, ses élèves s’écartèrent pour le laisser passer dans une atmosphère très respectueuse.
Le père de Vipère répondit à Keiji avec un sourire sournois.
« Ca tombe bien, c’est exactement ce que je comptais faire… Libérer le Terminaken ! Mouah-ah-ah ! Hurla Stratéquerre avec un rire démoniaque et malsain.
- On s’était mis d’accord pour l’appeler le Kenminator ! » Moufta Minos le principal adjoint, tandis qu’un nuage de fumée noire et oppressante s’élevait autour des méchants. Une silhouette humaine et vaguement familière sortit lentement du brouillard, d’un pas lourd et décidé. Tous les héros de la Sentaï retinrent leur souffle lorsque Ken, le regard toujours aussi froid et stoïque apparut face à eux. Les joues d’Olys devinrent pourpres et Tôa, Keiji, Duke et Hongo écarquillèrent les yeux à les faire sortir de leurs orbites.
« Mais… Mais pourquoi il est tout nu ?!? S’écria Hongo en essayant de cacher les yeux de Bibi qui avait de toute façon déjà tout vu.
- Oh ça ? Répondit Stratéquerre presque confus. Vous êtes arrivés un poil trop tôt en fait. J’ai donné comme travail dirigé à mes deuxièmes années la confection d’une tenue maléfique pour notre robot destructeur mais ils n’ont pas eu le temps de la terminer. Ils auront des points en moins ! »
Vipère se plaqua une main sur le visage.
« J’ai tellement honte… On n’peut pas être du même sang.
- Il suffit fille ingrate ! Beugla Stratéquerre. Quand mon super robot tueur aura fait la peau à tous tes amis, tu n’auras pas d’autre choix que de revenir vers ton cher papounet et t’inscrire enfin à la Vilain School !
- Peuh ! Dans tes rêves, vieux schnock ! Lança Vipère en tirant sa paupière et sa langue. Je préfère encore aller à la Saint-Richard-la-croix-d’or-sur-la-Flouse !
- On voit que tu n’y as jamais foutu les pieds… Marmonna Olys en lui jetant un regard en coin.
- Ken ne t’appartient pas tonton ! Protesta Duke.
- C’est vrai ! Affirma Keiji. D’accord : Ken est un robot. Alors peut-être n’a-t-il pas d’âme, peut-être n’a-t-il pas de sentiments ni d’émotions… Mais il y a une chose dont je suis certain : qu’elle soit programmée ou naturelle, son amitié pour nous est sincère ! Et sa loyauté envers la Sentaï School inébranlable !
- Keiji quel… Quelle classe, quel héroïsme ! » Souffla Hongo, ému.
En entendant les mots de Keiji, Olys, Tôa et Hongo eurent la larme à l’œil. Bibi rougit, elle était très fière de son grand frère. Stratéquerre lui répondit avec un sourire tordu.
« En es-tu si sûr, gamin ? »
Il claqua des doigts et Ken fit un bond de quinze mètres les bras écartés avant d’atterrir devant Keiji en défonçant l’asphalte sous ses pieds de métal.
« Euh… Ken ? Couina Keiji. C’est moi… Keiji, ton ami. Tu me reconnais pas vrai ? »
Keiji tendit une main amicale en direction de Ken et lui sourit, gentiment. Ken fixa sa main comme s’il n’en avait jamais vu une en vrai puis lentement il avança la sienne.
« Oui c’est ça… Gentil Ken, gentil…
- C’est pas un chien Keiji ! » Fit remarquer Hongo.
Ken remarqua le blason de la Sentaï-School sur la veste rose de son camarade. Alors il se saisit de la main de Keiji et…
« Aaah ! »
Il souleva son camarade le fit tournoyer dans les airs et l’expédia droit dans les poubelles alignées contre le mur d’enceinte. Depuis les fenêtres de la Vilain School, des élèves applaudissaient.
« Dites donc jeunes mesquins, râla Comenor-senseï, il va se finir tout seul ce costume ? »
Rappelés à l’ordre, les apprentis-vilains s’éloignèrent des vitres et retournèrent à leur ouvrage. Il y avait trois groupes d’élèves qui travaillaient sur la tenue en cours de fabrication. Le premier était en train de peaufiner une combinaison noire avec bottes et gants de cuir sombres, le deuxième s’afférait autour d’un casque inquiétant avec un masque filtre-à-air et modulateur de voix tandis que les autres s’occupaient de coudre une longue cape noire pour aller avec l’ensemble.
Dans la rue, Bibi et Duke se précipitèrent pour aller aider Keiji.
« Ca va Keiji ?!? » S’inquiéta Duke. Tôa et Hongo toisèrent Stratéquerre qui riait aux éclats.
« Ken, fais un effort ! Le supplia Tôa qui s’avança à son tour. Nous sommes tes amis ! Nous sommes tous de la Sentaï School, rappelle-toi ! »
En entendant le nom de son école, le mode destruction s’enclencha dans l’esprit de Ken. Il pointa son doigt menaçant vers Tôa. Le rayon destructeur allait jaillir mais Vipère bondit à temps sur Tôa pour l’écarter.
Allongée sur le ventre de Tôa, Vipère croisa le regard de son partenaire.
« Tu… Tu m’as sauvé la vie. » Souffla Tôa, les joues rosies par l’émotion, il était à la fois reconnaissant et surpris du geste héroïque de la fille de Stratéquerre.
« Evidemment, si tu venais à mourir maintenant, je ne toucherais pas un centime de ton héritage, répondit Vipère avec un grand sourire coquin.
- Je me disais aussi… » Répliqua Tôa, désillusionné, tandis qu’Hongo et Olys étaient désormais seuls face à Ken.
« Je vais l’affronter, annonça Hongo en mode badass.
- A mon avis, seul tu n’y arriveras pas… »
N’écoutant que son courage idiot, plutôt que la voix de la sagesse sortie de la bouche d’Olys, Hongo fit face à Ken. Aussi absurde que cela puisse paraître lorsque l’on sait que Ken est un robot surpuissant, Hongo s’élança en brave pour le combattre à mains nues. Le terminaken s’écarta pour éviter le poing d’Hongo et fit un simple croche pied à son camarade qui s’étala lamentablement par terre.
Pendant quelques secondes, Olys fut plus affligée que triste ou inquiète.
(Je lui avais bien dit…)
En voyant Hongo face contre terre, Bibi entra en mode Berseck. Elle déchira à moitié sa chemise et poussa un hurlement monstrueux.
Effrayés, tous les étudiants de la Vilain reculèrent. La plupart se dissimulèrent derrière la grille et les remparts, d’autres se barricadèrent derrière les fenêtres fermées, quelques-uns parmi les plus lâches s’enfuirent vers les rues voisines.
« GGggrrrrouuaaaaaah ! »
Bibi-berseck fonça vers Terminaken avec la légèreté d’un troupeau d’éléphants, le robot bloqua la force verte sans aucun problème et l’envoya rejoindre son frère dans les poubelles.
Duke se tenait entre les deux Jasper affalés têtes-bèches dans les détritus. Chibi Goldo assis sur son crâne prit peur et sauta pour aller se cacher derrière le vide-ordure. Duke regarda à droite, puis à gauche pour voir l’état de ses camarades. Il jugea inutile et contreproductif de s’interposer maintenant.
Son oncle jubilait. Il épousseta avec un chiffon les épaules dénudées de Ken. Olys restait en retrait et regardait la scène en silence. A l’intérieur, elle bouillonnait de rage mais comme Duke elle savait reconnaître une bataille perdue d’avance.
« Vous avez fait l’appel professeur Zorg ? » Demanda Stratéquerre en se retournant vers la grille. Dans la cour de l’école, tous les élèves de la Vilain School étaient en train de se rassembler rapidement à la demande de leurs professeurs principaux. Olys n’en croyait pas ses yeux.
« Oui, tous les élèves de la première à la dernière année sont là. Il ne manque que le groupe de Comenor.
- Parfait ! Chantonna Stratéquerre. Ils nous rejoindront lorsqu’ils auront fini le costume du Terminaken. »
Stratéquerre s’éclaircit la voix pour s’adresser à ses élèves.
« Mes chers vilains étudiants, aujourd’hui travaux pratiques : destruction de la Sentaï School !
- Ouaaaisss ! Crièrent les apprentis-vilains enthousiastes.
- Alors on se bouscule bien, on reste en désordre et on suit le robot tueur ! Aller en route ! »
Impuissante, Olys regarda l’équipe scolaire de la Vilain School s’éloigner en direction de la Sentaï School, Ken en tête de file, comme un général des armées maléfique et imberbe.
Bibi, Keiji, Hongo et Tôa se remettaient lentement de leur déculotté. Duke secoua Olys par l’épaule d’une main ferme.
« Eh Olys ! Arrêtes de mater, il faut y aller maintenant ! Ordonna Duke.
- Quoi ? Mais je ne matais pas ! S’offusqua Olys.
- Grouille !
- Mais c’est vrai ! Je ne matais pas ! » Répéta Olys tout en courant.
Pour gagner un peu de temps et éviter de se faire bloquer par la vague d’étudiants de la Vilain School, la justice squad décida de passer par les égouts. Olys commençait à s’y repérer à force. Ils croisèrent une équipe de chasseurs de fantômes ainsi qu’un rat expert en arts martiaux, puis remontèrent par la plaque d’évacuation des eaux usées située derrière leur cantine scolaire.
Ils tombèrent nez à nez avec Guillaume Colobra.
« Tiens c’est vrai que c’est rebelle de venir à l’école en passant par les égouts, j’y avais jamais pensé.
- Guy ! T’as vu Ken ? Demanda Tôa.
- Ouais y a cinq minutes. Ce type est le rebelle ultime : venir à poil au bahut, c’est du génie à l’état pur. Demain j’fais pareil, non en fait je viens avec juste un tee-shirt mais rien en dessous, ce sera encore plus…
- Par où il est parti ? Le coupa Hongo, pressé.
- La dernière fois que je l’ai vu il entrait dans le grand hall... »
Le petit groupe fila aussi sec vers the hall of fame.
Ken, toujours nu comme un ver, avait pénétré dans l’école par la porte principale. Tous les élèves interrompirent leurs activités, quelles qu’elles soient, en se rendant compte que l’un d’entre eux était venu sans vêtement à l’école et se tenait au beau milieu de la foule.
« On est dans le cauchemar de quelqu’un ? Demanda sincèrement un étudiant du zodiaque. Moi ça ne m’arrive qu’en rêve de venir tout nu à l’école…
- Ken Eraclor ! Rugit Ultra Sama en déferlant dans le grand hall comme Attila le hun sur l’Europe antique. Vous avez abusé des produits wilka ma parole ! Ça fait deux jours d’absence injustifiée ! Et qu’avez-vous fait de votre uniforme ?!? Dans mon bureau, tout de suite ! »
Ken ne dit rien, le regard toujours aussi inexpressif, il suivit docilement le principal… Quelques minutes plus tard, ce fut au tour de Keiji, Hongo, Tôa et les autres de débouler au milieu du hall. Les autres élèves étaient en train d’entrer en classe au compte-goutte, tout le monde ne parlait plus que de Ken et de son coup de folie.
Georges Spectreman qui tentait de ramener le calme parmi les étudiants les aperçut.
« Ah vous voilà vous ! Les sermonna les principal adjoint. Vous séchez les cours maintenant, c’est du joli. Je ne m’attendais pas à ce que vous tombiez si bas jeunes gens ! Et vous mademoiselle Allen, vous étiez exclue il me semble.
- Vous avez vu passé Ken ?!? S’impatienta Tôa.
- Eraclor ? Il est chez dans le bureau d’Ultra Sama… D’ailleurs pourquoi votre ami est-il venu à l’école sans vêtement ? Vous pouvez me le dire ? Dites donc je vous parle ! »
Ignorant les remontrances de Spectreman, la justice squad était repartie à toute vitesse, laissant sur place le principal-adjoint. Ils escaladèrent les marches de l’escalier quatre à quatre jusqu’à l’étage où se trouvait le bureau d’Ultra Sama.
« Ouf, on y est… »
BOOUUUUUUM !
« …presque. » Lâcha Tôa en s’arrêtant de courir tandis que le mur devant eux venait d’exploser. Les vestiges de la porte du principal s’écroulèrent dans le couloir, laissant apparaître le visage carbonisé d’Ultra Sama.
« Ca ne va pas la tête ?!? Hurla-t’il à l’adresse de la personne en face de lui. Cette fois ci s’en est trop, vous êtes renvoyé monsieur Eraclor ! Aaah ! »
Ultra Sama eut tout juste le temps de s’abaisser derrière le bois brûlé qui lui servait désormais de secrétaire pour éviter le rayon destructeur de Terminaken. Le laser créa une nouvelle ouverture dans le mur latéral et traversa quatre salles différentes.

Cours d’Histoire Outre Atlantique, avec le professeur Matban.
« Je de lorsque Richard Nixon élu, super-héros maltraités dans le pas pays des libertés. Je de plus, nombreux abus poussèrent le congrès de adopter la loi contre les mas… »
VROUF !
Le laser de Ken transperça la salle de cours de part en part. Matban tourna distraitement la tête et leva le bras.
« Je de bon exemple de abus en question ci-contre. »
Pendant ce temps, à l’autre bout du couloir, Ken sortait des décombres du bureau d’Ultra Sama.
« Détruire-la-Sentaï-School.
- Ken ! Je t’en prie arrête ! Le supplia Olys qui accourut accompagnée des six autres.
- Sarah Connor ?
- Non, Olys Allen ! Répondit-elle sans savoir pourquoi. Tu ne me reconnais pas ? On est sortis ensemble il y a deux jours… »
Ken lança un nouveau rayon laser en visant cette fois le logo de la Sentaï School cousue sur la poitrine d’Olys. L’apprentie reporter se colla contre le mur pour l’éviter. Duke à côté d’elle se coucha sur le sol en protégeant Chibi Goldo avec sa guitare.
« Tu ne lui as pas laissé un souvenir impérissable… Marmonna Duke avec aigreur.
- On n’en tirera rien comme ça, déclara Olys. Il va falloir l’arrêter physiquement ou… Mécaniquement, rah zut, pas le temps de s’occuper du vocabulaire !
- Individuellement on n’a aucune chance, dit Tôa. Il nous faut un plan d’attaque pour l’approcher. Keiji tu fais quoi là ? »
Keiji tentait une nouvelle approche de Ken sous le regard médusé de ses amis.
« Arrêtes Keiji ! Tu vois bien que ça ne sert à rien ! Ils l’ont complètement reprogrammé ! Cria Olys.
- Si ! Je sais qu’il va finir par nous reconnaître ! On est ses amis, pas vrai Ken ? »
Keiji tendit le doigt et Ken fit de même. Les deux doigts n’étaient plus qu’à quelques centimètres, la scène avait une charge émotionnelle à la hauteur de la fresque de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine.
« Je le sens pas ce coup là… » Murmura Hongo.
Le bout du doigt de Ken se mit à briller.
« Keiji téléphone maison.
- Attention !!! » Hurla Tôa en reconnaissant le rayon-destructeur de Ken qui avait détruit une aile complète du bâtiment en première année.
Shinobi se jeta sur son frère et le plaqua au sol, le laser de Ken les frôla et désintégra un mur de plus.
« Bon maintenant tu ne l’approches plus ok ?!? Beugla Hongo après Keiji tout en aidant Bibi à se relever.
- C’est vrai que le comique de répétition a ses limites… Commenta Duke.
- Hongo ? Dit Bibi à voix haute, à la très grande surprise d’Hongo.
- Euh oui Bibi ?
- Il faut utiliser le disque de sauvegarde que nous a confié Nonos 2. »
Hongo sortit de sa poche le disque triangulaire avec un S dessus et le mot de passe griffonné plié en quatre.
« Tu as raison, mais pour l’utiliser il faut d’abord l’immobiliser.
- Parlons-en aux autres, peut être que l’un d’eux aura une idée. »
Bibi et Hongo se retournèrent. Keiji essayait encore de rejoindre Ken, Tôa était obligé de s’allonger par terre pour le retenir par les pieds.
« Lâches moi Tôa ! Je sais que ma positive attitude finira par l’atteindre !
- Laisses tomber Keiji ! C’est de la folie ! »
Duke lui restait immobile et gardait tranquillement Chibi Goldo dans ses bras pour éviter qu’il ne se sauve ou ne se blesse.
« J’ai comme un doute là d’un coup… Répondit Hongo en haussant un sourcil, Bibi soupira, agacée.
- Oui, je vois ce que tu veux dire…
- C’est quoi cette histoire de sauvegarde ? » Lança la voix d’Olys derrière elle.
Pendant ce temps, Ken continuait à bon rythme ses ravages dans l’école. Stratéquerre devant la grille de l’école, était en train de briffer ses étudiants.
« Bon vous n’oubliez pas mes petits vilains : seuls les quatrièmes et les cinquièmes années ont le droit de se bagarrer, les autres se contentent d’observer. Celui qui désobéira aura un mauvais point puis se fera punir.
- Stratéquerre !!! Beugla le principal Ultra Sama en sortant de son école, le casque noirci et les vêtements déchirés. Encore un de tes coups fumeux !
- Bah oui, comment as-tu deviné ? Répondit le méchant directeur avec un sourire niais.
- Ah c’est comme ça hein ? Tu fais le malin une fois de plus. C’est la baston générale que tu cherches ? Comme quand on était au lycée hein ? Parfait ! Tes élèves contre mes élèves ! Œil pour œil, dent pour dent ! Et ils vont te mettre une raclée dont tu te souviendras longtemps !
- Mais Ricky… Tu as déjà perdu… » Susurra Stratéquerre en hochant de la tête en direction de la cour pour l’inciter à se retourner.
Intrigué, Ultra Sama regarda derrière lui. Les étudiants de la Sentaï regardaient dans sa direction avec des yeux de phoques diabétiques.
« C’est quoi tous ces gens ? Une attaque de la Vilain School ? Puff…
- Trop fatiguant.
- Y’a un type tout nu qui a démoli ma classe. C’est cool je vais pouvoir sécher les cours.
- Ouais ! Eh, on va à la boutique Wilka ?
- Trop bonne idée ! »
Ultra Sama se décomposa sur place, sa mâchoire se décrocha.
« Mais mais… Pourquoi ne ripostent-ils pas ? Ils sont… Démotivés ?
- Eh oui mon petit Ricky, le combat est perdu d’avance. Aller les garçons, en avant ! » Cria avec enthousiaste Stratéquerre à ses élèves qui se ruèrent comme des loups affamés à l’intérieur de la cours de l’école, tabassant les premiers venus.
La plupart des apprentis héros n’avaient ni la force, ni la volonté de riposter. Ils se laissaient malmenés par les étudiants de la Vilain en pleine jubilation scélérate. Même les plus faibles d’entre eux arrivaient à battre leurs adversaires. Déshonneur suprême pour la Sentaï School : Kenshiro, l’ancien combattant mercenaire devenu jardinier, lui aussi victime des délices de Wilka, se laissait piétiner au pied de son arbre par deux quatrièmes années hargneux. Ultra Sama se tenait la tête.
« Non, ce n’est pas vrai ! Dites-moi que ce n’est pas vrai ! C’est un cauchemar !!! »
Laissant sur place son rival de toujours, Ultra Sama retourna à l’intérieur de l’école pour tenter de faire quelque chose : bloquer l’avancée des vilains écoliers ou organiser une riposte, hélas le chaos régnait partout autour de lui. Les sauvages de Stratéquerre étaient encore concentrés dans la cour mais ils seraient bientôt aux portes du grand hall. Le pire restait tout de même le terminaken qui ravageait les étages, perçant les murs de trous de plus d’un mètre de diamètre et transformant le bâtiment principal en gruyère géant.
En entrant dans le gymnase, Ultra Sama tomba nez à nez avec Georges Spectreman rallié à Iron Bruce, Muscle Senseï et quelques autres enseignants. Le corps professoral formait une coalition bien décidée à anéantir le terminaken.
« Que comptez-vous faire avec ce bazooka ? Et où l’avez-vous eu ? S’exclama Ultra Sama en écarquillant les yeux devant l’énorme fusil que tenait Iron Bruce entre les bras.
- Un emprunt à mon beau-frère Maiden Steve, répondit Bruce. Quelle question Erick : je vais détruire Ken Eraclor !
- Mais enfin vous êtes malades ?!? Hurla Ultra Sama. On parle d’un de nos élèves là, un enfant ! Ce n’est pas la première fois qu’il démolit l’école mais tout de même, on n’a pas besoin d’en venir à de telles extrémités !
- Ouvrez les yeux Erick, Eraclor n’est pas un être humain : c’est un robot, déclara Otomotoko Senseï, spécialiste de la question.
- Ken Eraclor, un robot ? » Répéta Ultra Sama pour être certain d’avoir bien entendu.
Plus les minutes passaient, plus il pensait être en train de dormir et cauchemarder, car les évènements n’étaient qu’une compilation de ses pires angoisses : destruction de l’école par Ken Eraclor, attaque de Stratéquerre…
« Reconnaissez que ça expliquerait beaucoup de choses, fit remarquer Georges Spectreman. Ultra Sama fronça les sourcils.
- Les robots équipés d’armes létales sont interdits par le règlement… Vous avez carte blanche Bruce !
- Merci principal ! »
Ken Eraclor pénétra dans la salle de gym en passant à travers le mur. Les élèves venus s’entrainer avec Judoboy Senseï prirent la fuite. Iron Bruce arma son gros calibre.
« No Prayer for the Dying ! » Déclara Iron senseï avant de tirer sur le terminaken.
L’explosion fut pire encore que celle du rayon destructeur greffé au doigt de Ken. Il ne restait plus rien des gradins, du panier de basket et de la cage pour les buts. Un nuage de poussière épais enveloppait les ruines de ce qui fut, autrefois, le gymnase de la Sentaï School. Malgré la fumée, il n’y avait vraisemblablement plus âme ou intelligence artificielle qui vive dans ce capharnaüm.
Les rares élèves encore présents étaient tétanisés, recroquevillés derrière le groupe de profs.
« Oh mon dieu, ils ont tué Ken ! S’écria l’un d’entre eux.
- Espèces d’enf… »
BOUM !
Faisant s’écrouler le monticule de gravas, Ken jaillit des décombres sans la moindre égratignure. Pour la première fois de sa vie, Iron Bruce professeur de dedansyfication eut une sueur froide.
« A mon avis ça ne va pas être aussi simple de l’arrêter… » S’inquiéta Georges Spectreman accroupi derrière une pile de tatamis.
A l’extérieur, certains étudiants de la Vilain School avaient ramené des pop-corns pour savourer le spectacle. D’autres avaient acheté des hot-dogs avec pains en farine de saucisse à l’échoppe Girara, au bout de la rue. Stratéquerre lui trinquait en compagnie de Minos et des autres professeurs de la Vilain School.
« C’est tellement divertissant, bien plus que l’incendie de l’orphelinat l’an dernier.
- Ou l’inondation dans l’hôpital des pauvres du mois d’avril ! »
Depuis une fenêtre brisée du premier étage, Tôa, Hongo, Duke, Keiji, Bibi et Olys regardaient le gymnase s’écrouler sur lui-même. Les derniers élèves et les enseignants s’enfuyaient à toutes jambes pour s’éloigner le plus vite possible du terminaken.
« Il faut absolument qu’on arrive à restaurer son système… Se lamenta Hongo. Sinon dans une demi-heure il ne restera plus une seule brique de notre école.*
- A mon avis ça prendra moins de temps… Répliqua Bibi, la mine sombre.
- Mais comment on va faire ? Y’a pas moyen de l’approcher ! Se découragea Keiji qui pourtant avait longuement essayé.
- Je vais le faire, déclara Olys d’un ton solennel.
- Non Olys, c’est de la folie ! Cria Tôa.
- C’est de ma faute si Ken est devenu Kenminator…
- Non : Terminaken, la reprit Keiji.
- Je dois réparer mes erreurs. Et puis il faut bien que l’un de nous s’y colle de toute façon.
- Peut-être mais ta culpabilité ne t’empêcheras pas de finir en charpie, fit remarquer Bibi.
- Rappelle moi qui de nous tous est la meilleure en arts-martiaux, en athlétisme, en espionnage et en tir à l’arme à feu, entre autres ?
- C’est toi… Répondirent ils tous blasés et à l’unisson.
- Bien. Alors c’est moi qui y vais, pas la peine de discuter. »
(J’ai bien fait de ne pas prendre mes médicaments… Je commence à ressentir les effets.)
Les muscles d’Olys étaient parcourus de légers spasmes depuis un moment. Ses pupilles se rétractèrent, elle voyait de mieux en mieux chaque détail, ses lunettes ne faisaient plus qu’accroître sa super-vision. Ses autres sens, son ouïe et son odorat surtout, étaient aiguisés comme ceux d’un fauve prêt à partir à la chasse. Son esprit était en ébullition, elle ne pouvait plus rester sans rien faire, il fallait absolument qu’elle bouge, sinon elle avait la désagréable impression qu’elle allait exploser.
Un cerveau humain ordinaire n’utilise que 10% de ses capacités, Olys même avec son QI de 125 n’échappait pas à la règle, quand elle prenait ses médicaments en tout cas… Sans ses pilules elle atteignait les 10,001%, ce qui était largement suffisant pour venir à bout d’un robot destructeur.
Olys se mit à sourire.
« C’est bon j’ai un plan.
- Quoi tu l’as trouvé là en cinq secondes ? Demanda Hongo sceptique.
- Trois m’auraient suffi.
- Comment elle se la raconte…
- Chacun son tour Pongo.
- C’est Hongo ! Râla Hongo. Olys agrandit son rictus.
- Je sais, mais ça me démangeait depuis un moment. Assez radoter, on fonce. »
Ils descendirent les escaliers au pas de course pour rejoindre la zone où se trouvait Ken, à l’extérieur. Mais en arrivant dans le grand hall, ils tombèrent sur une cohue d’étudiants en train de se bagarrer, il y en avait partout.
« Eh ! C’est quoi tout ça ? » Demanda Duke en dévalant les dernières marches.
- Les élèves de la Vilain School ! S’écria Tôa. Ils ont profité de la diversion de Ken pour nous attaquer. On n’avait vraiment pas besoin de ça ! »
Olys jeta un coup d’œil au rayon destructeur qui fit exploser cinq nouvelles vitres en même temps dans un couloir du rez-de-chaussée.
« Hum… Je n’suis pas sûre que ce soit une diversion… Je crois plutôt qu’ils viennent pour achever les restes laissés par Ken.
- Dans tous les cas nous devons les combattre ! Annonça vaillamment Hongo.
- Non, le plus urgent c’est Ken ! Répliqua Olys.
- On n’a qu’à se séparer : Hongo et moi on va te couvrir pendant que Duke, Tôa et Keiji affronteront les élèves de la Vilain, proposa Bibi.
- Hein ? Meuh non, protesta Hongo. Moi je veux me…
- Tu ne discutes pas on n’a plus le temps ! Beugla Bibi sur son petit ami.
- Ca me fend le cœur de tabasser mes derniers clients, dit Tôa, mais c’est entendu. Pour Ken et pour la Sentaï !
- Pour Ken et la Sentaï ! » S’écrièrent-ils d’une même voix avant de se disperser.
Tôa et Keiji se jetèrent dans la mêlée, Duke un peu en retrait soupirait, dans le fond c’était un pacifiste convaincu. Bibi, Hongo et Olys entrèrent dans le corridor de l’aile ouest d’où provenaient les explosions provoquées par Ken.
Au détour du couloir, une ombre menaçante s’éleva et leur barra le passage.
« Tu ne feras pas un pas de plus Hongo Wing…
- Bad Max ! S’écria Hongo dans une pose dramatique.
- J’ai une revanche à prendre…
- Je suis ton homme… »
Hongo et Max se toisèrent du regard, l’atmosphère était emplie de ténébritude, puis, dans un geste vif simultané digne de vrais ninjas, ils dégainèrent deux consoles 3DS.
« Tu vas mordre la poussière ! Gronda Hongo.
- T’as eu ton permis dans un paquet de Bonux ! Répliqua Bad Max.
- Vous croyez que c’est le moment de jouer aux jeux-vidéos ?!? » Hurla Shinobi à la limite de la rupture d’anévrisme. L’acolyte de Max, War Mani était là aussi. Il fixait les deux filles avec un regard plein de haine et de rancœur.
« Je te le laisse Bibi, dit froidement Olys. Quand vous en aurez terminé avec ces guignols, rejoignez-moi.
- Olys sois prudente ! Lança Bibi.
- Tu crois aller où comme ça ? » Râla Mani en tentant d’attraper Olys.
La jeune fille, ceinture noire de judo, lui agrippa aussitôt le bras, le fit basculer en avant et le balança vers Bibi qui l’attendait de pieds ferme, en faisant craquer ses doigts d’un air menaçant. Mani à genoux devant Shinobi cligna des yeux hébété, il n’avait pas eu le temps de comprendre ce qui venait de lui arriver. Il leva le regard vers l’apprentie héroïne qui lui colla un pain entre les deux yeux.
Olys, elle, était déjà loin. Les couloirs et les salles de la Sentaï school avaient été ravagés. La plupart des étudiants étaient partis pour échapper à Ken et se retrouvaient pris au piège dans la cour, encerclés par les élèves de la Vilain School.
Sous l’effet apathique des bonbons wilka, les élèves de la Sentaï se prenaient une véritable raclée, ils auraient sans doute beaucoup de mal à se remettre, aussi bien physiquement que mentalement. Peu à peu, cette situation commençait à inquiéter Olys d’avantage que le terminaken en train de démolir le bâtiment, étage par étage. Dans la cage d’escalier menant au deuxième étage, elle tomba nez à nez avec Guy l’cobra.
« Guillaume ? S’exclama Olys, surprise. Tu vas bien ? T’es pas amorphe à cause des bonbons wilka ?
- J’en mange pas, c’est plus rebelle vu que tout le monde s’en gave.
- Alors viens nous aider, il faut arrêter les étudiants de la Vilain School !
- Bah non, c’est vachement rebelle ce qu’ils font. Surtout Ken, c’est mon modèle de rebellitude : se retourner contre son camp comme ça sans crier gare et faire croire qu’il est un robot wouah… Je veux dire c’est juste le rebelle le plus génial de la terre.»
(Olys, rappelle-toi de déplacer son dossier dans la catégorie "sans intérêt".)
« Tu sais ce qui serait encore plus rebelle ? Dit Olys, avec une idée lumineuse. Ce serait que tu te battes contre ton modèle de rebellitude, ça montrerait que tu es plus rebelle que le plus grand rebelle du monde, tu vois ?
- Eh mais carrément ! S’écria Guy touché par la Grâce. Ca m’étonne pas que tu sois la meilleure de la classe, t’es trop forte, même en rebellitude. »
Et Guillaume dévala les escaliers pour s’élancer à l’assaut des élèves de la Vilain School.
« Ils sont trop nombreux… Se lamenta Keiji après avoir griffé au visage un étudiant de quatrième année de l’école rivale.
- Il faudrait faire diversion pour les surprendre tous en même temps, proposa Tôa.
- Je vais leur jouer un morceau qui les captivera tellement que vous n’aurez plus qu’à les ligoter… Répondit Duke en prenant sa guitare.
- Euh… T’es sûr de ton coup, là ? Demanda Tôa, sceptique.
- Je ne doute pas de tes petits pains de saucisse…. Alors ne doute pas de ma musique. » Souffla Duke avec beaucoup de charisme musical. D’un geste à la fois désinvolte et classieux, Duke fit vibrer ses cordes pour les premières notes.
Dling, biling biling, ding ding, biling…
« Ouch ! » Duke se prit un caillou dans la tête, jeté par un vilain, et la musique s’interrompit. Il se massa l’arrière du crâne, en grimaçant légèrement.
« Ca fait mal… Dit-il avec toujours beaucoup d’élégance.
- Oh, le bô il est blessé… S’affola une fille de son fan club jusqu’alors en retrait par rapport à la bataille.
- Ils ont attaqué le bô…
- Vengeance ! »
Leurs yeux en cœur des adolescentes se changèrent en flammes ardentes et la meute de groupies en furie se jeta crocs et ongles dans la bataille contre les élèves de la Vilain School. Les harpies arrachèrent les cheveux des apprentis méchants avec une hargne dont les démoniaques collégiens de la Vilain School n’auraient jamais été capables.
« Au secours ! Maman ! » Hurlèrent les étudiants de la Vilain School attaqués par les filles.
Perplexe au début, Duke finit par sourire, au bout de quelques et secondes, puis se mit à encourager ses camarades.
« Allez-y les filles, écrasez les… En musique ! »
De bonne humeur, il recommença à jouer un morceau beaucoup plus entraînant. Tôa assomma un adversaire avec un énorme saucisson qu’il gardait dans son casier, en cas de petite fringale.
« Tu pourrais quand même te battre toi aussi Duke.
- Attention ! »
Keiji cria après Tôa alors qu’un vilain s’apprêtait à l’attaquer par derrière. Il était trop loin pour aider son ami. Tôa crut qu’il allait se faire avoir en traitre quand soudain, Guy l’cobra bondit de nulle part et mit KO en un seul coup de poing l’assaillant de son camarade joufflu. Keiji et Tôa étaient impressionnés.
« Ca a l’air plein de rebelles dans le coin. » S’enthousiasma Guy en se jetant dans la pagaïe.
De son côté, Olys avait enfin atteint le dernier étage de l’école où restaient encore quelques foyers de vilains qui mettaient en pratique leurs cours de pillage. Leur butin était toutefois bien maigre car l’école n’était pas très riche.
Elle croisa le chemin d’un petit groupe de voleurs, ils emportaient dans des sacs les accessoires pour les cours de costume et d’effet de capes.
« Les gars ! Il reste une gentille ici !
- Laissez là moi ! »
Olys fit tournoyer son appareil photo dans les airs comme un nunchaku et assomma simultanément les deux vilains de quatrième année qui se ruaient sur elle. Elle bouscula dans la foulée celui qui portait le plus gros sac pour le faire tomber avant de lui donner un coup de pieds au visage pour l’assommer. Elle reprit ensuite la lanière de son appareil photo pour étrangler le dernier jusqu’à ce qu’il perde connaissance.
Laissant ses adversaires inconscients sur le sol, elle continua sa course à la poursuite de Ken.
(Il n’est plus très loin je le sens…)
Des tables et des chaises tombèrent du toit, signe que Ken l’avait probablement atteint.
A nouveau, des méchants élèves lui barrèrent la route. Olys sourit avec assurance et leur lança un regard provoquant.
« Vous connaissez l’expression : la plume est plus forte que l’épée ? » Lâcha-t’elle en sortant une série de stylos qu’elle déploya comme un éventail devant ses yeux.
Avec une précision de joueur de fléchettes, elle expédia ses crayons-kunaï sur ses ennemis. L’un d’eux se planta dans la main d’un épéiste et il lâcha son arme.
« Aïe ! Ma main !
- Aaah ! Je me suis pris un bouchon dans l’œil ! » Hurla de douleur un de ses complices.
Olys passa à la vitesse supérieure et se débarrassa sans mal des derniers obstacles jusqu’à atteindre la porte entrebâillée menant à la terrasse de l’école. Quelqu’un était déjà passé par là…
Avant d’ouvrir la porte donnant sur le toit, Olys retira par précaution la veste bleue de la Sentaï-School et la noua autour de ses hanches. Elle prit une profonde inspiration et poussa la porte. Une bourrasque de vent souleva ses cheveux tandis qu’elle avançait sur la terrasse.
Ken se tenait sur le rebord et tirait des lasers en contrebas sur les élèves combattant dans la cour.
Tôa, Keiji et leurs alliés avaient finalement réussi à repousser le plus gros des élèves de la Vilain et à les chasser hors des murs de leur école. Lorsqu’Hongo qui s’était débarrassé de Bad Max faillit se faire désintégrer par le laser de Ken, ses amis et lui levèrent les yeux en direction du toit.
« Regardez ! S’écria Keiji. C’est Olys ! Elle a réussi : elle est là-haut avec Ken !
- Détruire-la-Sentaï-School… » Répétait Ken comme le robot qu’il était. Olys s’avança.
« Eh Ken ! » L’appela-t’elle, d’une voix mal assurée. Ken se retourna vers elle, le doigt dressé prêt à tirer, Olys leva les bras.
« Oh là du calme ! Regarde je ne suis pas de la Sentaï School, tu vois ? » Elle désigna sa poitrine, en chemisette elle ne portait plus le logo de l’école. Ken abaissa lentement son doigt.
« Sarah Connor ?
(Il est lourd avec ça…)
- Ken je suis… Vraiment désolée pour ce qui t’est arrivé. Tout est de ma faute, j’ai été bête et égoïste… »
Lentement, Olys s’approchait du terminaken, petit pas par petit pas.
« Si j’avais été plus franche, avec toi et avec moi-même, tu serais toujours un robot défenseur de la paix et de la justice. Je me suis voilée la face, obsédée par l’idée de découvrir ton secret toute seule, au lieu de simplement te le demander, en tant qu’amie et parce que… En réalité… Je… »
Alors qu’Olys n’avait pas terminé sa tirade émouvante, Ken se retourna stoïquement et recommença à tirer sur ses anciens camarades en tournant ostensiblement le dos à Olys.
(J’y crois pas, il n’en a vraiment rien à faire de ce que je lui raconte !)
Agacée, Olys soupira.
(Puff… C’est normal après tout, c’est un robot.)
Non sans une certaine élégance, elle dénoua la veste de Ken qu’elle portait toujours autour des hanches.
« Bon, j’ai compris… » Dit-elle en enfilant avec une classe très héroïque le blouson de la Sentaï School.
« Eh Ken ? » Le robot se retourna à nouveau vers Olys, la jeune fille le défia du regard.
« Je suis Sentaï. »
Olys s’élança en avant, Ken fit volte-face pour l’affronter et il bondit à son tour, son rayon destructeur en train de charger au bout de son index. En bas du bâtiment, leurs camarades retenaient leur souffle.
« Elle va pas y arriver ! Souffla Hongo en se pinçant les lèvres.
- Si elle va y arriver ! » Cria Tôa, le poing levé.
Ken arriva à la hauteur d’Olys. Il était incroyablement rapide, mais à force de l’espionner sept jours sur sept depuis bientôt trois mois, elle connaissait ses gestes par cœur, dans leurs moindre détails. Avec ses capacités, elle pouvait même anticiper ses mouvements. Elle sortit le disque de sa poche, fléchit le bras, il était presque à portée de main. La lueur au bout de son doigt devenait inquiétante.
(J’y suis presque…)
« Je t’aime Ken. »
(Roh le cliché, c’est sorti tout seul.)
Dans un mouvement sec, Olys plaqua le disque de restauration en forme de triangle avec un S dedans sur la poitrine de Terminaken, comme l’avait dit Nonos 2. Le disque resta collé sur le torse du robot –ado. Terminaken ralentit, le temps semblait suspendu, Olys sut que c’était le moment de prononcer le mot de passe.
« Mon raisonnement était pourtant sans faille… »
Terminaken s’immobilisa complètement, le doigt menaçant toujours tendu vers Olys ne brillait plus pour préparer son rayon destructeur. Olys hésita. D’une voix tremblante elle l’appela.
« Ken ? »
Un craquement sinistre la déstabilisa, elle baissa les yeux. Sous ses pieds le sol déjà fissuré commençait à se craqueler. La rambarde ne tenait plus que par quelques boulons desserrés. Ken avait trop abîmé le bâtiment, le toit était fragilisé.
« Oups.
CRAC !
- Kyaaah ! »
Tout s’effondra entre Ken et Olys, précipitant la chute de la journaliste en herbe.
« Olys !!! » Hurlèrent à l’unisson ses camarades de classe au pied du bâtiment.
En chute libre, tournée vers le ciel, Olys ferma les yeux.
(Ca y est je vais crever. Au moins, j’aurais réussi à l’ar…)
« Ouch ! »
Quelqu’un attrapa Olys au vol. Sauvée de justesse, le choc avait quand même été brutal alors Olys mit un certain temps avant de reprendre ses esprits. Elle ouvrit lentement les paupières.
« Ken… »
A l’aide de réacteurs implantés dans ses pieds, Ken Eraclor volait à travers le ciel, Olys entre ses bras. De peur de tomber, l’apprentie journaliste, ou plutôt l’apprentie héroïne s’accrocha au cou de son sauveur.
« Viens avec-moi si tu veux vivre ! Lança Ken.
- Euh… C’est pas une réplique de film ça ?
- Depuis ma créat… Je veux dire ma naissance, le 5 avril 1998, j’ai pu regarder 1 461 films différents.
- D’accord… Pourquoi tu me dis ça ?
- Je me suis renseigné sur l’expression "faire connaissance". Apparemment il faut parler de son passé, de ses goûts et de ses loisirs. As-tu d’autres questions à me poser ?
(Des tas ! Des tas !!!)
- Euh… Ta couleur préférée ?
- Je crois que c’est le bleu.
- Cool. » Olys resserra un peu plus son étreinte autour de Ken.
Ken atterrit sur la colline de l’école, près de l’arbre où ils avaient l’habitude de tous se réunir et où les amoureux du genre d’Hongo et Bibi venaient se bécoter. Il déposa Olys, la jeune fille avait du mal à complètement lâcher le robot-humain.
Ken regarda le chaos qui régnait dans l’école tout autour d’eux en dressant son doigt ingénu.
« Euh… Pourquoi tout le monde se bagarre ?
- Quoi ? Tu ne t’en souviens pas ? » S’étonna Olys. Elle baissa les yeux sur le S du triangle, toujours accroché au sternum de Ken.
(La restauration… Il ne doit rien se rappeler de ces dernières vingt-quatre heures…)
« Ken… Tu te souviens de ce que je t’ai dit sur le toit ?
- Quel toit ?
- Celui dont je viens de tomber Ken.
- Tu m’as parlé sur le toit ?
- Ok laisse béton. »
(Ouf...)
« En tout cas, pour une fois ce n’est pas de ma faute si l’école est démolie. » Déclara Ken en posant fièrement ses poings sur ses hanches, les fesses toujours à l’air.
Olys n’eut pas le cœur de le contredire. Elle retira sa veste.
« Au fait, je crois que c’est à toi… » Dit Olys d’une petite voix en tendant le blouson à Ken. Il l’enfila, non sans une certaine satisfaction robotique.
« Ah, merci ! Je me sentais nu sans elle. »
(Tu m’étonnes.)
Les joues d’Olys ne s’éclaircissaient pas pour autant.
« Un problème ? Demanda Ken le doigt interrogateur dressé devant la bouche.
- Elle… Est un peu courte, la veste. Hem… Bafouilla Olys, gênée. Quelqu’un à un pantalon pour Ken ? Un caleçon ou un slip au moins ?
- Ca y’est ! On l’a trouvé ! »
Des étudiants de la Vilain School accoururent vers eux. Ils avaient les bras chargés de tissus noirs, l’un d’eux avait même un casque.
« On a terminé le costume du Terminaken ! Stratéquerre va être content ! »
Ken et Olys échangèrent un regard. Celui de Ken était perplexe, il ne comprenait pas. Celui d’Olys était rempli de malice.
« Alors vous, vous tombez à pic… Miaula Olys d’une voix douce et joviale.
- Ouais, euh… On se connaît ? » Demanda le jeune et diabolique couturier.
Olys et Ken s’attaquèrent aux apprentis vilains et les mirent en déroute. Paniqués, les élèves s’enfuirent en abandonnant le costume de Dark-Vaterminaken sur place. Ken récupéra juste le pantalon noir parfaitement à sa taille et l’enfila.
Nonos 2 surgit alors de nulle part, un grand sac en toile de jute dans la gueule.
« Ah Nonos 2 ! Je suis soulagée de vous voir ! S’écria Olys en voyant le canidé.
(Je rêve ou je viens de vouvoyer un chien ?)
- Non, moi c’est Nonos 1.
- C’est moi Nonos 2. » Déclara un autre chien qui apparut à son tour de derrière le sac.
Au même instant Tôa, Keiji, Bibi et les autres accoururent auprès d’eux. Leurs vêtements étaient sales, déchirés et couverts de sang par endroit, la bataille contre la Vilain School avait été rude mais les apprentis héros prenaient progressivement le dessus, surtout depuis que Ken n’envoyait plus de rayons lasers dans tous les sens.
« Olys ça va ?!? » S’écria Bibi, l’excitation du combat et le stress effaçant toute timidité chez elle.
« Tu as réussi ? Demanda Hongo.
- Voyez vous-même, répondit Olys avec un large sourire.
- Myxomatose et pipe en bois, vous voilà enfin ! Dit Ken. C’est quoi cette pagaïe-là dehors ? Ca ne fait pas très sérieux, n’est-ce pas notre rôle d’apprentis héros de calmer cette émeute ?
- Ken ! Alors c’est bien toi cette fois ? » Déclara Tao, la voix teintée d’espoir.
Keiji lui se jeta directement sur son copain pour lui frotter amicalement les cheveux comme si Ken était un chaton ou une peluche de panda.
« Mais oui c’est lui ! C’est bien lui ! Cria-t’il, fou de joie.
- On est bien content de te retrouver vieux… Soupira Duke avec un sourire soulagé en donnant une tape amicale dans le dos de Ken.
- Tu nous as filé une sacrée frousse, ajouta Hongo.
- Tu sais Ken, on t’aime bien comme tu es, même si t’es un robot ! Alors ne nous refais plus jamais une peur comme ça ! Dit Keiji.
- Un robot ? Qui est un robot ? Répliqua Ken sur la défensive. Je n’ai pas vu de robot moi, et je ne connais pas de robot.
- Bah… C’est un peu trop tard pour dire ça tu sais. » Répondit calmement Duke. Olys voulut les interrompre mais Nonos 2 prit les devants.
« La restauration du système lui a fait perdre ses souvenirs, il ne doit pas se rappeler que vous avez découvert son secret.
- Un secret ? Je n’ai pas de secret moi, renchérit Ken. Et mon chien ne parle pas, c’est du ventriloquisme.
- Nonos 2, je crois qu’il est temps d’arrêter ce carnage, dit Nonos 1 en s’interposant à son tour. Ma batterie n’a que dix heures d’autonomie.
- Un deuxième Nonos ? S’étonna Bibi.
- Oh qu’ils sont mignons les deux toutous ! S’émerveilla Keiji agenouillé devant les chiens mécaniques.
- Jeunes gens, voici Nonos 1, expliqua Nonos 2. Il ne s’active qu’en situation de crise.
- Mon rôle est de rétablir l’ordre lorsque mon confrère est dépassé, lança Nonos 1 d’une voix plus caverneuse et métallique que celle de son jumeau canin. Nous sommes les Dog in Black*.
*DIB donc.
- Ken les lunettes, dans le sac. » Ordonna Nonos 2.
Ken ouvrit le sac en toile de jute de Nonos 1 et en sortit plusieurs paires de lunettes de soleil, il les distribua à ses copains et ses copines.
« Euh, merci mais c’est faire quoi ? Demanda Bibi.
- Surtout qu’il fait gris aujourd’hui, ajouta Keiji.
- Ne posez pas de question et mettez-les ! » Répondit Nonos 2 sur un ton très autoritaire.
Lorsqu’ils furent tous équipés, Nonos 1 s’élança dans la mêlée des élèves qui cessaient progressivement le combat, éreintés par la fatigue. La plupart des étudiants de la Vilain School étaient avachis sur le sol, écrasés par la puissance des étudiants (et surtout des étudiantes) de la Sentaï School non soumis aux effets des produits wilka.
Le chien robot zigzaguait avec agilité entre les combattants. Il atteignit la statue du fondateur de l’école et, à l’aide des ventouses qu’il avait sous les pattes, il grimpa sur le crâne d’Iskor. Avec son haut-parleur intégré, il annonça :
« Oh regardez, un chien qui parle ! »
Tous les étudiants et professeurs, de la Vilain comme de la Sentaï School, se retournèrent vers la statue.
« Oui voilà, vous me voyez bien ? Vous êtes sûrs ? Je suis un chien qui parle tout de même… Est-ce que j’ai toute votre attention ? Parfait ! »
Un flash lumineux aveuglant jaillit des yeux de Nonos 1 et éblouit la foule. Lorsque la lumière disparut, tout le monde avait le regard vide. Les premiers à reprendre leurs esprits et l’usage de la parole semblaient hagards, perdus.
« Que… Que s’est-il passé ? Demanda une fille de deuxième année à sa voisine.
- Eh ! Qu’est-ce qu’on fout à la Sentaï-School ? Demanda un élève de la Vilain assis en haut du muret en observateur, son pot de pop-corns et son gobelet de soda désormais vides.
- AAAAAAH ! Qu’est-il arrivé à mon école ?!? Hurla Ultra Sama en (re)découvrant les murs en ruines derrière lui.
- AAAAAAH ! Qu’est-il arrivé à mes élèves ?!? » Brailla Statéquerre tandis que ses étudiants vaincus, blessés et amnésiques se relevaient les uns après les autres en boitant.
Hongo contemplait la scène, perplexe.
« Qu’est-ce qui leur prend tout d’un coup ?
- Nonos 1 a effacé leurs souvenirs, lui dit Nonos 2.
- Pourquoi faire une chose pareille ? Demanda Tôa.
- Personne ne doit savoir que Ken est un robot, sinon les conséquences pourraient être désastreuses, vous en avez eu un aperçu aujourd’hui.
- Ouais mais nous on se souvient que Ken est un robot ! » Déclara Keiji. Quand il réalisa qu’il avait peut-être dit une bêtise, il ajouta :
« Mais moi je trouve ça super-méga-ultra cool que Ken soit un robot !
- J’ai réfléchi et votre amitié me paraît sincère, reprit Nonos 2. Vous serez désormais gardiens du secret de Ken. Il devient trop difficile pour lui de tromper les gens proches de lui.
- C’est faux, je m’en sortais très bien. » Bougonna Ken en se tenant les bras croisé devant les débris encore fumant de l’école démolie. En arrière-plan, Ultra Sama pleurait, allongé sur les ruines d’un mur désintégré par le laser de Ken. Des étudiants blessés se dirigeaient vers les vestiges de l’infirmerie du docteur Blackjack en se servant mutuellement de béquilles.
Nonos 2 se tourna alors vers Olys qui se faisait très discrète depuis un moment.
« Quant à toi la petite fouineuse, même si on effaçait tes souvenirs tu continuerais inlassablement à chercher le secret de Ken…»
Olys détourna les yeux, honteuse. Ken redressa son doigt d’un air interrogateur, il avait toujours du mal à comprendre la situation. A cause du backup, ses derniers souvenirs avec Olys remontaient à leur rendez-vous galant.
« Il ne faut pas blâmer Olys, la défendit Tôa. Grâce à elle on a désormais la confirmation que Wallace Wilka est un être diabolique.
- Désolée Tôa mais le problème reste le même, dit tristement Olys. Je n’ai plus de photo pour le prouver, notre seule parole ne vaudra pas grand-chose.
- Puff… Faut vraiment tout faire à votre place. » Lâcha une voix familière.
Le groupe sursauta, y compris les deux chiens robotiques. Vipère, que personne n’avait vue depuis un très long moment, sortit de l’ombre derrière le grand arbre.
« Vivi ! S’écria Bibi. T’étais passée où ?
- Là où il n’y avait pas de baston. Tiens. »
Elle donna à Olys une photo jaunissante montrant John Stratéquerre et Wallace Wilka, côte à côte, tout sourire, devant la grille de l’Université de Méchanceté de Lausanne dans leurs tenues cornues de remise des diplômes. Ses amis regardèrent la photo en silence.
« Et j’ai un enregistrement en prime, déclara Vipère. »
- Quel enregistrement ? » Demanda Olys, sur les rotules.
Avec un petit sourire en coin, Vipère farfouilla dans sa poche de veste et en extirpa son téléphone portable. En le tenant bien en évidence devant la petite troupe elle appuya sur le bouton lecture. La voix enjouée et sadique de Stratéquerre père résonna à leurs oreilles.
« Oh ce cher Wallace ! Quelle bonne surprise ! Nos petites affaires se portent bien ?
- Délicieusement bien Johnny, répondit la voix de Wilka dans le téléphone. Ces imbéciles de la Sentaï School ne se doutent pas un seul instant que mes fabuleuses friandises Wilka sont à l’origine de leur perte de motivation.
- C’est génialissime ! Mon plan se déroule à la perfection, ç’en est presque trop beau pour être vrai ! Nous allons profiter de cette baisse d’énergie pour lancer notre attaque finale la semaine prochaine. J’ai déjà prévenu mes étudiants… Je vois déjà la tête de ce vieux Ricky, j’en salive d’avance.
- En parlant de saliver, pour fêter notre alliance méchamment délectable je t’ai ramené une boîte de chocolats maison.
- Non sans façon Wallace, je tiens à mon énergie vitale !
- Ah ah ! Très amusant ! Ceux-là ne sont pas empoisonnés, je laisse mes spécialités soporifiques aux clients de la Sentaï… Ah ah !
- Mouaah ah-ah-ah ! »
Les amis de Vipère restèrent perplexes pendant quelques secondes après l’arrêt de l’enregistrement.
« Co… Comment tu as eu ça ?!? S’exclama Olys, abasourdie.
- Cours d’espionnage des premières années de la Vilain School. Un petit malin avait placé un micro dans le bureau de mon paternel. J’ai profité que tout le monde se soit barré à la Sentaï-school pour fouiller dans ses affaires, j’uis tombée sur cette photo et sur le gamin qui venait récupérer son mouchard. Je l’ai tabassé et je lui ai volé son enregistrement.
- Ce comportement est indigne d’un héros, s’offusqua Hongo.
- En attendant moi j’ai quelque chose d’utile pendant que vous vous mettiez le boxon ici.
- Tu ferais une journaliste du tonnerre… Souffla Olys, le regard débordant d’admiration.
- C’est parfait ! S’exclama Tôa qui avait soudainement beaucoup plus de sympathie pour Vipère. On peut enfin démolir cet arnaqueur de Wilka !
- Anh-anh ! Protesta Vipère en agitant le doigt négativement. Je ne vous donnerai cet enregistrement que contre 50% des bénéfices de l’entreprise Girara-Ringalls. Après tout, tes ventes de farine de saucisse vont remonter en flèche non ?
- Disons 10%, grogna Tôa.
- Non, 40.
- 20.
- 30.
- 25 et je n’irai pas au-delà ! » Dit durement Tao.
Vipère lui lança son téléphone, Tôa l’attrapa au vol. Vivi se frotta les mains.
« Marché conclu, eh eh eh…
- Cette jeune femme ne me semble pas vraiment digne de confiance, dit Nonos 1 à Nonos 2. Peut-être devrait-on effacer ses souvenirs à elle aussi.
- Oui cela me paraît plus prudent...
- Eh oh les clébards, moi aussi je fais partie de l’équipe ! Protesta Vipère.
- Oui, c’est bien vrai… » Confirma Bibi avec un large sourire. Elle tendit la main devant elle pour prendre celle de Vipère. Hongo posa délicatement la sienne par-dessus, suivi aussitôt par Keiji, puis Tôa et Duke firent de même. Ken termina la pile. Lui et Tôa se tournèrent alors vers Olys.
« Olys ? »
Après un bref instant d’hésitation, l’apprentie journaliste ajouta doucement sa propre main et ils s’écrièrent tous en chœur :
« Nous sommes Sentaï ! »

A suivre...
[ Chapitres : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 | Retour | Haut de page ]